Principales formes de parallélisme. Du point de vue de la forme, le parallélisme est l’élément le plus important de la poétique hébraïque. Le rythme n’y est pas marqué par la rime (comme en français), mais par la logique de la pensée ; on parle d’ailleurs du “ rythme de la pensée ”. Prenons pour exemple les deux vers qui composent Psaume 24:1 :
À Jéhovah appartient la terre et ce qui la remplit,
le sol productif et ceux qui y habitent.
Ces vers présentent ce qu’on appelle un parallélisme synonymique, c’est-à-dire que le deuxième vers répète une partie du premier, mais en d’autres termes. L’expression “ À Jéhovah appartient ” est indispensable aux deux vers. Cependant, les groupes de mots “ la terre ” et “ le sol productif ” sont des synonymes poétiques, tout comme “ ce qui la remplit ” et “ ceux qui y habitent ”.
La plupart des spécialistes actuels reconnaissent deux autres grandes formes de parallélisme :
Dans le parallélisme antithétique, comme son nom l’indique, chaque vers exprime une idée opposée. Psaume 37:9 en constitue un exemple :
Car les malfaiteurs seront retranchés,
mais ceux qui espèrent en Jéhovah, ceux-là posséderont la terre.
On distingue aussi le parallélisme synthétique (ou formel, constructif), dans lequel le deuxième membre ne se borne pas à se faire l’écho du premier ou à établir un contraste. Il amplifie plutôt l’idée précédente et ajoute une pensée nouvelle. Psaume 19:7-9 en est une illustration :
La loi de Jéhovah est parfaite,
ramenant l’âme.
Le rappel de Jéhovah est digne de foi,
rendant sage l’homme inexpérimenté.
Les ordres de Jéhovah sont droits,
réjouissant le cœur ;
le commandement de Jéhovah est pur,
faisant briller les yeux.
La crainte de Jéhovah est pure,
tenant pour toujours.
Les décisions judiciaires de Jéhovah sont vérité ;
elles se sont révélées justes l’une comme l’autre.
On remarque que la deuxième partie de chaque phrase ou proposition complète l’idée ; l’ensemble du vers est donc une synthèse, c’est-à-dire le résultat de la réunion de deux éléments. Ce n’est qu’avec la deuxième partie du vers, par exemple “ ramenant l’âme ” et “ rendant sage l’homme inexpérimenté ”, que le lecteur apprend en quoi la ‘ loi est parfaite ’ et le “ rappel de Jéhovah est digne de foi ”. Dans une telle suite de parallèles synthétiques, la division entre la première et la deuxième partie sert de césure. Ainsi, outre la progression de la pensée, le texte conserve une certaine structure poétique, un parallèle dans la forme. C’est pour cette raison que ce parallélisme est appelé formel ou constructif.