La Birmanie ne combat pas assez le trafic d’êtres humains
Pierre Cochez, le 03/07/2016 à 13h23 Envoyer par email
Le Congrès américain range désormais la Birmanie dans la liste noire des 26 pays laxistes envers le trafic d’êtres humains et l’esclavage, selon un rapport publié jeudi 30 juin.
Une jeune femme marche dans les décombres d’un camp de déplacés Rohingyas incendié, près de la ville de Sittwe dans l’état de Rakhine, mai 2016. ZOOM
Une jeune femme marche dans les décombres d’un camp de déplacés Rohingyas incendié, près de la ville de Sittwe dans l’état de Rakhine, mai 2016. / Soe Zeya Tun / Reuters
Quelle est la signification de ce classement ?
Les États-Unis ont ajouté la Birmanie et sept autres nations à une liste noire de pays ne combattant pas assez le trafic d’êtres humains. Le rapport du département d’État présenté jeudi 30 juin, souligne que la Birmanie est « un pays source pour des hommes, des femmes et des enfants soumis au travail forcé, et des femmes et des enfants soumis à la traite sexuelle, en Birmanie et hors de Birmanie ».
Les États-Unis insistent sur les violations des droits de la minorité musulmane des Rohingyas qui sont « particulièrement vulnérables à la traite sexuelle ou au trafic de main-d’œuvre dans l’État de Rakhine, y compris au travail forcé par les autorités », estime le rapport, présenté par le secrétaire d’État américain, John Kerry. Il est publié chaque année à la demande du Congrès américain pour évaluer les progrès contre le trafic d’être humains dans le monde.
> À lire : Les déplacés du nord de la Birmanie attendent la paix
Les associations de droits de l’homme ont salué le fait que la Birmanie ait été rétrogradée, considérant que le pays avait été protégé l’an dernier pour des raisons politiques dues à l’émergence de la démocratie. « L’armée reste une institution non réformée, qui continue à avoir recours au travail forcé en toute impunité », estime ainsi l’ONG Fortify Rights.
La Birmanie a jugé vendredi 1er juillet « regrettable » son placement par Washington sur cette liste noire. Les législatives de novembre 2015 ont donné une grande victoire au parti d’Aung San Suu Kyi qui a mis en place un premier gouvernement civil, après des décennies de junte militaire.
> À lire : Aung San Suu Kyi renforce sa stratégie
Quels sont les autres pays sur la liste noire ?
Outre la Birmanie, Djibouti, Haïti, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Soudan, le Surinam, le Turkménistan ainsi que l’Ouzbékistan figurent désormais sur cette liste noire de 26 pays qui ne respectent pas suffisamment les normes fondamentales pour contrer le trafic d’être humains ou l’esclavage.
L’an dernier, Washington avait été critiqué pour avoir été trop indulgent à l’égard de l’Ouzbékistan, dont le gouvernement ne se cache pas de contraindre des fonctionnaires au travail forcé dans les champs de coton.
Le rapport est plus clément cette année avec la Thaïlande. Le secteur de la pêche y est régulièrement accusé d’avoir recours au travail forcé. La Thaïlande a été promue du « niveau 3 » des pires pays en la matière, au « niveau 2 » de ceux qui font des efforts pour combattre le trafic d’êtres humains, mais restent sous surveillance.
La Libye, la Somalie et le Yémen sont considérés comme des cas difficiles à évaluer, la diplomatie américaine estimant difficile de les juger compte tenu du chaos qui règne dans ces pays.
Pierre Cochez
http://www.la-croix.com/Monde/Asie-Oceanie/La-Birmanie-ne-combat-pas-assez-le-trafic-d-etres-humains-2016-07-03-1200773206?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=welcome_media&utm_content=2016-07-04
Pierre Cochez, le 03/07/2016 à 13h23 Envoyer par email
Le Congrès américain range désormais la Birmanie dans la liste noire des 26 pays laxistes envers le trafic d’êtres humains et l’esclavage, selon un rapport publié jeudi 30 juin.
Une jeune femme marche dans les décombres d’un camp de déplacés Rohingyas incendié, près de la ville de Sittwe dans l’état de Rakhine, mai 2016. ZOOM
Une jeune femme marche dans les décombres d’un camp de déplacés Rohingyas incendié, près de la ville de Sittwe dans l’état de Rakhine, mai 2016. / Soe Zeya Tun / Reuters
Quelle est la signification de ce classement ?
Les États-Unis ont ajouté la Birmanie et sept autres nations à une liste noire de pays ne combattant pas assez le trafic d’êtres humains. Le rapport du département d’État présenté jeudi 30 juin, souligne que la Birmanie est « un pays source pour des hommes, des femmes et des enfants soumis au travail forcé, et des femmes et des enfants soumis à la traite sexuelle, en Birmanie et hors de Birmanie ».
Les États-Unis insistent sur les violations des droits de la minorité musulmane des Rohingyas qui sont « particulièrement vulnérables à la traite sexuelle ou au trafic de main-d’œuvre dans l’État de Rakhine, y compris au travail forcé par les autorités », estime le rapport, présenté par le secrétaire d’État américain, John Kerry. Il est publié chaque année à la demande du Congrès américain pour évaluer les progrès contre le trafic d’être humains dans le monde.
> À lire : Les déplacés du nord de la Birmanie attendent la paix
Les associations de droits de l’homme ont salué le fait que la Birmanie ait été rétrogradée, considérant que le pays avait été protégé l’an dernier pour des raisons politiques dues à l’émergence de la démocratie. « L’armée reste une institution non réformée, qui continue à avoir recours au travail forcé en toute impunité », estime ainsi l’ONG Fortify Rights.
La Birmanie a jugé vendredi 1er juillet « regrettable » son placement par Washington sur cette liste noire. Les législatives de novembre 2015 ont donné une grande victoire au parti d’Aung San Suu Kyi qui a mis en place un premier gouvernement civil, après des décennies de junte militaire.
> À lire : Aung San Suu Kyi renforce sa stratégie
Quels sont les autres pays sur la liste noire ?
Outre la Birmanie, Djibouti, Haïti, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Soudan, le Surinam, le Turkménistan ainsi que l’Ouzbékistan figurent désormais sur cette liste noire de 26 pays qui ne respectent pas suffisamment les normes fondamentales pour contrer le trafic d’être humains ou l’esclavage.
L’an dernier, Washington avait été critiqué pour avoir été trop indulgent à l’égard de l’Ouzbékistan, dont le gouvernement ne se cache pas de contraindre des fonctionnaires au travail forcé dans les champs de coton.
Le rapport est plus clément cette année avec la Thaïlande. Le secteur de la pêche y est régulièrement accusé d’avoir recours au travail forcé. La Thaïlande a été promue du « niveau 3 » des pires pays en la matière, au « niveau 2 » de ceux qui font des efforts pour combattre le trafic d’êtres humains, mais restent sous surveillance.
La Libye, la Somalie et le Yémen sont considérés comme des cas difficiles à évaluer, la diplomatie américaine estimant difficile de les juger compte tenu du chaos qui règne dans ces pays.
Pierre Cochez
http://www.la-croix.com/Monde/Asie-Oceanie/La-Birmanie-ne-combat-pas-assez-le-trafic-d-etres-humains-2016-07-03-1200773206?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=welcome_media&utm_content=2016-07-04