Les chrétiens, mal-aimés aussi en Birmanie
Natalia Trouiller - publié le 07/09/2012
Alorsque les exactions continuent pour les Rohingyas musulmans, selon Eglises d'Asie, qui se base sur un rapport de la Chin Human Rights Organization, l'ethnie Chin de Birmanie se trouve confrontée à une politique agressive de promotion du bouddhisme.
BIRMANIE: LES CHINS DANS LE COLLIMATEUR DU POUVOIR
Si l'ethnie musulmane Rohingya (voir matinale chrétienne du 5 septembre) subit une répression féroce des autorités birmanes, elle n'est pas la seule ethnie à avoir des difficultés avec le régime dictatorial de Thein Sein. Eglises d'Asie nous informe en effet de la situation des Chins, ethnie située au nord-ouest du pays, dont la population est pour une bonne moitié protestante baptiste. Pour les auteurs du rapport, qui ont recueilli des centaines de témoignages sur une période allant de 2004 à juin 2012, ces chrétiens subissent une persécution méconnue en Occident. Arrestations arbitraires, détentions sans motifs, viols, tortures, travaux forcés sont la face la plus sombre d'une politique agressive de conversion au bouddhisme promue par le régime.
> Car pour le pouvoir de Thein Sein, qui est dans la continuité du régime militaire birman malgré le processus de démocratisation entrepris il y a un an, il s'agit d'unifier le pays - de le "birmaniser". Et la promotion du bouddhisme comme étant un élément-clé de l'identité birmane est au centre de cette birmanisation. Les ethnies dont la langue et la religion sont par trop exotiques se retrouvent persécutés: les Karens, chrétiens à hauteur de 20%, qui ont conservé durant 300 ans la culture spécifique de leurs racines tibétaines, qui vivent au sud-ouest, au centre et à l'est du pays; les Kachins au nord, également d'origine tibétaine, et majoritairement chrétiens; les Rohingya déportés en Birmanie par les colons anglais, venus du Bangladesh musulman; et enfin les Chins.
> Evangélisés par des missionnaires anglo-saxons au XIXe siècle, les Chins du nord professent un protestantisme baptiste qui est un élément fort de leur culture. Sous un régime qui reconnaît sept "races" (ethnies) birmanes mais cherche depuis des années à les uniformiser, leur attachement à une religion "étrangère" leur vaut bien des ennuis. Eglises d'Asie rapporte que "les pasteurs baptistes sont dans la quasi impossibilité d’obtenir des permis de construire ou de rénovation pour leurs lieux de culte. Des destructions de croix, certaines hautes de plusieurs mètres, sont documentées, ainsi que des mesures visant à perturber, voire empêcher les chrétiens de se rassembler pour les célébrations religieuses. Les menaces, intimidations et mesures de harcèlement sont fréquentes, et visent notamment à forcer des Chins à abandonner le christianisme au profit du bouddhisme. Obéissant à «une politique non écrite d’assimilation forcée», les autorités locales, l’armée principalement, déplacent des populations en vue de confisquer des terrains où sont édifiés des pagodes et des monastères bouddhiques, construits par une main-d’œuvre chin (et chrétienne) recrutée contre son gré".
http://www.lavie.fr/chroniques/matinale-chretienne/les-chretiens-mal-aimes-aussi-en-birmanie-07-09-2012-30556_167.php
Natalia Trouiller - publié le 07/09/2012
Alorsque les exactions continuent pour les Rohingyas musulmans, selon Eglises d'Asie, qui se base sur un rapport de la Chin Human Rights Organization, l'ethnie Chin de Birmanie se trouve confrontée à une politique agressive de promotion du bouddhisme.
BIRMANIE: LES CHINS DANS LE COLLIMATEUR DU POUVOIR
Si l'ethnie musulmane Rohingya (voir matinale chrétienne du 5 septembre) subit une répression féroce des autorités birmanes, elle n'est pas la seule ethnie à avoir des difficultés avec le régime dictatorial de Thein Sein. Eglises d'Asie nous informe en effet de la situation des Chins, ethnie située au nord-ouest du pays, dont la population est pour une bonne moitié protestante baptiste. Pour les auteurs du rapport, qui ont recueilli des centaines de témoignages sur une période allant de 2004 à juin 2012, ces chrétiens subissent une persécution méconnue en Occident. Arrestations arbitraires, détentions sans motifs, viols, tortures, travaux forcés sont la face la plus sombre d'une politique agressive de conversion au bouddhisme promue par le régime.
> Car pour le pouvoir de Thein Sein, qui est dans la continuité du régime militaire birman malgré le processus de démocratisation entrepris il y a un an, il s'agit d'unifier le pays - de le "birmaniser". Et la promotion du bouddhisme comme étant un élément-clé de l'identité birmane est au centre de cette birmanisation. Les ethnies dont la langue et la religion sont par trop exotiques se retrouvent persécutés: les Karens, chrétiens à hauteur de 20%, qui ont conservé durant 300 ans la culture spécifique de leurs racines tibétaines, qui vivent au sud-ouest, au centre et à l'est du pays; les Kachins au nord, également d'origine tibétaine, et majoritairement chrétiens; les Rohingya déportés en Birmanie par les colons anglais, venus du Bangladesh musulman; et enfin les Chins.
> Evangélisés par des missionnaires anglo-saxons au XIXe siècle, les Chins du nord professent un protestantisme baptiste qui est un élément fort de leur culture. Sous un régime qui reconnaît sept "races" (ethnies) birmanes mais cherche depuis des années à les uniformiser, leur attachement à une religion "étrangère" leur vaut bien des ennuis. Eglises d'Asie rapporte que "les pasteurs baptistes sont dans la quasi impossibilité d’obtenir des permis de construire ou de rénovation pour leurs lieux de culte. Des destructions de croix, certaines hautes de plusieurs mètres, sont documentées, ainsi que des mesures visant à perturber, voire empêcher les chrétiens de se rassembler pour les célébrations religieuses. Les menaces, intimidations et mesures de harcèlement sont fréquentes, et visent notamment à forcer des Chins à abandonner le christianisme au profit du bouddhisme. Obéissant à «une politique non écrite d’assimilation forcée», les autorités locales, l’armée principalement, déplacent des populations en vue de confisquer des terrains où sont édifiés des pagodes et des monastères bouddhiques, construits par une main-d’œuvre chin (et chrétienne) recrutée contre son gré".
http://www.lavie.fr/chroniques/matinale-chretienne/les-chretiens-mal-aimes-aussi-en-birmanie-07-09-2012-30556_167.php