Le trafic des indulgences
DOSSIER LE VATICAN - encadré dans Mensuel n°761 daté mai 2010
Les indulgences existent depuis des siècles. Aux catholiques qui se confessent, l'Église impose une réparation - exemple simple : la restitution d'un bien volé - mais aussi une punition. Celle-ci peut être assez lourde : plusieurs semaines de jeûne, des pèlerinages lointains... Naît l'idée que ces peines peuvent être rachetées par des actes pieux, charitables, voire des combats pour la foi. Dès le IVe siècle, on va constater des déviations. Les livres dits pénitentiels, à l'usage des confesseurs, indiquent parfois le prix de chaque péché avoué. Dès lors des marchandages vont avoir lieu entre pêcheurs et prêtres. Saint Bonaventure va plus loin : on peut, professe-t-il, par des sacrifices ou des prières, alléger le temps de la peine subie par les âmes du purgatoire. C'est préjuger du Jugement de Dieu. Des « pardonneurs » se mettent alors à vendre des « indulgences », y compris le pape Léon X. Il s'agit de Jean de Médicis, fils de Laurent le Magnifique, chef de la puissante dynastie florentine, cardinal à 13 ans, pontife à 38. Homme de goût, il vit en compagnie d'artistes et de parasites en tout genre qu'il entretient aux frais du Saint-Siège. Multipliant les commandes aux plus grands peintres et sculpteurs, il poursuit les travaux de construction de la basilique Saint-Pierre en les finançant, notamment, par des ventes d'indulgences. Ce qui soulève la colère de Luther qui, finalement, sera excommunié en 1521. Bien rares sont alors ceux qui imaginent les conséquences d'un tel acte.
La pratique des indulgences s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Le Catéchisme de l'Église catholique de 1992 précise, certes, que l'indulgence ne libère que des peines temporelles, c'est-à-dire imposées pour racheter le péché. Mais il est encore des fidèles pour croire qu'elles diminuent le temps passé au purgatoire par les défunts.
http://www.historia.fr/mensuel/761/le-trafic-des-indulgences-01-05-2010-48464
DOSSIER LE VATICAN - encadré dans Mensuel n°761 daté mai 2010
Les indulgences existent depuis des siècles. Aux catholiques qui se confessent, l'Église impose une réparation - exemple simple : la restitution d'un bien volé - mais aussi une punition. Celle-ci peut être assez lourde : plusieurs semaines de jeûne, des pèlerinages lointains... Naît l'idée que ces peines peuvent être rachetées par des actes pieux, charitables, voire des combats pour la foi. Dès le IVe siècle, on va constater des déviations. Les livres dits pénitentiels, à l'usage des confesseurs, indiquent parfois le prix de chaque péché avoué. Dès lors des marchandages vont avoir lieu entre pêcheurs et prêtres. Saint Bonaventure va plus loin : on peut, professe-t-il, par des sacrifices ou des prières, alléger le temps de la peine subie par les âmes du purgatoire. C'est préjuger du Jugement de Dieu. Des « pardonneurs » se mettent alors à vendre des « indulgences », y compris le pape Léon X. Il s'agit de Jean de Médicis, fils de Laurent le Magnifique, chef de la puissante dynastie florentine, cardinal à 13 ans, pontife à 38. Homme de goût, il vit en compagnie d'artistes et de parasites en tout genre qu'il entretient aux frais du Saint-Siège. Multipliant les commandes aux plus grands peintres et sculpteurs, il poursuit les travaux de construction de la basilique Saint-Pierre en les finançant, notamment, par des ventes d'indulgences. Ce qui soulève la colère de Luther qui, finalement, sera excommunié en 1521. Bien rares sont alors ceux qui imaginent les conséquences d'un tel acte.
La pratique des indulgences s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Le Catéchisme de l'Église catholique de 1992 précise, certes, que l'indulgence ne libère que des peines temporelles, c'est-à-dire imposées pour racheter le péché. Mais il est encore des fidèles pour croire qu'elles diminuent le temps passé au purgatoire par les défunts.
http://www.historia.fr/mensuel/761/le-trafic-des-indulgences-01-05-2010-48464