Publicité: à la télé, la malbouffe enrichit les stars préférées des ados.
Une étude américaine montre que l'immense majorité des produits alimentaires et boissons vantées par les chanteurs favoris des plus jeunes relèvent de la «malbouffe».
Quel point commun entre Nicole Kidman, Uma Thurman, Penelope Cruz ou Eva Longoria? Des silhouettes à faire pâlir la plus mince des gazelles. Et des publicités pour des produits dont l'on doute que ces sveltes stars abusent, au vu du nombre de calories qu'apporte la boisson gazeuse langoureusement savourée par les premières, ou la glace sensuellement léchée par la dernière. Rares sont en revanche les vedettes du petit ou du grand écran se pâmant devant un plat de haricots verts ou des rondelles de carottes…
Des chercheurs américains se sont penchés sur les produit alimentaires et boissons non alcoolisées utilisant comme égéries des stars de la musique. Conclusion de leur étude, publiée ce lundi dans la revue Pediatrics: la très grande majorité des aliments ou boissons vantées par les coqueluches des adolescents américains relèvent de la malbouffe. Pas idéal lorsque l'obésité gagne chaque jour du terrain, grondent les auteurs de l'étude.
81% de produits «pauvres en nutriments»
Dirigée par Marie Bragg, spécialiste à l'université de New York des facteurs sociaux et environnementaux associés à l'obésité, l‘étude a décortiqué le marché publicitaire porté, entre 2000 et 2014, par les stars de la chanson les plus populaires chez les adolescents. Parmi 163 chanteurs identifiés, 65 ont été associés à 57 marques différentes (produits alimentaires et boissons) à la télévision ou la radio, dans des magazines, mais aussi sur internet ou lors de concerts sponsorisés.
Les auteurs ont ensuite analysé la qualité nutritionnelle des marques tant vantées. Et le résultat est accablant: 21 des 26 produits alimentaires promus par les stars (soit 81%) étaient «pauvres en nutriments»,et 49 des 69 boissons mises en valeur (71%) étaient des boissons sucrées... contre seulement 3 marques d'eau! Or «des recherches ont déjà montré que la publicité alimentaire conduit à une surconsommation» de ces produits, déplore Marie Bragg, en particulier chez les plus jeunes. En 2009, une étude publiée dans le Journal of Public Health calculait même que s'ils n'avaient pas été exposés aux publicités pour la malbouffe, 1/7 à 1/3 des enfants obèses américains n'auraient pas été en surpoids…
Les enfants pour cibles
La publicité alimentaire ne semble pas non plus négligée en France. Certes, hormis l'ex-égérie du Kinder Bueno (Jo-Wilfried Tsonga) ou le prince du Quick (Nicolas Anelka), nos stars locales portent volontiers la voix de l'eau (Thierry Lhermitte, Zinedine Zidane), des pâtes (Gérard Depardieu), du café (Jean Dujardin grand rival de Georges Clooney, Johnny Hallyday…) ou du jambon (Véronique Genest). Mais selon l'analyse des investissements publicitaires, il semble que les produits gras, salés et/ou sucrés ont pris nos bambins pour cibles.
En mai 2014, l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) publiait un dossier regroupant plusieurs études sur ce thème. «Une étude sur les investissements publicitaires alimentaires, ciblée en particulier sur les aliments gras, sucrés, salés à destination des enfants, a été commanditée en 2013 par l'Inpes à l'Institut Kantar Media», détaille le document. Résultats: tous médias confondus, les produits alimentaires avaient bénéficié en 2012 d'environ 3 milliards d'euros de publicité, et «les investissements alimentaires (alimentation, boissons hors alcool et restauration) sur les écrans jeunesse s'élevaient à 41,1 millions d'euros». Les produits gras, sucrés et/ou salés concentraient «les trois quarts des investissements publicitaires alimentaires (72%) réalisés sur les écrans télévisés jeunesse, soit 29,7 millions d'euros», «la moitié des investissements publicitaires alimentaires dans les écrans famille les plus regardés par les enfants», et «82% des investissements alimentaires sur les sites internet de huit chaînes enfants étudiés». What did you expect?
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/06/06/25062-publicite-tele-malbouffe-enrichit-stars-preferees-ados
Une étude américaine montre que l'immense majorité des produits alimentaires et boissons vantées par les chanteurs favoris des plus jeunes relèvent de la «malbouffe».
Quel point commun entre Nicole Kidman, Uma Thurman, Penelope Cruz ou Eva Longoria? Des silhouettes à faire pâlir la plus mince des gazelles. Et des publicités pour des produits dont l'on doute que ces sveltes stars abusent, au vu du nombre de calories qu'apporte la boisson gazeuse langoureusement savourée par les premières, ou la glace sensuellement léchée par la dernière. Rares sont en revanche les vedettes du petit ou du grand écran se pâmant devant un plat de haricots verts ou des rondelles de carottes…
Des chercheurs américains se sont penchés sur les produit alimentaires et boissons non alcoolisées utilisant comme égéries des stars de la musique. Conclusion de leur étude, publiée ce lundi dans la revue Pediatrics: la très grande majorité des aliments ou boissons vantées par les coqueluches des adolescents américains relèvent de la malbouffe. Pas idéal lorsque l'obésité gagne chaque jour du terrain, grondent les auteurs de l'étude.
81% de produits «pauvres en nutriments»
Dirigée par Marie Bragg, spécialiste à l'université de New York des facteurs sociaux et environnementaux associés à l'obésité, l‘étude a décortiqué le marché publicitaire porté, entre 2000 et 2014, par les stars de la chanson les plus populaires chez les adolescents. Parmi 163 chanteurs identifiés, 65 ont été associés à 57 marques différentes (produits alimentaires et boissons) à la télévision ou la radio, dans des magazines, mais aussi sur internet ou lors de concerts sponsorisés.
Les auteurs ont ensuite analysé la qualité nutritionnelle des marques tant vantées. Et le résultat est accablant: 21 des 26 produits alimentaires promus par les stars (soit 81%) étaient «pauvres en nutriments»,et 49 des 69 boissons mises en valeur (71%) étaient des boissons sucrées... contre seulement 3 marques d'eau! Or «des recherches ont déjà montré que la publicité alimentaire conduit à une surconsommation» de ces produits, déplore Marie Bragg, en particulier chez les plus jeunes. En 2009, une étude publiée dans le Journal of Public Health calculait même que s'ils n'avaient pas été exposés aux publicités pour la malbouffe, 1/7 à 1/3 des enfants obèses américains n'auraient pas été en surpoids…
Les enfants pour cibles
La publicité alimentaire ne semble pas non plus négligée en France. Certes, hormis l'ex-égérie du Kinder Bueno (Jo-Wilfried Tsonga) ou le prince du Quick (Nicolas Anelka), nos stars locales portent volontiers la voix de l'eau (Thierry Lhermitte, Zinedine Zidane), des pâtes (Gérard Depardieu), du café (Jean Dujardin grand rival de Georges Clooney, Johnny Hallyday…) ou du jambon (Véronique Genest). Mais selon l'analyse des investissements publicitaires, il semble que les produits gras, salés et/ou sucrés ont pris nos bambins pour cibles.
En mai 2014, l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) publiait un dossier regroupant plusieurs études sur ce thème. «Une étude sur les investissements publicitaires alimentaires, ciblée en particulier sur les aliments gras, sucrés, salés à destination des enfants, a été commanditée en 2013 par l'Inpes à l'Institut Kantar Media», détaille le document. Résultats: tous médias confondus, les produits alimentaires avaient bénéficié en 2012 d'environ 3 milliards d'euros de publicité, et «les investissements alimentaires (alimentation, boissons hors alcool et restauration) sur les écrans jeunesse s'élevaient à 41,1 millions d'euros». Les produits gras, sucrés et/ou salés concentraient «les trois quarts des investissements publicitaires alimentaires (72%) réalisés sur les écrans télévisés jeunesse, soit 29,7 millions d'euros», «la moitié des investissements publicitaires alimentaires dans les écrans famille les plus regardés par les enfants», et «82% des investissements alimentaires sur les sites internet de huit chaînes enfants étudiés». What did you expect?
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/06/06/25062-publicite-tele-malbouffe-enrichit-stars-preferees-ados