Un an chez les Mormons
malgré lui
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Par Charlotte Menegaux (lefigaro.fr)Mis à jour le 04/04/2008 à 16:29 Publié le 02/04/2008 à 16:28
AUDIO - Une association de lutte contre les sectes met en garde contre les dérives de certains séjours linguistiques. A l'image de celui effectué par Théo dans une famille américaine mormone. Témoignage exclusif.
Pour n'avoir «pas suffisamment creusé le sujet», la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), a finalement décidé de retirer de son rapport 2007 le chapitre sur les séjours linguistiques.
C'est pourtant, «une vraie préoccupation» martèle Catherine Picard, présidente de l'Unadfi (Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu victimes de sectes). L'association tient surtout à «mettre en garde les parents» contre les dérives observées ces dernières années, «certes très minoritaires», mais «dignes d'attirer l'attention». «Nous sommes bien dans le registre de la prévention, tempère Catherine Picard. Les organismes doivent savoir où ils placent les enfants, mais il faut également que les parents soient vigilants.»
Interrogé par Le Figaro en février dernier, Didier Pachoud, président d'une autre association d'aide et de prévention contre les sectes, le GEMPPI (Groupe d'étude des mouvements de pensée en vue de la prévention de l'individu), indiquait pour sa part être «de plus en plus contacté par des parents qui veulent vérifier le sérieux de l'organisme choisi et se renseigner sur la façon dont les familles d'accueil sont recrutées».
Pas de panique, donc, mais mieux vaut être vigilant. C'est en tout cas le message des parents de Théo, ce jeune garçon de 17 ans qui a passé une année scolaire chez des Mormons, alors qu'il avait bien formulé le désir de vivre dans une famille athée. Malgré plusieurs demandes, l'adolescent n'a pas pu changer de famille en cours d'année.
Ecoutez son témoignage :
En 2006, le jeune Théo, aujourd'hui en 1ère S à Sartrouville, exprime le désir de passer un an aux Etats-Unis «pour être bilingue». Ses parents se renseignent et, par le biais d'une association spécialisée et basée à Tours, l'envoient à Cottonwood, dans le nord de la Californie.
Deux jours avant le départ, ils s'aperçoivent de l'appartenance de la famille d'accueil de Théo à «l'Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours», en d'autres termes, au mouvement des Mormons. «Il était tellement content de partir qu'on ne pouvait pas annuler» se souvient sa grand-mère, Marie-Claude. La famille américaine s'est révélée être «très accueillante», mais, selon le jeune homme, «c'étaient des extrémistes religieux» (son témoignage).
Car «l'Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours» n'est pas considérée comme une secte en France. Dans son rapport parlementaire de 1995, la Miviludes qualifie leur mouvement de «spirituel», et pour l'heure, elle n'a pas revu son jugement.
Mais Catherine Picard, de l'Unadfi, persiste et signe : «Si les parents ne sont pas vigilants, l'histoire de Théo pourrait devenir commune, et moi, en tant que parent, je ne supporterais pas de laisser mon enfant dans cette situation».
Charlotte Menegaux (lefigaro.fr)
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Par Charlotte Menegaux (lefigaro.fr)Mis à jour le 04/04/2008 à 16:29 Publié le 02/04/2008 à 16:28
AUDIO - Une association de lutte contre les sectes met en garde contre les dérives de certains séjours linguistiques. A l'image de celui effectué par Théo dans une famille américaine mormone. Témoignage exclusif.
Pour n'avoir «pas suffisamment creusé le sujet», la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), a finalement décidé de retirer de son rapport 2007 le chapitre sur les séjours linguistiques.
C'est pourtant, «une vraie préoccupation» martèle Catherine Picard, présidente de l'Unadfi (Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu victimes de sectes). L'association tient surtout à «mettre en garde les parents» contre les dérives observées ces dernières années, «certes très minoritaires», mais «dignes d'attirer l'attention». «Nous sommes bien dans le registre de la prévention, tempère Catherine Picard. Les organismes doivent savoir où ils placent les enfants, mais il faut également que les parents soient vigilants.»
Interrogé par Le Figaro en février dernier, Didier Pachoud, président d'une autre association d'aide et de prévention contre les sectes, le GEMPPI (Groupe d'étude des mouvements de pensée en vue de la prévention de l'individu), indiquait pour sa part être «de plus en plus contacté par des parents qui veulent vérifier le sérieux de l'organisme choisi et se renseigner sur la façon dont les familles d'accueil sont recrutées».
Pas de panique, donc, mais mieux vaut être vigilant. C'est en tout cas le message des parents de Théo, ce jeune garçon de 17 ans qui a passé une année scolaire chez des Mormons, alors qu'il avait bien formulé le désir de vivre dans une famille athée. Malgré plusieurs demandes, l'adolescent n'a pas pu changer de famille en cours d'année.
Ecoutez son témoignage :
En 2006, le jeune Théo, aujourd'hui en 1ère S à Sartrouville, exprime le désir de passer un an aux Etats-Unis «pour être bilingue». Ses parents se renseignent et, par le biais d'une association spécialisée et basée à Tours, l'envoient à Cottonwood, dans le nord de la Californie.
Deux jours avant le départ, ils s'aperçoivent de l'appartenance de la famille d'accueil de Théo à «l'Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours», en d'autres termes, au mouvement des Mormons. «Il était tellement content de partir qu'on ne pouvait pas annuler» se souvient sa grand-mère, Marie-Claude. La famille américaine s'est révélée être «très accueillante», mais, selon le jeune homme, «c'étaient des extrémistes religieux» (son témoignage).
Car «l'Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours» n'est pas considérée comme une secte en France. Dans son rapport parlementaire de 1995, la Miviludes qualifie leur mouvement de «spirituel», et pour l'heure, elle n'a pas revu son jugement.
Mais Catherine Picard, de l'Unadfi, persiste et signe : «Si les parents ne sont pas vigilants, l'histoire de Théo pourrait devenir commune, et moi, en tant que parent, je ne supporterais pas de laisser mon enfant dans cette situation».
Charlotte Menegaux (lefigaro.fr)