chico. a écrit:De toute feçon les musulmans ne disent pas que Mahomet et Dieu.
PBSL est vénéré plus qu'Allah en terre d'islam. Et puis certains Hadiths l'emportent sur le Saint Coran.
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/j-ai-lu-et-relu-cent-fois-le-coran-178033
J’ai lu et relu cent fois le Coran et je crois savoir ce dont je parle
Pour les anciens militaires - dont je suis - le fait d'avoir séjourné en terre d'islam donne une ouverture d'esprit que n'ont, ni les universitaires, si diplômés soient-ils, ni les responsables politiques. Sous couvert de droit d'asile, d'accueil et de regroupement familial, on a ouvert toutes grandes les portes de notre territoire à d'autres types de sociétés et à l'islamisme sans en avoir fait la critique historique. Nous en subissons aujourd'hui les conséquences. Prise de conscience bien tardive, une chaire vient d'être créée au Collège de France ayant pour sujet "Le Coran. Texte et transmission". Hélas ! Je suis comme soeur Anne ; mise à part quelques conférences sans grand intérêt, je ne vois rien venir. Pire, cela fait plus de cinq mois que je demande au titulaire de donner sa réponse à l'énigme de la sourate 18 versets 24 et 25. L'intéressé ne répond pas, pourquoi ? Parce qu'il ne sait pas, ou parce qu'il ne veut pas répondre ?
Le Coran n'a pourtant abolument rien de mystérieux. Il ne mérite ni l'opprobre dont on l'accable, ni l'ennui que certains trouvent à le lire. Il s'agit d'un document, témoin d'une époque, d'un intérêt historique certain, mais ni plus ni moins que d'autres textes. En revanche, il est absolument scandaleux que la puissance publique ne cherche pas à en donner une interprétation plus fiable.
Querelles stériles d'universitaires, les uns pensent que le Prophète n'a fait que recopier des textes existants, d'autres prétendent que le Coran n'a éte écrit et mis en forme qu'après sa mort... C'est absurde !... Ce qui est certain, par contre, c'est que le calife Othmân a mis une sacrée pagaille en imposant un classement des sourates par ordre de grandeur aux dépens de l'ordre chronologique. Cette modification est grave, car elle fait se mélanger les sourates pacifiques de La Mecque avec celles guerrières de Médine. Soyons clair ! Nous avons affaire, au moins, à trois Mahomets successifs et différents, voire contradictoires, et donc à trois comportements qui se succèdent dans le temps et qui ne se ressemblent pas. Cela change tout pour les prosélytes. Ou bien, on est croyant pacifique, partisan de l'un, ou bien on est croyant guerrier, partisan des autres.
À La Mecque, la prédication publique de l'islamisme par Mahomet - page 76 du Mohammed, sceau des prophètes, d'après Tabari, éditions Sindbad - est on ne peut plus claire, sauf sur le fait que Mahomet est présenté comme un individu alors qu'en réalité, c'est un conseil de sept membres comme je l'ai expliqué par ailleurs. Je ne sais pas s'il en était ainsi pour les autres disciples. Peu importe ! Comme les autres conseils, Mahomet s'asseyait en cercle dans la mosquée. C'est Abou Becker qui avait le cercle le plus important.
Il n'y a aucune difficulté à retrouver dans le texte coranique les sourates mecquoises de prédication. Ce sont les plus nombreuses.
Sourate 36, versets 4, 5 et 6. Celui qui est puissant et miséricordieux t'a envoyé le Coran afin que tu leur prêches une religion qui n'a point été enseignée à leurs pères ; mais ils vivent dans l'insousciance.
Sourate 6, verset 92. Nous l'avons fait descendre du ciel, ce livre béni, pour confirmer les anciennes Écritures, pour que tu les prêches à la Mecque et dans les villes voisines.
Ces deux sourates résument l'essentiel : il s'agissait de persuader des femmes et des hommes insouciants qu'il y avait, après la mort, un tribunal de Dieu qui les jugerait. Il s'agissait, en même temps, de les amener à une conduite morale dans le cadre d'une société rénovée ayant une seule et unique religion pour guide. Instruit par les troubles religieux qui déchiraient la société de son époque, il est clair que Mahomet a lutté pour faire l'unité d'une Arabie n'ayant qu'une seule religion. Vu la concurrence chrétienne depuis Rome et le Yémen et la concurrence juive depuis les colonies juives implantées, il lui a semblé que la solution raisonnable était de les rapprocher dans un islamisme après en avoir corrigé les points inconciliables.
Pour ne pas être taxé de laxisme, c'est une rigueur tout ce qu'il y a de plus judaïque que Mahomet a imposée à ses disciples (obligation de la prière, jeûne, nourritures interdites...).
Quel est ce "nous" qui s'adresse au Prophète et qui lui dicte ce qu'il doit enseigner ? Seraient-ce les moines de Bahira ? Est-ce Dieu qui s'exprimerait par leur intermédiaire ? Serait-ce l'ange Gabriel ? Encore aujourd'hui, on peut voir sur un mur du monastère en ruines des fresques le représendant dans une annonce à Marie.
Le monastère de Bahira était détenteur de livres saints. De toute évidence, il est l'un de ces monastères qui se sont opposés aux décisions du concile de Nicée qui fit Jésus, homme et vrai Dieu. De toute évidence, Mahomet est le nouvel apôtre que ces moines ont choisi pour relancer la religion issue d'Abraham, d'une part avec des chrétiens qui auraient accepté que Jésus ne soit qu'un prophète, d'autre part avec des juifs qui auraient accepté d'ajouter à leurs prophètes, Jésus et Mahomet.
Qu'on ne se trompe pas ! La prédication de la Mecque s'inscrit dans le rappel de l'histoire sainte et héroïque du peuple élu d'Israël prolongée par les évangiles. Abraham, Moïse, Aaron, David, Salomon, y sont présentés comme des modèles de sagesse. C'est un véritable catéchisme de commentaires éducatifs. Quant aux questions de société, il a bien fallu que le prêcheur cherche à y mettre un peu d'ordre, en particulier au sujet des femmes, éternel sujet de chicayas, première ébauche d'une charia.
Les actes de violence, ce sont Mahomet et ses disciples qui en étaient alors victimes, actes de violence savamment mis en exergue dans le Coran. Cela donnait en effet au mouvement une auréole de martyr tout en justifiant par la suite la légitimité d'une révolte. Le Mahomet de la Mecque s'élève, certes, contre les pratiques idolâtres (sourate 6) mais, dans ce premier temps, il ne condamne ses adversaires qu'à l'enfer.
Si Dieu l'avait voulu, une même et seule religion aurait embrassé toute la terre (sourate 42, verset 6)... sourate pour le moins équivoque.
La sourate de la vache, sourate 2, marque probablement le passage du Mahomet pacifique de la Mecque au Mahomet guerrier de Médine.
Constatant l'échec de la prédication du Mahomet de la Mecque, le nouveau Mahomet de Médine dresse un long et sévère réquisitoire contre les idolâtres, les chrétiens et les juifs incrédules (verset 99). Ces incrédules ont refusé de croire au Coran, notamment les deux derniers, qualifiés plus précisément d'infidèles. Ils auraient dû l'accueillir puisqu'il confirmait leurs écritures (verset 83). Nous sommes probablement à l'époque où le Mahomet deux, devenu guerrier, lance depuis Médine ses expéditions contre les caravanes mecquoises tout en appelant au soulèvement ses partisans restés sur place. Tuez vos ennemis partout où vous les trouverez ; chassez-les des lieux d'où ils vous auront chassés... Ne les combattez point auprès du temple Haram à moins qu'ils ne vous provoquent. S'ils vous attaquent, baignez-vous dans leur sang. Telle est la récompense due aux infidèles (verset 187). Mais s'ils quittent l'erreur, le Seigneur est indulgent et miséricordieux (verset 188).
Mahomet II exhorte ses partisans restés à la Mecque à le rejoindre dans son exil (sourate 4, verset 101). Il durcit sa position contre les juifs et la modère à l'égard des chrétiens (sourate 5, verset 85).
La sourate 8, le butin, est un chant de victoire après la victoire musulmane de Beder sur les Koraïchites de La Mecque.
Dieu avait dit à ses anges : encouragez les croyants, j'épouvanterai les impies... n'épargnez aucun d'eux (verset 12).
Dieu vous montra en songe l'armée ennemie peu nombreuse. S'il vous l'eut fait paraître plus formidable, vous auriez perdu courage, et la discorde vous eût désunis... (verset 45)
Après cette victoire, Mahomet II s'est trouvé conforté dans sa nouvelle religion et dans son projet de réforme d'une société plus juste. Ô croyants ! obéissez à Dieu et à son apôtre ; ne vous écartez jamais de ce devoir ; Écoutez sa parole ! (verset 20).
Juste rétribution, toujours selon lui, les biens des impies vaincus sont donnés aux vainqueurs comme une aumône de purification et d'expiation "à cause de leur désobéissance"... ceci pour la paix de leur âme... si Dieu, l'indulgent et le miséricordieux, le veut bien (sourate 9, versets 102 à 105).
Mais après le désastre d'Ohod, où, de toute évidence, le deuxième Mahomet a trouvé la mort, le troisième Mahomet - ressuscité - se voit bien obligé de renouveler l'acte de foi. Il s'agit de la sourate 3. Il y réaffirme l'origine divine du Coran dans le prolongement du Pentateuque et de l'Évangile mais tout en admettant qu'il s'y trouve des versets allégoriques prêtant à interprétation (verset 5). Pour ne pas perdre la face, il rappelle la prodigieuse victoire de Beder de un contre deux que les musulmans avaient remportée avec le secours de Dieu (versets 11, 119 à 122). Il réaffirme l'unicité de Dieu (verset 55) mais il tend la main aux juifs et aux chrétiens de bonne foi. ... Dis aux juifs et aux chrétiens : terminons nos différends, n'adorons qu'un Dieu, ne lui donnons point d'égal ; qu'aucun de vous n'ait d'autre Seigeur que lui. S'ils refusent d'obéir, dis-leur : vous rendrez témoignage que nous sommes croyants (verset 57), c'est-à-dire des hommes de foi, ni idolâtres, ni incrédules, ni infidèles.
Après avoir rappelé la victoire de Beder, ce troisième Mahomet aborde le sujet délicat de la tragique défaite d'Ohod. Tout naturellement, il en rejette la responsabilité non pas sur Dieu mais sur les musulmans qui, après un premier engagement victorieux, avaient couru au butin permettant ainsi à Abou Sofyan de lancer une contre-attaque victorieuse. Dieu avait réalisé ses promesses quand vous poursuiviez vos ennemis défaits ; mais, écoutant les conseils de la lâcheté, vous disputâtes sur les ordres du Prophète (verset 145). Tandis que vous preniez la fuite en désordre, vous n'écoutiez plus sa voix qui vous rappelait au combat (verset 147). Très étonnant, ce troisième Mahomet qui n'a même pas un mot de compassion pour le Mahomet qui l'a précédé, lequel, dans cette bataille, avait laissé sa peau.
Pour répondre aux survivants qui, dans leurs folles pensées, prêtaient un mensonge à Dieu. Sont-ce là, disaient-ils, les promesses du Prophète ? Le Très-Haut serait-il l'auteur du désastre ? (verset 148), le verset suivant descendit du ciel : Dieu donne la vie et la mort. Il voit vos actions (verset 150). Puis : Dieu choisit les envoyés qu'il lui plaît (verset 174)... autrement dit : allez vous faire voir chez les grecs !
Ce troisième Mahomet commence mal mais finalement, l'emporte, pour le bonheur des uns et le malheur des autres.
Cela commence par une lamentable bavure. Le musulman Amrou avait coupé la tête, par erreur, à deux ambassadeurs d'une tribu qui voulait se rallier. La tribu envoya un message au Prophète : « Ces ambassadeurs ont été tués par ton serviteur Amrou. Paye-nous le prix du sang ou prépare-toi à la guerre ! » Le Prophète répondit : « Vous avez raison. Je payerai le prix du sang ». Puis il décida que les juifs des forteresses voisines payeraient en application d'un traité. Dans ce traité, il n'était pas prévu qu'un juif paye pour la bavure d'un musulman, mais il était écrit qu'en cas de contestation, il fallait s'en remettre au Prophète. Mahomet décida qu'on commencerait par faire payer les juifs Beni Nahdir.
Le Prophète sortit de Médine et il assiégea leur forteresse. Il ordonna de couper les dattiers (on ne sait pas pour quelle raison). Les juifs criaient du haut des remparts : « Couper des arbres est un crime et Dieu ne peut ordonner des crimes de ce genre. » Allah l'a permis leur répondit-on (Sourate 49 v. 5).
Au bout de onze jours, les Beni Nahdir capitulèrent. Ils furent autorisés à partir avec leurs femmes et leurs enfants, mais sans leurs biens. Dieu les donna au Prophète. Ce que Dieu a enlevé aux juifs dans les faubourgs de Médine, vous ne le donnerez pas aux riches mais au Prophète, à ses proches, aux émigrés, aux pauvres et aux orphelins (Sourate 59, v. 7).
Le Prophète était devenu de plus en plus violent. À Beder, il reprochait à Ali son interrogatoire musclé ; à Kaïbar, il donne l'ordre qu'on continue la question jusqu'à ce que l'interrogé parle ou qu'il meure.
Après la bataille du fossé,il assiégea la forteresse des Beni Qoraïzha qui capitulèrent après 25 jours de siège. Ils étaient 800. Le Prophète leur fit couper la tête ; holocauste réel ou symbolique ? Je ne sais pas.
Puis, entouré de 700 de ses hommes, habillés de blanc comme des pénitents, il se rendit à la Mecque pour accomplir le pélerinage. Les Mecquois se soumirent.
Agoravox, le 25 février 2016
Le Koran, traduction par Savary, Éditions Garnier Frères, 1958. (les numéros de versets peuvent varier en fonction des éditions).