[size=42]La psychologie de Mahomet et des musulmans
3 février 2016 14 h 19 min
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La psychologie de Mahomet et des musulmans, d’Ali Sina, est un livre qu’il faut avoir lu pour comprendre ce qu’est vraiment l’islam, qui sont les musulmans, et, comme le titre l’indique, quel est leur fonctionnement psychologique particulier. Il ne s’agit pas d’un thème pour ethnologue curieux, ou peintre orientaliste soucieux de documentation, comme un tel sujet aurait pu l’être dans les années 1900, voire 1950, mais d’un sujet d’actualité brûlante. Il est préférable en effet de comprendre ces voisins, présents aujourd’hui en France au nombre de 8 à 10 millions, total considérable, et qui à vue humaine est porté à s’accroître par les nombreuses naissances et l’immigration continue.
Ce livre est une traduction d’une édition originale en anglais ; les anglicismes sont toutefois rares, et de façon générale la traduction de qualité.
Cet ouvrage est d’une grande densité et richesse. Nous ne proposerons qu’une réflexion sur ses principaux éléments.
Ali Sina, un auteur courageux et précieux
Ali Sina est un ancien musulman, un des très rares apostats déclarés de l’islam. Il connaît fort bien l’islam, de l’intérieur, ainsi que le monde musulman. Il est aussi un bon arabisant. Ces qualités le mettent à l’abri de tous les contresens améliorant le sujet, tels qu’il en est couramment proposé au public occidental ignorant. Qui, en effet, connaît vraiment les traditions islamiques authentiques ? Qui connaît vraiment la langue du Coran, cet arabe médiéval poétique si particulier ? Cette indiscutable et rare maîtrise de son sujet rend donc son ouvrage particulièrement rare et précieux. Nous disposons certes déjà en français d’ouvrages dénonçant l’islam, dont ceux de Louis Chagnon, aussi utiles que courageux, et qui constituent déjà un indice du point auquel nous sommes parvenus en France. Mais nul, à notre connaissance, ne possède cette exceptionnelle maîtrise des sources primaires, dans la langue, avec tout le contexte culturel qui y est associé.
Renier l’islam, c’est risquer sa vie dans les pays musulmans, et n’est pas sans risque dans les terres à présence islamique, même si elle n’est pas encore majoritaire ou dirigeante, comme en Europe. Ali Sina affirme avoir accompli la démarche de tout homme honnête, à la recherche d’une spiritualité authentique, de vérité, d’honnêteté. Des principes, des qualités humaines évidentes et universelles ne peuvent pas, selon lui, trouver à s’exprimer dans le cadre islamique. Le véritable islam est celui de son fondateur Mahomet. Le Coran, recueil de vers réputés inspirés de Mahomet est expliqué par les hadiths – dits du « prophète » – et les traditions islamiques pieuses les plus anciennes. En soi, isolément, le Coran est en effet une compilation incompréhensible.
Ali Sina récuse la démarche des soufis, qui, à force de commentaires, déforment les textes et intentions originales au point de leur faire dire le contraire du sens premier évident : car la démarche musulmane n’est pas du tout une inoffensive recherche spirituelle de l’union à la divinité. Les fondamentalistes musulmans armés, djihadistes qui font tant parler d’eux aujourd’hui, du Nigéria à la Syrie, représentent bien l’essence de l’islam.
Ali Sina insiste sur l’unicité des sociétés islamiques, qui, malgré quelques nuances liées à des contextes culturels originaux différents ou à la distinction entre sunnisme et chiisme, tendent toutes vers le même modèle, celui de l’imitation de Mahomet. Cette approche est juste : le Pakistan, de culture originelle indienne, ou même l’Iran, aux anciennes traditions perses, la Turquie, aux ancêtres venus de Mongolie actuelle, etc., tous ces pays ressemblent assez largement à l’Arabie saoudite. L’unité est évidente, et la Turquie est infiniment plus proche de tout pays musulman que de ses voisins européens, Grèce et Bulgarie ; donc, faut-il le rappeler, elle ne peut être européenne. Le résultat en est que tous ces pays ou presque sont des dictatures rétrogrades, avec un fort retard économique. Les rares pays musulmans riches le sont du fait du hasard géologique que constitue la présence de gisements d’hydrocarbures. Dans le monde, seule l’Afrique noire connaît un retard plus important. Ali Sina ose poser ce constat, et désigner le coupable : l’islam, seul trait commun évident de tous ces Etats, du Maroc à l’Indonésie.
L’islam modéré existe-t-il ?
Tous les musulmans ne sont certes pas des surexcités appelant en permanence à égorger les « infidèles ». Les « musulmans modérés » ne seraient-ils donc pas, y compris en des pays fondamentalement islamistes comme le Pakistan, l’Arabie saoudite ou l’Iran, majoritaires ?
Ali Sina soutient que c’est là une erreur courante : on peut certes rencontrer une modération au moins apparente d’humeur, de comportement… On n’imaginerait jamais de bons pères de famille, aimant leurs enfants, leur femme – certes voilée mais est-ce si important ou pire que l’impudeur occidentale ? – présentant un danger quelconque pour un non-musulman. Mais, selon l’auteur, le musulman dit modéré est avant tout un musulman passif. Il laissera le fondamentaliste agir brutalement. Jamais aucun poids moral d’une supposée masse majoritaire de musulmans modérés ne retient les plus extrémistes. Les seules révoltes morales authentiques concernent l’assassinat de musulmans, de musulmans indiscutables, par d’autres musulmans, déclarant les premiers « faux » musulmans : dès le VIIème siècle, sunnisme comme chiisme ont rejeté cette démarche déraisonnable, qui serait cause de guerre interne sans fin entre musulmans. Cela n’empêche pourtant pas les guerres permanentes entre musulmans, nonobstant le principe reconnu par tous de fraternité de la communauté des fidèles ; l’Oumma – cette communauté – n’a jamais réussi à transcender la violence consubstantielle à l’islam.
L’islam fonctionne comme une secte, au sens plein et entier. Le gourou fondateur Mahomet a eu tous les pouvoirs et toutes les autorisations de sa divinité Allah pour sa conduite personnelle, souvent à l’évidence peu recommandable. L’unité du monde musulman est considérée comme la priorité, avec pour idéal la simple imitation de Mahomet. Les intellectuels qui pensent trop sont ainsi suspects et rejetés. Les célèbres « grands penseurs » du monde musulmans, Averroès par exemple, sont d’ailleurs tous antérieurs au XIIIème siècle, et d’une orthodoxie islamique le plus souvent plus que suspecte pour ceux, assez rares, qui les ont vraiment lus.
Mahomet, le modèle de tous les musulmans, cœur du problème
Mahomet (570-632) est un personnage historique, ce que personne ne conteste. Il a vécu à un moment précis de l’Arabie, la fin du VIème siècle et le début du VIIème siècle. De nombreuses croyances se concurrencent dans la péninsule de cette époque. Les Arabes, ou au Yémen de proches cousins proto-arabiques peut-être pas encore arabisés, se partagent alors entre paganisme arabe traditionnel, monothéismes locaux, christianisme et judaïsme. Le christianisme alors présent en Arabie est souvent fort peu orthodoxe, marqué par des courants gnostiques ou ésotériques, ce qui favorise le syncrétisme avec d’autres croyances. Mahomet est le modèle de tous les musulmans. Le problème essentiel de l’islam tient au caractère à l’évidence peu édifiant de ce personnage.
Mahomet est issu d’une riche famille de la Mecque. Mais les premières années de son enfance ont été malheureuses ; il n’a pas connu son père, mort peu après sa naissance, et a été rejeté par sa mère. Jusqu’à 6-7 ans, il a été élevé par des bédouins dans le désert. Puis, sa famille se sentant vraisemblablement coupable de sa négligence passée, il a été particulièrement chéri par un grand-père et un oncle. Le défaut d’affection, surtout, puis son excès n’ont pas facilité la construction de son équilibre émotionnel. Dès son plus jeune âge, il a manifesté des phénomènes particuliers, considérés dès l’époque par les Mecquois comme des crises d’épilepsie. Ces crises peuvent s’accompagner de visions ; il n’y a pas à y voir d’origine surnaturelle ou préternaturelle. Aussi, les Mecquois n’ont-ils guère cru à ses premières révélations. Le drame de Mahomet est d’avoir été pris au sérieux par sa femme plus âgée que lui Khadîdja ; cette riche veuve, fascinée par un personnage jugé pourtant peu intéressant, l’a convaincu de la réalité de sa mission. Il a vécu durant quelques années de la fortune de sa femme, rapidement mangée.
Il a donc fallu trouver une source de revenus. Les musulmans sont alors devenus violents. Les fameuses sourates dites « mecquoises » pacifiques, et « ouvertes », à la limite du dialogue interreligieux d’aujourd’hui sinon du relativisme, sont remplacées dans les prêches par celles dites « médinoises », violentes, où se retrouve déjà la substance du Califat actuel d’Abou-Bakr II. Ces sourates sont dites « médinoises », car beaucoup ont été prononcées à Médine (à partir de 622). Médine, la Ville du « prophète », est le nouveau nom donné par les musulmans à l’oasis de Yathrib, à plusieurs centaines de kilomètres au nord de la Mecque.
Yathrib était dirigé par une aristocratie de fondateurs juifs. Ces juifs auraient fondé cette cité suite à la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor (- 587). Il y a là une légende pieuse peut-être, mais le caractère anciennement juif de cette oasis est attesté. Au fil des siècles, ces juifs ont reçu une immigration arabe, de religion païenne, et plus ou moins influencée au fil du temps par le judaïsme, sans que ces nouveaux venus s’y convertissent pour autant. Ces arabes ont cultivé la terre, sous leurs ordres.
Mahomet, d’abord réfugié de la Mecque, n’a pas fait preuve de reconnaissance envers ses hôtes juifs. Ils n’ont pas cru en son message. Leurs dépendants arabes y ont cru, et la récompense de cet acte de foi est la confiscation à leur profit des biens des juifs. Quant aux juifs, ils ont été pour l’essentiel massacrés ; quelques-uns ont été autorisés à s’exiler, en plein désert, sans aucune ressource ; ils seraient morts rapidement, de misère et de faim, à la grande joie des chroniqueurs musulmans. De centre d’agriculture et de commerce, Médine est devenue une base de pillards. Médine a servi de base à la conquête de La Mecque.
La lutte de Médine contre la Mecque a été une guerre fratricide, divisant les familles. Mahomet a imposé la plus grande dureté envers des parents, y compris des frères, en cas de refus obstiné de leur part de se convertir à l’islam. Cette dureté se retrouve aujourd’hui dans le comportement des convertis zélés à l’islam, qui coupent souvent tous les ponts avec leurs familles, séparant leurs enfants musulmans des grands-parents « incroyants ».