Rappel du premier message :
Par Julie Carballo - le 13/01/2015
Gratuites et ouvertes à tous, les «consultations jeunes consommateurs» sont mises en avant dans une campagne qui a démarré lundi. [/size]
Les adolescents de 17 ans qui n'ont jamais touché un verre d'alcool, fumé un joint ou une cigarette font figure d'exception. Pour tenter d'enrayer les risques d'addictions générés par ces comportements à risques, un réseau de 400 consultations regroupées sous le nom de «consultations jeunes consommateurs» (CJC) a vu le jour en 2005, mais cette opération n'a pas rencontré le succès escompté. Pour corriger le tir, une campagne de communication à destination du grand public a été lancée lundi par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) en collaboration avec le ministère de la Santé et l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES).
En France, les niveaux de consommation de certaines substances psychoactives (alcool, tabac et cannabis) demeurent élevés chez les adolescents. Selon une enquête OFDT/Escapad réalisée en 2011, les jeunes Français âgés de 17 ans sont 42% à avoir déjà expérimenté le cannabis, 42% à avoir consommé du tabac au cours du mois passé et 53% à avoir bu au moins 5 verres d'alcool en une seule soirée, durant le mois écoulé.
Les CJC apportent une réponse aux inquiétudes de nombreux parents. En 2014, près de 94% d'entre eux se disaient «préoccupés» par les pratiques potentiellement addictives que pouvait avoir leur adolescent, selon une enquête BVA/INPES menée sur 500 personnes. «Dans les centres, ce sont souvent les parents qui viennent nous voir. Ils sont généralement désemparés et ne savent pas comment réagir face à la probable addiction de leur enfant», déclare Olivier Phan. «Nous les recevons ensuite avec l'adolescent pour tenter de déterminer s'il y a bien une conduite addictive: si c'est le cas, nous entamons un travail». Le psychiatre souligne que la famille est un élément central dans la prise de conscience d'une addiction chez un jeune, mais elle s'avère aussi décisive dans durant le processus de guérison: «La famille est un levier. Si l'on interroge un jeune en présence de ses parents, il sera beaucoup plus réceptif que seul ou avec ses amis».
«Avant, on ne rencontrait les jeunes que dans deux cas: sous un angle punitif, quand ils se faisaient prendre, ou alors une fois qu'ils étaient sérieusement accros, voire malades», explique Jean-Pierre Couteron, président de Fédération Addiction. «Il fallait changer quelque chose dans la politique de santé publique, voilà pourquoi nous avons mis en place ces dispositifs: pour agir avant que l'addiction ne s'installe et qu'il ne soit trop tard. Hélas, seuls 16% des parents et 23% des adolescents ont déjà entendu parler des CJC, selon les résultats d'un sondage réalisé par notre organisme», déplore François Bourdillion, directeur général de l'INPES .
[size=36]consultations pour les jeunes trop peu fréquentées
Mots clés : addictionsPar Julie Carballo - le 13/01/2015
Gratuites et ouvertes à tous, les «consultations jeunes consommateurs» sont mises en avant dans une campagne qui a démarré lundi. [/size]
Les adolescents de 17 ans qui n'ont jamais touché un verre d'alcool, fumé un joint ou une cigarette font figure d'exception. Pour tenter d'enrayer les risques d'addictions générés par ces comportements à risques, un réseau de 400 consultations regroupées sous le nom de «consultations jeunes consommateurs» (CJC) a vu le jour en 2005, mais cette opération n'a pas rencontré le succès escompté. Pour corriger le tir, une campagne de communication à destination du grand public a été lancée lundi par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) en collaboration avec le ministère de la Santé et l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES).
Inciter au dialogue
Les consultations jeunes consommateurs accueillent principalement des adolescents âgés de 12 à 17 ans et leurs parents, pour les aider à rétablir le dialogue et effectuer un bilan des consommations du patient. Ces dispositifs de proximité visent également à aider le malade à mettre un terme à son addiction, si possible en quelques rendez-vous. Lorsque la situation le justifie, la famille peut se voir proposer une prise en charge à long terme ou être orientée vers d'autres services spécialisés.En France, les niveaux de consommation de certaines substances psychoactives (alcool, tabac et cannabis) demeurent élevés chez les adolescents. Selon une enquête OFDT/Escapad réalisée en 2011, les jeunes Français âgés de 17 ans sont 42% à avoir déjà expérimenté le cannabis, 42% à avoir consommé du tabac au cours du mois passé et 53% à avoir bu au moins 5 verres d'alcool en une seule soirée, durant le mois écoulé.
«La famille est un levier»
Confidentielles et gratuites, les rencontres sont orchestrées par des professionnels formés aux spécificités de l'approche des jeunes (médecins, psychologues, éducateurs). «Avoir une bonne alliance avec les adolescents fait partie intégrante de la thérapie», explique Olivier Phan, psychiatre et responsable du centre CJC Pierre Nicole à Paris. «Il faut éviter de diaboliser les addictions qui sont souvent source de loisirs pour les adolescents (alcool, jeux vidéo…) en adoptant une approche spécifique avec chacun d'entre eux, sans coller d'étiquettes», précise-t-il.Les CJC apportent une réponse aux inquiétudes de nombreux parents. En 2014, près de 94% d'entre eux se disaient «préoccupés» par les pratiques potentiellement addictives que pouvait avoir leur adolescent, selon une enquête BVA/INPES menée sur 500 personnes. «Dans les centres, ce sont souvent les parents qui viennent nous voir. Ils sont généralement désemparés et ne savent pas comment réagir face à la probable addiction de leur enfant», déclare Olivier Phan. «Nous les recevons ensuite avec l'adolescent pour tenter de déterminer s'il y a bien une conduite addictive: si c'est le cas, nous entamons un travail». Le psychiatre souligne que la famille est un élément central dans la prise de conscience d'une addiction chez un jeune, mais elle s'avère aussi décisive dans durant le processus de guérison: «La famille est un levier. Si l'on interroge un jeune en présence de ses parents, il sera beaucoup plus réceptif que seul ou avec ses amis».
«Avant, on ne rencontrait les jeunes que dans deux cas: sous un angle punitif, quand ils se faisaient prendre, ou alors une fois qu'ils étaient sérieusement accros, voire malades», explique Jean-Pierre Couteron, président de Fédération Addiction. «Il fallait changer quelque chose dans la politique de santé publique, voilà pourquoi nous avons mis en place ces dispositifs: pour agir avant que l'addiction ne s'installe et qu'il ne soit trop tard. Hélas, seuls 16% des parents et 23% des adolescents ont déjà entendu parler des CJC, selon les résultats d'un sondage réalisé par notre organisme», déplore François Bourdillion, directeur général de l'INPES .