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condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,

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chico.
Josué
6 participants

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Josué

Josué
Administrateur

La Haute Cour de Lahore, au Pakistan, a confirmé la condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique, accusée de blasphème envers Mahomet. Emprisonnée depuis cinq ans, son seul espoir réside désormais dans la décision de la Cour suprême, ultime instance judiciaire du Pakistan.


En juin 2009, Asia Bibi est arrêtée dans son village du Penjab, province orientale du Pakistan. Répondant à des femmes la traitant d' « impure », elle aurait rétorqué qu'elle était fière d'être chrétienne, car Jésus était mort sur la croix, à la différence de Mahomet. Cela suffit pour tomber sous le coup de la loi sur le blasphème, une peine de prison pour toute offense envers Mahomet inscrite dans le Code pénal pakistanais en 1986 par le régime islamiste du général Zia ul-Haq.
A l'époque, le prétexte était de moderniser les lois coloniales britanniques, qui punissaient les outrages envers les différentes religions pour préserver la paix civile. Depuis, un millier de personnes ont été concernées par des accusations de blasphème dans le pays : dans la moitié des cas des non-musulmans, chrétiens ou hindous, qui représentent 3 % de la population pakistanaise.
Depuis le début des années 2000, les islamistes ont fait de la loi sur le blasphème une arme contre les minorités non-musulmanes. Le cas d'Asia Bibi intervient alors que le gouvernement central pakistanais est affaibli, confronté à l'insurrection des Talibans. Il déchaîne les passions identitaires d'une société qui se définit comme exclusivement islamique, face à l'Inde hindoue. Alors qu'aucune peine martiale n'avait été prononcée depuis 2008, Asia Bibi est condamnée à mort par pendaison en novembre 2010. Défendue par un avocat chrétien, elle fait alors appel. Le tribunal de Lahore vient donc, quatre ans plus tard, de confirmer sa décision.
Pendant ces quatre années d'attente, Asia Bibi est emprisonnée dans des conditions exécrables, privées de tout contact avec sa famille. Le gouverneur de la province du Penjab, Salman Taseer, prend sa défense et la visite en prison. Le ministre des minorités religieuse, le catholique Shahbaz Bhatti, qui se bat contre la loi sur le blasphème depuis 1986, se démène pour la libérer. Les deux hommes politiques sont assassinés, en janvier et en mars 2011, par des islamistes. Ces derniers accentuent leur pression sur le gouvernement, en faisant défiler des milliers de personnes pour le maintien de la loi.
Devant l'inaction des autorités pakistanaises, la famille d'Asia Bibi a fait appel à l'Eglise. Le Pape Benoît XVI a appelé la communauté internationale à la faire libérer. Le gouvernement français s'est déclaré prêt en 2011 à lui offrir l'asile politique. Puis, le silence est retombé sur la prisonnière chrétienne.
Au lendemain de Noël 2013, Asia Bibi écrit une lettre au pape François, dans laquelle elle le remercie pour son soutien, et évoque ses conditions de détention : « J'ignore combien de temps je pourrai tenir. Si je suis encore en vie, c'est grâce à la force que vos prières me donnent. (…) Aujourd'hui, je veux simplement me confier à la miséricorde de Dieu, qui peut tout. Lui seul peut me libérer. »
Le verdict des juges de Lahore a été accueilli avec effarement par les soutiens d'Asia Bibi. Le dernier espoir pour sa libération réside désormais dans une décision de la Cour suprême pakistanaise, ou dans une grâce présidentielle. Mais le prix payé par Salman Taseer et Shahbaz Bhatti risque fort de dissuader la classe politique pakistanaise.

Josué

Josué
Administrateur

L'interminable procès d'Asia Bibi


LAURENCE DESJOYAUX 
CRÉÉ LE 18/11/2014 / MODIFIÉ LE 19/11/2014 À 12H33


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condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  57950_manif-asia-bibi-paris_440x260© MARTIN BUREAU / AFP
La mobilisation pour sauver cette chrétienne condamnée à mort pour blasphème en 2010 prend de l’ampleur en France.


L’affaire commence en 2009 lors de ce qui semble être une dispute de voisinage autour d’un verre d’eau. Asia Bibi, 47 ans, est accusée par deux autres femmes de son village d’avoir insulté le prophète Mahomet.
L’enquête est bâclée. La mère de cinq enfants est jetée en prison, puis condamnée à mort pour blasphème en 2010. Une première pour une femme. Dans le même temps, sa tête est mise à prix par un groupe islamiste. Deux personnalités politiques qui ont pris sa défense, Salman Taseer, gouverneur du Penjab, puis Shahbaz Bhatti, ministre des Minorités religieuses, sont assassinés en 2011. La pression des groupes islamistes est telle que le procès s’éternise. L’appel est sans cesse repoussé.
Quand il a finalement lieu, le 16 octobre, la Haute Cour de Lahore (Pendjab) l’expédie en quatre heures. Asia Bibi « perd espoir », témoigne son mari Ashiq Masih à l’AFP le 31 octobre. Signe de la tension ambiante, un couple de chrétiens accusés de blasphème a été brûlé vif par une foule le 4 novembre, quelques jours après le verdict.

Des perspectives incertaines


« La défense dispose maintenant de 30 jours pour faire appel devant la Cour suprême, non pas depuis la date du jugement, le 16 octobre, comme beaucoup l’on cru au départ, mais depuis la date de sa publication, le 5 novembre», explique Emmanuel Derville, journaliste en Inde et au Pakistan depuis 2009, en contact avec l’avocat d’Asia Bibi, Naeem Shakir.
Christine Laroque confirme l’information : « La date limite du dépôt de pourvoi d’Asia Bibi devant la Cour suprême est fixée au 4 décembre, l’imminence d’une exécution dans les trois jours est clairement à écarter. » Paul Bhatti, directeur de l’Alliance des minorités du Pakistan (Apma), mise sur cet ultime recours : « Il y a des chances qu’elle soit libérée par la Cour suprême, car, hors des pressions de la rue et des religieux fondamentalistes, les juges pourront se prononcer plus sereinement », indiquait récemment à l’agence Apic l’ancien ministre de l’Harmonie nationale au Pakistan, frère de Shahbaz Bhatti.
Un « optimisme » que ne partage pas la journaliste Anne-Isabelle Tollet, qui a recueilli le témoignage de la chrétienne dans Blasphème (Oh Éditions, 2011) et qui est en contact avec sa famille : « Si la Cour suprême accepte l’appel, et ce n’est pas gagné, il peut se passer trois ans avant qu’elle soit rejugée. Ensuite, les juges prendront difficilement le risque de l’innocenter, car ils risqueraient leur peau. »

Une bombe politique


Le ­Pakistan a signé en 2008 un moratoire sur la peine de mort. « Depuis, une seule personne a été exécutée, précise Christine Laroque, et au Pakistan, jamais personne, jusqu’à présent, n’a été exécuté pour blasphème. » En revanche, selon l’Acat (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), au moins 226 ont été condamnées à mort en 2013 et plus de 8 500 se trouvent actuellement dans le couloir de la mort. Elles pourrissent dans des geôles où le recours à la torture est récurrent. C’est donc là que pourrait se retrouver la Pakistanaise si la Cour suprême rejette son appel.
« Il y a effectivement un moratoire sur la peine de mort, mais le cas d’Asia Bibi est unique donc il n’y a pas de règles », estime Anne-­Isabelle ­Tollet, qui a récemment rencontré la garde des Sceaux ­Christiane Taubira pour évoquer sa situation.
Faut-il lancer une grande mobilisation occidentale pour faire bouger les autorités pakistanaises ? C’est la question que se sont posée nombre d’ONG et d’acteurs du dossier. « Le cas Asia Bibi est une bombe politique au Pakistan. Il semble impossible que les autorités pakistanaises l’exécutent vu la pression internationale, mais, en même temps, la médiatisation les empêchent de la libérer car la pression interne est trop forte. Du coup, depuis quelque temps, les procès sont sans cesse repoussés, souligne Clémence Martin, attachée de presse pour l’ONG Portes ouvertes. Nous préférons donc ne pas trop en parler et agir plus discrètement par le biais de la diplomatie auprès des instances internationales. »
Paul Bhatti estime même que la mobilisation ­occidentale est ­contre-productive : « Il faut rallier à nous les mollahs et les imams réputés, les persuader de plaider l’innocence d’Asia Bibi en déplaçant l’argumentaire sur le terrain de la charia. Mais c’est la méthode inverse qui est appliquée. La mobilisation occidentale renforce les préjugés des islamistes. Pour eux, les chrétiens pakistanais sont des agents de l’Occident qu’ils accusent d’être en guerre contre l’islam », confiait-il à Emmanuel Derville dans le Figaro du 22 octobre.

Une loi instrumentalisée


Pour Christine Laroque, l’élan international est au contraire crucial. « Asia Bibi est devenue emblématique de cette loi sur le blasphème. À travers elle, nous nous battons pour les centaines de musulmans victimes de cette loi qui est instrumentalisée à des fins de corruption ou de règlements de comptes », insiste-t-elle. « La discrétion a assez duré, ajoute Anne-Isabelle Tollet. C’est le moment de faire du bruit. Notre seule chance qu’elle ne meure pas à petit feu ou qu’elle ne soit pas un jour pendue réside dans la grâce présidentielle. »
En France, des politiques de tous bords ont lancé des appels et Anne Hidalgo, maire de Paris, a promis d’accueillir Asia Bibi quand elle sera libérée. Du fond de sa prison, celle-ci a confié à son mari sa peur d’être oubliée : « Vous êtes ma seule chance de ne pas mourir au fond de ce cachot. S’il vous plaît, ne me laissez pas tomber. Je n’ai pas blasphémé. » (Figarovox, 17 novembre).

chico.

chico.

Le pays doit avoir peur des retombées internationale et il fait traîner en longueur .

Josué

Josué
Administrateur

[size=44]La Cour suprême du Pakistan, dernière chance d’Asia Bibi[/size]
condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  Photo-aleteia Agnès Pinard Legry | 08 octobre 2018
condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  Web3-france-pakistan-religion-rights-demo0a-afp-reference000_par8015882
MARTIN BUREAU / AFP

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La Cour suprême du Pakistan examine à partir de ce 8 octobre un recours déposé par Asia Bibi, une chrétienne emprisonnée depuis neuf ans au Pakistan pour blasphème.

Nouveau rebondissement dans l’affaire Asia Bibi. La Cour suprême du Pakistan devait se pencher ce lundi sur un recours déposé par la jeune pakistanaise, chrétienne et mère de famille, condamnée à la peine capitale et emprisonnée depuis neuf ans pour blasphème. À l’issue d’une audience de près de trois heures, l’institution a annoncé qu’elle différait son jugement. « Nous réservons le jugement pour le moment », a ainsi déclaré le juge Saqib Nisar.

Condamnée à mort en novembre 2010

C’est en juin 2009 que la vie d’Asia Bibi, mère de cinq enfants, a basculé. Alors qu’elle travaillait aux champs, une dispute a éclaté entre des ouvrières agricoles musulmanes et Asia Bibi, de confession chrétienne, au sujet d’un verre d’eau. Celle-ci a été arrêtée et accusée d’avoir insulté le prophète Mahomet. Elle a été condamnée à la peine de mort par pendaison en novembre 2010 en application des lois sur le blasphème.
condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  Web3-mgr-joseph-coutts-ciric_315438 
Lire aussi :
Le pape François invité à se rendre au Pakistan

À la suite de la condamnation à mort d’Asia Bibi en 2010, le président de la République de l’époque avait annoncé qu’il pourrait la gracier, provoquant ainsi de vives réactions au sein de la population. Il était par la suite revenu sur ses propos, déclarant attendre la décision de la Haute cour de Lahore.
Cette affaire a cristallisé les tensions au sein même du pays concernant la loi interdisant le blasphème, et suscité de vives tensions entre les islamistes et les autorités. Un gouverneur et un ministre ont été assassinés pour avoir publiquement défendu Asia Bibi. Sensible à son histoire, le pape Benoît XVI avait envoyé fin 2010 le Cardinal Tauran au Pakistan pour demander sa libération. Le pape François a quant à lui reçu la famille d’Asia Bibi au Vatican en février 2018.
condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  V8okdbuqzxi4gsjxejipciohsjh1i22a80zowlogacqjqoyurnesttmwztmp5j1rox_s1ehd33i2lmlqkw_gj3obvm7e 
Lire aussi :
« Aie pitié de moi, Seigneur », répète Asia Bibi du fond de sa cellule

La Cour suprême n’a pas précisé quand la décision pourrait être rendue. En 2016, une précédente audition devant l’instance judiciaire la plus élevée au Pakistan avait été annulée suite au désistement au dernier moment de l’un des trois magistrats appelés à se prononcer. Si la Cour suprême devait valider la sentence, Asia Bibi pourrait en dernier recours solliciter la grâce du président pakistanais.

samuel

samuel
Administrateur

Depuis 2009 elle se trouve en prison,c'est quand même long.

Josué

Josué
Administrateur

Dans son édito international du 11 octobre, le journaliste Vincent Hervouet est revenu sur le cas d’Asia Bibi, une chrétienne condamnée à mort au Pakistan. Lundi 8 octobre, la Cour suprême du Pakistan a différé sine die le jugement du dernier recours d’Asia Bibi.


« Asia Bibi attend depuis dix ans le couloir de la mort. Parler de couloir est abusif, c’est un cagibi sans fenêtres. Sans contact avec les autres détenus. En comparaison, les moines à la trappe vivent au Club Med. » C’est avec ces mots que le journaliste Vincent Hervouet a commencé son édito international ce 11 octobre sur Europe 1. Son crime ? Avoir bu l’eau du puits dans la timbale d’une musulmane qui s’est dite souillée. « Le lendemain, le mufti l’a accusée de blasphème. Une vendetta de village, on dirait du Maupassant », décrit le journaliste.

Josué

Josué
Administrateur

[size=44]Les proches d’Asia Bibi dans l’attente de son jugement[/size]
condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  Photo-aleteia Agnès Pinard Legry | 15 octobre 2018
condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  Web3-husband-daughter-asia-bibi-ben-stansall-afp
Ben STANSALL I AFP

Ashiq et Eisham Ashiq, le mari et la fille d'Asia Bibi.

Pakistanaise chrétienne condamnée à la peine de mort pour blasphème en 2010, Asia Bibi se trouve actuellement dans l’attente du jugement de la Cour suprême du Pakistan.


Quel futur pour Asia Bibi ? Emprisonnée depuis 2009 et condamnée à mort pour blasphème en 2010, la vie de la chrétienne pakistanaise Asia Bibi est suspendue au jugement de la Cour suprême du Pakistan. L’institution a annoncé lundi 8 octobre qu’elle différait son jugement mais plusieurs observateurs estiment que ce dernier devrait être connu très prochainement. Au Pakistan, la situation est explosive. Le mot a été donné aux médias nationaux de ne pas commenter l’affaire. Ce week-end, les islamistes radicaux du parti Tehreek-e-Labbail ont appelé à manifester pour réclamer la mort d’Asia Bibi et intimider les juges de la Cour suprême.
condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  Web3-vincent-hervouet-asia-bibi-radio-youtube-i-europe-1 
Lire aussi :
Asia Bibi : le coup de gueule de Vincent Hervouet sur Europe 1
Accueilli en Grande-Bretagne par l’association de l’Aide à l’Église en Détresse (AED), le mari d’Asia Bibi, Ashiq Masih, accompagné de sa fille Esham, a affirmé qu’en cas d’acquittement, elle devra quitter le Pakistan. « Quand je leur ai posé la question de l’avenir d’Asia Bibi, son mari et sa fille avaient l’air confiant », explique Marc Fromager, directeur de l’AED. « Plusieurs options existent : soit l’issue est favorable et elle est en train ou va être exfiltrée hors du Pakistan, soit elle va être pendue prochainement, soit l’affaire peut encore durer un ou deux ans. Mais je pense, en tout cas j’espère, que l’annonce de ce délai dans le jugement est un signal positif ».

Un risque d’émeutes violentes important


« Quel que soit le verdict, il risque d’y avoir de grands manifestations au Pakistan dans les prochains jours », prévient le directeur de l’AED. En cas de condamnation les membres du parti Tehreek-e-Labbail vont très certainement laisser exploser leur joie et en cas de libération « il risque d’y avoir des représailles et des violences envers les minorités chrétiennes ».

Josué

Josué
Administrateur

La Cour suprême du Pakistan a acquitté ce mercredi la chrétienne Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème en 2010. Elle devrait être libérée "immédiatement".


Son cas avait suscité l’indignation dans le monde entier. Mais Asia Bibi « a été acquittée de toutes les accusations » qui pesait sur elle a indiqué mercredi le juge Saqib Nisar lors de l’énoncé du verdict à la Cour suprême. Asia Bibi qui se trouve actuellement incarcérée dans une prison à Multan va être libérée « immédiatement » a-t-il précisé. Cette décision pourrait susciter l’ire des fondamentalistes musulmans qui appelaient de longue date à son exécution et dont des membres menaçaient ouvertement les juges statuant sur cette affaire.

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

Je pense que l'histoire n'est pas fini dans ce pays.
En tout cas c'est très bien pour cette personne, qui va sûrement quitter son pays car elle risque sa vie.

Josué

Josué
Administrateur

Anne-Isabelle Tollet, journaliste spécialiste du Pakistan, voit dans la libération d’Asia Bibi l’espoir d’une nouvelle jurisprudence, qui mettrait fin aux effets tyranniques de la loi anti-blasphème.
Anne-Isabelle Tollet ancienne chef du bureau de France 24 à Islamabad et actuelle rédactrice en chef sur la chaîne CNews, réagit à la libération d’Asia Bibi. Elle a consacré à cette femme le livre La mort n’est pas une solution (Éditions du Rocher, 2015).

Aleteia : Comment l’affaire Asia Bibi est-elle devenue une affaire d’État… Et même une affaire internationale ?
Anne-Isabelle Tollet : Le cas d’Asia Bibi n’est à l’origine qu’un simple problème de jalousie. Deux femmes, qui avaient un contentieux avec Asia Bibi, ont monté de toutes pièces cette affaire. En décrivant cela je n’interprète rien, mais cite le rapport que la Cour Suprême vient de rendre. Malheureusement, c’est presque une histoire banale au Pakistan. On peut accuser de blasphème un propriétaire indélicat, ou un voisin avec lequel on a un litige. Dans le cas d’Asia Bibi, elle a été carrément condamnée à mort, et l’intervention du pape Benoît XVI a fait connaître sa situation au monde entier. Mais il y a actuellement près de 2.000 Pakistanais qui croupissent en prison à cause de cette loi.

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  Asia-Bibi-acquittee-Cour-supreme-Pakistan-Analyse-decision-e1540998409714
 
Le long calvaire, ou plutôt le lent martyre d’Asia Bibi s’arrête enfin au terme d’une procédure judiciaire qui aura duré neuf ans. Non, rien ne prouve qu’elle ait proféré quelque blasphème contre le « Prophète », le 14 juin 2009, et donc, elle ne mérite pas les rigueurs de la loi pakistanaise, qui est une loi de charia. L’arrêt de la Cour suprême du Pakistan a invalidé mercredi matin les décisions des juridictions inférieures et ordonné la libération immédiate de cette mère de famille chrétienne. Son exfiltration vers un pays chrétien est désormais la toute première urgence, car des manifestations protestant contre la décision de la Cour ont déjà paralysé plusieurs grandes villes du pays, et d’autres acquittés de ce type de crime ont déjà été lynchés par la foule en colère contre de semblables décisions, par le passé. L’analyse de la décision elle-même révèle cependant la dureté et l’emprise de la charia au Pakistan.
 
Neuf ans de détention dans une petite cellule sordide, sous la menace de ses codétenues musulmanes, le harcèlement des gardes qui lui répétaient qu’elle méritait d’être pendue, la séparation d’avec son mari et ses enfants : Asia Bibi a souffert pour sa foi et dans une certaine indifférence de la communauté internationale qui, sans être totale, l’a laissée dans la soumission vis-à-vis de juges qui n’auraient pas eu d’états d’âme à confirmer sa condamnation à mort s’ils avaient jugé que les faits étaient établis.
 

Asia Bibi acquittée : la Cour suprême du Pakistan a pris une décision courageuse
 
La lecture du jugement de 56 pages se révèle du plus haut intérêt. On peut en retenir plusieurs points essentiels.
 
Premièrement, la Cour suprême justifie sans réserve la dureté de la punition réservée au blasphème par la loi pakistanaise : la peine de mort éventuellement remplacée par une détention à perpétuité, nécessairement assortie d’une amende qui pour les plus pauvres peut être remplacée par une peine de prison. La perspective est intégralement islamique ; de fait, la décision cite abondamment le Coran, les hadiths, la littérature islamique. Cette section du jugement s’étend sur 10 pages et s’achève par le rappel d’une résolution présentée en mars 2009 par le gouvernement du Pakistan devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies demandant que la condamnation de la « diffamation de la religion » soit considérée comme une violation des droits de l’homme, et exigeant que les pays du monde entier formulent des lois contre la « diffamation de la religion ». Résolution adoptée le 26 mars 2009.
 
On peut y lire comment Facebook a était bloqué au Pakistan tant que le réseau social n’a pas interdit l’accès à une page qui invitait les internautes à « dessiner Mahomet », et comment le gouvernement surveille assidûment l’ensemble des grands moteurs de recherche et réseaux sociaux pour traquer les contenus « offensants » à l’égard des musulmans. En juin 2010, 17 sites avaient même été fermés.
 
Pourquoi toutes ces explications ? On devine une certaine nervosité des juges qui s’efforcent d’établir qu’ils sont eux-mêmes hostiles au blasphème et prêts à le condamner. Il est vrai que dans le dossier Asia Bibi, deux personnes ont déjà été tuées : le gouverneur de la province du Pendjab, Salman Taseer, et le ministre pour les affaires des minorités, le catholique Shahbaz Batti, tous deux étés assassinés pour avoir parlé en faveur de la jeune femme et pour avoir demandé une réforme des lois contre le blasphème, qui punissent de mort la moindre déclaration ou insinuation négative sur Mahomet.
 

Analyse d’une décision qui fait la part belle à la charia
 
Mais de là à croire qu’il s’agit de protestations de rigueur islamique de pure forme de la part des juges, il y a un pas. Le deuxième élément remarquable du jugement est le fait qu’il ne laisse planer aucun doute : si Asia Bibi avaient effectivement tenu les propos que lui attribuaient ses accusateurs, elle aurait bien mérité la mort.
 
Troisième élément remarquable : l’étrange mélange de langage juridique occidental anglais, avec notamment les notions de charge de la preuve et de la présomption d’innocence, et de raisonnements correspondant à la charia, de longs développements sur la crédibilité des témoins, le tout saupoudré à l’occasion d’expression très familières. On s’interroge à perte de vue sur des propos anodins tenus ou non tenus, avec une possible exécution au bout du chemin, mais avec cette certitude : « Personne ne doit pouvoir porter atteinte au nom du Saint Prophète Mahomet (صلى الله عليه وسلم) et rester impuni. »
 
Pour acquitter Asia Bibi, les trois juges de la Cour suprême ont cherché en réalité à démontrer que la jeune femme avait été victime d’une accusation malveillante qui lui attribuait un blasphème qu’elle n’a pas prononcé. D’ailleurs, un important développement de la décision concerne ce type d’accusation frauduleuse qui tire profit de la loi sur le blasphème pour permettre à certains de faire avancer leurs propres intérêts ou d’assouvir une vengeance personnelle. Il est assorti d’une dénonciation de la tentation de se faire justice à soi-même, rappelant que depuis 1990, 62 personnes ont été lynchées et assassinées alors qu’elles étaient sous le coup d’accusations de blasphème avant même d’avoir pu être jugées par un tribunal au moyen d’une procédure équitable. Encore cette nervosité ?

Josué

Josué
Administrateur

[size=20]La Cour suprême du Pakistan a acquitté mercredi 31 octobre en appel la chrétienne Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème en 2010, et dont le cas avait suscité l’indignation à l’étranger.
Gilles Boquerat (1), spécialiste du sous-continent indien, livre une lecture politique de cette décision, alors que le Pakistan, menacé de cession de paiement, cherche de nouveaux financements, et doit par conséquent se montrer présentable notamment aux yeux des Occidentaux.

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condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  Alain-Juppe-maire-Bordeauxavoir-devoile-affiche-soutien-Asia-Bibi-19-2015_0_729_486ZOOM 
Alain Juppé, maire de Bordeaux, après avoir dévoilé un affiche en soutien à Asia Bibi, le 19 mars 2015.  / Nicolas Tucat/AFP

La Croix : Comment comprendre la décision de la Cour suprême ?
Gilles Boquerat : En amont de l’acquittement, la famille d’Asia Bibi a été mise en sécurité à Londres. Cela laisse penser que la décision avait été préparée. C’est pourquoi il convient de replacer ce jugement dans un contexte politique. Le gouvernement en place depuis août dernier au Pakistan doit soigner son image à l’international. D’autant que le premier ministre Imran Khan est régulièrement accusé de complaisance vis-à-vis de l’extrémisme religieux. Fin juin, juste avant les élections législatives, le Pakistan a été placé sur la « liste grise » des pays considérés comme finançant le terrorisme.

Or, l’exécutif se retrouve à la tête d’un État à la limite de la cessation de paiement, qui doit trouver 12 milliards de dollars pour rembourser ses prêts. L’exécutif se tourne vers la Chine, mais a aussi fait appel au Fonds monétaire international (FMI) pour sortir de l’impasse. L’acquittement d’Asia Bibi peut donc être perçu comme une façon de se montrer présentable, notamment vis-à-vis des États-Unis, plus grand contributeur du FMI.

chico.

chico.

La Cour suprême du Pakistan a annoncé avoir acquitté Asia Bibi en appel. La chrétienne mère de cinq enfants, est donc enfin libre. Son cas a particulièrement mis en lumière, ces dernières années, la loi interdisant le blasphème au Pakistan, où le radicalisme religieux gangrène la société et a éteint toute velléité de réforme.

Josué

Josué
Administrateur

Le sort de la chrétienne Asia Bibi, en prison depuis 2009 pour blasphème et symbole national de la lutte contre l'intolérance religieuse, reste incertain malgré son acquittement par la Cour suprême. Un accord conclu vendredi entre le gouvernement et les islamistes compromet sa libération. Son avocat, craignant pour sa vie, a quitté le pays ce samedi.
Alors que la libération d'Asia Bibi semblait imminente, voilà qu'un accord controversé conclu dans la nuit de vendredi à samedi entre le gouvernement et les islamistes vient tout remettre en cause.
Les manifestants islamistes radicaux qui bloquaient le pays depuis trois jours ont obtenu que le gouvernement s'engage à lancer une procédure visant à interdire à Asia Bibi de quitter le territoire et à ne pas bloquer une requête en révision du jugement d'acquittement déposée jeudi dernier à Lahore par un religieux.
Non seulement le gouvernement ne s’oppose pas au dépôt d’une requête en révision du jugement, mais en plus, contrairement à ce qui avait d’abord été assuré, la chrétienne ne pourra plus partir si elle le souhaite. Une procédure d’interdiction de quitter le territoire va ainsi être lancée. Et tant pis pour la crédibilité du Premier ministre Imran Khan, qui avait prononcé un discours de fermeté à l'égard des islamistes mercredi soir.
Cela signifie qu'Asia Bibi, actuellement incarcérée à Multan, dans le centre du pays, devra soit rester en prison soit dans un autre endroit sûr, en attendant que la requête soit examinée, a estimé son avocat, Saif-ul-Malook, interrogé samedi par l'AFP.

Son avocat quitte le pays

Lechercheur



Je pense que l'histoire n'est pas vraiment fini dans ce pays.

Josué

Josué
Administrateur

Au Pakistan, un accord passé avec les islamistes remet en cause le sort d’Asia Bibi

Les manifestants islamistes qui paralysaient le Pakistan depuis trois jours pour protester contre l’acquittement de la chrétienne Asia Bibi ont annoncé vendredi soir la levée du blocus après un accord avec le gouvernement.

Rassemblement des militants du parti islamiste Jamiat Ulema Islam (JUI), à Islamabad vendredi 2 novembre, pour protester contre l’acquittement d’Asia Bibi, une chrétienne pakistanaise condamnée à mort

Le devenir d’Asia Bibi, cette chrétienne pakistanaise condamnée à mort pour blasphème puis finalement acquittée à la grande fureur de quelques groupes islamistes influents, n’est pas encore écrit. Mercredi 31 octobre, à l’annonce de son acquittement, on pouvait la croire déjà libre, prête à rejoindre sa famille à Londres. Mais vendredi 2 novembre, l’annonce d’un accord passé entre le gouvernement et les manifestants hostiles à la libération d’Asia Bibi, remettait en cause cette perspective.

Un accord pour qu’Asia Bibi ne puisse sortir du pays
En effet, après trois jours de protestations et de blocus, le porte-parole du parti Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP) à l’origine des appels à manifester, a appelé à la levée des barrages. Le ministre des Affaires religieuses Noor-Ul-Haq Qadri a confirmé peu après à la chaîne GEO que les négociations avaient abouti et qu’un accord avait été signé.

Selon un exemplaire vu par l’AFP, l’accord passé entre les deux parties est composé de cinq points. Il prévoit principalement que le gouvernement ne s’opposera pas au dépôt d’une requête en révision du jugement de la Cour suprême au sujet d’Asia Bibi et par ailleurs qu’il lancera une procédure visant à inscrire son nom sur une liste de personnes empêchées de quitter le territoire.

Acquittement d’Asia Bibi : « le nouveau gouvernement du Pakistan soigne son image »
On voit mal, dans ces conditions, comment Asia Bibi pourrait seulement sortir de prison. D’autant que son avocat, Saif-ul-Mulook, a dû quitter le pays pour échapper aux menaces de mort proférées contre lui par les mouvements islamistes. Il a néanmoins déclaré qu’il continuerait de défendre Asia Bibi qui est en détention depuis déjà huit ans.

Le premier ministre pakistanais, Imran Khan, avait, mercredi 31 octobre, vivement critiqué les extrémistes, en les prévenant que l’État ne « tolérerait pas le sabotage ».

L’armée ne veut pas être impliquée
De nombreux Pakistanais avaient salué ce ton de fermeté tout en s’inquiétant de voir le chaos s’installer. En effet, l’un des chefs de file des manifestants avait appelé ces dernières heures au meurtre des juges de la Cour suprême et à la mutinerie dans l’armée, poussant cette dernière à entrer dans le jeu vendredi.

« Il s’agit d’une affaire judiciaire et l’armée n’a rien à voir avec cela. (…) Ne nous entraînez pas dans ce genre d’affaires, avait rétorqué le porte-parole de l’armée Asif Ghafoor. Nous tolérons des remarques contre nous, mais des actions peuvent être prises conformément à la loi et à la Constitution. »


Pas encore

Acquittement d’Asia Bibi : « le nouveau gouvernement du Pakistan soigne son image »

Editos
Après Asia Bibi

Le mari et la fille d’Asia Bibi, lors d’un entretien avec l’AFP, à Londres, le 12 octobre dernier. (Photo by Ben STANSALL / AFP)
Moyen-Orient
La Cour suprême pakistanaise acquitte Asia Bibi et annonce sa libération

Monde
VIDEO - Asia Bibi, une chrétienne condamnée à mort au Pakistan

Escorte policière pour Saif-ul-Mulook, avocat d’Asia Bibi, quittant la Cour suprême après l'audience finale tenue à Islamabad le 8 octobre 2018.
Monde
Au Pakistan, le jugement sur « l’affaire Asia Bibi » est différé


Des islamistes pakistanais s’opposent à la nomination d'un membre de la minorité ahmadi comme conseiller du gouvernement, à Lahore, le 7 septembre 2018 .
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Au Pakistan, le gouvernement renonce à nommer un conseiller ahmadi

Diplômé d’Oxford, Imran Khan s’est lancé dans la politique en 1996 en fondant son propre parti, le Mouvement du Pakistan pour la justice (PTI).
Asie-Océanie
Les militaires pakistanais dans l’ombre d’Imran Khan

Josué

Josué
Administrateur

[size=33]La Pakistanaise chrétienne Asia Bibi va-t-elle être accueillie en France? Anne Hidalgo et Laurent Wauquiez pour[/size]

ASILE Malgré son acquittement, Asia Bibi et ses proches craignent pour leur vie au Pakistan…

20 Minutes avec AFP
 
Publié le 05/11/18 à 22h12 — Mis à jour le 05/11/18 à 22h12


« Maintenant qu’elle est acquittée, je suis prête à l’accueillir à Paris (…) et l’accompagner elle et les membres de sa famille pour qu’ils puissent s’intégrer durablement en France », a assuré Anne Hidalgo. De son côté, Laurent Wauquiez a appelé Emmanuel Macron à « tout mettre en œuvre pour sauver la vie » d’Asia Bibi « et faire en sorte qu’elle puisse être accueillie et protégée par la France ».
La Cour suprême du Pakistan a décidé la semaine dernière d’acquitter Asia Bibi, une ouvrière agricole chrétienne âgée d’une cinquantaine d’années, qui avait été condamnée à mort en 2010 pour « blasphème », après avoir été dénoncée par un imam. Cette décision a provoqué la fureur d’islamistes, qui ont bloqué les principaux axes du pays pendant trois jours. Les manifestations ne se sont arrêtées qu’après la signature d’un accord controversé avec les manifestants. Le gouvernement s’y engage à lancer une procédure visant à interdire à Asia Bibi de quitter le territoire et à ne pas bloquer une requête en révision du jugement d’acquittement.

« Sa situation reste particulièrement précaire »


« L’acquittement d’Asia Bibi par la Cour suprême du Pakistan a été un véritable soulagement pour toutes celles et tous ceux qui, comme moi, lui avaient apporté un soutien et avaient appelé à sa libération ces dernières années », a déclaré la maire socialiste en marge d’un déplacement à Lille, où elle assistait à l’Assemblée générale des maires francophones. « Mais sa situation reste particulièrement précaire, puisqu’elle est toujours emprisonnée et qu’elle et ses proches font l’objet de très nombreuses menaces de mort », a-t-elle ajouté.
En 2014, la Mairie de Paris avait attribué à Asia Bibi la citoyenneté d’honneur « pour contribuer à la protéger ». « Il y a urgence. Si la France et la communauté internationale ne se mobilisent pas avec volontarisme, nous pouvons craindre le pire pour Asia Bibi. N’attendons pas qu’un drame survienne. C’est maintenant qu’il faut agir », a-t-elle encore plaidé.

« Faire en sorte qu’elle puisse être accueillie et protégée par la France »


De son côté, Laurent Wauquiez a appelé Emmanuel Macron à « tout mettre en œuvre pour sauver la vie » d’Asia Bibi « et faire en sorte qu’elle puisse être accueillie et protégée par la France ».
Dans un message publié lundi soir sur les réseaux sociaux à l’adresse du chef de l’État, le président des Républicains estime qu'« aujourd’hui, une femme a besoin de la France ». « La parole de la France ne peut pas rester silencieuse », exhorte Laurent Wauquiez. « La France doit faire pression sur le gouvernement pakistanais pour qu’Asia Bibi soit remise en liberté et qu’elle puisse quitter avec sa famille le Pakistan, où sa vie est en danger », poursuit-il, en estimant que « c’est l’honneur du président de la République et de la France que d’offrir dans des moments comme ceux-ci sa protection ». « Il en va de la vie d’une femme, mais il en va aussi de notre conception de la civilisation face à la barbarie islamiste », estime encore le patron de LR.

Josué

Josué
Administrateur

Pour Asia Bibi, le cauchemar continue
Publié le 06/11/2018 à 15h44 - Modifié le 06/11/2018 à 18h52Laurence Desjoyaux
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©️ AAMIR QURESHIAFP

Acquittée le 31 octobre par la Cour suprême du Pakistan, la chrétienne, condamnée à mort pour blasphème en 2010, n’est pas libre pour autant.


  • [url=https://twitter.com/intent/tweet?text=Pour Asia Bibi, le cauchemar][/url]

Elle est innocente, elle est libre, mais elle est en prison. Voilà le sort tragique que connaît Asia Bibi, une mère chrétienne de cinq enfants condamnée pour blasphème en 2010 et qui croupit depuis 2011 dans une cellule du centre pénitentiaire de Multan, au centre du Pakistan. En l’espace de deux jours, elle s’est d’abord vue libérée, avant de comprendre que son calvaire n’était pas encore terminé. Le 31 octobre, Asia Bibi a été acquittée par la Cour suprême du Pakistan. Sa famille a alors laissé éclater sa joie, tout comme son avocat, Saïf ul-Malook, qui s’est félicité de cette décision : « Le verdict montre que les pauvres, les minorités et la fraction la plus modeste de la société peuvent obtenir justice dans ce pays, en dépit de ses défauts. » 
Signe de leur fermeté, les trois juges de la Cour suprême avaient pris soin de préciser dans leur rapport : « Ce n’est pas aux individus ou à des foules de manifestants de décider si un acte passible de poursuite au nom de l’article 295-C (sur le blasphème, ndlr) a été commis ou non. C’est à la Cour d’en décider. » Et pourtant, comme depuis le début de cette affaire de blasphème, c’est bien la rue qui a le destin de la chrétienne entre ses mains. Asia Bibi elle-même, jointe par l’AFP au moment de l’annonce de sa libération, avait du mal à y croire « Je vais sortir ? Ils vont vraiment me laisser sortir ? », s’était-elle interrogée. Sidération ou prémonition ?

Le Pakistan s’est mis à tourner au ralenti


En effet, dès l’annonce de sa libération, des milliers d’islamistes fanatiques aiguillonnés par divers partis extrémistes, dont le TLP (Tehreek-e-Labbaik), sont descendus dans les rues pour contester le jugement. Dès le 31 octobre, l’inquiétude se faisait sentir chez les chrétiens : « Les manifestants ont commencé à bloquer les rues de Lahore, où j’habite, nous confiait ainsi le prêtre dominicain James Channan, directeur du Peace Center de Lahore, qui promeut le dialogue entre chrétiens et musulmans. Nous avons déjà vécu cela dans les années passées : des attaques d’églises, des attentats… » Les écoles et les bureaux ont été fermés, les rues, bloquées, des heurts ont éclaté en divers endroits et, en quelques heures, le Pakistan s’est mis à tourner au ralenti. 
La loi contre le blasphème empoisonne le Pakistan
Le Premier ministre, Imran Khan, qui s’est lui-même appuyé sur les islamistes en promettant de ne pas toucher à la loi sur le blasphème pour remporter les élections législatives de juillet dernier, a dû monter au créneau. Dans une courte vidéo, il demande aux manifestants de respecter la décision de la Cour suprême. Un appel au calme d’une inefficacité telle que, dès le lendemain, le gouvernement commençait à négocier avec les partis les plus radicaux pour trouver une issue à la crise.
Je suis atterrée, j’ai beau savoir que ce pays est imprévisible, je ne m’attendais pas à un tel revirement ; ils espèrent qu’elle meure dans sa cellule ! 
- Anne-Isabelle Tollet

Dans le même temps, le combat des islamistes contre Asia Bibi a pris un tour juridique

Josué

Josué
Administrateur

Acquittée la semaine dernière, elle était encore incarcérée. Elle se trouve désormais dans un "endroit sûr" mais toujours dans le pays.
La chrétienne Asia Bibi a été libérée dans la nuit de mercredi à jeudi plus d’une semaine après l’annonce de son acquittement par la Cour suprême du pays. Condamnée à mort pour blasphème, cette mère de famille croupissait depuis huit ans dans la prison de Multan, dans le centre du pays. « Elle a été libérée » avait annoncé son avocat auprès de l’Agence France Presse, indiquant qu’elle se trouvait alors dans un avion sans savoir où celui-ci devait atterrir. « Elle est toujours au Pakistan », a indiqué pour sa part un porte-parole du ministère des Affaires étrangères alors que certains médias avaient fait état d’un départ dans la nuit pour l’étranger. L’information de sa libération a été salué par le président du Parlement européen Antonio Tajani, ajoutant l’attendre « dès que possible avec son mari et sa famille » à Bruxelles.

Josué

Josué
Administrateur

Le long calvaire, ou plutôt le lent martyre d’Asia Bibi s’arrête enfin au terme d’une procédure judiciaire qui aura duré neuf ans. Non, rien ne prouve qu’elle ait proféré quelque blasphème contre le « Prophète », le 14 juin 2009, et donc, elle ne mérite pas les rigueurs de la loi pakistanaise, qui est une loi de charia. L’arrêt de la Cour suprême du Pakistan a invalidé mercredi matin les décisions des juridictions inférieures et ordonné la libération immédiate de cette mère de famille chrétienne. Son exfiltration vers un pays chrétien est désormais la toute première urgence, car des manifestations protestant contre la décision de la Cour ont déjà paralysé plusieurs grandes villes du pays, et d’autres acquittés de ce type de crime ont déjà été lynchés par la foule en colère contre de semblables décisions, par le passé. L’analyse de la décision elle-même révèle cependant la dureté et l’emprise de la charia au Pakistan.
 
Neuf ans de détention dans une petite cellule sordide, sous la menace de ses codétenues musulmanes, le harcèlement des gardes qui lui répétaient qu’elle méritait d’être pendue, la séparation d’avec son mari et ses enfants : Asia Bibi a souffert pour sa foi et dans une certaine indifférence de la communauté internationale qui, sans être totale, l’a laissée dans la soumission vis-à-vis de juges qui n’auraient pas eu d’états d’âme à confirmer sa condamnation à mort s’ils avaient jugé que les faits étaient établis.
 

Asia Bibi acquittée : la Cour suprême du Pakistan a pris une décision courageuse
 
La lecture du jugement de 56 pages se révèle du plus haut intérêt. On peut en retenir plusieurs points essentiels.
 
Premièrement, la Cour suprême justifie sans réserve la dureté de la punition réservée au blasphème par la loi pakistanaise : la peine de mort éventuellement remplacée par une détention à perpétuité, nécessairement assortie d’une amende qui pour les plus pauvres peut être remplacée par une peine de prison. La perspective est intégralement islamique ; de fait, la décision cite abondamment le Coran, les hadiths, la littérature islamique. Cette section du jugement s’étend sur 10 pages et s’achève par le rappel d’une résolution présentée en mars 2009 par le gouvernement du Pakistan devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies demandant que la condamnation de la « diffamation de la religion » soit considérée comme une violation des droits de l’homme, et exigeant que les pays du monde entier formulent des lois contre la « diffamation de la religion ». Résolution adoptée le 26 mars 2009.
 
On peut y lire comment Facebook a était bloqué au Pakistan tant que le réseau social n’a pas interdit l’accès à une page qui invitait les internautes à « dessiner Mahomet », et comment le gouvernement surveille assidûment l’ensemble des grands moteurs de recherche et réseaux sociaux pour traquer les contenus « offensants » à l’égard des musulmans. En juin 2010, 17 sites avaient même été fermés.
 
Pourquoi toutes ces explications ? On devine une certaine nervosité des juges qui s’efforcent d’établir qu’ils sont eux-mêmes hostiles au blasphème et prêts à le condamner. Il est vrai que dans le dossier Asia Bibi, deux personnes ont déjà été tuées : le gouverneur de la province du Pendjab, Salman Taseer, et le ministre pour les affaires des minorités, le catholique Shahbaz Batti, tous deux étés assassinés pour avoir parlé en faveur de la jeune femme et pour avoir demandé une réforme des lois contre le blasphème, qui punissent de mort la moindre déclaration ou insinuation négative sur Mahomet.
 

Analyse d’une décision qui fait la part belle à la charia
 
Mais de là à croire qu’il s’agit de protestations de rigueur islamique de pure forme de la part des juges, il y a un pas. Le deuxième élément remarquable du jugement est le fait qu’il ne laisse planer aucun doute : si Asia Bibi avaient effectivement tenu les propos que lui attribuaient ses accusateurs, elle aurait bien mérité la mort.
 
Troisième élément remarquable : l’étrange mélange de langage juridique occidental anglais, avec notamment les notions de charge de la preuve et de la présomption d’innocence, et de raisonnements correspondant à la charia, de longs développements sur la crédibilité des témoins, le tout saupoudré à l’occasion d’expression très familières. On s’interroge à perte de vue sur des propos anodins tenus ou non tenus, avec une possible exécution au bout du chemin, mais avec cette certitude : « Personne ne doit pouvoir porter atteinte au nom du Saint Prophète Mahomet (صلى الله عليه وسلم) et rester impuni. »
 
Pour acquitter Asia Bibi, les trois juges de la Cour suprême ont cherché en réalité à démontrer que la jeune femme avait été victime d’une accusation malveillante qui lui attribuait un blasphème qu’elle n’a pas prononcé. D’ailleurs, un important développement de la décision concerne ce type d’accusation frauduleuse qui tire profit de la loi sur le blasphème pour permettre à certains de faire avancer leurs propres intérêts ou d’assouvir une vengeance personnelle. Il est assorti d’une dénonciation de la tentation de se faire justice à soi-même, rappelant que depuis 1990, 62 personnes ont été lynchées et assassinées alors qu’elles étaient sous le coup d’accusations de blasphème avant même d’avoir pu être jugées par un tribunal au moyen d’une procédure équitable. Encore cette nervosité ?
 

Asia Bibi a proposé de l’eau à ses compagnes musulmanes par 45° de chaleur
 
Le récit des faits mérite d’être rappelé. Pour autant que l’on puisse en juger d’après la décision de la Cour suprême et alors que les récits divergent l’affaire n’est pas née du fait qu’Asia Bibi se serait permise de boire dans un puits réservé aux musulmans ou en puisant avec sa tasse dans l’eau qu’elle rapportait à ses compagnes de labeur, une petite cinquantaine de femmes qui travaillaient à la récolte de baies Falsa par 45° de chaleur dans un champ appartenant à un certain Muhammad Idrees, l’un des témoins à l’origine des poursuites. Il semblerait au contraire qu’elle soit allée chercher de l’eau et qu’elle en ait proposé aux autres femmes travaillant là, qui l’ont repoussée en protestant qu’elles ne buvaient jamais d’eau de la main d’un chrétien. Une vive dispute s’ensuivit, au cours de laquelle Asia Bibi est accusée d’avoir tenu des propos insultants à propos du « Prophète ». L’allégation d’un crime aussi « abominable », note la Cour suprême, avait naturellement provoqué la « tristesse et la colère au sein de la population ».
 
Mais Asia Bibi affirme avoir simplement demandé : « Jésus est mort sur la croix pour les péchés de l’humanité, qu’a fait votre prophète Mahomet pour l’humanité ? » On pourrait parler d’un « dialogue interreligieux » un peu plus franc que la moyenne.
 
D’après l’un des juges de la Cour suprême, Asif Saeed Khan Khosa Jr., précision introuvable ailleurs, les accusateurs d’Asia Bibi soutiennent que celle-ci avait affirmé que Mahomet « était tombé malade et était resté couché pendant un mois avant sa mort, et que des insectes étaient sortis de sa bouche et d’une de ses oreilles », et qu’il « s’était marié avec Hazrat Khadija avec l’intention de la spolier de ses richesses, et qu’une fois cela fait, il l’avait quittée ». Asia Bibi était également accusée d’avoir dit que le Coran n’était pas un livre divin.
 
De son côté, Asia Bibi, n’a cessé d’affirmer qu’elle n’avait aucune connaissance de la pensée islamique.
 

Asia Bibi acquittée en raison des contradictions des plaignants
 
Pour acquitter la mère de famille, les juges ont retenu plusieurs éléments. D’abord, ils ont noté que la plainte avait été faite par plusieurs personnes entre les mains d’un sous-inspecteur, alors que dans une affaire de blasphème seul un surintendant (« Superintendent ») est compétent. Surtout, ils ont souligné que la plainte n’a été déposée que cinq jours après les faits allégués, alors que la jurisprudence exige un délai beaucoup plus court et que les récits de sa constitution, comme de la réunion qui devait aboutir à de supposés aveux de la part d’Asia Bibi, étaient changeants, contradictoires et émanaient surtout de personnes qui avaient des liens de famille : le propriétaire du champ, Muhammad Idrees et deux sœurs musulmanes, Mafia Bibi et Asma Bibi, elles-mêmes jadis instruites dans la « doctrine » de l’islam par l’épouse du quatrième plaignant, Qari Muhammad Salaam.
 
Les juges s’interrogent ensuite sur la tenue d’une réunion à l’initiative de ce dernier, qui a fait venir Asia Bibi chez lui le 19 juin en présence de « deux cents », « 1.000 », voire « 2.000 » personnes selon les récits que rien ne permet de confirmer, à pied ou en mobylette, on ne sait trop, pour la mettre en accusation. C’est à cette occasion qu’elle aurait « avoué » son forfait et c’est notamment cet aveu qui a été retenu par les juridictions inférieures pour justifier sa condamnation à mort.
 
Les juges ont souligné les contradictions évidentes dans ses récits et leur absence de vérification, tout comme l’existence d’une provocation qui a consisté en des paroles infamantes à l’encontre de la religion chrétienne d’Asia Bibi pour affirmer soit que le délit de blasphème n’avait pas du tout existé de sa part, soit qu’il était, comme le soutient l’un des trois juges, consécutif à une provocation confinant elle-même au blasphème à l’égard de Jésus-Christ. Ils ont aussi dénoncé le fait que les plaignants n’avaient pas fait mention de la dispute entre Asia Bibi et ses compagnes, et ce délibérément selon leur jugement.
 

Eisham, la fille d’Asia, raconte comment celle-ci a été frappée pour n’avoir pas voulu renier le Christ
 
Ils ne parlent pas de ce dont témoigne aujourd’hui sa fille Eisham, 18 ans aujourd’hui : Asia Bibi a été attaquée par une foule de voisins qui ont craché sur elle et les ont battues, elle et sa fille. C’est le lendemain – sans doute lors de la réunion du 19 évoquée par les plaignants – qu’elle a été traînée au milieu de la foule, appelée à se convertir à l’islam par un mollah du village, puis battue jusqu’à en perdre conscience avant d’être arrêtée, puis condamnée à mort 17 mois plus tard, a raconté la jeune fille, actuellement réfugiée à Londres avec sa famille, au Telegraph.
 
Le jugement, à cet égard, semble décidément hors sol. 56 pages pour en arriver là… Des pages des pages de découpage de cheveux en quatre sans que le principe de la peine de mort pour de telles broutilles soit une seule fois remis en cause, sans que l’affreuse persécution dont Asia Bibi a été victime ne soit convenablement dénoncée, sans qu’il soit question ne serait-ce que de lui signifier des regrets face à une injustice aussi flagrante qui a volé neuf ans de sa vie.
 
Si les juges ont adopté ce ton par crainte des représailles de la rue, on peut les comprendre, mais non sans en tirer des leçons de taille sur la réalité de l’islam…
 
On ne peut d’ailleurs que se réjouir de cet acquittement, même s’il arrive neuf ans trop tard.
 
Mais le hasard a voulu que le ministre fédéral de la justice, le Dr Farogh Naseem, reçoive lundi une délégation de l’Union européenne pour plaider pour de plus grandes aides européennes pour le Pakistan. A Islamabad, il a expliqué que certes la peine de mort n’avait jamais été abolie au Pakistan, mais qu’il y avait un moratoire sur les exécutions et que ce type de peine était réservé aux cas les plus épouvantables comme le massacre de l’APS ou l’assassinat de la petite Zainab, 6 ans (son meurtrier a été pendu cette année). « La peine de mort est réservée aux cas les plus rares des plus rares », ceux qui déclenchent la colère publique, a-t-il expliqué. Il suffira de se montrer « indulgent » avec le Pakistan sur ce chapitre pour que son niveau d’éducation et de prospérité s’améliore, entraînant du même coup un meilleur respect des droits de l’homme, a-t-il ajouté.
 
L’histoire ne dit pas si ces pointilleux délégués européens ont protesté en évoquant l’affaire Asia Bibi…

samuel

samuel
Administrateur

C'est difficile de savoir exactement où ce trouve actuellement cette jeune femme,car il y des infos contradictoires sur elle.

Josué

Josué
Administrateur

[size=45]Asia Bibi, à nouveau libre et en famille[/size]

Pierre Cochez , le 08/11/2018 à 16h25 
Mis à jour le 09/11/2018 à 10h03



 

 




[size=20]Après huit ans de détention, la chrétienne pakistanaise accusée de blasphème est sortie de prison dans la nuit du 7 au 8 novembre.
Sa famille devait la rejoindre dans un lieu tenu secret par le gouvernement pakistanais pour des raisons de sécurité, avant un possible départ vers l’Europe.

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 Asia Bibi. / HANDOUT/AFP


Asia Bibi a été libérée dans la nuit de mercredi 7 à jeudi 8 novembre de la prison de Multan, dans la province du Pendjab. Les autorités pakistanaises, qui ont confirmé cette information, ont précisé que l’ouvrière agricole chrétienne se trouvait dans un lieu qui reste secret, afin d’assurer sa sécurité. Cela fait huit ans que cette mère de trois filles a été condamnée à mort pour blasphème, à la suite d’une dispute avec des villageoises au sujet d’un verre d’eau pris à une fontaine supposément réservée aux seules musulmanes.

Un accord trouvé par le gouvernement avec les radicaux du TLP


« Ces jours-ci, l’avocat d’Asia Bibi était confiant, malgré la reculade des autorités pakistanaises », livrait jeudi 8 novembre Marc Fromager, directeur de l’aide à l’Église en détresse (AED), en référence aux derniers rebondissements, depuis le mercredi 31 octobre. Ce jour-là, les juges de la Cour suprême pakistanaise proclamaient Asia Bibi « acquittée de toutes les accusations » qui la visaient, provoquant les manifestations de colère des islamistes radicaux du mouvement Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP), et finalement l’engagement du gouvernement pakistanais à lancer une procédure visant à interdire à Asia Bibi de quitter le territoire et à ne pas bloquer une requête en révision du jugement d’acquittement.

« Pas une seule goutte de sang n’a été versée pendant ces trois jours, et le sit-in s’est achevé par des négociations pacifiques », s’est alors félicité le secrétaire d’État à l’Intérieur.

Des menaces de mort


« Ce qui est douloureux, c’est la réponse du gouvernement. Ils ne peuvent même pas faire appliquer un jugement de la plus haute cour du pays », déplorait Saif-ul-Mulook, l’avocat d’Asia Bibi, privé de protection rapprochée après le verdict en faveur de sa cliente. On apprenait lundi 5 novembre qu’il avait quitté Karachi deux jours plus tôt pour La Haye, aux Pays Bas. « J’ai besoin de rester en vie car je dois poursuivre la bataille judiciaire pour Asia Bibi », affirmait-il. Prendre la défense d’Asia Bibi peut en effet coûter la vie, comme ce fut le cas pour l’ex-gouverneur de la province pakistanaise du Pendjab, assassiné en 2011 par l’un de ses propres gardes du corps.

Jeudi 8 novembre, le monde bruissait de rumeurs sur le futur proche d’Asia Bibi. Il semblait assuré que son mari et ses trois filles allaient la rejoindre là où elle se trouvait en sécurité, au Pakistan. Certains attendaient déjà la famille à Amsterdam, d’où elle partirait, assurait-on, pour un autre pays d’accueil. Le gouvernement d’Islamabad, de son côté, certifiait jeudi qu’elle était toujours dans le pays, tandis que les radicaux du TLP étudiaient leur riposte à cette libération…

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Quels sont les enjeux de la libération d’Asia Bibi ?




Modifier la loi sur le blasphème


Représentant du Claas, une ONG en lien avec Caritas, qui milite depuis Londres pour la modification de la loi sur le blasphème, Nasir Saeed se dit inquiet. « Ce ne serait pas une bonne chose qu’elle quitte maintenant le Pakistan, estime-t-il. Ce serait dangereux pour les chrétiens et pour la paix dans le pays, étant donné les assurances qu’avait données le gouvernement aux radicaux. »

Et de rappeler que la minorité chrétienne au Pakistan, 3 % de la population, bénéficie de la liberté de culte. Ce que confirme Marc Fromager. « Les chrétiens ne font pas l’objet de discriminations dans la loi pakistanaise, même s’ils sont en bas de l’échelle sociale et n’ont pas la possibilité d’avoir des postes de responsabilités. » L’Aide à l’Église en détresse a travaillé en lien étroit avec la commission Justice et Paix de la conférence épiscopale du Pakistan sur le cas d’Asia Bibi. « La forte mobilisation internationale en 2009 l’a sauvée, poursuit Marc Fromager. Mais ensuite, l’Église au Pakistan nous a conseillé de ne plus en parler, par peur de la réaction de la rue. C’est ce que nous avons fait ».

Une fois Asia Bibi et sa famille en sécurité, le combat d’après, pour Nasir Saeed, reste de changer cette loi sur le blasphème, créée en 1880 par le colonisateur britannique pour protéger les musulmans dans l’Empire indien de la majorité hindoue. Une loi redoutée aussi bien par les chrétiens que par certains musulmans. « Aujourd’hui, elle est utilisée par des extrémistes religieux ou par des particuliers qui règlent ainsi des problèmes n’ayant rien à voir avec la religion, comme des intérêts fonciers, explique-t-il. Il suffit d’un témoignage faisant état d’une insulte à l’Islam pour se voir condamner. »

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L’utilisation abusive de la loi sur le blasphème




********************

Accueil européen à la famille d’Asia Bibi


Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a déclaré attendre Asia Bibi « dès que possible avec son mari et sa famille » à Bruxelles.

Le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini a tweeté qu’il ferait « tout ce qui est humainement possible pour garantir un avenir à cette femme ».

La France est «prête» à accueillir la Pakistanaise Asia Bibi, a déclaré jeudi 8 novembre le ministère français des Affaires étrangères, « si cela correspondait au souhait de l’intéressée et de sa famille ». La maire de Paris Anne Hidalgo s’était dite également prête à accueillir Asia Bibi et sa famille.

L’époux de cette dernière a demandé l’asile pour sa famille et des proches en Grande-Bretagne, au Canada et aux États-Unis.

Pierre Cochez[/size]

Josué

Josué
Administrateur

[size=44]Pakistan : Asia Bibi a été libérée et se trouve dans un « endroit sûr »[/size]





Acquittée la semaine dernière, elle était encore incarcérée. Elle se trouve désormais dans un "endroit sûr" mais toujours dans le pays.


La chrétienne Asia Bibi a été libérée dans la nuit de mercredi à jeudi plus d’une semaine après l’annonce de son acquittement par la Cour suprême du pays. Condamnée à mort pour blasphème, cette mère de famille croupissait depuis huit ans dans la prison de Multan, dans le centre du pays. « Elle a été libérée » avait annoncé son avocat auprès de l’Agence France Presse, indiquant qu’elle se trouvait alors dans un avion sans savoir où celui-ci devait atterrir. « Elle est toujours au Pakistan », a indiqué pour sa part un porte-parole du ministère des Affaires étrangères alors que certains médias avaient fait état d’un départ dans la nuit pour l’étranger.  L’information de sa libération a été salué par le président du Parlement européen Antonio Tajani, ajoutant l’attendre « dès que possible avec son mari et sa famille » à Bruxelles.







condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  Web3-asia-bibi-pakistan-protest-arif-ali-afp 
Lire aussi :
Asia Bibi acquittée, le Pakistan en suspens

Un ordre de libération serait parvenu dans la journée dans la prison où elle se trouve. Toujours d’après l’Agence France Presse, un petit avion immatriculé au Pakistan se serait posé à l’aéroport de Multan avec à son bord « quelques étrangers et quelques Pakistanais ». L’aéronef devait prendre la direction Islamabad.
L’annonce de la sortie de prison de Mme Bibi a immédiatement suscité la colère du Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP), un petit parti radical qui avait bloqué trois jours durant les principaux axes du pays la semaine dernière pour protester contre son acquittement, poussant le gouvernement à signer un accord dans lequel il s’engageait à lancer une procédure pour interdire à Asia Bibi de quitter le territoire et à ne pas bloquer une requête en révision du jugement d’acquittement.
Le sort d’Asia Bibi avait ému de nombreuses personnalités de la communauté internationale, aux Etats-Unis, en Angleterre et en France. Le mari d’Asia Bibi avait réclamé samedi l’asile pour sa famille aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou au Canada, devant le trop grand danger à rester au Pakistan. L’avocat d’Asia Bibi avait quitté le pays pour les mêmes raisons. Lundi la maire de Paris Anne Hidalgo s’était dite « prête à l’accueillir » la chrétienne avec sa famille dans la capitale française tandis que Laurent Wauquiez réclamait du gouvernement qu’il lui offre l’asile. Ce mercredi, Marlène Schiappa assurait que la France étudiait sous quelle forme elle pourrait aider ou accueillir la Pakistanaise.

Josué

Josué
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Alors qu’Asia Bibi a été acquittée le 31 octobre dernier par la Cour Suprême pakistanaise, sa famille reçoit régulièrement des menaces.

Acquittée par la Cour Suprême pakistanaise après neuf ans d’emprisonnement pour blasphème, Asia Bibi se trouve actuellement au Pakistan dans un lieu tenu secret. Mais son calvaire est loin d’être terminé : elle craint pour la sécurité de sa famille qui se trouve, elle aussi, au Pakistan. « Nous avons peur. Ces derniers jours on a tiré sur le portail de la maison où nous nous trouvons. Nous recevons constamment des menaces et plus d’une fois j’ai été suivi », témoigne auprès de la branche italienne de l’Aide à l’Église en détresse (AED)Joseph Nadeem, le responsable de la Fondation Renaissance Éducation qui prend soin de la famille d’Asia Bibi au Pakistan depuis sa condamnation en 2010.
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Joseph Nadeem et sa famille vivent avec Esha et Eisham, les filles d’Asia Bibi. Depuis le 31 octobre, ils ont changé quatre fois d’habitation. « Les islamistes nous poursuivent, et à chaque fois que nous nous rendons compte que nous sommes en danger, nous nous échappons immédiatement. Nous ne pouvons même pas sortir acheter à manger. Je sors seulement de nuit et le visage couvert », explique-t-il. Asia Bibi est au courant de cette situation dangereuse pour ses proches : « Je l’ai rencontrée dès sa libération, et chaque jour nous parlons avec elle par téléphone. Elle est très inquiète pour ses filles », raconte Joseph Nadeem.

« Une foi inébranlable »

Dans cette nouvelle épreuve, Asia Bibi témoigne à nouveau d’une force incroyable. « Elle a conservé une foi inébranlable et une confiance infinie dans le Seigneur », détaille l’ami de la famille. « Ça peut sembler étrange, mais c’est elle qui nous soutient dans ces moments difficiles. Elle nous invite à ne pas se décourager ».

Josué

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[size=44]Asia Bibi : au Pakistan, 500 imams dénoncent les violences religieuses[/size]
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ASIF HASSAN / AFP



La rédaction d'Aleteia | 09 janvier 2019

Faisant explicitement référence au cas d’Asia Bibi, 500 imams ont signé au Pakistan une déclaration visant à dénoncer le terrorisme ainsi que les violences sectaires et religieuses.


Plus de 500 responsables musulmans viennent de signer la Déclaration d’Islamabad qui vise à soutenir la liberté religieuse et dénoncer le terrorisme islamique ainsi que les violences sectaires et religieuses, notamment celles alimentées par des extrémistes. Approuvée par le Conseil des Oulémas, la principale autorité religieuse du Pakistan, cette déclaration fait explicitement référence au cas d’Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème puis acquittée par la Cour suprême le 31 octobre 2018. Le document rappelle ainsi que son cas doit être traité en « priorité absolue« .
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Organisée en sept points, la Déclaration d’Islamabad reconnaît que le Pakistan est un pays multi-ethnique et multi-religieux et souligne que le gouvernement se doit de « protéger la vie et la propriété des non-musulmans qui vivent au Pakistan » et donc de contrer « avec fermeté les éléments qui menacent les lieux sacrés des non-musulmans vivant au Pakistan ».

Changer la Constitution, une nécessité


« Il y a une bonne espérance mais il n’y aura pas de tournant au Pakistan tant que certains aspects fondamentaux ne changeront pas », et donc notamment « un changement de Constitution », afin de protéger les droits des minorités, a néanmoins confié à Vatican News Paul Bhatti, activiste chrétien pour les droits humains et frère du ministre assassiné Shahbaz Bhatti.

Josué

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[size=44]Le sort d’Asia Bibi de nouveau devant la justice pakistanaise[/size]
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Hervé Grandchamp | 25 janvier 2019

La Cour suprême pakistanaise doit décider le 29 janvier si elle accepte de recevoir l’appel formé à l’encontre de l’acquittement d’Asia Bibi. Si celui-ci est rejeté, elle pourra enfin quitter le pays.





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Si la Cour suprême rejette l’appel, plus rien ne pourra empêcher Asia Bibi de quitter le Pakistan. La plus haute juridiction pakistanaise doit se prononcer le 29 janvier prochain sur la recevabilité du pourvoi formé à l’encontre de l’acquittement d’Asia Bibi. Le 31 octobre 2018, la même Cour avait innocenté la chrétienne emprisonnée depuis neuf ans pour blasphème. « Je ne vois aucune remarque désobligeante envers le Coran dans le rapport d’enquête », avait-elle souligné, ordonnant sa libération immédiate.
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L’affaire Asia Bibi divise fortement le Pakistan. En novembre dernier, les islamistes radicaux, soutenus par le parti Tehreek-e-Labaik, avaient bloqué le pays pendant plus de trois jours pour dénoncer la décision de justice. Pour apaiser les tensions le premier ministre, Imaran Kahn, avait accepté de conclure un accord : non seulement, le gouvernement ne s’est pas opposé au dépôt d’une requête en révision du jugement, mais il a prononcé une procédure d’interdiction de quitter le territoire envers la chrétienne. Depuis Asia Bibi est retenue dans un endroit tenu secret pour sa sécurité.
Le juge Asif Saeed Khosa, désormais président de la Cour suprême, avait rédigé une décision d’acquittement très détaillée. Il y a donc de bonnes raisons de croire que la plus haute juridiction pakistanaise ne reviendra pas sur son propre arrêt.

Josué

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[size=62]Pakistan : la Cour suprême ouvre la voie à un départ d'Asia Bibi[/size]
condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  PlaceholderUne photo non datée d'Asia Bibi, condamnée à mort au Pakistan en 2010. (Handout / British Pakistani Christian Association / AFP)

Cette ouvrière agricole chrétienne a été accusée par l'imam de son village de blasphème.

Par L'Obs
Publié le 29 janvier 2019 à 14h46




La Cour suprême pakistanaise ouvre la voie au départ du pays de la chrétienne Asia Bibi. Un dernier recours contre son acquittement a été rejetté, mardi 29 janvier, à l'issue d'une longue saga judiciaire au retentissement international.
La plus haute instance judiciaire pakistanaise, qui avait acquitté Asia Bibi le 31 octobre 2018, s'est opposée à l'ouverture d'une procédure en appel contre cette décision, réclamée par Qari Saalam, l'imam du village où Asia Bibi avait été accusée de blasphème. "Ce recours est rejeté", a déclaré le juge Asif Saeed Khosa, chef de la Cour suprême, au terme d'une audience d'un peu plus d'une heure dans la capitale Islamabad.
Plus rien n'empêche désormais Asia Bibi, condamnée à mort en 2010 pour blasphème, de quitter ce pays musulman très conservateur où elle vit actuellement sous haute protection dans un endroit inconnu, étant de longue date une cible pour les extrémistes.

[size=42]"Elle est libre de quitter le Pakistan"

On ignore dans l'immédiat si Asia Bibi entend quitter immédiatement le pays mais son avocat Saif-ul-Mulook a laissé entendre que cette option était sur la table. "Je crois que pour le moment elle est ici (au Pakistan), mais qu'en sera-t-il ce soir, je ne sais pas", a-t-il dit à des journalistes.
"Elle est libre de quitter le Pakistan, de vivre où elle veut et de profiter de la vie."
"Asia Bibi doit enfin obtenir sa liberté et la fin de son épreuve. [...] Elle doit être libre de retrouver sa famille et d'être en sécurité dans le pays de son choix", a renchéri Amnesty International.
Alors que la France avait déclaré accepter d'accueillir Asia Bibi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a affirmé en novembre dernier que son pays était "en discussions" avec Islamabad à ce sujet.

Pakistan : il faut sauver Asia Bibi et sa famille !

La Cour suprême avait décidé le 31 octobre d'acquitter Asia Bibi et de la libérer après huit années passées dans le couloir de la mort. Ce verdict avait provoqué la fureur des milieux islamistes radicaux. Des milliers d'entre eux, notamment des sympathisants du parti islamiste Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP), étaient descendus dans les rues pour exiger sa pendaison, bloquant le pays trois jours durant et poussant le gouvernement du Premier ministre Imran Khan à signer un accord controversé avec eux.
L'exécutif s'était alors engagé à lancer une procédure visant à interdire à Asia Bibi de quitter le territoire et à ne pas bloquer la requête en révision du jugement examinée mardi. Le verdict rendu ce mardi pourrait à nouveau attiser leur colère.

[size=42]"Elle mérite d'être tuée"[/size]

"Nous n'accepterons en aucun cas un jugement contre le Coran", a averti le TLP dans un communiqué dans la matinée, promettant "un mouvement qui sera vu par le monde entier" si la justice rendait une décision favorable à "la blasphématrice".
Mais le TLP apparaît très affaibli après l'arrestation à l'automne de son véhément chef Khadim Hussain Rizvi et de centaines de ses partisans. Ils étaient peu nombreux mardi à manifester devant la Cour suprême, a constaté l'AFP.
"Elle mérite d'être tuée, conformément à la Charia", a lancé l'un d'eux, Hafiz Ehtisham Ahmed, un militant islamiste lié la très radicale Mosquée rouge d'Islamabad. "Si elle part à l'étranger, n'y a-t-il pas des musulmans qui vivent là-bas ? Si elle quitte le Pakistan, [...] n'importe qui peut la tuer là-bas", a-t-il menacé.

La France est prête à accueillir la Pakistanaise Asia Bibi

Pour les experts en droit, la décision de la Cour suprême était largement attendue. Le recours de l'imam Saalam était "frivole", "ni en accord avec les précédents verdicts de la Cour suprême ni en accord avec la loi", avait estimé l'avocat Saif-Ul-Mulook avant la décision.
La décision d'acquittement initiale avait par ailleurs été rédigée par le juge Khosa lui-même. Il est devenu entre-temps magistrat en chef de la Cour suprême. "Dans une autre affaire, j'aurais accusé les témoins de parjure et je les aurais envoyés en prison", a-t-il tonné en rendant sa décision mardi.

[size=42]L'affaire divise profondément l'opinion[/size]

Le cas de Asia Bibi, ouvrière agricole chrétienne âgée d'une cinquantaine d'années, a eu ces dernières années un retentissement international, attirant l'attention des papes Benoît XVI et François. L'une de ses filles a rencontré ce dernier à deux reprises.
Au Pakistan, où le blasphème est un sujet extrêmement sensible et où des accusations suffisent à provoquer des lynchages meurtriers, l'affaire divise profondément l'opinion. Les défenseurs des droits de l'homme voient en Asia Bibi un symbole des dérives de la loi réprimant le blasphème au Pakistan souvent instrumentalisée, selon ses détracteurs, pour régler des conflits personnels.
Une quarantaine de personnes condamnées pour blasphème se trouvent actuellement dans le couloir de la mort au Pakistan, selon une estimation de la Commission internationale pour la liberté religieuse des Etats-Unis datant de 2018.
(avec AFP)[/size]

Josué

Josué
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Après le verdict rendu ce 29 janvier par la Cour suprême du Pakistan en faveur d’Asia Bibi, le Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP), un parti musulman extrémiste, a appelé à manifester contre cette décision. Menacée de mort, Asia Bibi devrait quitter le pays. Mais pour aller où ?

« Musulmans, c’est aujourd’hui qu’il faut agir », a lancé le Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP), un parti musulman extrémiste qui avait déjà bloqué le pays trois jours durant après l’annonce fin octobre de l’acquittement d’Asia Bibi. « Nous pouvons mourir. Mais nous ne pouvons pas transiger sur l’honneur du prophète », a écrit le TLP dans un communiqué en appelant « tous les militants et les amoureux du prophète » à manifester ce mercredi 30 janvier sur un échangeur routier reliant la capitale Islamabad à la grande ville voisine, Rawalpindi.

Condamnée à mort pour blasphème

Emprisonnée en 2009, condamnée à mort pour blasphème en 2010, Asia Bibi, chrétienne et mère de famille, a finalement été acquittée le 31 octobre 2018 par la Cour suprême du Pakistan après plusieurs années passées dans les couloirs de la mort. Nouveau rebondissement le 2 novembre 2018 avec la signature d’un accord entre le gouvernement et les islamistes prévoyant d’empêcher Asia Bibi de quitter le pays. Finalement, la Cour suprême a refusé ce 29 janvier la possibilité d’un procès en appel, ouvrant très sérieusement la voie à un départ du Pakistan pour Asia Bibi. 

Mais quel pays pourrait accueillir Asia Bibi ? La France a réitéré ce mardi son offre « d’accueillir Asia Bibi et sa famille si elles le souhaitent ». Plusieurs sources diplomatiques évoquent l’intention pour la chrétienne de demander l’asile dans un pays européen ou au Canada, où se trouvent déjà ses filles.

Josué

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02.03.2019

[size=44]Au Pakistan, on recense 224 « Asia Bibi » en 30 ans[/size]
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©Arif Ali | AFP

Des membres de l'Alliance démocrate-chrétienne pakistanaise défilent lors d'une manifestation à Lahore le 25 décembre 2010 pour soutenir Asia Bibi.
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La rédaction d'Aleteia | 01 mars 2019

Pendant près de dix ans, le cas Asia Bibi a mobilisé la communauté internationale. Alors que la mère de famille a finalement été libérée fin 2018, l'AED publie des chiffres qui démontrent que son cas est loin d'être isolé et que de nombreux autres chrétiens, accusés de blasphème, sont emprisonnés au Pakistan.

Le cas d’Asia Bibi, la Pakistanaise condamnée à mort pour blasphème puis acquittée par la Cour suprême le 31 octobre 2018, a permis à la communauté internationale de prendre davantage conscience de la réalité de la persécution vis-à-vis des chrétiens au Pakistan. Si la mère de famille a finalement été libérée, son cas est loin d’être isolé et de nombreux autres chrétiens sont encore emprisonnés dans le pays.

224 chrétiens emprisonnés depuis 1986

En visite au Pakistan, l’AED (Aide à l’Église en Détresse) a rencontré Cecil Shane Chaudhry, directeur exécutif de la Commission nationale Justice et Paix sur place. D’après lui, ce sont 224 chrétiens qui ont été victimes de la loi contre le « blasphème » depuis son adoption en 1986. Aujourd’hui, ils seraient 25 à séjourner encore en prison. Si plusieurs ont été condamnés à mort, aucun n’a été exécuté pour le moment. En revanche, entre 1990 et 2017, ils sont pas moins de 23 à avoir été lynchés par des foules en colère pour « blasphème ».
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Depuis 1986, la législation du pays punit le blasphème de la peine de mort. Dans ce pays où les musulmans représentent 95% de la population, Cecil Chaudhry souligne que pour les fondamentalistes, cette loi « constitue une arme puissante pour exercer le pouvoir au préjudice des minorités et elle est souvent utilisée à des fins de vengeance personnelle ». Il ajoute que « lorsque c’est un chrétien qui est accusé, les conséquences concernent l’ensemble de la communauté ». Une affirmation corroborée par Mgr Joseph Arshad, président de la Conférence épiscopale du Pakistan, qui déclarait dans un entretien avec Aleteia que « cette loi est souvent utilisée par intérêt personnel, pour accuser faussement d’autres personnes », tout en insistant sur l’importance du dialogue interreligieux comme moyen de « freiner l’extrémisme ».

Josué

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[size=38]La chrétienne pakistanaise Asia Bibi accueillie au Canada[/size]

Les faits 

La chrétienne pakistanaise accusée de blasphème a pu quitter le Pakistan pour rejoindre sa famille au Canada, quatre mois après son acquittement définitif.



     
  • La Croix avec AFP, 


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Les partisans du parti islamiste Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP) manifestent contre l’acquittement d’Asia Bibi le 12 octobre 2018. [size=12]AAMIR QURESHI/AFP
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Après avoir passé plus de huit ans dans le couloir de la mort au Pakistan, Asia Bibi a enfin pu quitter le pays. D’après son avocat, cité par le Guardian, la quinquagénaire est arrivée mercredi 8 mai au Canada, où ses filles avaient déjà émigré.
« C’est un grand jour, a déclaré Saif Ul Malook. Asia Bibi a quitté le Pakistan et est arrivée au Canada. Elle a retrouvé sa famille. Justice a été rendue. » Les autorités pakistanaises n’ont pas encore confirmé l’information ou les conditions du départ de la chrétienne.

Émotion dans le monde entier


La condamnation à mort d’Asia Bibi pour blasphème en 2010, après avoir été accusée par deux villageoises musulmanes avec qui elle travaillait d’avoir « insulté le prophète » lors d’une querelle autour d’un verre d’eau, avait suscité l’indignation à l’étranger.

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Son cas était devenu emblématique des dérives de la loi sur le blasphème au Pakistan, souvent instrumentalisée, selon ses détracteurs, pour régler des conflits personnels, via la diffusion de fausses accusations.
Le sort d’Asia Bibi a eu un retentissement international, attirant l’attention des papes Benoît XVI et François. Une de ses filles a rencontré ce dernier à deux reprises.

Le blasphème, une question toujours incendiaire au Pakistan


La chrétienne avait finalement été acquittée à l’automne dernier, après avoir passé plus de huit ans en prison.
Cette décision avait entraîné trois jours de paralysie du pays et de violences, à l’appel des extrémistes islamistes. Depuis, le chef du parti islamiste Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP), Khadim Hussain Rizvi, a été placé en résidence surveillée pour avoir appelé l’armée à se soulever.

La Cour suprême pakistanaise, la plus haute instance judiciaire du pays, a confirmé l’acquittement d’Asia Bibi en janvier 2019. Une quarantaine de blasphémateurs présumés encourent toujours la peine capitalens le pays.

Lechercheur



C'est une bonne nouvelle pour cette jeune femme, mais même au Canada elle va surement avoir un garde corps.

Josué

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Asia Bibi a finalement quitté le Pakistan et aurait retrouvé sa famille, semble-t-il au Canada, a-t-on appris le 8 mai. La chrétienne avait été définitivement acquitté d'une condamnation à mort pour blasphème il y a plus de six mois.

Ce sont plusieurs médias pakistanais qui ont révélé l’heureuse nouvelle. Asia Bibi a quitté le Pakistan pour une destination inconnue. Si Theresa May, la Première ministre britannique, semble suggérer qu’elle a gagné le Canada où se trouvent ses filles, le Premier ministre Justin Trudeau s’est refusé à « confirmer quoi que ce soit pour des raisons de vie privée et de sécurité ». L’avocat d’Asia Bibi, tout en admettant ne pas lui avoir parlé directement, a indiqué qu’elle était bien au Canada et plusieurs sources anonymes des grandes agences, qu’elles soient pakistanaises ou diplomatiques, abondent dans ce sens.

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Les autorités pakistanaises ne se sont néanmoins pas prononcées sur sa destination ni même sur les conditions de son départ. Asia Bibi, ouvrière agricole chrétienne, avait été condamnée à mort en 2010 pour blasphème. Deux villageoises musulmanes l’accusaient d’avoir « insulté » le prophète Mahomet lors d’une querelle autour d’un verre d’eau. Son cas était devenu emblématique des dérives de la loi sur le blasphème au Pakistan, souvent instrumentalisée pour régler des conflits personnels, via la diffusion de fausses accusations. « On peut accuser de blasphème un propriétaire indélicat, ou un voisin avec lequel on a un litige avec cette loi » confiait à Aleteia Anne-Isabelle Tollet, journaliste spécialiste du Pakistan, en octobre dernier. Selon elle, il y a actuellement près de 2.000 Pakistanais qui croupissent en prison à cause de cette loi.
Asia Bibi avait fini par être acquittée en octobre par la Cour suprême pakistanaise après avoir passé plus de huit ans dans les couloirs de la mort. Après son acquittement, des milliers d’islamistes avaient bloqué pendant trois jours les principaux axes du pays pour exiger sa pendaison. Cette même Cour suprême l’avait ensuite définitivement blanchie en janvier en rejetant un recours contre son acquittement. Depuis lors, Asia Bibi était vraisemblablement gardée en résidence surveillée.

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[size=44]Le témoignage exceptionnel d’Asia Bibi sous la plume d’Anne-Isabelle Tollet[/size]
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François Thomas

Asia Bibi et Anne-Isabelle Tollet
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Agnès Pinard Legry | 27 janvier 2020

Condamnée à mort au Pakistan pour blasphème en novembre 2010, Asia Bibi aura passé neuf ans en prison avant d’être acquittée. Son histoire, c’est la journaliste Anne-Isabelle Tollet qui l’a fait connaître au monde entier. Elle est allée la retrouver au Canada pour recueillir son témoignage dans un livre à paraître le 29 janvier, « Enfin libre ! ». « Un bout de femme, pétillante et battante, qui nous enseigne une sacrée leçon de courage », confie-t-elle à Aleteia.

Ce n’était que quelques lignes dans un journal pakistanais anglophone mais il n’en fallait pas plus pour changer le cours de son histoire. Nous sommes en novembre 2010. Asia Bibi, jeune mère de famille chrétienne pakistanaise, vient d’être condamnée à mort pour blasphème. Le pape Benoît XVI exprime dans la foulée sa « solidarité spirituelle » avec Asia Bibi et plaide pour que soient respectés ses droits fondamentaux. La sentence autant que la réaction rapide du souverain pontife de l’époque créent une petite onde de choc dans la communauté de journalistes et correspondants présents dans le pays, dont la française Anne-Isabelle Tollet.

« Je me souviens parfaitement de ce moment », confie-t-elle à Aleteia. « Juste après mon duplex, le ministre des minorités pakistanais, Shahbaz Bhatti, est venu me voir et m’a dit : “ J’ai vu que tu as parlé d’Asia Bibi et ça tombe bien parce que j’aimerais qu’on en parle plus sérieusement : s’il n’y a pas une grande mobilisation internationale, Asia Bibi va mourir” ». Pendant près de dix ans, Anne-Isabelle Tollet va devenir la porte-voix d’Asia Bibi, se battant sans relâche pour sa libération. Le 31 octobre 2018, Asia Bibi est acquittée et exfiltrée de sa prison dans la nuit du 7 novembre.
Menacée de mort avec sa famille, elle quitte le Pakistan avec sa famille six mois plus tard et rejoint le Canada. C’est dans un lieu tenu secret qu’Anne-Isabelle Tollet lui a rendu visite et l’a rencontrée, après tant d’années, pour la première fois. « Je connaissais bien son mari, Ashiq, ses enfants, mais elle, je n’avais pas pu la voir en prison, on me l’a toujours interdit », explique-t-elle. « En voyant ce petit bout de femme, vivante et pétillante, j’ai été très touchée. C’est une sacrée leçon de courage qu’elle nous donne : c’est une battante, je dirais même une combattante ». Et une personne libre, enfin libre. Au cours de leur rencontre, les deux femmes ont décidé d’unir leurs voix, une nouvelle fois. Dans un livre intitulé Enfin libre ! à paraître mercredi 29 janvier aux éditions du Rocher, Anne-Isabelle Tollet a recueilli son témoignage exclusif. Elle en livre les coulisses à Aleteia.

Aleteia : Pourquoi vous êtes-vous intéressée à l’histoire d’Asia Bibi ?
Anne-Isabelle Tollet : Dans la foulée de sa condamnation en novembre 2010, le pape Benoît XVI s’est exprimé en direct de la place Saint-Pierre en sa faveur. Dès lors, comme tous les correspondants sur place, j’ai couvert cette actualité. Mais juste après mon duplex, le ministre des Minorités, Shahbaz Bhatti, est venu me voir chez moi et m’a dit : « J’ai vu que tu as parlé d’Asia Bibi et ça tombe bien parce que j’aimerais qu’on en parle plus sérieusement : s’il n’y a pas une grande mobilisation internationale, Asia Bibi va mourir ». Il m’a présenté à la famille d’Asia Bibi qui était cachée sous sa responsabilité. S’en est alors suivi un travail d’enquête : je me suis rendue dans son village, j’ai rencontré ses accusatrice, le mollah… et j’ai réalisé qu’il s’agissait d’une véritable conspiration et absolument pas d’un blasphème. Là-dessus j’ai fait un premier reportage qui est passé au 20h de France 2. Mais j’ai aussi été touchée par la famille d’Asia Bibi qui était complètement démunie. J’ai pris conscience, à ce moment-là, que la loi du blasphème pouvait être une arme absolument redoutable. Et que tout citoyen pakistanais, quel que soit sa confession, vivait dans la terreur de cette loi qui pouvait, sur une simple accusation, mettre à mort un être humain.
Comment s’est passée votre rencontre avec Ashiq, le mari d’Asia Bibi, et ses enfants ?
J’ai rencontré Ashiq au domicile du ministre des Minorités. Il m’a demandé de venir un jour et il m’a présenté à la famille d’Asia Bibi. Ils étaient très démunis et j’ai bien vu que si on ne parlait pas de leur histoire ça allait se terminer comme souvent ces histoires se terminent : les familles sont lâchées dans la nature, assassinées. Quant à Asia Bibi, elle risquait à tout moment de mourir dans sa prison. J’ai été indignée par cette injustice et touchée par leur vulnérabilité.
condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  Web3-husband-daughter-asia-bibi-ben-stansall-afpBen STANSALL I AFPAshiq et Eisham, le mari et la fille d'Asia Bibi.
Si vous n’avez jamais pu rencontrer Asia Bibi durant tout le temps où elle a été emprisonnée, vous vous êtes battue pour elle, pour faire connaître son histoire…
J’ai essayé d’aller la voir à de nombreuses reprises mais cela m’a toujours été interdit. J’aurais aimé pouvoir la rencontrer mais cela ne changeait rien au combat de fond. La mainmise des fanatiques et du fondamentalisme religieux sur la justice pakistanaise était contraire au droit du pays. Il n’était pas question de faire de l’ingérence dans cette république islamiste du Pakistan. Asia Bibi est devenue un symbole. C’est au nom de toutes les victimes qui vivaient dans la terreur de cette loi du blasphème, maintenue par les fanatiques religieux, que j’ai mené ce combat. Le cas d’Asia Bibi est devenu d’autant plus emblématique au Pakistan qu’un gouverneur musulman, Salman Taseer, a été assassiné le 4 janvier 2011 pour avoir pris sa défense mais aussi le ministre des Minorités, Shahbaz Bhatti, qui a été assassiné par les talibans pakistanais le 2 mars pour les mêmes raisons.
Quelles ont été les grandes étapes de ces neuf années de combat pour sa liberté ?
C’est long, neuf ans. Moi qui suis journaliste, je sais à quel point une actualité en chasse une autre et qu’il ne faut pas qu’il y ait effet de lassitude. C’est un combat long avec assez peu de rebondissements, une histoire complexe et pas évidente médiatiquement parlant. Connaissant les rouages des médias, je savais à quel moment ça prendrait, sous quel angle, quelle accroche utiliser… Je savais quoi faire pour qu’il y ait des échos. Il y a eu des articles dans la presse pour faire connaître son histoire, deux livres, des alertes régulières auprès de la communauté internationale pour qu’Asia Bibi ne tombe pas aux oubliettes et qu’elle puisse être protégée en prison, qu’elle ne soit pas assassinée. J’ai aussi écrit avec Ashiq, le mari d’Asia Bibi, une lettre pour remercier Anne Hidalgo d’avoir fait d’Asia Bibi une citoyenne d’honneur de la ville de Paris. Une lettre qui a été largement relayée par des médias internationaux. Ça a fait le tour du monde et ça a remis Asia Bibi dans la lumière. Lors de l’ice bucket challenge, j’avais lancé sur les réseaux le challenge « un verre d’eau pour Asia Bibi ». En fait, c’est cette chaîne humaine qui a permis de maintenir cette histoire dans les médias.
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Le 16 octobre 2014, la cour d’appel de Lahore confirme la condamnation à mort d’Asia Bibi qui fait un ultime recours devant la Cour suprême du Pakistan…
Après son deuxième jugement devant la cour d’appel de Lahore, elle aurait pu être pendue dans les quinze jours qui suivaient. Il y a eu à ce moment-là une pression sur le Pakistan de la part des médias et de la communauté internationale. En 2016, une résolution a été votée au Parlement européen visant à sanctionner financièrement le Pakistan s’il ne respectait pas les droits de l’Homme. C’est aussi passé par la médiatisation d’événements comme le fait que plusieurs maires aient fait d’Asia Bibi une citoyenne d’honneur. Chacun des trois derniers présidents de la République, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron, ont tous décroché leur téléphone pour appeler leur homologue pakistanais pour lui dire qu’ils étaient inquiets de la situation d’Asia Bibi. Cela a évidemment exercé une pression sur le Pakistan qui a été regardé de près par la communauté internationale et qui ne pouvait pas ouvertement bafouer les droits de l’Homme.
Quel a été le rôle du pape François ?
Après sa deuxième condamnation, j’ai lu ici où là dans la presse beaucoup d’appels à ce que le pape François s’exprime en sa faveur. Quand j’ai lu ça je me suis : « Mon Dieu, si le pape François dit quoi que ce soit sur Asia Bibi on est cuit ». J’ai pris la liberté de lui écrire pour lui expliquer que ce serait contre-productif car, au Pakistan, ça aurait été perçu comme de l’ingérence de l’Église catholique dans une république islamique et que donc il valait mieux, pour le bien d’Asia Bibi et pour l’ensemble des chrétiens au Pakistan, que le Pape ne s’exprime pas publiquement. Ce message il l’a très bien entendu, très bien reçu, et il m’a dit que c’était un sujet complexe dans lequel il fallait savoir faire de la diplomatie même en tant que chef religieux et qu’en l’espèce cela était parfaitement justifié.
Prévu le 13 octobre 2016, le procès en appel est finalement reporté à une date ultérieure en raison des fortes pressions exercées par des fanatiques religieux. Vient finalement le temps de l’acquittement, le 31 octobre 2018, de l’exfiltration de sa prison et de son départ pour le Canada six mois plus tard. Qu’avez-vous ressenti ?
Un grand bonheur et le sentiment d’un devoir accompli. Asia Bibi libre, elle a pu retrouver son mari, ses enfants qui ont été privés de leur maman depuis dix ans. J’étais heureuse aussi de montrer à mes enfants, qui ont finalement grandi avec l’histoire d’Asia Bibi, qu’à force de ténacité, même si cela semble impossible, on peut déplacer des montagnes, atteindre ses objectifs.

« Quelle joie de voir ce petit bout de femme, vivante et pétillante ! »
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Vous avez finalement pu la rencontrer, pour la première fois, au Canada. Qu’est-ce que cela vous a fait ?
Au bout de dix ans on finit par se demander si elle existe vraiment ! J’étais émue et intimidée : j’ai vu pour la première fois la personne pour laquelle j’étais devenue le porte-voix. Mais quelle joie de voir ce petit bout de femme, vivante et pétillante ! J’ai été encore plus heureuse de constater à quel point elle était une battante : elle n’était pas usée par ces dix années de prison, elle ne s’est pas apitoyée sur elle-même. C’est une femme battante, combattante.
Comment est Asia Bibi ?
Elle a une forme d’autorité naturelle. À la maison c’est elle la boss : on passe à table quand elle décide qu’on passe à table. Mais elle est aussi très rigolote : sans parler la même langue nous avons beaucoup ri de petites situations qui feraient sourire certaines personnes mais qui elle la font rire aux éclats. Elle est aussi vive et intelligente. Elle a pris beaucoup de recul sur toutes ces années et est capable de voir qui l’a vraiment aidée et qui s’est servi d’elle pour faire de la récupération politique. Elle est très lucide. Asia Bibi est triste d’avoir quitté le Pakistan mas elle veut continuer à se faire le porte-voix de toutes les personnes injustement accusées de blasphème, notamment les chrétiens. Et il y en a encore beaucoup : peu de temps après son départ de prison, c’est une nouvelle chrétienne, Kausar Shagufta, une maman de quatre enfants âgés de 5 à 13 ans, qui l’a remplacée dans sa cellule. Elle a été condamnée à mort pour blasphème. D’après l’imam d’une mosquée locale, elle aurait envoyé, avec son mari, des SMS en anglais insultant le prophète. Des faits d’autant plus inimaginables qu’ils sont tous les deux analphabètes. Oui, il y a encore beaucoup de travail ![/size]

Mikael

Mikael
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Le président français Emmanuel Macron va recevoir vendredi la chrétienne pakistanaise Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème en 2010 et acquittée huit ans plus tard avant de trouver refuge au Canada, qui a de nouveau exprimé le souhait d’obtenir l’asile en France, a indiqué lundi l’Élysée.

Rene philippe

Rene philippe

Mikael a écrit:Le président français Emmanuel Macron va recevoir vendredi la chrétienne pakistanaise Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème en 2010 et acquittée huit ans plus tard avant de trouver refuge au Canada, qui a de nouveau exprimé le souhait d’obtenir l’asile en France, a indiqué lundi l’Élysée.

Comme il y a des élections très bientôt et que son cas peut être "récupéré" pour obtenir quelques voix de plus, on parie le résultat ?

Mikael

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Les voies de la politique sont impénétrables.

Lechercheur



[size=49]Anne Hidalgo remet la citoyenneté d’honneur de Paris à Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème[/size]

La Pakistanaise Asia Bibi a été faite citoyenne d’honneur de Paris, mardi, par Anne Hidalgo. Cette ancienne ouvrière agricole, qui souhaite demander l’asile en France, avait été condamnée à mort pour blasphème en 2010 avant d’être acquittée huit ans plus tard.


condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  MjAyMDAyZTJmMGJiZWM3MDFkMGE2OGM3N2I1MzkwMzM5MWFhZWU?width=1260&height=708&focuspoint=50%2C25&cropresize=1&client_id=bpeditorial&sign=07ab6d8ee458201cce7575709e1d0cff1fc2e58475657c516f749b8e7fa534e9

Asia Bibi et Anne Hidalgo le 25 février 2020 à Paris. | THOMAS SAMSON / AFP


Ouest-Franceavec AFPPublié le 26/02/2020 à 04h10

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La maire de Paris Anne Hidalgo a remis, mardi 25 février, la citoyenneté d’honneur de la ville à la chrétienne pakistanaise Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème en 2010 et acquittée huit ans plus tard après une mobilisation internationale.
Actuellement en France pour y présenter son livre de témoignage « Enfin libre ! », Asia Bibi a été reçue dans l’un des salons d’honneur de l’Hôtel de ville. S’exprimant en ourdou, elle s’est dite « extrêmement reconnaissante ».
« Vous m’avez beaucoup honoré aujourd’hui » a déclaré cette ancienne ouvrière agricole, mère de famille d’une cinquantaine d’années avant d’ajouter : « Je souhaite transmettre à tous mon courage et mon audace ».
Le président Emmanuel Macron recevra vendredi Asia Bibi, qui a de nouveau exprimé le souhait d’obtenir l’asile en France.



[size=39]Condamnée à mort pour un verre d’eau[/size]


Asia Bibi avait été condamnée à mort pour « blasphème » en 2010 à la suite d’une dispute avec des villageoises musulmanes au sujet d’un verre d’eau. Le blasphème est un sujet incendiaire au Pakistan, où de simples accusations suffisent parfois à entraîner des lynchages meurtriers.

S’en était suivie une longue saga judiciaire qui avait divisé le pays et ému la communauté internationale, attirant l’attention des papes Benoît XVI et François.
Après avoir passé plus de huit ans dans les couloirs de la mort au Pakistan, jusqu’à son acquittement en octobre 2018, elle vit depuis mai 2019 au Canada.
« Votre courage, votre calme, votre force intérieure nous ont époustouflés », a salué Anne Hidalgo, « vous êtes une véritable leçon de vie pour nous tous »« J’espère que la France lui reconnaîtra le statut de réfugié et qu’elle pourra envisager un avenir serein avec sa famille ici en France » a-t-elle ajouté.

Josué

Josué
Administrateur

Asia Bibi a été reçue à l’Élysée par Emmanuel Macron ce vendredi 28 février. A l’issue d’un entretien de près d’une heure, elle a indiqué à la presse que jamais elle n’avait pensé un jour recevoir « autant d’affection, un tel accueil, une telle chaleur ».

« Je n’avais jamais imaginé qu’un jour je recevrais autant d’affection, un tel accueil, une telle chaleur », a affirmé en ourdou Asia Bibi à la sortie de son entretien vendredi avec le chef de l’Etat. « J’avais l’impression d’être à la maison » a-t-elle assuré. En France depuis le début de la semaine, la Pakistanaise s’est finalement retrouvée à l’Elysée, quelques jours seulement après avoir évoqué son « désir » de vivre en France. Condamnée à mort en novembre 2009 pour blasphème puis libérée après avoir passé près de dix ans en prison, Asia Bibi vit au Canada depuis mai 2019 avec son mari Ashiq et ses deux filles.

Josué

Josué
Administrateur

[size=38]Au Nigeria, débat sur la laïcité après la condamnation de deux jeunes pour blasphème[/size]
Les faits 

Les condamnations pour blasphème dans l’État fédéré de Kano dans le nord du Nigeria sont récurrentes. Récemment, les cas d’Omar Farouq, 13 ans et de Yahaya Sharif-Aminu, 22 ans, condamnés respectivement à 10 ans d’emprisonnement et à la peine capitale, ont défrayé la chronique.




  • Lucie Sarr (avec Reuters), 
  • le 12/10/2020 à 14:44

Rene philippe

Rene philippe

Josué a écrit:

Asia Bibi a été reçue à l’Élysée par Emmanuel Macron ce vendredi 28 février. A l’issue d’un entretien de près d’une heure, elle a indiqué à la presse que jamais elle n’avait pensé un jour recevoir « autant d’affection, un tel accueil, une telle chaleur ».


« Je n’avais jamais imaginé qu’un jour je recevrais autant d’affection, un tel accueil, une telle chaleur », a affirmé en ourdou Asia Bibi à la sortie de son entretien vendredi avec le chef de l’Etat. « J’avais l’impression d’être à la maison » a-t-elle assuré. En France depuis le début de la semaine, la Pakistanaise s’est finalement retrouvée à l’Elysée, quelques jours seulement après avoir évoqué son « désir » de vivre en France. Condamnée à mort en novembre 2009 pour blasphème puis libérée après avoir passé près de dix ans en prison, Asia Bibi vit au Canada depuis mai 2019 avec son mari Ashiq et ses deux filles.

Un peu de pub ne fait pas de mal heu

Mikael

Mikael
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La répétition accentue le thème.

Josué

Josué
Administrateur

[size=44]Pakistan : Farah, chrétienne de 12 ans, enlevée, violée et réduite en esclavage[/size]
condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  Sans-titre19
Aid to the Church in Need
Farah Shaheen




Agnès Pinard Legry - Publié le 20/01/21


Farah Shaheen, une fillette chrétienne de 12 ans, a été libérée fin décembre 2020 après avoir passé cinq mois d'une violence indicible. Enlevée, mariée et convertie de force à l’islam, elle a été violée à de nombreuses reprises et enchaînée dans un enclos à bétail.


C’est un effroyable témoignage qu’a livré le pakistanais Asif Masih à l’Aide à l’Église en Détresse (AED) sur le calvaire qu’a subi sa fille, Farah Shaheen, chrétienne âgée de 12 ans, pendant cinq mois. Cinq mois de souffrance, de torture et de désespoir auquel il a réussi à mettre un terme fin décembre après de nombreuses alertes auprès de la police.

Farah Shaheen a été enlevée le 12 juin 2020 par un homme âgé de 45 ans, Khizar Ahmed Ali. Ce dernier, après l’avoir forcé à se convertir à l’islam, l’a épousé. Commence alors une vie de terreur pour la fillette. « Elle a été agressée sexuellement par son ravisseur et violée à plusieurs reprises par d’autres hommes », rapporte son père. Tout au long de ces cinq mois, Farah Shaheen est enchaînée et forcée à travailler toute la journée dans un enclos à bétail.

Trois mois pour enregistrer sa disparition


Après une première alerte lors de son enlèvement en juin, Asif Masih n’a eu de cesse de se battre pour retrouver sa fille. L’affaire est finalement enregistrée après trois mois et il aura fallu attendre cinq mois pour que la police intervienne. « Quand j’ai signalé à la police que Farah avait été enlevée, on m’appelait ‘churrah’, ce qui signifie sale, un terme de réprimande souvent utilisé contre les chrétiens », a-t-il expliqué à l’AED. Il a également dénoncé un rapport médical réclamé par la justice pakistanaise affirmant que la jeune fille est âgée de 17 ou 18 ans… alors que son certificat de naissance délivré par l’état civil ne laisse aucun doute sur ses 12 ans.



D’après plusieurs ONG dont le Mouvement pour la Solidarité et la Paix, une organisation de défense des droits de l’Homme dans le pays, environ 1.000 femmes et filles chrétiennes et hindoues sont enlevées chaque année au Pakistan.

Josué

Josué
Administrateur

19.04.2021
condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique,  20210418

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