La Haute Cour de Lahore, au Pakistan, a confirmé la condamnation à mort d'Asia Bibi, mère de famille catholique, accusée de blasphème envers Mahomet. Emprisonnée depuis cinq ans, son seul espoir réside désormais dans la décision de la Cour suprême, ultime instance judiciaire du Pakistan.
En juin 2009, Asia Bibi est arrêtée dans son village du Penjab, province orientale du Pakistan. Répondant à des femmes la traitant d' « impure », elle aurait rétorqué qu'elle était fière d'être chrétienne, car Jésus était mort sur la croix, à la différence de Mahomet. Cela suffit pour tomber sous le coup de la loi sur le blasphème, une peine de prison pour toute offense envers Mahomet inscrite dans le Code pénal pakistanais en 1986 par le régime islamiste du général Zia ul-Haq.
A l'époque, le prétexte était de moderniser les lois coloniales britanniques, qui punissaient les outrages envers les différentes religions pour préserver la paix civile. Depuis, un millier de personnes ont été concernées par des accusations de blasphème dans le pays : dans la moitié des cas des non-musulmans, chrétiens ou hindous, qui représentent 3 % de la population pakistanaise.
Depuis le début des années 2000, les islamistes ont fait de la loi sur le blasphème une arme contre les minorités non-musulmanes. Le cas d'Asia Bibi intervient alors que le gouvernement central pakistanais est affaibli, confronté à l'insurrection des Talibans. Il déchaîne les passions identitaires d'une société qui se définit comme exclusivement islamique, face à l'Inde hindoue. Alors qu'aucune peine martiale n'avait été prononcée depuis 2008, Asia Bibi est condamnée à mort par pendaison en novembre 2010. Défendue par un avocat chrétien, elle fait alors appel. Le tribunal de Lahore vient donc, quatre ans plus tard, de confirmer sa décision.
Pendant ces quatre années d'attente, Asia Bibi est emprisonnée dans des conditions exécrables, privées de tout contact avec sa famille. Le gouverneur de la province du Penjab, Salman Taseer, prend sa défense et la visite en prison. Le ministre des minorités religieuse, le catholique Shahbaz Bhatti, qui se bat contre la loi sur le blasphème depuis 1986, se démène pour la libérer. Les deux hommes politiques sont assassinés, en janvier et en mars 2011, par des islamistes. Ces derniers accentuent leur pression sur le gouvernement, en faisant défiler des milliers de personnes pour le maintien de la loi.
Devant l'inaction des autorités pakistanaises, la famille d'Asia Bibi a fait appel à l'Eglise. Le Pape Benoît XVI a appelé la communauté internationale à la faire libérer. Le gouvernement français s'est déclaré prêt en 2011 à lui offrir l'asile politique. Puis, le silence est retombé sur la prisonnière chrétienne.
Au lendemain de Noël 2013, Asia Bibi écrit une lettre au pape François, dans laquelle elle le remercie pour son soutien, et évoque ses conditions de détention : « J'ignore combien de temps je pourrai tenir. Si je suis encore en vie, c'est grâce à la force que vos prières me donnent. (…) Aujourd'hui, je veux simplement me confier à la miséricorde de Dieu, qui peut tout. Lui seul peut me libérer. »
Le verdict des juges de Lahore a été accueilli avec effarement par les soutiens d'Asia Bibi. Le dernier espoir pour sa libération réside désormais dans une décision de la Cour suprême pakistanaise, ou dans une grâce présidentielle. Mais le prix payé par Salman Taseer et Shahbaz Bhatti risque fort de dissuader la classe politique pakistanaise.
En juin 2009, Asia Bibi est arrêtée dans son village du Penjab, province orientale du Pakistan. Répondant à des femmes la traitant d' « impure », elle aurait rétorqué qu'elle était fière d'être chrétienne, car Jésus était mort sur la croix, à la différence de Mahomet. Cela suffit pour tomber sous le coup de la loi sur le blasphème, une peine de prison pour toute offense envers Mahomet inscrite dans le Code pénal pakistanais en 1986 par le régime islamiste du général Zia ul-Haq.
A l'époque, le prétexte était de moderniser les lois coloniales britanniques, qui punissaient les outrages envers les différentes religions pour préserver la paix civile. Depuis, un millier de personnes ont été concernées par des accusations de blasphème dans le pays : dans la moitié des cas des non-musulmans, chrétiens ou hindous, qui représentent 3 % de la population pakistanaise.
Depuis le début des années 2000, les islamistes ont fait de la loi sur le blasphème une arme contre les minorités non-musulmanes. Le cas d'Asia Bibi intervient alors que le gouvernement central pakistanais est affaibli, confronté à l'insurrection des Talibans. Il déchaîne les passions identitaires d'une société qui se définit comme exclusivement islamique, face à l'Inde hindoue. Alors qu'aucune peine martiale n'avait été prononcée depuis 2008, Asia Bibi est condamnée à mort par pendaison en novembre 2010. Défendue par un avocat chrétien, elle fait alors appel. Le tribunal de Lahore vient donc, quatre ans plus tard, de confirmer sa décision.
Pendant ces quatre années d'attente, Asia Bibi est emprisonnée dans des conditions exécrables, privées de tout contact avec sa famille. Le gouverneur de la province du Penjab, Salman Taseer, prend sa défense et la visite en prison. Le ministre des minorités religieuse, le catholique Shahbaz Bhatti, qui se bat contre la loi sur le blasphème depuis 1986, se démène pour la libérer. Les deux hommes politiques sont assassinés, en janvier et en mars 2011, par des islamistes. Ces derniers accentuent leur pression sur le gouvernement, en faisant défiler des milliers de personnes pour le maintien de la loi.
Devant l'inaction des autorités pakistanaises, la famille d'Asia Bibi a fait appel à l'Eglise. Le Pape Benoît XVI a appelé la communauté internationale à la faire libérer. Le gouvernement français s'est déclaré prêt en 2011 à lui offrir l'asile politique. Puis, le silence est retombé sur la prisonnière chrétienne.
Au lendemain de Noël 2013, Asia Bibi écrit une lettre au pape François, dans laquelle elle le remercie pour son soutien, et évoque ses conditions de détention : « J'ignore combien de temps je pourrai tenir. Si je suis encore en vie, c'est grâce à la force que vos prières me donnent. (…) Aujourd'hui, je veux simplement me confier à la miséricorde de Dieu, qui peut tout. Lui seul peut me libérer. »
Le verdict des juges de Lahore a été accueilli avec effarement par les soutiens d'Asia Bibi. Le dernier espoir pour sa libération réside désormais dans une décision de la Cour suprême pakistanaise, ou dans une grâce présidentielle. Mais le prix payé par Salman Taseer et Shahbaz Bhatti risque fort de dissuader la classe politique pakistanaise.