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L'ÉGLISE DE L'UNITÉ DES FRÈRES

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Josué

Josué
Administrateur

L'ÉGLISE DE L'UNITÉ DES FRÈRES


CHAPITRE XX
L'ÉGLISE DE L'UNITÉ DANS LES PAYS DE LANGUE FRANÇAISE

L'Eglise de l'Unité compte, dans le cercle de ses communautés, quatre paroisses de langue française. Numériquement peu importantes, celles-ci nous semblent cependant offrir de l'intérêt aux lecteurs de ces pages par la longue activité morave qui a précédé leur naissance et qui n'a pas été sans influence sur le développement religieux des Eglises officiellement établies dans la Suisse romande.
Avant la fondation de Herrnhut déjà, Dieu avait préparé pour les Frères un pied-à-terre dans le pays de Montbéliard. C'est là qu'après avoir été réveillé à Halle par A. H. Franke, le ministre Pelletier prêchait l'Evangile en 1716.
Peu après lui, le pasteur Nardin, devint à Blamont-Montécheroux, un moyen de grande bénédiction.
Une douzaine de personnes, à partir de 17 19, s'y groupèrent pour former, en dehors des cadres ecclésiastiques officiels, des réunions intimes d'édification. On les accusa de tendances sectaires, on les cita devant le consistoire, mais le troupeau ne se dispersa pas.
Une vingtaine d'années plus tard, deux voyageurs, le Morave Bez, accompagné de M. Perret-Gentil, descendaient à l'auberge de la Pomme d'or à Montécheroux. Rendu attentif, pendant un séjour en Suisse, à l'esprit franchement évangélique des discours du pasteur Nardin, le messager de l'Eglise de l'Unité s'était senti puissamment attiré vers le foyer de lumière et de vie allumé dans le pays de Montbéliard. L'aubergiste catholique auquel les deux arrivants demandèrent s'il y avait, dans la localité, des personnes pieuses, leur répondit: « je n'en connais que deux, le curé et l'instituteur. » Déçus, mais bien décidés à continuer leurs recherches, ils repartirent pour Montbéliard. Ils y apprirent qu'ils n'avaient qu'à retourner sur leurs pas et furent munis des adresses qu'il leur fallait. Les quelques jours qu'ils passèrent au milieu des réveillés de Montécheroux, laissèrent des traces ineffaçables. « Frère Bez », dit une chronique, « fit une prière et un discours si remplis d'onction qu'il attendrit tous les coeurs. C'est depuis lors qu'on comprit et le péché et la grâce gratuite de Dieu en Jésus-Christ, le Sauveur. »
A côté du troupeau de Montécheroux vint se placer celui de la ville de Montbéliard, où travailla avec bénédiction le pasteur Duvernoy, fidèle ami des Frères et traducteur d'une brochure sur la constitution de l'Eglise de l'Unité.
Des relations fréquentes et intimes s'établirent entre ces petits cercles et Montmirail, en Suisse (1). Et quand, en 1756, se fut formée, sur les bords du Rhin, la colonie morave de Neuwied, plusieurs familles s'y transportèrent pour se joindre à l'Eglise des Frères.
Pendant que ces choses se passaient à Montbéliard (encore appartenant alors à la famille princière du Wurtemberg), les messagers de l'Eglise avaient déjà commencé à parcourir la France, cherchant des disciples de Christ et des âmes inquiètes de leur salut. A partir de 1740, nous trouvons les Cossart, les Molther, les Knoll, à Paris, à Montauban, à Bordeaux, à Saint-Hippolyte-le-Fort, à Lyon, à Nîmes, à Orange, à Marseille, « annonçant partout l'efficace du sang de Jésus ». L'un d'eux, Knoll, fit, en divers lieux, des séjours de trois mois. A Nîmes, à Marseille et à Bordeaux son passage provoqua des impressions durables, malgré l'inimitié du clergé romain. Ici encore, de précieux rapports se nouèrent entre les petits noyaux des amis et l'Eglise de l'Unité. Bon nombre de lettres s'échangèrent entre la France et Herrnhut, dans les premières années du XIX ème siècle. Le professeur Bonnard à Montauban, entre autres, écrivit ces lignes (1809) : « Aussi longtemps que je vivrai, si le Seigneur m'en fait la grâce, je souhaite n'être avec vous qu'un coeur et qu'une âme; vous m'êtes très chers à cause de votre foi. »
Ainsi se jetèrent dans le sol de la France les racines de ce qu'on appelait « le moravisme ». L'activité de l'Eglise de l'Unité s'y poursuivit sans interruption jusqu'à la guerre franco-allemande de 1870-1871 Elle avait son centre à Saint-Hippolyte-le-Fort, d'où la politique fit partir le dernier ouvrier de la diaspora morave, Bönhof.
Dans le pays de Montbéliard seul, le travail de l'Eglise de l'Unité continua sans obstacles jusqu'à nos jours. Il traversa, entre 1830 et 1840, une crise pénible; le foyer évangélique de Montécheroux (en 1839) était près de s'éteindre; mais Dieu, par le fidèle ministère du frère Schippang, établi au Locle et visitant de là le pays de Montbéliard deux fois par an, ralluma le feu et ramena la vie. Plus tard, il donna à ces contrées, dans la personne de Théodore Schütz (décédé 1875), un évangéliste aussi fervent d'esprit que puissant et humble. Le visage toujours serein, le coeur affermi par la grâce, se dépensant au service d'une tâche souvent au delà de ses forces physiques, ce frère devint pour de nombreuses âmes un conducteur à Christ et un sage et ferme pédagogue spirituel.
Sur les bords de la Thièle, près Neuchâtel, Abraham Tribolet construisit, vers 1620, un château et établit des jardins. François de Langes, baron de Lubières, ayant acquis le domaine en 1716, l'appela Montmirail. C'est sous ce nom qu'il passa, en 1722, entre les mains des de Watteville.
On sait les rapports d'intimité dans lesquels plusieurs membres de cette famille se trouvaient avec le comte de Zinzendorf. Il est naturel, dès lors, que Montmirail soit devenu le pied-à-terre des messagers de l'Eglise de l'Unité en Suisse (2). Dans l'espoir de pouvoir offrir un lieu de refuge aux protestants persécutés en France et dans les vallées vaudoises du Piémont, l'Eglise acheta, en 1742, la propriété; mais, soit la Vénérable Classe de Neuchâtel, soit les autorités du canton, s'opposèrent à la réalisation de ce plan qui échoua. Dieu avait réservé Montmirail pour une oeuvre tout à la fois plus modeste et plus grande.
Le synode de 1764 proposa d'y établir une maison d'éducation, ce qui eut lieu en 1766. Dieu, pendant plus de cent vingt ans, et au milieu de toutes les péripéties que traversa le canton de Neuchâtel au point de vue religieux et politique, bénit visiblement cet établissement, auquel il fut donné de rendre à des milliers d'élèves (près de 3700 jusqu'en 1887) des services d'une inappréciable valeur. La maison pour laquelle on avait choisi la devise: Paix, amour et simplicité (Nicolas de Watteville), ne tarda pas, en outre, à devenir, pour ses alentours, un foyer de vie et de lumière chrétiennes.
Les membres de la diaspora morave regardèrent à elle comme à une sorte de mère, toujours prête à les accueillir au nom du Seigneur. A l'heure de la révolution de 1831, elle reçut, dans la période de détresse générale, quelques familles d'opinion fort différente qui s'étaient réfugiées à la campagne. Protégée par Dieu, elle protégea les autres !
Plus de soixante-dix ans après la fondation de l'institution de Montmirail, le Seigneur ouvrit pour l'Eglise de l'Unité un nouveau champ d'activité dans la Suisse romande. Quelques pères de famille de Bâle, désireux de posséder dans la Suisse romande une maison d'éducation chrétienne pour leurs fils, établirent à Lausanne, en 1837, un pensionnat pour jeunes gens. L'institution, placée d'abord sous la direction de l'Eglise morave, finit par passer entièrement entre les mains de celle-ci qui en fit l'acquisition. Grâce à la bénédiction de Dieu qui accompagna le long et fidèle travail de H. B. Reichel, et de son excellente épouse, l'oeuvre prospéra à vue d'oeil. De nombreux élèves (1370 jusqu'en 1887) firent dans la pension des séjours richement bénis pour plusieurs. La vieille maison de la Cité jouissait d'un respect général et répandait dans la ville sa modeste lumière. Aussi ne fut-ce pas sans regret que Lausanne, en 1873, vit le pensionnat transféré au château de Prangins, près Nyon, que l'Eglise de l'Unité, ensuite d'un paragraphe nouveau, généreusement intercalé dans la loi vaudoise par le Grand Conseil du canton, avait reçu la permission d'acheter à cet effet.
Mais ce ne fut pas aux élèves de ces deux établissements que se borna, dans la Suisse française, l'influence de l'Eglise morave.
L'on se souvient qu'en 1741, le comte de Zinzendorf, obéissant à un appel intérieur, s'était rendu à Genève avec un nombreux cortège de frères et de soeurs. Arrivé dans cette ville à l'heure où l'incrédulité y faisait de grands progrès et où la philosophie française, quoique combattue par le clergé, gagnait de nombreux et fervents adeptes, il s'empressa d'établir des réunions publiques pour proclamer les grandes vérités de la rédemption par Christ et de la justification du pécheur par le sang du Sauveur. Le clergé, sans cacher ses sentiments de méfiance, traita le comte avec politesse. La plèbe lança des pierres. Beaucoup de personnes (600 - 700) se groupèrent, avides de vérité et de vie chrétiennes. Le troupeau morave de Genève, sans se détacher de l'Eglise établie, devint un sel qui travaillait et une lumière qui brillait. Et quand, au commencement du XIX ème siècle, des jours nouveaux se levèrent sur l'Eglise de la ville, le mouvement, dans une grande mesure, eut pour point de départ les cercles moraves. « Le réveil de Genève (3) fut moins, dans le principe, un réveil nouveau que la conséquence de celui qui s'était opéré lors du passage de Zinzendorf.... Las de n'entendre pour l'ordinaire dans les temples que les froids et impuissants discours d'une morale tout humaine, quelques jeunes gens (Ami Bost, L. Empeytaz et d'autres) demandaient aux assemblées moraves la pâture dont ils sentaient le besoin. C'est là qu'ils allaient chercher cette paix intérieure que seule peut donner une foi simple au Seigneur Jésus Les évangélistes moraves n'avaient certes ni le savoir ni l'éloquence de nos pasteurs, mais ils adressaient, dans un langage simple et tout biblique, les âmes travaillées à Celui qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Le réveil de Genève, dans sa phase initiale, est essentiellement morave. »
A son retour de Genève, Zinzendorf séjourna à Yverdon. Sa parole y embrasa un feu dont les étincelles, volant d'étape en étape, se répandirent sur de nombreuses localités du jura vaudois et neuchâtelois. Quelques ouvriers de Sainte-Croix, mis en relation avec les réveillés d'Yverdon, emportèrent avec eux les messages de l'Evangile qu'ils avaient entendus. Il se forma des noyaux évangéliques à Sainte-Croix (4), puis à la Côte aux Fées, à Buttes, à Saint-Sulpice, à Travers, aux Ponts de Martel, au Locle. Fidèlement visités par les frères H. Mettetal, Mérillat et autres, ils crûrent dans la grâce et dans la connaissance du Seigneur Jésus. Un grand nombre d'âmes isolées aussi, disséminées dans les montagnes de Travers et des Ponts de Martel, tirèrent un précieux profit de ces ministères, accomplis avec autant de sagesse que de simplicité chrétiennes.
Pendant que ce mouvement, parti de la ville d'Yverdon, se propageait au loin, Dieu créa à Travers un second centre de lumière évangélique, un second point de départ de vie spirituelle aussi. Il donna, en 1788, à ce village le pasteur Péters, placé dès sa jeunesse sous le souffle de la piété morave et lié d'amitié avec quelques frères, s'encourageant les uns les autres à ne plus vouloir parler, dans leurs prédications, que de Jésus-Christ, le Crucifié. Enigme pour bien des gens qui, tout en l'aimant à cause de l'aménité de ses manières, lui en voulaient d'être « Morave » et d'avoir, en religion, des idées hétérodoxes, puisqu'il appelait Jésus « son cher Sauveur et Dieu », Péters réussit néanmoins à organiser, au sein de sa paroisse, un troupeau rempli de vie chrétienne, petite Eglise dans la grande, foyer de riche bénédiction pour plusieurs. Symptôme remarquable aux jours de l'orthodoxie froide et morte dans le pays de Neuchâtel! Témoignage frappant à l'appui de ce fait que l'Eglise de l'Unité faisait valoir, jusque dans les rangs du clergé neuchâtelois, une influence puissante et bénie!
Le jura bernois aussi vit se former une diaspora morave. A Moutier-Grandval se constitua, par l'activité de Henri Mérillat, un groupe d'âmes réveillées et unies les unes aux autres dans l'amour et dans la foi. Plein de respect pour le pasteur du village, mais soutenant avec courage le droit de la libre association religieuse sous le drapeau de Christ, Mérillat dirigea jusqu'en 1825, avec sagesse et fidélité, cette oeuvre dont il avait été l'instrument choisi par Dieu.
Dans tous les cercles de la diaspora française, on se nourrissait, spirituellement, des cantiques moraves mal traduits, fort souvent, péchant contre les règles de la versification, mais respirant l'Esprit de l'Eglise de l'Unité, parlant au coeur de la grâce gratuite de Dieu en Jésus-Christ, et dévoilant les expériences les plus intimes Île l'âme. Plusieurs d'entre eux (5) passèrent dans les recueils de cantiques d'autres Eglises. Quelques-uns devinrent un trésor commun des Eglises du protestantisme français.
L'Idea fidei Fratrum, exposition de la doctrine chrétienne, par Spangenberg, ne jouissait pas d'une moindre estime. Traduit en français, ce livre fut comme une grande lumière éclairant et réchauffant les coeurs. « Des pasteurs s'en servirent pour l'instruction de leurs catéchumènes, ce qui donna à cet enseignement une saveur évangélique qu'on ne retrouvait pas dans la prédication des mêmes hommes. »
http://www.regard.eu.org/Livres.4/Eglise.unite.freres.Moraves/22.html

Josué

Josué
Administrateur

Au milieu du XVe siècle, plusieurs mouvements religieux ont contribué à la formation de l’Unité des Frères. L’un d’eux était le mouvement vaudois, qui remontait au XIIe siècle. Au départ, les vaudois s’étaient retirés du catholicisme, la religion d’État en Europe centrale, mais ils avaient repris ensuite une partie des enseignements catholiques. Un autre groupe avait joué son rôle : les hussites, les disciples de Jan Hus. Leur religion avait gagné la majeure partie de la population tchèque, mais ils étaient loin d’être unis. Une faction défendait les causes sociales, tandis qu’une autre se servait de la religion à des fins politiques. Les Frères ont également été influencés par les groupes chiliastes ainsi que par des biblistes de leur pays et de l’étranger.
Petr Chelčický (vers 1390-vers 1460), bibliste et réformateur tchèque, connaissait bien les enseignements des vaudois et des hussites. Il a rejeté les hussites en raison du tour violent que leur mouvement avait pris et il s’est détourné des vaudois parce qu’ils faisaient des compromissions. Il a condamné la guerre, qu’il jugeait incompatible avec le christianisme. Il a estimé que “ la loi du Christ ” devait guider le chrétien, quelles qu’en soient les conséquences (Galates 6:2 ; Matthieu 22:37-39). En 1440, Petr Chelčický a mis ses enseignements par écrit dans Le filet de la foi.
Grégoire de Prague, un jeune contemporain de Petr Chelčický, s’est tellement enthousiasmé pour les enseignements de ce dernier qu’il a quitté le mouvement hussite. En 1458, il a persuadé de petits groupes d’anciens hussites de diverses régions de la Tchéquie de partir de chez eux. Ils étaient parmi ceux qui l’ont suivi à Kunwald, où ils ont fondé une communauté religieuse. Par la suite, des groupes de vaudois tchèques et allemands les ont rejoints.

Josué

Josué
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Entre 1464 et 1467, ce groupe récent, mais de plus en plus important, a tenu plusieurs synodes dans la région de Kunwald et a pris des résolutions qui définissaient leur nouveau mouvement religieux. Toutes ces résolutions ont été scrupuleusement couchées par écrit dans une série de livres intitulée aujourd’hui Acta Unitatis Fratrum (Actes de l’Unité des Frères) et qui existe toujours. Ces Acta constituent une fenêtre sur le passé : ils donnent une image vivante de ce que les Frères croyaient. Leurs livres contiennent des lettres, des discours et même des détails sur leurs débats.
On lit dans les Acta, à propos des croyances des Frères : “ Nous sommes déterminés à établir notre administration uniquement par la lecture et par l’exemple de notre Seigneur et des saints apôtres, dans le silence, l’humilité et la patience, en aimant nos ennemis, en leur faisant et en leur souhaitant du bien, et en priant pour eux. ” Leurs écrits montrent par ailleurs qu’à l’origine les Frères prêchaient. Ils voyageaient deux par deux, tandis que les femmes étaient localement des missionnaires efficaces. Les Frères refusaient les charges politiques, ne prêtaient pas serment, n’exerçaient aucune activité militaire et ne prenaient pas les armes.
De l’unité à la désunion
Cependant, au bout de quelques décennies, l’Unité des Frères n’a plus été à la hauteur de son nom. Les Frères se sont divisés à la suite de débats au sujet de l’application avec laquelle ils devaient pratiquer leurs croyances. En 1494, ils se sont scindés en deux groupes : le parti majeur et le parti mineur. Le parti majeur a assoupli ses croyances initiales, alors que le parti mineur prêchait que les Frères devaient rester fermement attachés à leur position contre la politique et le monde. — Voir l’encadré “ Que sait-on du parti majeur ? ”
Un membre du parti mineur a écrit par exemple : “ Les gens qui marchent sur deux routes ont peu de garanties qu’ils resteront avec Dieu, car ce n’est que rarement et dans de petites choses qu’ils sont disposés à se sacrifier et à se soumettre à lui, et dans les grandes choses ils font ce qui leur plaît. [...] C’est parmi ceux qui ont l’esprit ferme et une bonne conscience, qui suivent jour après jour le Seigneur Christ sur la route resserrée avec leur croix, que nous voulons être comptés. ”
Des membres du parti mineur considéraient l’esprit saint comme la force agissante de Dieu, son “ doigt ”. Pour eux, la rançon était le prix que Jésus, homme parfait, avait payé avec sa vie humaine, en échange de ce que le pécheur Adam avait perdu. Ils ne vénéraient pas Marie, la mère de Jésus. Ils avaient rétabli la doctrine de la prêtrise pour tous les croyants, sans vœu de célibat. Ils avaient encouragé tous les membres de la congrégation à prêcher publiquement et ils expulsaient les pécheurs qui ne se repentaient pas. Ils se tenaient strictement à l’écart des activités militaires et politiques (voir l’encadré “ Les croyances des Frères du parti mineur ”). Comme il adhérait aux résolutions renfermées dans les Acta, le parti mineur se considérait comme l’héritier véritable de l’Unité des Frères originelle.

Josué

Josué
Administrateur

Les croyances des Frères du parti mineur
Les citations suivantes des Acta Unitatis Fratrum, qui datent des XVe et XVIe siècles, révèlent quelques-unes des croyances du parti mineur. Ces déclarations, rédigées par des dirigeants du parti mineur, s’adressent principalement au parti majeur.
Trinité : “ Si vous regardez la Bible d’un bout à l’autre, vous ne trouverez nulle part que Dieu est divisé en une sorte de Trinité, trois personnes au nom différent, croyance que des gens ont imaginée de toutes pièces. ”
Esprit saint : “ Le saint esprit est le doigt de Dieu et un don de Dieu, un consolateur, la Puissance de Dieu, que le Père donne aux croyants sur la base des mérites du Christ. On ne lit nulle part dans les Saintes Écritures qu’il faut qualifier le saint esprit de Dieu ou de Personne ; cela ne figure pas non plus dans les écrits apostoliques. ”
Prêtrise : “ Ils vous donnent à tort le titre de ‘ prêtre ’ ; si vous enlevez votre tonsure et votre onction du doigt, vous n’avez rien de plus que le plus ordinaire des laïcs. Saint Pierre invite tous les chrétiens à être prêtres en disant : Vous êtes la sainte prêtrise qui offre des sacrifices spirituels (1 Pierre 2). ”
Baptême : “ Le Seigneur Christ a dit à ses apôtres : Allez dans le monde, prêchez l’Évangile à toute la création, à ceux qui croiront (Marc, chapitre 16). Et seulement après ces paroles : et en étant baptisés, ils seront sauvés. Or, vous enseignez qu’il faut baptiser les petits enfants qui n’ont pas leur propre foi. ”
Neutralité : “ Ce que vos premiers frères considéraient comme mal et impur, s’engager dans l’armée et tuer ou aller sur les chemins en portant des armes, tout cela vous le tenez pour bien. [...] Nous pensons donc que vous, comme les autres enseignants, ne regardez que de l’œil gauche les paroles prophétiques qui déclarent : Il a donc brisé la puissance de l’arc, les boucliers, l’épée et la bataille (Psaume 75). Et encore : Ils ne feront pas de mal ni ne détruiront dans toute ma montagne sainte, car la terre du Seigneur sera pleine de la connaissance divine, etc. (Isaïe, chapitre 11). ”
Prédication : “ Nous savons pertinemment qu’au départ les femmes ont amené davantage de personnes à la repentance que tout un groupe de prêtres avec un évêque. Et maintenant les prêtres se sont installés dans leur village et dans la résidence qui leur est allouée. Quelle erreur ! Allez dans le monde entier. Prêchez [...] à toute la création. ”

Josué

Josué
Administrateur

Que sait-on du parti majeur ?
Qu’est devenu le parti majeur ? Après la disparition du parti mineur, le parti majeur est demeuré un mouvement religieux, qu’on appelle toujours l’Unité des Frères. Avec le temps, ce groupe a modifié ses croyances initiales. À la fin du XVIe siècle, l’Unité des Frères a formé une confédération avec les utraquistes tchèques, qui étaient globalement luthériens. Les Frères ont toutefois continué de traduire et de publier la Bible ainsi que d’autres ouvrages religieux. Détail intéressant, sur les pages de titre de leurs premières publications apparaissait le Tétragramme (les quatre lettres hébraïques qui composent le nom de Dieu).
En 1620, le royaume tchèque a été ramené de force au catholicisme. De nombreux Frères du parti majeur ont alors quitté le pays et ont poursuivi leurs activités ailleurs. Leur groupe a pris par la suite le nom d’Église morave (la Moravie étant un pays tchèque), Église qui existe toujours.

Josué

Josué
Administrateur

L'Unité des Frères moraves : l'antitrinitarisme d'avant la réforme

Dans le Théolib n°27 consacré à Faust Socin, j'ai été surpris par le titre de l'article de M. Blanchard-Gaillard L'Ecclesia minor des Frères polonais – la première église chrétienne non trinitaire des temps modernes.

Je ne m'étalerai pas ici sur le sens de l'expression « des temps modernes » dont la nature m'échappe quelque peu – je présume qu'il fait remonter ces « temps modernes » à la réforme initiée par Luther - mais plutôt sur « la première église chrétienne non trinitaire ».

Oui, car au moins une autre église a devancée l'Ecclesia minor (organisée vers 1565) dans son rejet de la Trinité, il s'agit de l'Unité des Frères moraves, communauté de sensibilité hussite qui fut non trinitaire et anabaptiste à ses origines.

L'histoire de celle-ci débute vers 1440 lorsque le tchèque Petr Chelčický, gagné aux idées de Jan Hus mais séparé des Hussites dont il dénonçait la violence, rédige Le filet de la foi.

Radical, Chelčický y enseigne que la guerre est incompatible avec le christianisme et qu'un disciple de Jésus doit se laisser guider par sa « loi » quelles qu'en soient les conséquences.

Chelčický était également proche des Vaudois mais la tiédeur de leur discours l'en avait écarté.

Le hussite Grégoire de Prague s'étant enthousiasmé par les thèses de Chelčický persuadera certains de son mouvement en 1458 de partir de chez eux pour le suivre à Kunwald où ils fonderont leur communauté religieuse.

Par la suite des groupes de vaudois tchèques et allemands les rejoindront.

La période de 1464 à 1467 marquera le développement de l’Unité des Frères qui tiendront plusieurs synodes.

C'est au cours de ceux-ci que les Frères définiront leur doctrine et la coucheront par écrit, textes qui seront compilés sous la forme d'une série de livres intitulés Acta Unitatis Fratrum.

En voici un extrait : “ Nous sommes déterminés à établir notre administration uniquement par la lecture et par l’exemple de notre Seigneur et des saints apôtres, dans le silence, l’humilité et la patience, en aimant nos ennemis, en leur faisant et en leur souhaitant du bien, et en priant pour eux. ”

Les Frères avaient l'esprit missionnaire et s'employaient à répandre le message évangélique aux autres par des visites qu'ils effectuaient souvent deux par deux à l'image de leurs amis Vaudois et surtout selon le modèle biblique (cf. Luc 10:1).

Mais en 1494 un schisme éclate au sein de l'Unité et les Frères se scinde en deux groupes, le parti majeur et le parti mineur.

Le parti majeur se voulait moins radical et tranchait en cela avec le parti mineur qui tenait fermement à sa neutralité politique.

Par ailleurs c’est le parti mineur qui demeurera non trinitaire.

Voici ce qu'a écrit l'un des membres du parti mineur : “ Les gens qui marchent sur deux routes ont peu de garanties qu’ils resteront avec Dieu, car ce n’est que rarement et dans de petites choses qu’ils sont disposés à se sacrifier et à se soumettre à lui, et dans les grandes choses ils font ce qui leur plaît. (...) C’est parmi ceux qui ont l’esprit ferme et une bonne conscience, qui suivent jour après jour le Seigneur Christ sur la route resserrée avec leur croix, que nous voulons être comptés. ”

Dans leur rejet de la Trinité les Frères du parti mineur voyaient le saint esprit comme la force de Dieu qu'ils appelaient son « doigt ».

Ils croyaient en la doctrine de la rançon que Jésus paya en offrant sa vie pour permettre aux hommes de se défaire du péché adamique.

Réformateurs avant l'heure ils s'étaient débarrassé du culte mariolâtre et avaient aboli le système clérical avec ses prêtres célibataires en le remplaçant par un système de ministres laïcs plus conforme au modèle apostolique.

Ils furent très critique envers les autres églises, notamment à cause de leur position anabaptiste.

A l'encontre de celles-ci, le parti majeur inclus, le parti mineur écrira : « Vous enseignez qu’il faut baptiser les petits enfants qui n’ont pas leur propre foi, a-t-il écrit, et en cela vous suivez ce qu’a institué un évêque appelé Dionysius, qui a encouragé le baptême des nouveau-nés à l’instigation d’insensés (...). Presque tous les enseignants et les docteurs font de même, Luther, Melanchthon, Bucer, Korvín, Jiles, Bullinger, (...) le parti majeur, qui tous trafiquent ensemble. »

L'un des dirigeants du parti mineur, Jan Kalenec, fut torturé par l'inquisition catholique en 1524 et trois autres finirent sur un bûcher.

On estime qu'entre 1500 et 1510 les Frères moraves auraient publiés cinquante des soixante livres qui l'ont été en Tchéquie durant ces dix années.

Les Frères moraves contribuèrent également à l'évolution de la traduction de la Bible en tchèque.

Après la mort des derniers Frères du parti mineur vers 1550, le rejet de la Trinité par cette communauté disparu complètement.

Ce qu'il reste aujourd'hui de l'Unité des Frères moraves est une église organisée sous le nom d'Eglise Morave mais intégrée dans la double tradition hussite et luthérienne.

Voici une liste de déclarations, rédigées par des dirigeants du parti mineur, s’adressant principalement au parti majeur :

Trinité : « Si vous regardez la Bible d’un bout à l’autre, vous ne trouverez nulle part que Dieu est divisé en une sorte de Trinité, trois personnes au nom différent, croyance que des gens ont imaginée de toutes pièces. »
Esprit saint : « Le saint esprit est le doigt de Dieu et un don de Dieu, un consolateur, la Puissance de Dieu, que le Père donne aux croyants sur la base des mérites du Christ. On ne lit nulle part dans les Saintes Écritures qu’il faut qualifier le saint esprit de Dieu ou de Personne ; cela ne figure pas non plus dans les écrits apostoliques. »
Prêtrise : « Ils vous donnent à tort le titre de ‘ prêtre ’ ; si vous enlevez votre tonsure et votre onction du doigt, vous n’avez rien de plus que le plus ordinaire des laïcs. Saint Pierre invite tous les chrétiens à être prêtres en disant : Vous êtes la sainte prêtrise qui offre des sacrifices spirituels (1 Pierre 2). »
Baptême : « Le Seigneur Christ a dit à ses apôtres : Allez dans le monde, prêchez l’Évangile à toute la création, à ceux qui croiront (Marc, chapitre 16). Et seulement après ces paroles : et en étant baptisés, ils seront sauvés. Or, vous enseignez qu’il faut baptiser les petits enfants qui n’ont pas leur propre foi. »
Neutralité : « Ce que vos premiers frères considéraient comme mal et impur, s’engager dans l’armée et tuer ou aller sur les chemins en portant des armes, tout cela vous le tenez pour bien. [...] Nous pensons donc que vous, comme les autres enseignants, ne regardez que de l’œil gauche les paroles prophétiques qui déclarent : Il a donc brisé la puissance de l’arc, les boucliers, l’épée et la bataille (Psaume 75). Et encore : Ils ne feront pas de mal ni ne détruiront dans toute ma montagne sainte, car la terre du Seigneur sera pleine de la connaissance divine, etc. (Isaïe, chapitre 11). »
Prédication : « Nous savons pertinemment qu’au départ les femmes ont amené davantage de personnes à la repentance que tout un groupe de prêtres avec un évêque. Et maintenant les prêtres se sont installés dans leur village et dans la résidence qui leur est allouée. Quelle erreur ! Allez dans le monde entier. Prêchez [...] à toute la création. »

Je vous donne ci-après les liens vers un très bon article dédié à cette communauté ainsi qu'une traduction en anglais du Filet de la foi de Petr Chelčický :

http://www.nonresistance.org/docs_htm/~Net_of_Faith/Net_of_Faith.html

http://www.ttstm.com/2009/09/september-10-petr-chelcicky-prophet.html

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