La fermeté des Témoins de Jéhovah face à la persécution nazie
Lien : http://www.memoire-tj.org/spip.php?article38
CETJAD, 28 février 1998
Publié le 9 janvier 2014
DISCOURS D’OUVERTURE
Nous sommes aujourd’hui le 28 février 1998. Il y a très exactement 65 ans, le 28 février 1933, Hitler fait promulguer par le président Hindenburg un décret d’exception dit « Décret pour la protection du peuple et de l’État ».
Ce décret stipule que, je cite :
« Les restrictions à la liberté personnelle, au droit de la libre expression des opinions, y compris la liberté de la presse ; les restrictions sur les droits d’assemblées et d’associations sont autorisées au-delà des limites légales autrement prévues. »
Cette ordonnance présidentielle lève la garantie constitutionnelle des libertés fondamentales.
Le 23 mars, Hitler obtient les pleins pouvoirs.
Peu après, les Témoins de Jéhovah commencent à être interdits dans plusieurs régions d’Allemagne ou Länder :
Le 10 avril dans le Mecklembourg, le 13 en Bavière, le 16 en Saxe.
Du 24 au 28 avril leur siège national à Magdebourg est l’objet d’une perquisition.
Le 26 avril ils sont interdits en Thuringe, le 13 mai dans le Bade.
Enfin, le 24 juin, ils sont interdits par le Ministère de l’Intérieur de Prusse à Berlin.
Pour quels motifs ?
On relève dans le décret d’interdiction les passages suivants :
« La tendance de ladite association étant en contradiction avec l’État actuel, sa structure culturelle et morale, les Étudiants de la Bible (c’est-à-dire les Témoins de Jéhovah) voient dans l’État chrétien-national résultant de l’élévation nationale un adversaire, contre lequel ils ont renforcé leurs méthodes de combat. [...]
L’Association des Étudiants de la Bible et ses organisations alliées favorisent donc, dans le domaine purement politique, le communisme, et sont en train d’accueillir en son sein les éléments les plus variés, hostiles à l’État, notamment des communistes ayant appartenu à des groupements organisés très actifs. Pour combattre les menées communistes, et pour le maintien de l’ordre et de la sûreté publics, ce mouvement est dissous. »
Les Témoins de Jéhovah deviennent ainsi le premier mouvement religieux interdit en Allemagne. Quelques années plus tard, le 7 juin 1939, une lettre de la Gestapo, fera état de 34 « sectes » interdites depuis la venue de Hitler au pouvoir. Les Témoins de Jéhovah apparaissent en tête de liste.
Ces premières remarques permettent de rappeler combien il est dangereux pour les libertés publiques de voter des lois d’exception et de mettre en place un droit spécial. Certes, à les croire, ceux qui réclament de telles lois le font toujours au nom de l’intérêt général. Le décret du 28 février 1933 ne s’appelait-il pas « Décret pour la protection du peuple et de l’État » ? Mais à l’usage on constate que la liberté du plus grand nombre est menacée et que tous ont à en souffrir.
MOTIFS DE LEUR PERSÉCUTION
http://www.memoire-tj.org/spip.php?article38
Lien : http://www.memoire-tj.org/spip.php?article38
CETJAD, 28 février 1998
Publié le 9 janvier 2014
DISCOURS D’OUVERTURE
Nous sommes aujourd’hui le 28 février 1998. Il y a très exactement 65 ans, le 28 février 1933, Hitler fait promulguer par le président Hindenburg un décret d’exception dit « Décret pour la protection du peuple et de l’État ».
Ce décret stipule que, je cite :
« Les restrictions à la liberté personnelle, au droit de la libre expression des opinions, y compris la liberté de la presse ; les restrictions sur les droits d’assemblées et d’associations sont autorisées au-delà des limites légales autrement prévues. »
Cette ordonnance présidentielle lève la garantie constitutionnelle des libertés fondamentales.
Le 23 mars, Hitler obtient les pleins pouvoirs.
Peu après, les Témoins de Jéhovah commencent à être interdits dans plusieurs régions d’Allemagne ou Länder :
Le 10 avril dans le Mecklembourg, le 13 en Bavière, le 16 en Saxe.
Du 24 au 28 avril leur siège national à Magdebourg est l’objet d’une perquisition.
Le 26 avril ils sont interdits en Thuringe, le 13 mai dans le Bade.
Enfin, le 24 juin, ils sont interdits par le Ministère de l’Intérieur de Prusse à Berlin.
Pour quels motifs ?
On relève dans le décret d’interdiction les passages suivants :
« La tendance de ladite association étant en contradiction avec l’État actuel, sa structure culturelle et morale, les Étudiants de la Bible (c’est-à-dire les Témoins de Jéhovah) voient dans l’État chrétien-national résultant de l’élévation nationale un adversaire, contre lequel ils ont renforcé leurs méthodes de combat. [...]
L’Association des Étudiants de la Bible et ses organisations alliées favorisent donc, dans le domaine purement politique, le communisme, et sont en train d’accueillir en son sein les éléments les plus variés, hostiles à l’État, notamment des communistes ayant appartenu à des groupements organisés très actifs. Pour combattre les menées communistes, et pour le maintien de l’ordre et de la sûreté publics, ce mouvement est dissous. »
Les Témoins de Jéhovah deviennent ainsi le premier mouvement religieux interdit en Allemagne. Quelques années plus tard, le 7 juin 1939, une lettre de la Gestapo, fera état de 34 « sectes » interdites depuis la venue de Hitler au pouvoir. Les Témoins de Jéhovah apparaissent en tête de liste.
Ces premières remarques permettent de rappeler combien il est dangereux pour les libertés publiques de voter des lois d’exception et de mettre en place un droit spécial. Certes, à les croire, ceux qui réclament de telles lois le font toujours au nom de l’intérêt général. Le décret du 28 février 1933 ne s’appelait-il pas « Décret pour la protection du peuple et de l’État » ? Mais à l’usage on constate que la liberté du plus grand nombre est menacée et que tous ont à en souffrir.
MOTIFS DE LEUR PERSÉCUTION
http://www.memoire-tj.org/spip.php?article38