Les témoins de Jéhovah de plus en plus persécutés par les pays musulmans
Il est navrant que la seule opposition aux fais neutres signalés et officiels, indépendant de la Watchtower, soient rejetés par mépris sans référence sérieuse.
Le groupe de guérilleros musulmans, Abu Sayyaf, a décapité deux Témoins de Jéhovah aux Philippines (584.685 fidèles Témoins de Jéhovah) en 2002 [4]. Il s’agissait de Leonil Monti et de Lewil Bantolo. Ils avaient auparavant été enlevés à Patikul, sur l’île de Jolo, avec quatre autres de leurs coreligionnaires. Avec l’une des deux têtes retrouvées, les terroristes avaient laissé ce message : « Ceux qui ne croient pas en Allah subiront le même sort. »[5] Les quatre autres otages, des femmes, n’ont jamais été rendus.
Si les Témoins de Jéhovah sont l’objet de mauvais traitements et de tortures dans un certain nombre de pays intégristes musulmans, d’autres pays musulmans, comme la Turquie (2.829 proclamateurs), choisissent une autre voie. En 1937, la laïcité a été inscrite dans la Constitution turque. Depuis plus de 80 ans, la Turquie est entrée dans un processus de laïcisation. Pourtant, la Turquie ne reconnaît pas de statut d’objecteur de conscience. En conséquence, les jeunes Témoins de Jéhovah Turcs sont envoyés en prison trois à quatre fois chaque année jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge limite d’appel. En 2004, Yunus Erçep a introduit une requête auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. En octobre 2005, les autorités militaires turques le condamnent à 12 mois de prison. Il est libéré au bout de cinq mois mais est aussitôt rappelé et condamné à une amende. Mais la situation des Témoins de Jéhovah Turcs est cependant un peu moins pénible que celle des Témoins de Jéhovah d’Afrique musulmane.
En 1970, alors qu’une vingtaine de proclamateurs sont expulsés, il en reste 74 en Algérie, 23 ans plus tard, ils sont 82. En Tunisie, on compte 34 proclamateurs en 1970, 33 en 1993. Dans ces pays du Maghreb, les Témoins de Jéhovah sont étroitement surveillés. Le Maroc les interdit en 1973 et les Témoins de Jéhovah Européens sont expulsés.
Les missionnaires jéhovéens sont expulsés du Mali en septembre 1965. En 1973, il y a 7 Témoins de Jéhovah actifs dans ce pays, en 1975, 23, en 1977, 32, 214 en 2006, 322 en 2016. En décembre 1991, les Témoins de Jéhovah sont reconnus officiellement au Niger (292 proclamateurs) mais leur présence reste très faible. Au Tchad (769 proclamateurs), le nord du pays est à majorité musulmane et le sud est catholique, protestant ou animiste. Les autorités pratiquent une politique de liberté religieuse, et les quelques centaines de Témoins de Jéhovah Tchadiens se réunissent librement (4.659 au mémorial).
En Érythrée, les Témoins de Jéhovah se sont vus retirer leur citoyenneté par décret présidentiel en 1994. Il est dangereux d’assister au culte jéhovéen et de prêcher. Des congrégations complètes sont parfois arrêtées. Plusieurs dizaines de prédicateurs jéhovéens croupissent en prison. Certains sont incarcérés depuis 1994, soit depuis plus de 22 ans.
Au Soudan, le Nord est en majorité musulman, le Sud est animiste et chrétien. Les Témoins de Jéhovah n’ont jamais pu s’y faire enregistrer légalement. En 1970, il y a 54 proclamateurs qui prêchent dans l’illégalité et qui sont parfois persécutés. Dans ces années, dans le nord du pays, certains d’entre eux sont accusés de Sionisme et sont arrêtés. Les proclamateurs commencent à prêcher dans le Sud chrétien et obtiennent de meilleurs résultats. En 1974, leur nombre a doublé pour atteindre une centaine. Mais le pays s’enfonce progressivement dans la guérilla et dans la pénurie. Cependant, les proclamateurs Soudanais persistent à prêcher leur foi même dans ce contexte très éprouvant. Ils passent la barre des 300 en 1987, 1.000 personnes assistent au Mémorial, et deux congrégations sont formées, l’une à Omdurman, l’autre à Port-Soudan. Les fondamentalistes musulmans imposent la Shari'a en 1983 et les activités des Témoins de Jéhovah sont de plus en plus surveillées. Une sécheresse terrible s’installe et la guerre civile reprend au profit des forces islamistes. Cependant, en 1990, une province du Sud reconnaît officiellement les Témoins de Jéhovah et les forces musulmanes s’assouplissent envers eux. Presque 6.000 personnes assistent au Mémorial en 2006. Il y a actuellement 2.485 fidèles dont 624 actifs au Soudan (Nord) et 5.042 fidèles dont 1.232 actifs au Soudan du Sud.
Source sociologique universitaire : https://barbey.jimdo.com/relations-avec-les-etats/monde/
Il est navrant que la seule opposition aux fais neutres signalés et officiels, indépendant de la Watchtower, soient rejetés par mépris sans référence sérieuse.
Le groupe de guérilleros musulmans, Abu Sayyaf, a décapité deux Témoins de Jéhovah aux Philippines (584.685 fidèles Témoins de Jéhovah) en 2002 [4]. Il s’agissait de Leonil Monti et de Lewil Bantolo. Ils avaient auparavant été enlevés à Patikul, sur l’île de Jolo, avec quatre autres de leurs coreligionnaires. Avec l’une des deux têtes retrouvées, les terroristes avaient laissé ce message : « Ceux qui ne croient pas en Allah subiront le même sort. »[5] Les quatre autres otages, des femmes, n’ont jamais été rendus.
Si les Témoins de Jéhovah sont l’objet de mauvais traitements et de tortures dans un certain nombre de pays intégristes musulmans, d’autres pays musulmans, comme la Turquie (2.829 proclamateurs), choisissent une autre voie. En 1937, la laïcité a été inscrite dans la Constitution turque. Depuis plus de 80 ans, la Turquie est entrée dans un processus de laïcisation. Pourtant, la Turquie ne reconnaît pas de statut d’objecteur de conscience. En conséquence, les jeunes Témoins de Jéhovah Turcs sont envoyés en prison trois à quatre fois chaque année jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge limite d’appel. En 2004, Yunus Erçep a introduit une requête auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. En octobre 2005, les autorités militaires turques le condamnent à 12 mois de prison. Il est libéré au bout de cinq mois mais est aussitôt rappelé et condamné à une amende. Mais la situation des Témoins de Jéhovah Turcs est cependant un peu moins pénible que celle des Témoins de Jéhovah d’Afrique musulmane.
En 1970, alors qu’une vingtaine de proclamateurs sont expulsés, il en reste 74 en Algérie, 23 ans plus tard, ils sont 82. En Tunisie, on compte 34 proclamateurs en 1970, 33 en 1993. Dans ces pays du Maghreb, les Témoins de Jéhovah sont étroitement surveillés. Le Maroc les interdit en 1973 et les Témoins de Jéhovah Européens sont expulsés.
Les missionnaires jéhovéens sont expulsés du Mali en septembre 1965. En 1973, il y a 7 Témoins de Jéhovah actifs dans ce pays, en 1975, 23, en 1977, 32, 214 en 2006, 322 en 2016. En décembre 1991, les Témoins de Jéhovah sont reconnus officiellement au Niger (292 proclamateurs) mais leur présence reste très faible. Au Tchad (769 proclamateurs), le nord du pays est à majorité musulmane et le sud est catholique, protestant ou animiste. Les autorités pratiquent une politique de liberté religieuse, et les quelques centaines de Témoins de Jéhovah Tchadiens se réunissent librement (4.659 au mémorial).
En Érythrée, les Témoins de Jéhovah se sont vus retirer leur citoyenneté par décret présidentiel en 1994. Il est dangereux d’assister au culte jéhovéen et de prêcher. Des congrégations complètes sont parfois arrêtées. Plusieurs dizaines de prédicateurs jéhovéens croupissent en prison. Certains sont incarcérés depuis 1994, soit depuis plus de 22 ans.
Au Soudan, le Nord est en majorité musulman, le Sud est animiste et chrétien. Les Témoins de Jéhovah n’ont jamais pu s’y faire enregistrer légalement. En 1970, il y a 54 proclamateurs qui prêchent dans l’illégalité et qui sont parfois persécutés. Dans ces années, dans le nord du pays, certains d’entre eux sont accusés de Sionisme et sont arrêtés. Les proclamateurs commencent à prêcher dans le Sud chrétien et obtiennent de meilleurs résultats. En 1974, leur nombre a doublé pour atteindre une centaine. Mais le pays s’enfonce progressivement dans la guérilla et dans la pénurie. Cependant, les proclamateurs Soudanais persistent à prêcher leur foi même dans ce contexte très éprouvant. Ils passent la barre des 300 en 1987, 1.000 personnes assistent au Mémorial, et deux congrégations sont formées, l’une à Omdurman, l’autre à Port-Soudan. Les fondamentalistes musulmans imposent la Shari'a en 1983 et les activités des Témoins de Jéhovah sont de plus en plus surveillées. Une sécheresse terrible s’installe et la guerre civile reprend au profit des forces islamistes. Cependant, en 1990, une province du Sud reconnaît officiellement les Témoins de Jéhovah et les forces musulmanes s’assouplissent envers eux. Presque 6.000 personnes assistent au Mémorial en 2006. Il y a actuellement 2.485 fidèles dont 624 actifs au Soudan (Nord) et 5.042 fidèles dont 1.232 actifs au Soudan du Sud.
Source sociologique universitaire : https://barbey.jimdo.com/relations-avec-les-etats/monde/