Rosh Hashana, la nouvelle année juive
Mélanie Nunes - publié le 09/09/2013
Les 5 et 6 septembre, les Juifs ont célébré Rosh Hashana, soit le début de la 5774e année selon le calendrier hébreu.
Inaugurée mercredi 4 septembre 2013 par la célébration d' Erouv Tavchiline, Rosh Hashana a été célébrée durant deux jours : le jeudi 5 et vendredi 6 septembre. En hébreu, Rosh Hashana signifie « la tête de l'année », et représente le début de l'année juive. Cette année, les juifs fêtent la 5774e année selon le calendrier hébraїque. Une date qui n'a pas été choisie par hasard, puisque selon la tradition, elle correspond également à l'anniversaire de la création d'Adam et Eve, mais aussi au jour du couronnement du Roi de l'univers, et au premier jour du jugement de Dieu.
Des aliments sacrés
La veille de Rosh Hashana, la tradition veut que les croyants se regroupent autour d'un repas traditionnel. Les fidèles prennent alors un morceau de pain accompagné d'un plat cuisiné comme de la viande, du poisson ou un oeuf dur, qu'ils consommeront seulement durant le shabbat. Figues, poissons, ou encore pommes et miel seront dégustés par les croyants. « La pomme et le miel symbolisent la vie », souligne un fidèle. En trempant la pomme dans le miel, l'homme prie Dieu d'accorder au monde (la pomme) une année pleine de vie et de douceur (le miel). D'autres aliments font également partie du cérémonial : la tête de poisson exprime le souhait d'être dirigé par sa tête et non son corps, synonyme de faiblesse . Enfin, la grenade désigne une vie faite de bonnes actions, symbolisées par les délicieux grains de ce fruit qui portent chance pour la nouvelle année.
La cérémonie du Tachli'h
Un lac rempli de poissons, quelques prières et péchés jetés à l'eau. A Neuilly, « plus de 25 % des habitants sont juifs », note un pratiquant qui officie à la synagogue. Le jeudi, premier jour de Rosh Hashana, la prière du Tachli'h – qui signifie « jeter au loin » - est prononcée. Ainsi, les croyants se regroupent sur les rives d'un cours d'eau, une mer ou un lac contenant des poissons avant le crépuscule pour réciter la prière, l'eau poissonneuse symbolisant la bonté divine. « Il est obligatoire de prier auprès d'une eau qui contient des poissons », indique un jeune homme venu pour accueillir les juifs de Neuilly pendant ces deux jours. En effet, selon la tradition, les poissons dans l'eau n'ont pas le mauvais oeil et les péchés rejetés à l'eau n'auraient pas prise sur eux. « Nous comparons souvent nos vies à celle des poissons. La vie des poissons dépend de l'eau, comme la nôtre qui dépend de celle de Dieu », souligne-t-il. De même, « les adeptes ont jusqu'au jour de Kippour, dix jours plus tard pour se laver de tous les péchés », note le rabbin Zaoui, qui dirige l'association Beth'Habad-Loubavitch de Neuilly.
Pendant que certains prient au bord de l'eau sous les arbres, le rabbin Zaoui sonne le chofar, une corne de bélier : « Nous sonnons le chofar plusieurs fois par jours pour que les gens puissent l'écouter. Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, nous nous rendons à domicile », indique le jeune fidèle. Dans le parc situé rue Maurice Barrès, plus de 1 000 personnes se relayeront pour l'écouter. Utilisé pour annoncer les nouvelles dans la tradition juive, le chofar doit être entendu au moins une fois dans la journée par les croyants juifs durant ces deux jours. Le son de cette corne permet de faire vibrer les éléments les plus intimes de l'âme, afin de réveiller la foi personnelle. Puis vient la récitation de la bénédiction signifiant « bonne et heureuse année pleine de santé et de prospérité », prononcée par le rabbin.
Après l'annonce de la nouvelle année, durant dix jours, les juifs vivent la Techouva qui est le retour vers Dieu. Cette période leur permet de se corriger spirituellement en veillant à améliorer leur conduite générale pour le grand pardon, le jour de Yom Kipour, le 14 septembre 2013.
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