La tradition a toujours attribué les Actes des Apôtres à saint Luc.
On trouve, dans toutes les Introductions à la sainte Ecriture, les témoignages les plus convaincants de la foi de l'Eglise à cet égard : ― le Canon de Muratori (160-170), qui place ce livre à la suite des Evangiles : ― la Version italique et la Version syriaque, dont les Actes ont toujours fait partie ; ― des citations des auteurs les plus graves et des Pères les plus anciens, depuis saint Augustin, qui nous apprend l'usage où était l'Eglise latine de faire lire ce livre durant le temps pascal, comme un monument assuré de la résurrection du Sauveur, jusqu'à Origène (230), qui en a fait l'objet de vingt Homélies dont il reste quelques fragments, jusqu'à Tertullien (207), qui le cite en cinquante endroits de ses écrits, jusqu'à Clément d'Alexandrie (193), qui trouve un certain rapport entre le style des Actes et celui de l'Epître aux Hébreux, jusqu'à saint Irénée (180), qui fait valoir, en les citant, l'autorité de saint Luc, jusqu'aux Pères apostoliques eux-mêmes, en particulier saint Polycarpe, qui y fait visiblement allusion dans son Epître aux Philippiens, dès la première partie du second siècle.
L'étude critique des Actes démontrent de la manière la plus certaine : ― que ce livre est l’œuvre d'un seul auteur ; ― que cet auteur était contemporain des Apôtres ; ― qu'il était disciple et compagnon de saint Paul ; ― qu'il a écrit le troisième Evangile ; ― enfin, qu'il ne peut être différent de saint Luc.
1° C'est l'œuvre d'un seul auteur. ― L'unité de la composition est manifeste. C'est d'un bout à l'autre la même doctrine, le même dessein, la même marche, la même mise en scène. Les particularités dont le style abonde, se retrouvent dans toutes les parties des Actes, et partout les mêmes et dans un mesure à peu près égale. Cette observation s'applique spécialement à trente-quatre expressions singulières qu'on y a relevées et qu'on ne trouve dans aucune autre partie de la Bible, par exemple, voie pour religion, ― à une vingtaine de termes favoris, fort rares ailleurs, fréquents ici : main pour puissance, en quatorze endroits ; parole ou discours pour évangile, hérésie, etc. ; ― à certains mots écrits d'une manière inusitée, par exemple Hierosolyma, répété quarante-deux fois en grec, pour Hiérousalêm ; à l'emploi fréquent de cette formule : il fut fait que, quatorze fois répétée, du mot se levant, dix-neuf fois ; se tenant dehors, six fois ; ― aux citations de l'Ancien Testament, toujours conformes aux Septante, pour le sens au moins, etc.
commentaire de la bible Vigouroux.
il ne parle pas non plus d'une autre traduction du livre des Actes.