Sabéisme
Le sabéisme est un courant religieux judéo-chrétien mal connu, attesté de façon indirecte pour la première fois dans le Coran, où les sabéens (en arabe : صابئة) sont mentionnés à trois reprises, avec les deux autres religions du Livre, dans des formules telles que « les Juifs, les sabéens, et les nazaréens (nom de la branche des chrétiens avec lesquels les fondateurs de l'islam et les premiers musulmans sont entrés en contact) »1. On trouve le nom de sabéens aussi dans les hadiths, où ils ne sont rien d'autres que convertis à l'islam2, alors que leur identité dans la littérature islamique plus tardive (xe siècle) devient un sujet de discussion et d'enquête.
Ils semblent être un groupe religieux baptiste, monothéiste antérieur à la conquête musulmane du Proche-Orient. Ils font l'objet de recherches récentes, en particulier pour éclairer les rapports de l'islam avec les sectes judéo-chrétiennes araméennes et syriaques au début de son existence, mais aussi pour éclaircir la naissance des « mouvement de Jésus » (les Nazôréens ou Nazaréens) et de Jean le Baptiste.
Les sources arabes classiques comprennent le Kitab-al-Fihrist d'Ibn al-Nadim3 (m. en 987), qui mentionne les Mogtasilah (Mughtasila ou « ceux qui se lavent (sous la forme d'ablutions) »), ce qui correspond au mot grec baptistai (baptistes)4,5, une « secte » de Sabéens, à Mésène dans le sud de la Mésopotamie qui indique que El-Hasaih (Elkasaï) était leur fondateur6. La grande majorité des universitaires conviennent que cette « secte » est probablement l'énigmatique Sobiai, située « chez les Parthes », à qui Elkasaï a prêché. Leur existence serait alors antérieure au iie siècle. Les Sabéens semblent avoir gravité autour des communautés Elkasaïtes pro-juives, dont est issu le prophète elkasaïto-judaïque Mani6,7. Les informations rapportées par Ibn al-Nadim sont compatibles et confirment celles de la Vita Mani5.
Comme de nombreux Sabéens se trouvaient à Harran autour du xe siècle et que plusieurs auteurs en ont parlé, les orientalistes ont longtemps cru que ces descriptions des Sabéens de Harran, s'appliquaient aux Sabéens pré-islamiques mentionnés dans le Coran. Toutefois, beaucoup d'auteurs musulmans du milieu du viie siècle ont donné d'autres descriptions des Sabéens. Ils ont écrit que les Sabéens vivaient autour de Sawad (près de Sana'a au Yémen) et en Irak à Kutha (près de Babylone), dans la Characène, dans la ville de Mésène (proche de Ctésiphon) et à Mossoul. Ils « se lavaient avec de l'eau », avaient les « cheveux longs », et portaient des « blouses blanches ». Ils étaient monothéistes, avaient une littérature religieuse (le Zabur) et reconnaissaient les prophètes. Selon les auteurs musulmans, les Sabéens suivaient « le quatrième livre » de la tradition abrahamique, « le Zabur », une version du livre des Psaumes (Bible). La plupart de ce qui est connu au sujet des Sabéens de cette époque, vient du livre L'Agriculture nabatéenne de Ibn Wahshiyya (ixe et xe siècles) et de sa traduction par Moïse Maïmonide. Leur théologie ressemblait à celle du judaïsme et du christianisme et contrairement aux Sabéens de Harran, ils n'étaient pas Mages. Cela conduit en général à distinguer les Sabéens, des « pseudo-Sabéens de Harran ».
Les Sabéens ne doivent pas, non plus, être confondus avec les habitants du royaume de Saba et donc les Sabéens, habitants du Yémen et de l'Éthiopie8, bien qu'une de leur tribu, les Ansâr, pratiquât le sabéisme coranique.
La quasi totalité des groupes sabéens ont aujourd'hui disparu. Un mouvement baptiste judéo-chrétien situé au Sud de l'Irak et en Iran, pourrait en être les derniers représentants. Il est désigné sous le nom de Sabéen par la population environnante, mais préfère se nommer mouvement Mandéen ou « Nasaréen »9,10.
Le sabéisme est un courant religieux judéo-chrétien mal connu, attesté de façon indirecte pour la première fois dans le Coran, où les sabéens (en arabe : صابئة) sont mentionnés à trois reprises, avec les deux autres religions du Livre, dans des formules telles que « les Juifs, les sabéens, et les nazaréens (nom de la branche des chrétiens avec lesquels les fondateurs de l'islam et les premiers musulmans sont entrés en contact) »1. On trouve le nom de sabéens aussi dans les hadiths, où ils ne sont rien d'autres que convertis à l'islam2, alors que leur identité dans la littérature islamique plus tardive (xe siècle) devient un sujet de discussion et d'enquête.
Ils semblent être un groupe religieux baptiste, monothéiste antérieur à la conquête musulmane du Proche-Orient. Ils font l'objet de recherches récentes, en particulier pour éclairer les rapports de l'islam avec les sectes judéo-chrétiennes araméennes et syriaques au début de son existence, mais aussi pour éclaircir la naissance des « mouvement de Jésus » (les Nazôréens ou Nazaréens) et de Jean le Baptiste.
Les sources arabes classiques comprennent le Kitab-al-Fihrist d'Ibn al-Nadim3 (m. en 987), qui mentionne les Mogtasilah (Mughtasila ou « ceux qui se lavent (sous la forme d'ablutions) »), ce qui correspond au mot grec baptistai (baptistes)4,5, une « secte » de Sabéens, à Mésène dans le sud de la Mésopotamie qui indique que El-Hasaih (Elkasaï) était leur fondateur6. La grande majorité des universitaires conviennent que cette « secte » est probablement l'énigmatique Sobiai, située « chez les Parthes », à qui Elkasaï a prêché. Leur existence serait alors antérieure au iie siècle. Les Sabéens semblent avoir gravité autour des communautés Elkasaïtes pro-juives, dont est issu le prophète elkasaïto-judaïque Mani6,7. Les informations rapportées par Ibn al-Nadim sont compatibles et confirment celles de la Vita Mani5.
Comme de nombreux Sabéens se trouvaient à Harran autour du xe siècle et que plusieurs auteurs en ont parlé, les orientalistes ont longtemps cru que ces descriptions des Sabéens de Harran, s'appliquaient aux Sabéens pré-islamiques mentionnés dans le Coran. Toutefois, beaucoup d'auteurs musulmans du milieu du viie siècle ont donné d'autres descriptions des Sabéens. Ils ont écrit que les Sabéens vivaient autour de Sawad (près de Sana'a au Yémen) et en Irak à Kutha (près de Babylone), dans la Characène, dans la ville de Mésène (proche de Ctésiphon) et à Mossoul. Ils « se lavaient avec de l'eau », avaient les « cheveux longs », et portaient des « blouses blanches ». Ils étaient monothéistes, avaient une littérature religieuse (le Zabur) et reconnaissaient les prophètes. Selon les auteurs musulmans, les Sabéens suivaient « le quatrième livre » de la tradition abrahamique, « le Zabur », une version du livre des Psaumes (Bible). La plupart de ce qui est connu au sujet des Sabéens de cette époque, vient du livre L'Agriculture nabatéenne de Ibn Wahshiyya (ixe et xe siècles) et de sa traduction par Moïse Maïmonide. Leur théologie ressemblait à celle du judaïsme et du christianisme et contrairement aux Sabéens de Harran, ils n'étaient pas Mages. Cela conduit en général à distinguer les Sabéens, des « pseudo-Sabéens de Harran ».
Les Sabéens ne doivent pas, non plus, être confondus avec les habitants du royaume de Saba et donc les Sabéens, habitants du Yémen et de l'Éthiopie8, bien qu'une de leur tribu, les Ansâr, pratiquât le sabéisme coranique.
La quasi totalité des groupes sabéens ont aujourd'hui disparu. Un mouvement baptiste judéo-chrétien situé au Sud de l'Irak et en Iran, pourrait en être les derniers représentants. Il est désigné sous le nom de Sabéen par la population environnante, mais préfère se nommer mouvement Mandéen ou « Nasaréen »9,10.