Canada : premier test pour le bureau de la liberté de religion
Tristan Denonne - publié le 28/02/2013
Tout juste créé, cet organisme s’est retrouvé pris au piège de l’imbroglio tibétain.
Les diplomates canadiens sont interdits de séjour au Tibet. Le premier ministre tibétain en exil, Lobsand Sangay, avait demandé à ce qu’ils y soient envoyés pour enquêter sur la centaine d’immolations qui auraient eu lieu depuis 2009. « La liberté de religion est l'une des principales raisons qui poussent des personnes à se sacrifier par le feu », avait-il déclaré. Le gouvernement canadien n’avait pas indiqué s’il donnerait suite à cette requête, mais précisé qu’il faisait régulièrement pression sur la Chine pour que le pays « améliore son dossier en matière de droit de la personne ». Il a également indiqué qu'il s'inquiétait des restrictions imposées sur « la culture, la langue et la religion » au Tibet.
Pékin a opposé une fin de non recevoir. Il est en effet nécessaire d’obtenir une permission du gouvernement pour se rendre dans cette zone. Le gouvernement canadien n’a pas insisté, un accord économique important étant conclu dès le lendemain. Le premier ministre Stephen Harper est depuis la cible de critiques l’accusant d'avoir ignoré les atteintes aux droits de l’homme au profit des relations commerciales. Cette affaire a d’ailleurs fait figure de test peu concluant pour le bureau de la liberté de religion, tout juste créé au Canada. Lobsand Sangay avait demandé à ce que ce nouvel « ambassadeur des libertés religieuses » soit également autorisé à entrer.
Le gouvernement a annoncé la création de ce bureau la semaine dernière. Cet organisme « assurera la promotion de la liberté de croyance et de religion en tant qu’élément prioritaire de la politique étrangère du Canada », avait-il indiqué. Doté d’un budget de cinq millions de dollars, il devait être « un outil important » pour « protéger les minorités religieuses menacées » et « faire valoir leurs droits ». Le premier ministre avait d’ailleurs choisi d’annoncer sa création depuis une mosquée de la communauté Ahmadiyya, persécutée par le passé, pour le symbole. Un symbole qui n’aura pas résisté une semaine à l’épreuve de la realpolitik.a
Tristan Denonne - publié le 28/02/2013
Tout juste créé, cet organisme s’est retrouvé pris au piège de l’imbroglio tibétain.
Les diplomates canadiens sont interdits de séjour au Tibet. Le premier ministre tibétain en exil, Lobsand Sangay, avait demandé à ce qu’ils y soient envoyés pour enquêter sur la centaine d’immolations qui auraient eu lieu depuis 2009. « La liberté de religion est l'une des principales raisons qui poussent des personnes à se sacrifier par le feu », avait-il déclaré. Le gouvernement canadien n’avait pas indiqué s’il donnerait suite à cette requête, mais précisé qu’il faisait régulièrement pression sur la Chine pour que le pays « améliore son dossier en matière de droit de la personne ». Il a également indiqué qu'il s'inquiétait des restrictions imposées sur « la culture, la langue et la religion » au Tibet.
Pékin a opposé une fin de non recevoir. Il est en effet nécessaire d’obtenir une permission du gouvernement pour se rendre dans cette zone. Le gouvernement canadien n’a pas insisté, un accord économique important étant conclu dès le lendemain. Le premier ministre Stephen Harper est depuis la cible de critiques l’accusant d'avoir ignoré les atteintes aux droits de l’homme au profit des relations commerciales. Cette affaire a d’ailleurs fait figure de test peu concluant pour le bureau de la liberté de religion, tout juste créé au Canada. Lobsand Sangay avait demandé à ce que ce nouvel « ambassadeur des libertés religieuses » soit également autorisé à entrer.
Le gouvernement a annoncé la création de ce bureau la semaine dernière. Cet organisme « assurera la promotion de la liberté de croyance et de religion en tant qu’élément prioritaire de la politique étrangère du Canada », avait-il indiqué. Doté d’un budget de cinq millions de dollars, il devait être « un outil important » pour « protéger les minorités religieuses menacées » et « faire valoir leurs droits ». Le premier ministre avait d’ailleurs choisi d’annoncer sa création depuis une mosquée de la communauté Ahmadiyya, persécutée par le passé, pour le symbole. Un symbole qui n’aura pas résisté une semaine à l’épreuve de la realpolitik.a