"Je rêve d'un pape aux pieds nus", par Christine Pedotti
Quels doivent être les compétences du futur pape, son charisme, pour quel type de gouvernance et quelles priorités pour l'Eglise catholique et le monde ? Nous avons demandé à des personnalités de nous décrire le pape dont ils rêvent. Christine Pedotti, écrivain*, éditrice et cofondatrice de la Conférence catholique des baptisé-e-s francophones, nous livre sa vision personnelle d'un évêque de Rome idéal.
Est-il bien raisonnable de se laisser aller à « rêver » du pape que nous voudrions ? On peut faire deux objections. D’abord dire « mais enfin ce n’est que le pape » et qu’est-ce qu’un homme, fut-il pape, comparé à l’Église, un milliard deux cents millions de catholiques qui, soit dit en passant, pour plus de la moitié, sont des femmes… Alors, certes, un nouveau pape ne changera pas tout à la réalité de la vie de l’Église. Pas tout, mais un peu quand-même, et force est de constater qu’au cours des cent cinquante dernières années, et tout particulièrement au cours du récent demi-siècle, la personnalité des papes successifs a marqué d’une empreinte profonde la vie de l’Église et des catholiques.
L’autre objection, c’est qu’il est bien imprudent de rêver car il est très improbable qu’une grande surprise sorte de ce conclave. On sait qui y entre : 117 (ou 115) hommes, célibataires, professionnels de la religion, qui dans la vie civile auraient pour la plupart atteint l’âge de la retraite. Des hommes qui, pour être parmi cette petite poignée de rouges éminences, ont dû montrer une stricte fidélité au système en place et un très rigoureux sens de la hiérarchie et de l’obéissance. Autant dire que ça n’en fait pas des candidats très engageants si l’on a comme moi, des espérances de changement. En effet, sans doute certains rêvent-ils que surtout rien ne change. Moi, au contraire, j’espère que l’Église, comme elle a toujours su le faire au cours des siècles changera afin de s’adapter toujours à sa mission : « proposer à tous un message de Salut » (Prologue de la Constitution conciliaire Gaudium et Spes).
Et pourtant, je rêve. Je le fais parce que c’est réjouissant et que cet entre-deux papes nous en fournit la rare occasion, et aussi parce que l’expérience montre que malgré tout, il arrive que les conclaves réservent des surprises et qu’ils n’élisent pas le candidat qui semblait, sur le papier devoir remporter les suffrages. En effet, au conclave, en plus des cardinaux, s’invitent le Saint-Esprit, et les opinions publiques diverses. Rappelons au passage que l’Esprit Saint n’œuvre qu’avec les collaborations humaines et qu’il n’y a rien de plus faux que de croire que les papes sont « choisis par l’Esprit Saint », l’histoire des élections pontificales au long des siècles le montre assez.
Toutes ces précautions oratoires prises, quel pape peut-on espérer ?
D’abord, j’espère un pape qui mette en avant la fraternité. Un pape qui ne se prenne pas pour le père de tous et ni pour le gardien de la loi mais qui « affermisse ses frères » et par la même occasion, ses sœurs.
Je rêve d’un pape qui soit un artisan de paix et pas un auxiliaire d’on ne sait quelle obscure politique vaticane qui ménage la chèvre et le chou.
Je rêve d’un pape qui sache froisser les puissants de ce monde. Je rêve d’un pape assoiffé de justice, qui tonne contre l’argent cupide. Je rêve d’un pape qui pleure avec ceux qui sont dans la détresse et qui se réjouisse avec ceux qui sont dans la joie.
Je rêve d’un pape qui bénisse ceux qui pardonnent, ceux qui aiment, ceux qui essaient d’aider, de soutenir les plus humble, les plus faibles. Je rêve d’un pape qui fasse confiance aux baptisés, qui leur donne envie d’être des témoins de la sollicitude de Dieu.
Je rêve d’un pape aux pieds nus, au cœur de pauvre, un pape qui ouvre les bras, qui console. Je rêve d’un pape qui dise aux hommes et aux femmes de ce monde qu’ils sont capables d’être bons, d’être généreux.
Je rêve d’un pape qui s’engage de toutes ses forces pour que notre Terre, demeure un lieu hospitalier, pour qu’on y respecte les équilibres de la nature, qu’on y partage les ressources. Je rêve d’un pape qui soit tout simplement soit un homme… et je lui pardonnerai de ne pas être une femme…
Je rêve d’un pape qui soit un prophète, un porteur d’espérance. Le pape est la voix la plus écoutée du monde. Je rêve qu’à l’entendre, nous nous sentions aimés de Dieu et que nous nous ayons envie d’être meilleurs.
http://www.lavie.fr/actualite/billets/j ... 77_288.php, par Christine Pedotti
Quels doivent être les compétences du futur pape, son charisme, pour quel type de gouvernance et quelles priorités pour l'Eglise catholique et le monde ? Nous avons demandé à des personnalités de nous décrire le pape dont ils rêvent. Christine Pedotti, écrivain*, éditrice et cofondatrice de la Conférence catholique des baptisé-e-s francophones, nous livre sa vision personnelle d'un évêque de Rome idéal.
Est-il bien raisonnable de se laisser aller à « rêver » du pape que nous voudrions ? On peut faire deux objections. D’abord dire « mais enfin ce n’est que le pape » et qu’est-ce qu’un homme, fut-il pape, comparé à l’Église, un milliard deux cents millions de catholiques qui, soit dit en passant, pour plus de la moitié, sont des femmes… Alors, certes, un nouveau pape ne changera pas tout à la réalité de la vie de l’Église. Pas tout, mais un peu quand-même, et force est de constater qu’au cours des cent cinquante dernières années, et tout particulièrement au cours du récent demi-siècle, la personnalité des papes successifs a marqué d’une empreinte profonde la vie de l’Église et des catholiques.
L’autre objection, c’est qu’il est bien imprudent de rêver car il est très improbable qu’une grande surprise sorte de ce conclave. On sait qui y entre : 117 (ou 115) hommes, célibataires, professionnels de la religion, qui dans la vie civile auraient pour la plupart atteint l’âge de la retraite. Des hommes qui, pour être parmi cette petite poignée de rouges éminences, ont dû montrer une stricte fidélité au système en place et un très rigoureux sens de la hiérarchie et de l’obéissance. Autant dire que ça n’en fait pas des candidats très engageants si l’on a comme moi, des espérances de changement. En effet, sans doute certains rêvent-ils que surtout rien ne change. Moi, au contraire, j’espère que l’Église, comme elle a toujours su le faire au cours des siècles changera afin de s’adapter toujours à sa mission : « proposer à tous un message de Salut » (Prologue de la Constitution conciliaire Gaudium et Spes).
Et pourtant, je rêve. Je le fais parce que c’est réjouissant et que cet entre-deux papes nous en fournit la rare occasion, et aussi parce que l’expérience montre que malgré tout, il arrive que les conclaves réservent des surprises et qu’ils n’élisent pas le candidat qui semblait, sur le papier devoir remporter les suffrages. En effet, au conclave, en plus des cardinaux, s’invitent le Saint-Esprit, et les opinions publiques diverses. Rappelons au passage que l’Esprit Saint n’œuvre qu’avec les collaborations humaines et qu’il n’y a rien de plus faux que de croire que les papes sont « choisis par l’Esprit Saint », l’histoire des élections pontificales au long des siècles le montre assez.
Toutes ces précautions oratoires prises, quel pape peut-on espérer ?
D’abord, j’espère un pape qui mette en avant la fraternité. Un pape qui ne se prenne pas pour le père de tous et ni pour le gardien de la loi mais qui « affermisse ses frères » et par la même occasion, ses sœurs.
Je rêve d’un pape qui soit un artisan de paix et pas un auxiliaire d’on ne sait quelle obscure politique vaticane qui ménage la chèvre et le chou.
Je rêve d’un pape qui sache froisser les puissants de ce monde. Je rêve d’un pape assoiffé de justice, qui tonne contre l’argent cupide. Je rêve d’un pape qui pleure avec ceux qui sont dans la détresse et qui se réjouisse avec ceux qui sont dans la joie.
Je rêve d’un pape qui bénisse ceux qui pardonnent, ceux qui aiment, ceux qui essaient d’aider, de soutenir les plus humble, les plus faibles. Je rêve d’un pape qui fasse confiance aux baptisés, qui leur donne envie d’être des témoins de la sollicitude de Dieu.
Je rêve d’un pape aux pieds nus, au cœur de pauvre, un pape qui ouvre les bras, qui console. Je rêve d’un pape qui dise aux hommes et aux femmes de ce monde qu’ils sont capables d’être bons, d’être généreux.
Je rêve d’un pape qui s’engage de toutes ses forces pour que notre Terre, demeure un lieu hospitalier, pour qu’on y respecte les équilibres de la nature, qu’on y partage les ressources. Je rêve d’un pape qui soit tout simplement soit un homme… et je lui pardonnerai de ne pas être une femme…
Je rêve d’un pape qui soit un prophète, un porteur d’espérance. Le pape est la voix la plus écoutée du monde. Je rêve qu’à l’entendre, nous nous sentions aimés de Dieu et que nous nous ayons envie d’être meilleurs.
http://www.lavie.fr/actualite/billets/j ... 77_288.php
Quels doivent être les compétences du futur pape, son charisme, pour quel type de gouvernance et quelles priorités pour l'Eglise catholique et le monde ? Nous avons demandé à des personnalités de nous décrire le pape dont ils rêvent. Christine Pedotti, écrivain*, éditrice et cofondatrice de la Conférence catholique des baptisé-e-s francophones, nous livre sa vision personnelle d'un évêque de Rome idéal.
Est-il bien raisonnable de se laisser aller à « rêver » du pape que nous voudrions ? On peut faire deux objections. D’abord dire « mais enfin ce n’est que le pape » et qu’est-ce qu’un homme, fut-il pape, comparé à l’Église, un milliard deux cents millions de catholiques qui, soit dit en passant, pour plus de la moitié, sont des femmes… Alors, certes, un nouveau pape ne changera pas tout à la réalité de la vie de l’Église. Pas tout, mais un peu quand-même, et force est de constater qu’au cours des cent cinquante dernières années, et tout particulièrement au cours du récent demi-siècle, la personnalité des papes successifs a marqué d’une empreinte profonde la vie de l’Église et des catholiques.
L’autre objection, c’est qu’il est bien imprudent de rêver car il est très improbable qu’une grande surprise sorte de ce conclave. On sait qui y entre : 117 (ou 115) hommes, célibataires, professionnels de la religion, qui dans la vie civile auraient pour la plupart atteint l’âge de la retraite. Des hommes qui, pour être parmi cette petite poignée de rouges éminences, ont dû montrer une stricte fidélité au système en place et un très rigoureux sens de la hiérarchie et de l’obéissance. Autant dire que ça n’en fait pas des candidats très engageants si l’on a comme moi, des espérances de changement. En effet, sans doute certains rêvent-ils que surtout rien ne change. Moi, au contraire, j’espère que l’Église, comme elle a toujours su le faire au cours des siècles changera afin de s’adapter toujours à sa mission : « proposer à tous un message de Salut » (Prologue de la Constitution conciliaire Gaudium et Spes).
Et pourtant, je rêve. Je le fais parce que c’est réjouissant et que cet entre-deux papes nous en fournit la rare occasion, et aussi parce que l’expérience montre que malgré tout, il arrive que les conclaves réservent des surprises et qu’ils n’élisent pas le candidat qui semblait, sur le papier devoir remporter les suffrages. En effet, au conclave, en plus des cardinaux, s’invitent le Saint-Esprit, et les opinions publiques diverses. Rappelons au passage que l’Esprit Saint n’œuvre qu’avec les collaborations humaines et qu’il n’y a rien de plus faux que de croire que les papes sont « choisis par l’Esprit Saint », l’histoire des élections pontificales au long des siècles le montre assez.
Toutes ces précautions oratoires prises, quel pape peut-on espérer ?
D’abord, j’espère un pape qui mette en avant la fraternité. Un pape qui ne se prenne pas pour le père de tous et ni pour le gardien de la loi mais qui « affermisse ses frères » et par la même occasion, ses sœurs.
Je rêve d’un pape qui soit un artisan de paix et pas un auxiliaire d’on ne sait quelle obscure politique vaticane qui ménage la chèvre et le chou.
Je rêve d’un pape qui sache froisser les puissants de ce monde. Je rêve d’un pape assoiffé de justice, qui tonne contre l’argent cupide. Je rêve d’un pape qui pleure avec ceux qui sont dans la détresse et qui se réjouisse avec ceux qui sont dans la joie.
Je rêve d’un pape qui bénisse ceux qui pardonnent, ceux qui aiment, ceux qui essaient d’aider, de soutenir les plus humble, les plus faibles. Je rêve d’un pape qui fasse confiance aux baptisés, qui leur donne envie d’être des témoins de la sollicitude de Dieu.
Je rêve d’un pape aux pieds nus, au cœur de pauvre, un pape qui ouvre les bras, qui console. Je rêve d’un pape qui dise aux hommes et aux femmes de ce monde qu’ils sont capables d’être bons, d’être généreux.
Je rêve d’un pape qui s’engage de toutes ses forces pour que notre Terre, demeure un lieu hospitalier, pour qu’on y respecte les équilibres de la nature, qu’on y partage les ressources. Je rêve d’un pape qui soit tout simplement soit un homme… et je lui pardonnerai de ne pas être une femme…
Je rêve d’un pape qui soit un prophète, un porteur d’espérance. Le pape est la voix la plus écoutée du monde. Je rêve qu’à l’entendre, nous nous sentions aimés de Dieu et que nous nous ayons envie d’être meilleurs.
http://www.lavie.fr/actualite/billets/j ... 77_288.php, par Christine Pedotti
Quels doivent être les compétences du futur pape, son charisme, pour quel type de gouvernance et quelles priorités pour l'Eglise catholique et le monde ? Nous avons demandé à des personnalités de nous décrire le pape dont ils rêvent. Christine Pedotti, écrivain*, éditrice et cofondatrice de la Conférence catholique des baptisé-e-s francophones, nous livre sa vision personnelle d'un évêque de Rome idéal.
Est-il bien raisonnable de se laisser aller à « rêver » du pape que nous voudrions ? On peut faire deux objections. D’abord dire « mais enfin ce n’est que le pape » et qu’est-ce qu’un homme, fut-il pape, comparé à l’Église, un milliard deux cents millions de catholiques qui, soit dit en passant, pour plus de la moitié, sont des femmes… Alors, certes, un nouveau pape ne changera pas tout à la réalité de la vie de l’Église. Pas tout, mais un peu quand-même, et force est de constater qu’au cours des cent cinquante dernières années, et tout particulièrement au cours du récent demi-siècle, la personnalité des papes successifs a marqué d’une empreinte profonde la vie de l’Église et des catholiques.
L’autre objection, c’est qu’il est bien imprudent de rêver car il est très improbable qu’une grande surprise sorte de ce conclave. On sait qui y entre : 117 (ou 115) hommes, célibataires, professionnels de la religion, qui dans la vie civile auraient pour la plupart atteint l’âge de la retraite. Des hommes qui, pour être parmi cette petite poignée de rouges éminences, ont dû montrer une stricte fidélité au système en place et un très rigoureux sens de la hiérarchie et de l’obéissance. Autant dire que ça n’en fait pas des candidats très engageants si l’on a comme moi, des espérances de changement. En effet, sans doute certains rêvent-ils que surtout rien ne change. Moi, au contraire, j’espère que l’Église, comme elle a toujours su le faire au cours des siècles changera afin de s’adapter toujours à sa mission : « proposer à tous un message de Salut » (Prologue de la Constitution conciliaire Gaudium et Spes).
Et pourtant, je rêve. Je le fais parce que c’est réjouissant et que cet entre-deux papes nous en fournit la rare occasion, et aussi parce que l’expérience montre que malgré tout, il arrive que les conclaves réservent des surprises et qu’ils n’élisent pas le candidat qui semblait, sur le papier devoir remporter les suffrages. En effet, au conclave, en plus des cardinaux, s’invitent le Saint-Esprit, et les opinions publiques diverses. Rappelons au passage que l’Esprit Saint n’œuvre qu’avec les collaborations humaines et qu’il n’y a rien de plus faux que de croire que les papes sont « choisis par l’Esprit Saint », l’histoire des élections pontificales au long des siècles le montre assez.
Toutes ces précautions oratoires prises, quel pape peut-on espérer ?
D’abord, j’espère un pape qui mette en avant la fraternité. Un pape qui ne se prenne pas pour le père de tous et ni pour le gardien de la loi mais qui « affermisse ses frères » et par la même occasion, ses sœurs.
Je rêve d’un pape qui soit un artisan de paix et pas un auxiliaire d’on ne sait quelle obscure politique vaticane qui ménage la chèvre et le chou.
Je rêve d’un pape qui sache froisser les puissants de ce monde. Je rêve d’un pape assoiffé de justice, qui tonne contre l’argent cupide. Je rêve d’un pape qui pleure avec ceux qui sont dans la détresse et qui se réjouisse avec ceux qui sont dans la joie.
Je rêve d’un pape qui bénisse ceux qui pardonnent, ceux qui aiment, ceux qui essaient d’aider, de soutenir les plus humble, les plus faibles. Je rêve d’un pape qui fasse confiance aux baptisés, qui leur donne envie d’être des témoins de la sollicitude de Dieu.
Je rêve d’un pape aux pieds nus, au cœur de pauvre, un pape qui ouvre les bras, qui console. Je rêve d’un pape qui dise aux hommes et aux femmes de ce monde qu’ils sont capables d’être bons, d’être généreux.
Je rêve d’un pape qui s’engage de toutes ses forces pour que notre Terre, demeure un lieu hospitalier, pour qu’on y respecte les équilibres de la nature, qu’on y partage les ressources. Je rêve d’un pape qui soit tout simplement soit un homme… et je lui pardonnerai de ne pas être une femme…
Je rêve d’un pape qui soit un prophète, un porteur d’espérance. Le pape est la voix la plus écoutée du monde. Je rêve qu’à l’entendre, nous nous sentions aimés de Dieu et que nous nous ayons envie d’être meilleurs.
http://www.lavie.fr/actualite/billets/j ... 77_288.php