L’exégèse francophone se ravive avec "Le Nouveau Testament commenté"
Tristan Denonne - publié le 03/10/2012
Deux maisons d’édition, suisse et française, compilent en un volume l’essentiel des commentaires sur le Nouveau Testament.
Les juifs ont le talmud, les musulmans le tafsir...et les chrétiens ? Les trois monothéismes ont nourri une riche histoire en matière d’exégèse des textes sacrés. Néanmoins, si le nouveau testament a abondamment été commenté dans le passé - au Moyen-Age notamment - la théologie chrétienne peut sembler en recul. Pour la première fois en France, un Nouveau Testament commenté sera publié en un volume, compilant l’essentiel des analyses culturelles, historiques et théologiques sur le sujet.
Coéditées par Labor et Fides à Genève et Bayard à Paris, ces quelques 1250 pages sont le fruit de dix-neuf biblistes, protestants ou catholiques, français, belges québécois, suisses ou encore italiens. Sous la direction de Daniel Marguerat, professeur à l’Université catholique de Lausanne, et Camille Faucant, de l’Université catholique de Louvain, les exégètes eurent pour consigne de ne pas être trop techniques ou universitaires. Le but : permettre à un large public de comprendre l’intérêt du nouveau testament, même quand on n’est pas soi-même croyant.
Il y a deux types de lecteurs, confirme Daniel Marguerat sur le site ProtestInfo.ch : « Le premier, ce sont les prêtres et les pasteurs. Le second public, ce sont les laïcs intéressés par la Bible ». Une culture de base est cependant requise : « On n’explique pas au lecteur ce qu’est le temple de Jérusalem ou la Loi, ou les Sadducéens ». L’accent a été mis sur la concision et la clarté des commentaires. « Cette double contrainte était redoutable. Certains [auteurs] ont décliné, d’autres échoué et nous avons dû les remplacer. »
Tel quel, ce type d’ouvrage existait en allemand ou en anglais, mais pas en français. Selon Daniel Marguerat, c’est une question de culture. « Les Américains et les Anglais disposent depuis le début du XXe siècle de commentaires qui, dans la ligne du piétisme anglo-saxon, permettent à tous les croyants d’être autonomes dans leur lecture de la Bible. Or l’exégèse francophone, si elle participe à la recherche internationale, n’avait pas jusqu’alors doté les laïcs d’un instrument qui mette à disposition les derniers résultats de la recherche ». Un volume sur l’ancien testament est d’ailleurs en préparation.
Tristan Denonne - publié le 03/10/2012
Deux maisons d’édition, suisse et française, compilent en un volume l’essentiel des commentaires sur le Nouveau Testament.
Les juifs ont le talmud, les musulmans le tafsir...et les chrétiens ? Les trois monothéismes ont nourri une riche histoire en matière d’exégèse des textes sacrés. Néanmoins, si le nouveau testament a abondamment été commenté dans le passé - au Moyen-Age notamment - la théologie chrétienne peut sembler en recul. Pour la première fois en France, un Nouveau Testament commenté sera publié en un volume, compilant l’essentiel des analyses culturelles, historiques et théologiques sur le sujet.
Coéditées par Labor et Fides à Genève et Bayard à Paris, ces quelques 1250 pages sont le fruit de dix-neuf biblistes, protestants ou catholiques, français, belges québécois, suisses ou encore italiens. Sous la direction de Daniel Marguerat, professeur à l’Université catholique de Lausanne, et Camille Faucant, de l’Université catholique de Louvain, les exégètes eurent pour consigne de ne pas être trop techniques ou universitaires. Le but : permettre à un large public de comprendre l’intérêt du nouveau testament, même quand on n’est pas soi-même croyant.
Il y a deux types de lecteurs, confirme Daniel Marguerat sur le site ProtestInfo.ch : « Le premier, ce sont les prêtres et les pasteurs. Le second public, ce sont les laïcs intéressés par la Bible ». Une culture de base est cependant requise : « On n’explique pas au lecteur ce qu’est le temple de Jérusalem ou la Loi, ou les Sadducéens ». L’accent a été mis sur la concision et la clarté des commentaires. « Cette double contrainte était redoutable. Certains [auteurs] ont décliné, d’autres échoué et nous avons dû les remplacer. »
Tel quel, ce type d’ouvrage existait en allemand ou en anglais, mais pas en français. Selon Daniel Marguerat, c’est une question de culture. « Les Américains et les Anglais disposent depuis le début du XXe siècle de commentaires qui, dans la ligne du piétisme anglo-saxon, permettent à tous les croyants d’être autonomes dans leur lecture de la Bible. Or l’exégèse francophone, si elle participe à la recherche internationale, n’avait pas jusqu’alors doté les laïcs d’un instrument qui mette à disposition les derniers résultats de la recherche ». Un volume sur l’ancien testament est d’ailleurs en préparation.