L'étrange censure des noms religieux dans le jeu vidéo Diablo III
Fabien Trécourt - publié le 30/05/2012
Il est interdit de jouer au jeu Diablo III avec un avatar prénommé "Catholique", "Atheist" ou "Hindou". Pas de problème, en revanche, pour l’appeler "Protestant", "Scientologue" ou... "Mahomet".
"Catholique" engendre le message d'erreur "caractère invalide" (à gauche). Pas de problème en revanche pour "protestant" (à droite).
Deux poids, deux mesures ? La question se pose depuis le lancement, le 15 mai, du blockbuster Diablo III, un jeu vidéo où toutes les religions ne sont pas censurées de la même manière. Pour jouer, les internautes doivent créer un personnage et lui attribuer un nom ; certains sont interdits, notamment ceux "à la moindre connotation relative aux religions majeures ou figures religieuses (par exemple Jésus, Christianisme, Buddha)", signale la charte de la plate-forme de jeu en ligne Battle.net . De fait, il est impossible de nommer son avatar "Catholique", "Juif" ou "Musulman". En revanche — c’est là que le bât blesse —, rien ne s’oppose à ce qu’un joueur lui donne le nom de "Protestant", "Bouddhiste" ou encore… "Scientologue".
Le bloggeur américain Jim Sterling relaie le premier l’information sur un site spécialisé en jeux-vidéo. Un confrère, Conor Elsea, lui avait signalé sur Twitter qu’il ne pouvait pas nommer son personnage "Atheist". Après quelques tests, Jim Sterling constate que la plupart des religions sont bannies, y compris le prénom "Christian" qui signifie "Chrétien" en anglais. "Mormon", "Hindou" ou encore "Jésus" subissent le même sort. "Mahomet" ou "Muhammad", par contre, ne posent aucun problème. Très vite, l’anecdote buzze au sein d’une communauté de joueurs estimée à plus de six millions de personnes.
Cette politique de modération est pour le moins incohérente, d’autant que Diablo III, comme son nom l’indique, s’inspire largement de thèmes religieux. Parmi cinq archétypes de personnages, un seul semble dénué de toute allusion à un culte : le "barbare". Pour le reste, les joueurs peuvent choisir d’incarner un "moine", un "chasseur de démons", un "féticheur" — sorte de guerrier vaudou — ou encore un "sorcier". D’ailleurs, s’il est impossible de nommer son avatar "Atheist", les pseudos à connotation sataniste, eux, sont parfaitement tolérés. Un comble, puisque le but du jeu est de vaincre… le diable.
Fabien Trécourt - publié le 30/05/2012
Il est interdit de jouer au jeu Diablo III avec un avatar prénommé "Catholique", "Atheist" ou "Hindou". Pas de problème, en revanche, pour l’appeler "Protestant", "Scientologue" ou... "Mahomet".
"Catholique" engendre le message d'erreur "caractère invalide" (à gauche). Pas de problème en revanche pour "protestant" (à droite).
Deux poids, deux mesures ? La question se pose depuis le lancement, le 15 mai, du blockbuster Diablo III, un jeu vidéo où toutes les religions ne sont pas censurées de la même manière. Pour jouer, les internautes doivent créer un personnage et lui attribuer un nom ; certains sont interdits, notamment ceux "à la moindre connotation relative aux religions majeures ou figures religieuses (par exemple Jésus, Christianisme, Buddha)", signale la charte de la plate-forme de jeu en ligne Battle.net . De fait, il est impossible de nommer son avatar "Catholique", "Juif" ou "Musulman". En revanche — c’est là que le bât blesse —, rien ne s’oppose à ce qu’un joueur lui donne le nom de "Protestant", "Bouddhiste" ou encore… "Scientologue".
Le bloggeur américain Jim Sterling relaie le premier l’information sur un site spécialisé en jeux-vidéo. Un confrère, Conor Elsea, lui avait signalé sur Twitter qu’il ne pouvait pas nommer son personnage "Atheist". Après quelques tests, Jim Sterling constate que la plupart des religions sont bannies, y compris le prénom "Christian" qui signifie "Chrétien" en anglais. "Mormon", "Hindou" ou encore "Jésus" subissent le même sort. "Mahomet" ou "Muhammad", par contre, ne posent aucun problème. Très vite, l’anecdote buzze au sein d’une communauté de joueurs estimée à plus de six millions de personnes.
Cette politique de modération est pour le moins incohérente, d’autant que Diablo III, comme son nom l’indique, s’inspire largement de thèmes religieux. Parmi cinq archétypes de personnages, un seul semble dénué de toute allusion à un culte : le "barbare". Pour le reste, les joueurs peuvent choisir d’incarner un "moine", un "chasseur de démons", un "féticheur" — sorte de guerrier vaudou — ou encore un "sorcier". D’ailleurs, s’il est impossible de nommer son avatar "Atheist", les pseudos à connotation sataniste, eux, sont parfaitement tolérés. Un comble, puisque le but du jeu est de vaincre… le diable.