Les limbes : volte-face théologique
De tout temps et pour la plupart des catholiques, la croyance aux limbes sera restée... dans les limbes, autrement dit à l’état de théologie fumeuse. En voie d’extinction depuis quelques décennies, elle ne figurait plus dans les récents catéchismes de l’Église. Puis 2007 aura marqué son arrêt de mort. Cette année-là, les instances ecclésiastiques ont trouvé des “ raisons théologiques et liturgiques d’espérer que les enfants qui meurent sans baptême puissent être sauvés et conduits à la béatitude éternelle ”. — Commission théologique internationale, “ L’espérance du salut pour les enfants qui meurent sans baptême ”, in La Documentation catholique, no 2387, 7 octobre 2007, p. 852-853.
Que cache pareil revirement ? Henri Tincq, chroniqueur religieux, y voit surtout une volonté de s’affranchir “ d’un lourd héritage défendu, du Moyen Âge jusqu’au XXe siècle, par une Église manipulatrice, trop contente de faire peser la menace des limbes pour inciter les parents à faire baptiser au plus vite leurs enfants ”. Mais cette volte-face théologique ne va pas sans soulever quelques interrogations.
La tradition ou la Bible ? Historiquement, la croyance aux limbes est issue des débats théologiques relatifs au purgatoire remontant au XIIe siècle. L’Église catholique professant que l’âme survit à la mort, il s’agissait d’assigner une place à celles des enfants morts sans baptême, qui de ce fait ne pouvaient accéder au ciel, mais qui ne méritaient tout de même pas l’enfer et la damnation. Les limbes furent le lieu tout trouvé pour les accueillir.
Or, le premier postulat, l’immortalité de l’âme, n’a pas de fondement dans la Bible. Le texte dit clairement que, loin d’être immortelles, les âmes humaines peuvent être détruites, mourir (Actes 3:23 ; Ézékiel 18:4, La Sainte Bible, par l’Abbé Crampon). L’âme étant mortelle, un lieu comme les limbes ne saurait exister. Qui plus est, la Bible dépeint la mort comme un état d’inconscience comparable au sommeil. — Ecclésiaste 9:5, 10 ; Jean 11:11-14.
Au demeurant, la Bible montre que Dieu considère comme “ saints ” les jeunes enfants des parents chrétiens (1 Corinthiens 7:14). Une telle affirmation serait vide de sens si le baptême des nourrissons était nécessaire au salut.
Disons-le tout net : la théologie des limbes fait insulte au Créateur, qui se trouve présenté, non comme un Père juste et plein d’amour, mais comme un Dieu cruel punissant des innocents (Deutéronome 32:4 ; Matthieu 5:45 ; 1 Jean 4:. Rien d’étonnant donc que cette croyance non biblique ait de tout temps heurté le bon sens des chrétiens sincères !
De tout temps et pour la plupart des catholiques, la croyance aux limbes sera restée... dans les limbes, autrement dit à l’état de théologie fumeuse. En voie d’extinction depuis quelques décennies, elle ne figurait plus dans les récents catéchismes de l’Église. Puis 2007 aura marqué son arrêt de mort. Cette année-là, les instances ecclésiastiques ont trouvé des “ raisons théologiques et liturgiques d’espérer que les enfants qui meurent sans baptême puissent être sauvés et conduits à la béatitude éternelle ”. — Commission théologique internationale, “ L’espérance du salut pour les enfants qui meurent sans baptême ”, in La Documentation catholique, no 2387, 7 octobre 2007, p. 852-853.
Que cache pareil revirement ? Henri Tincq, chroniqueur religieux, y voit surtout une volonté de s’affranchir “ d’un lourd héritage défendu, du Moyen Âge jusqu’au XXe siècle, par une Église manipulatrice, trop contente de faire peser la menace des limbes pour inciter les parents à faire baptiser au plus vite leurs enfants ”. Mais cette volte-face théologique ne va pas sans soulever quelques interrogations.
La tradition ou la Bible ? Historiquement, la croyance aux limbes est issue des débats théologiques relatifs au purgatoire remontant au XIIe siècle. L’Église catholique professant que l’âme survit à la mort, il s’agissait d’assigner une place à celles des enfants morts sans baptême, qui de ce fait ne pouvaient accéder au ciel, mais qui ne méritaient tout de même pas l’enfer et la damnation. Les limbes furent le lieu tout trouvé pour les accueillir.
Or, le premier postulat, l’immortalité de l’âme, n’a pas de fondement dans la Bible. Le texte dit clairement que, loin d’être immortelles, les âmes humaines peuvent être détruites, mourir (Actes 3:23 ; Ézékiel 18:4, La Sainte Bible, par l’Abbé Crampon). L’âme étant mortelle, un lieu comme les limbes ne saurait exister. Qui plus est, la Bible dépeint la mort comme un état d’inconscience comparable au sommeil. — Ecclésiaste 9:5, 10 ; Jean 11:11-14.
Au demeurant, la Bible montre que Dieu considère comme “ saints ” les jeunes enfants des parents chrétiens (1 Corinthiens 7:14). Une telle affirmation serait vide de sens si le baptême des nourrissons était nécessaire au salut.
Disons-le tout net : la théologie des limbes fait insulte au Créateur, qui se trouve présenté, non comme un Père juste et plein d’amour, mais comme un Dieu cruel punissant des innocents (Deutéronome 32:4 ; Matthieu 5:45 ; 1 Jean 4:. Rien d’étonnant donc que cette croyance non biblique ait de tout temps heurté le bon sens des chrétiens sincères !