Paroles des Savants sur l'excision féminine
Cheikh Rachid Ridha (1904) :
Cheikh Rachid Ridha a écrit dans le magazine AL-Manar, paru le 18 mars 1904 (Mouharramen 1322 de l' hégire), un article intitulé est-ce que l'excision féminine est une obligation ou sunna ?
Celui-ci a confirmé ce qui suit : Ibn Moudhir a dit : il n'y a sur l'excision féminine, ni un récit sur lequel nous pouvons nous baser, ni une tradition du prophétique nous devons le suivre. Et ceux qui disent qu'elle est sunna se référent au hadith de Ahmed et de Bayhaqi, rapporté par Oussama ? l'excision est sunna pour les hommes et makrumah pour les femmes ? or le rapporteur, Al-Hajjaj est un imposteur.
Cheikh Houssein Mohamed Makhlouf :
Il était mufti de l'Egypte ( 1946-1950 ) membre fondateur de la ligue du monde musulman au Royaume de l'Arabie Saoudite et il été élu à Cour Suprême en Arabie Saoudite. Il a écrit plusieurs ouvrages tels que l'interprétation et l'explication des mots du coran : et il est connu pour ses idées réformatrices et ses fatwas conformes la réalité vécue.
FATWA DU CHEIK HOUSSEIN MAKHLOUF SUR L'EXCISION FEMININE (1949)
Le principe : la majorité de savants musulmans pensent que l'excision féminine n'est pas obligatoire et le fait de l'abandonner ne constitue pas un péché. Par contre, la circoncision masculine est obligatoire puisqu'elle est le symbole de l'Islam et de la religion du prophète Ibrahim.
La question : il nous a été demandé la position de la Charia repose de l'excision ; est - elle une obligation ou non ?
La réponse : les jurisconsultes ont des avis divergents sur le statut la circoncision masculine et féminine : est-elle obligatoire ou sunna ?
Les chaf'ites pensent, d'après Al-Majmou de Nawawi, que la circoncision est obligatoire pour les femmes comme pour les hommes. Cette idée est la plus répondue chez les chaf'ites.
Les hanbalites, pensent, d'après Al-Moughni de Ibn Qoudama, qu'elle est obligatoire pour les hommes et sunna pour les femmes c'est aussi l'éidée de beaucoup de savants.
Les hanafites et les malikites disent s'elle est sunna et non une obligation pour les femmes et ils ajoutent qu'elle est un signe islamique.
En conclusion, il est claire que la majorité des savants pensent que l'excision féminine n'est pas une obligation, c'est la position des hanafites, des malikites et des Hanbalites et même certains chaf'ites. Par conséquent, le fait de l'abandonner ne constitue pas un pot? . Quant ࠬa circoncision des hommes, elle est obligatoire selon l'école chaf'ite et hanbalite.
Aussi, que nous voyons qu'il n' y a aucun pot si nous abandonnant l'excision des filles comme beaucoup de sociétés l'ont fait.
Cheikh Sayid Sabeq, auteur de Fiqhou-Sunna (La jurisprudence) :
Il est l'un des Ulamas les plus connus de l'Égypte. Il a écrit son ouvrage Fiqhou-Sunna au milieu des années quarante, ce livre est le fruit de plus de vingt ans de recherches. Le livre est considéré comme une référence indispensable pour tous les chercheurs car il traite les questions de la jurisprudence en se basant sur des preuves tirées du Coran, de la tradition du prophète et du Consensus.
Cheik Sayid Sabiq dit dans son livre : les hadith recommandant l'excision de la femme ne sont pas authentiques.
Cheikh Mahmoud Chaltout, Mufti Égyptien dans les années 50 :
fatwa de cheikh Mahmoud Chaltout (1959) : l'excision des filles :
Notre ami dit :
Les médecins ont divergé sur cette question, certains l'ont permise et soutenue, quand d'autres s'y ont opposés et interdite ; malgré cela, les gens continuent La pratiquer et organisent des festivités en sa faveur, la considérant comme faisant partie intégrante de la religion et même comme étant un précepte musulman. Aussi, pouvant-nous connaître l'avis de l'Islam sur cette question ?
Notre ami n'est pas le premier a demandé l'avis islamique sur cette pratique et ce n'est pas la première fois que j'écris une réponse Le sujet. Sauf que les fois précédentes, c'était en réponse les questions personnelles et les réponses n'étaient pas destinées au grand public. Aujourd'hui, j'ai répondu favorablement la proposition de notre ami de répondre et donné l'avis juridique de la religion sur cette question, revers un moyen de communication grand échelle, de faire éclairer les gens sur la position de la religion.
La circoncision est une tradition ancestrale :
Les gens ont pratiqué cette tradition depuis la nuit des temps. Mais, nous ne savons pas si ce fut le fruit d'une réflexion humaine, une attitude naturelle qui a poussé les gens à enlever les parties excédantes et inutiles, pouvant être nuisibles, ou bien si ce fut un enseignement religieux, se basant sur les propos d'un messager ou Prophète des temps anciens. Ici, ce qui nous importe le plus, c'est l'avis de l'Islam et son lien avec cette pratique.
Les jurisconsultes et la circoncision :
Cette pratique a été renforcée par certains propos rapportés et les jurisconsultes ont donné leurs propres avis selon les différentes écoles, comme ils l'ont fait repos de questions ne se basant sur aucun texte clair. Certains ont jugé que c'était obligatoire pour les hommes et pour les femmes, d'autres que c'était honorifique (makrumah), même si certains ont divergé sur cette dernière qualification. Dans certains cas, les avis ont divergé de faire excessive, et dans d'autres les avis se sont rapprochés ; par exemple, les savants ont divergé propos de l'elégale pour cette pratique, certains ont estimé qu'il n'y avait pas de précis, d'autres l'ont interdit avant de dix ans, d'autres encore l'ont fixé sept jour après la naissance du bébé, etc.
Les points de vue différents :
Ce que nous pouvons retenir s'il le faut de leurs divergences de points de vue, (comme c'est le cas pour chaque question ne disposant pas de preuve authentique), dans notre compréhension exacte de la position de l'Islam, c'est que :
- ces gens-les disposaient d'une grande marge de manoeuvre (en raison du manque de textes probants), dans leur justificatifs pour un arrêt l'égal,
- chacun d'eux respectaient l'avis de son colle même s'il n'était pas du même avis,
- ils récoltaient les justifications et jugeaient de leur crédibilité sans abuser.
Certains se basent , juste titre sur ce verset du Coran, sourate Al-Nahl, verset 123 : « Nous t'avons ensuite révélé : "Suis la Religion (millat) d'Ibrahim, un vrai croyant ?. » De même, ils affirment qu'il est rapporté dans un hadith qui Ibrahim s'est circoncis à quatre vingt ans. Or l'ordre donné au Prophète (PBSL) et les compagnons de le suivre suppose également la pratique de la circoncision. Par conséquent, la circoncision pratiquée par Ibrahim (PBSL) devient une obligation également pour Mohammed(PBSL) et ses compagnons.
Certains ont exagéré dans leur preuves, estimant que les quatre Kalimat (preuves) que Dieu demanda à Ibrahim (PBSL) d'accomplir se trouvait la circoncision prenant ce verset à l'appui , sourate Al-Baqara verset 124 D'après Ibn Abbas disent-ils, ces Kalimat sont les normes de la fitra, avoir : , la circoncision, la coupe des moustaches, l'épilation des aisselles et la taille des ongles etc.
Notre propre avis :
D'après le précédent exposé, nous ne trouvons aucune preuve que cette pratique est une sunna selon la jurisprudence et encore moins que c'est une obligation selon la jurisprudence , et ceci correspond la conclusion auquel sont parvenus certains savants dans le passé: il n'existe en faveur de la circoncision aucun texte ni sunna à suivre. Or le terme sunna à été évoqué pour désigner une habitude perpétuelle par les gens et ce terme n'a pas été évoqué par le Prophète (PBSL) dans le sens qu'il a pris par la suite.
A mon avis, dans ce cas, l'arrêt légal ne se base pas sur un texte rapporté, mais sur un principe religieux général pour le garçon et la fille et qui est le suivant : il est interdit de faire souffrir une créature vivante, sauf si le bénéfice qu'elle en tirerait de passerait le mal qui lui serait fait.
La circoncision des garçons :
Ce principe s'applique parfaitement la circoncision des garçons plus que l'excision des filles, car en ce qui concerne le garçon est plus important que la blessure.
En effet, sous le prépuce se trouve un lieu de formation de secrétions, sensible aux germes, favorisant des infections et augmentant les risques de cancer. Par conséquent, la circoncision devient une forme de prévention et cela justifie un arrêt légal pour en faire une obligation.
L'excision des filles :
En ce qui concerne la fille, il n'existe aucune forme de prévention dans cette opération. Par conséquent, le jugement des gens se base sur certains propos de médecin concernant l'augmentation et la diminution de l'ardeur chez la femme. Aussi, certains estiment que si la femme n'est pas excisée, son ardeur est plus grande. D'autres estiment que cette pratique diminue le désir chez la femme ce qui pousse l'homme à consommer des produits nuisibles la santé (pour compenser). Par conséquent, il faudrait l'abandonner pour préserver la santé physique et psychique de l'homme.
Exagération de part et d'autre :
J'espère ne pas exagérer également en disant ceci : les points de vue des médecins et des jurisconsultes sont similaires dans leur recherche de preuves scientifiques et religieuses. Toutefois, la force du désir sexuel de la femme ne se manifeste pas en fonction de l'excision, mais c'est la constitution physique de chacune qui détermine sa force, sa faiblesse, son activité et son inactivité. D'ailleurs, les histoires et les scandales concernant le comportement indigne des femmes non-excisées sont nombreux.
Quant à ceux qui consommes des produits nocifs, eh bien ils sont poussés par leur dépendance et leurs tendances malsaines, et ceci n'a rien voir avec la force du désir, ils sont plutôt la recherche de sensation provoquées par leur esprit drogué.
En réalité, tant sur le plan positif que négatif , cette question est liée la constitution physique, la bonne éducation et le contré Par conséquent, l'excision féminine n'est justifiée ni sur le plan de la chari'a, ni celui de la morale ou encore de la médecine.
L'excision peut être makrumah :
L'excision pourrait effectivement être makrumah, comme le soutiennent certains savants, et cela vis à vis des hommes qui ne sont pas habitués l'entiré la partie excédante et en cela elle s'inscrirait dans le cadre de l'observation des normes de la fitra, en soignant sa beauté, se parfumant et épilant les poils des aisselles.
Voici donc mon point de vue sur la circoncision masculine et féminine, basée sur les rites de la chari'a et non sur des textes juridiques concernant la question.
Cheikh de la Mosquée du Azhar, le plus grand Imam Mohamed Sayed Tantawi :
Fatwa du plus grand Imam Mohamed Sayed Tantawi sur l'excision féminine:
Monsieur Ali Abdoul-Fatah, Ministre de la Santé,
Assalamu Alaykum,
D'après le courrier de M. Mahamoud Ibrahim AL-Qisd, Directeur Général de la Culture et de la Communication Sanitaire, relatif au arrêt l'égal sur l'excision féminine, vous affirmez ceci :
1- les jurisconsultes ont convenu que la circoncision masculine faisait partie des préceptes de l'Islam, conformément au hadith prophétique rapporté par Al-Hakim et Al-Bayhaqi d'après le Prophète (PBSL) a circonci Al-Hassan et Al-Houssein sept jours après leur naissance.
2- Quant à l'excision ou l'infibulation féminine, il n'existe aucun texte probant, mais plutôt des traces considérées comme faibles par les savants, tels que les hadiths suivants : l'excision est sunna pour l'homme et la femme, ou encore n'exagéré pas, car c'est plus agréable pour le mari , c'est à dire ne pas exagérer dans l'opération.
Dans une autre version on trouve coupe et n'exagéré pas , c'est à dire couper une partie infime. Il existe aussi ce hadith ? Rase les cheveux de la mécréance et circoncis-toi ? ou encore ? Celui qui devient musulman qu'il se circoncise ?. L'Imam Al-Chawkani a repris tous ces hadiths dans Nail Al-Awtar (ch.1 ; p. 137 ;140) les jugeant faibles après une longue analyse et citant l'Imam Al-Moundir : ? il n'existe à propos de l'excision aucun texte probant ni sunna à suivre. L'auteur de Awn Al-Ma'boud fi Charh Sunan Abi Daoud , ch ; 14, p. 183..après avoir exposé tous les récits sur l'excision conclue les récits sur l'excision des filles sont tous faibles et non valables ne pouvant servir de justification. Puis, il cite Abdoul-Bar qui a écrit dans Al-Tamhiid les musulmans ont convenu que la circoncision ne concerne que les hommes.
3- Dans fatawa de Cheikh Mahmoud Chaltout, sous la rubrique l'excision des filles, nous tirons de l'expos des récits sur cette question, la conclusion suivante, à savoir qu'il n'existe aucune preuve justifiant l'excision comme étant une sunna selon la jurisprudence et encore moins une obligation selon la jurisprudence. Les anciens savants sont parvenus à la même conclusion : il n'existe pas de l'excision aucun texte probant ni sunna à suivre.
4- Le Cheikh Sayed Sabeq a écrit dans son livre intitulé Fiqh Al-Sunna, la Jurisprudence , ch. 1, p. 33 : les hadiths concernant l'excision des filles sont tous faibles .
5- Le Cheihk Mohamed 'Arafa (membre de l'Université des grands Savants) dans un article paru dans le magazine du Azhar n? 24 en 1952, p. 1242 : les mutilations génitales féminines sont l'objet de recherches pour le savant en matière de chari'a, ceci afin de prononcer un avis juridique, le spécialiste de l'anatomie humaine recherche la fonction des organes mutilés et le sociologue les conséquences sociales, bonnes ou néfastes sur la société. Le spécialiste de l'anatomie précise que cet organe est un organe sensible, contribuant la fécondité, par conséquent, son ablation provoque l'affaiblissement du désir. Certains sociologues estiment que les mutilations génitales favorisent la consommation de drogues dans les pays pratiquant cette opération, tels que l'Égypte. Car l'homme atteint l'orgasme plus rapidement que la femme. Aussi, pour résister plus longtemps, il consomme des stupéfiants, liés dans l'esprit des gens, au ralentissement de l'éjaculation.
Ces sociologues vont plus loin en affirmant ceci ? si vous voulez lutter contre le haschich et autres stupéfiants, il faudra d'abord supprimer ses causes, avoir l'excision, pour que la femme soit naturelle et que l'homme soit naturel. Puis, le Cheikh conclue : ? si toutes ces preuves ont été avancées, nous pouvons dire qu'il n'y a aucun mal si la femme est excisée. Si c'est le cas, il ne faudra pas procéder l'ablation totale de l'organe. Cette pratique peut tout aussi bien être interdite en Égypte comme cela a été le cas en Turquie et au Maroc.
6- D'après l'exposé des avis des savants et spécialistes du hadith, la circoncision masculine est sunna ou obligatoire pour les hommes en raison des textes authentiques.
7- Quant aux femmes, il n'existe aucun texte juridique justifiant cette pratique. A mon avis, c'est une tradition qui s'est perpétuée en Égypte au fil des années et qui est en voie de disparition notamment dans les milieux cultivés. D'ailleurs, beaucoup de pays musulmans, disposant de théologiens compétents, l'ont abandonnée, tels que ; l'Arabie Saoudite, les pays du Golfe, le Yémen, l'Irak , la Syrie, l'Est de la Jordanie, la Palestine, la Libye, l'Algérie, la Tunisie, la Maroc, etc.
À la lumière de tout ce qui a précédé, je pense que le dernier mot revient aux médecins. Aussi, s'ils reconnaissent que sa pratique est nuisible, il faudra donc l'.abandonner car ils sont plus compétents en la matière. S'ils disent le contraire, il revient au Ministère égyptien de la Santé de prendre toutes les mesures nécessaires pour que cette opération se déroule dans les meilleurs conditions, garantissant la chasteté, l'honneur et la dignité humaine de la jeune fille ainsi que sa féminité.
Dr/ Mohamed Bin Lutfi Al-Sabbagh, Professeur des Etudes Islamiques à l’Université de Riyad :
Al-Sabbagh après avoir étudié tous les textes coraniques et prophétiques concernant l'arrêt légal de la circoncision, conclue ce qui suit :
L'excision féminine n'est plus valable, puisqu'il n'existe aucun texte authentique rapporté par le Prophète (PBSL). De plus, elle comporte beaucoup de méfaits. Or, le Prophète a bien spécifié, ni nuisance, ni préjudice, ce hadith étant global, nous en tirons que l'excision féminine n'est ni recommandée, ni obligatoire, ni sunna.. D'ailleurs, la plupart des savants sont parvenus la même conclusion.
Wa Allâhou A'lam !
Dieu est Plus Savant !
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