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Le 4 octobre vers 23 heures, Arlene et Myron Miller sont réveillés par leur fille de 15 ans. On tambourine à la porte de la ferme. Myron, un ouvrier du bâtiment, se lève et va ouvrir. Cinq hommes lui sautent dessus, le tirent dehors et pendant que les uns le maintiennent au sol, d'autres, armés d'une paire de ciseaux, lui coupent sa longue barbe avant de s'enfuir. Il n'est pas la première victime du gang des coupeurs de barbe.
Depuis quelques semaines, dans ce coin paisible de l'Ohio, au moins cinq hommes et femmes ont été attaqués chez eux par des individus qui leur ont coupé cheveux et barbe. Encore plus étonnant, toutes les victimes sont des amish, ce groupe religieux qui suit la Bible à la lettre, porte des costumes traditionnels et n'a pas le droit de conduire ou d'être relié au réseau électrique. Ils sont surtout connus pour être pacifistes et règlent en général leurs différends entre eux.
Mais cette fois, plusieurs familles terrorisées ont fait appel à la police. Cinq individus ont été arrêtés, tous membres d'un clan dissident d'amish dirigé par Sam Mullet. Cet homme de 66 ans mène d'une main de fer, aux dires des témoins, une communauté de 120 personnes près du village de Bergholtz. Ses membres ont déjà eu des démêlés avec la police. L'un deux a été condamné après avoir menacé le shérif et l'un des fils de Sam Mullet est en prison pour avoir violé une fille de 12 ans.
"Une atteinte à l'identité personnelle"
Pour un amish, perdre sa barbe est le comble de l'humiliation. Cet appendice capillaire est considéré non seulement comme sacré puisqu'il est prescrit, disent-ils, par l'Ancien Testament, mais c'est aussi un symbole de l'âge adulte. Tout homme marié s'en laisse pousser une. "Couper leur barbe est une atteinte non seulement à leur identité personnelle mais aussi religieuse et à leur foi", explique Donald Kraybill, l'auteur de plusieurs ouvrages sur les amish.
Dans une interview à Associated Press, Mullet nie avoir ordonné les attaques, mais reconnaît qu'il n'a rien fait pour les empêcher. "Je ne leur ai pas dit de ne pas le faire et je ne vais pas le leur dire." Il en veut aux autres amish, qui traitent son groupe de secte. Il est particulièrement remonté contre ceux qui se sont mis en travers de son chemin et ne se conforment pas à ses directives. "Je n'ai pas le droit de punir les gens de mon église ? Je vais les laisser me marcher dessus ? Si chaque famille n'en faisait qu'à sa tête, quelle sorte d'Église aurions-nous ?" clame-t-il.
"Si la tondeuse n'était pas tombée en panne, on s'en serait fait quatre autres"
Comme par hasard, toutes les victimes ont eu un jour maille à partir avec lui. Début octobre, lors du premier incident, Martin et Barbara Miller, qui ont quitté le clan Mullet il y a quelques années, ont été attaqués par cinq de leurs propres fils et de leurs belles-filles, qui, eux, sont toujours membres. Myron Miller, lui, a aidé l'un des fils Mullet à quitter la communauté de Bergholtz et Raymond Hershberger, un évêque de 74 ans, agressé le même soir, a refusé de tenir compte de la sentence d'excommunication prononcée par Mullet à l'encontre de deux familles qui sont parties.
"Il prétend qu'il n'a rien fait mais les agresseurs l'ont consulté", affirme le shérif Fred Abdalla, qui ajoute que l'un des suspects lui aurait dit : "Si la tondeuse n'était pas tombée en panne, on s'en serait fait quatre autres", ce soir-là. La police a pour l'instant arrêté cinq hommes, dont trois fils de Mullet, mais laisse entendre que ce n'est pas fini. Ils encourent 20 ans de prison. En attendant ils ont été relâchés sous caution. Quant à Sam Mullet, il n'a pas été inculpé. À la grande inquiétude de la communauté amish, l'une des plus importantes du pays, qui vit dans la terreur des représailles.
http://www.lepoint.fr/monde/etats-unis-touche-pas-a-ma-barbe-l-amish-21-10-2011-1387443_24.php?xtor=EPR-6-[Newsletter-Quotidienne]-20111022
Le 4 octobre vers 23 heures, Arlene et Myron Miller sont réveillés par leur fille de 15 ans. On tambourine à la porte de la ferme. Myron, un ouvrier du bâtiment, se lève et va ouvrir. Cinq hommes lui sautent dessus, le tirent dehors et pendant que les uns le maintiennent au sol, d'autres, armés d'une paire de ciseaux, lui coupent sa longue barbe avant de s'enfuir. Il n'est pas la première victime du gang des coupeurs de barbe.
Depuis quelques semaines, dans ce coin paisible de l'Ohio, au moins cinq hommes et femmes ont été attaqués chez eux par des individus qui leur ont coupé cheveux et barbe. Encore plus étonnant, toutes les victimes sont des amish, ce groupe religieux qui suit la Bible à la lettre, porte des costumes traditionnels et n'a pas le droit de conduire ou d'être relié au réseau électrique. Ils sont surtout connus pour être pacifistes et règlent en général leurs différends entre eux.
Mais cette fois, plusieurs familles terrorisées ont fait appel à la police. Cinq individus ont été arrêtés, tous membres d'un clan dissident d'amish dirigé par Sam Mullet. Cet homme de 66 ans mène d'une main de fer, aux dires des témoins, une communauté de 120 personnes près du village de Bergholtz. Ses membres ont déjà eu des démêlés avec la police. L'un deux a été condamné après avoir menacé le shérif et l'un des fils de Sam Mullet est en prison pour avoir violé une fille de 12 ans.
"Une atteinte à l'identité personnelle"
Pour un amish, perdre sa barbe est le comble de l'humiliation. Cet appendice capillaire est considéré non seulement comme sacré puisqu'il est prescrit, disent-ils, par l'Ancien Testament, mais c'est aussi un symbole de l'âge adulte. Tout homme marié s'en laisse pousser une. "Couper leur barbe est une atteinte non seulement à leur identité personnelle mais aussi religieuse et à leur foi", explique Donald Kraybill, l'auteur de plusieurs ouvrages sur les amish.
Dans une interview à Associated Press, Mullet nie avoir ordonné les attaques, mais reconnaît qu'il n'a rien fait pour les empêcher. "Je ne leur ai pas dit de ne pas le faire et je ne vais pas le leur dire." Il en veut aux autres amish, qui traitent son groupe de secte. Il est particulièrement remonté contre ceux qui se sont mis en travers de son chemin et ne se conforment pas à ses directives. "Je n'ai pas le droit de punir les gens de mon église ? Je vais les laisser me marcher dessus ? Si chaque famille n'en faisait qu'à sa tête, quelle sorte d'Église aurions-nous ?" clame-t-il.
"Si la tondeuse n'était pas tombée en panne, on s'en serait fait quatre autres"
Comme par hasard, toutes les victimes ont eu un jour maille à partir avec lui. Début octobre, lors du premier incident, Martin et Barbara Miller, qui ont quitté le clan Mullet il y a quelques années, ont été attaqués par cinq de leurs propres fils et de leurs belles-filles, qui, eux, sont toujours membres. Myron Miller, lui, a aidé l'un des fils Mullet à quitter la communauté de Bergholtz et Raymond Hershberger, un évêque de 74 ans, agressé le même soir, a refusé de tenir compte de la sentence d'excommunication prononcée par Mullet à l'encontre de deux familles qui sont parties.
"Il prétend qu'il n'a rien fait mais les agresseurs l'ont consulté", affirme le shérif Fred Abdalla, qui ajoute que l'un des suspects lui aurait dit : "Si la tondeuse n'était pas tombée en panne, on s'en serait fait quatre autres", ce soir-là. La police a pour l'instant arrêté cinq hommes, dont trois fils de Mullet, mais laisse entendre que ce n'est pas fini. Ils encourent 20 ans de prison. En attendant ils ont été relâchés sous caution. Quant à Sam Mullet, il n'a pas été inculpé. À la grande inquiétude de la communauté amish, l'une des plus importantes du pays, qui vit dans la terreur des représailles.
http://www.lepoint.fr/monde/etats-unis-touche-pas-a-ma-barbe-l-amish-21-10-2011-1387443_24.php?xtor=EPR-6-[Newsletter-Quotidienne]-20111022