CATHOLICISME
Les évêques et la campagne présidentielle française
Matthieu Mégevand - publié le 04/10/2011
Lundi 3 octobre, la conférence des évêques de France a présenté un document, "Elections, un vote pour quelle société ?" qui détaille les points considérés comme centraux par l’Eglise catholique et qui peuvent servir de guide pour le choix du futur candidat aux élections présidentielles ainsi qu’aux législatives de 2012.
"De sa contemplation du Christ, l’Église tire une vision cohérente de la personne en toutes ses dimensions, inséparables les unes des autres. Cette vision peut servir de guide et de mesure aux projets qu’une société doit se donner". A l’approche des élections présidentielles et législatives, la conférence des évêques de France propose un document qui présente une douzaine de points essentiels, d’"éléments de discernement", afin de faciliter le choix des électeurs soucieux de se conformer aux principes de l’Eglise catholique. Environnement, famille, handicap mais encore fin de vie, culture ou laïcité, c’est tout un ensemble de thèmes de sociétés considérés comme majeurs qui sont abordés, avec en arrière-fond une idée générale de "reconsidérer sa manière de vivre, privilégier l’être plus que l’avoir, chercher et promouvoir un « développement intégral » pour tous".
La "vie naissante" constitue le premier point abordé, avec une recommandation forte en faveur de la vie qui apparait, contre la recherche sur les embryons et bien entendu contre l’avortement. Vient ensuite la famille, avec, dès la première phrase, beaucoup d’insistance sur la "différence sexuelle de l’homme et de la femme, fondatrice et structurante de tout le devenir humain", et qui représente une charge sans ambigüité contre l’homosexualité. Les thèmes habituels chers à l’Eglise sont également rappelés, le refus de l’euthanasie, une meilleure prise en compte des handicapés, le renforcement du lien social, l’intégration des jeunes générations.
Et puis, des sujets peut-être moins souvent traités par l’Eglise catholique sont mis en avant. Les banlieues, pour lesquelles "une politique purement répressive ne saurait suffire ni résoudre les problèmes de fond" ; l’Europe, qui "agit trop souvent comme une instance administrative et même bureaucratique" et qui ne doit pas "réduire l’homme à n’être qu’un consommateur sans cesse insatisfait et soucieux de ses droits" ; enfin la justice sociale, "l’équilibre de la société exige la correction des écarts disproportionnés de richesse".
La laïcité, puisqu’au fond l’implication, même minime et distante, d’une instance religieuse dans la vie politique française peut être considérée comme inadéquate, est traitée par la conférence des évêques en dernier. "La laïcité est un principe constitutionnel de la République française et […] l’Eglise a affirmé accepter le cadre dans lequel nous nous situons". Toutefois, le document rappelle que laïcité ne signifie pas ignorance réciproque, et que l’Etat se doit de garantir le respect de la liberté de conscience. "Récemment, le débat sur la laïcité est revenu sur le devant de la scène […] ces débats ne doivent pas stigmatiser les religions dans notre pays au risque d’aboutir à la laïcité la plus fermée, c’est-à-dire celle du refus de toute expression religieuse publique. Certaines pratiques administratives ont montré que ce risque n’est pas illusoire". C’est dans ce contexte que la conférence des évêques de France considère comme justifiée son intervention à l’approche des prochaines élections présidentielles et législatives. "Notre devoir d’évêques est de rappeler la haute importance que l’Église, depuis ses origines, reconnaît à la fonction politique".
http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/les-eveques-et-la-campagne-presidentielle-francaise-04-10-2011-1902_118.php
Les évêques et la campagne présidentielle française
Matthieu Mégevand - publié le 04/10/2011
Lundi 3 octobre, la conférence des évêques de France a présenté un document, "Elections, un vote pour quelle société ?" qui détaille les points considérés comme centraux par l’Eglise catholique et qui peuvent servir de guide pour le choix du futur candidat aux élections présidentielles ainsi qu’aux législatives de 2012.
"De sa contemplation du Christ, l’Église tire une vision cohérente de la personne en toutes ses dimensions, inséparables les unes des autres. Cette vision peut servir de guide et de mesure aux projets qu’une société doit se donner". A l’approche des élections présidentielles et législatives, la conférence des évêques de France propose un document qui présente une douzaine de points essentiels, d’"éléments de discernement", afin de faciliter le choix des électeurs soucieux de se conformer aux principes de l’Eglise catholique. Environnement, famille, handicap mais encore fin de vie, culture ou laïcité, c’est tout un ensemble de thèmes de sociétés considérés comme majeurs qui sont abordés, avec en arrière-fond une idée générale de "reconsidérer sa manière de vivre, privilégier l’être plus que l’avoir, chercher et promouvoir un « développement intégral » pour tous".
La "vie naissante" constitue le premier point abordé, avec une recommandation forte en faveur de la vie qui apparait, contre la recherche sur les embryons et bien entendu contre l’avortement. Vient ensuite la famille, avec, dès la première phrase, beaucoup d’insistance sur la "différence sexuelle de l’homme et de la femme, fondatrice et structurante de tout le devenir humain", et qui représente une charge sans ambigüité contre l’homosexualité. Les thèmes habituels chers à l’Eglise sont également rappelés, le refus de l’euthanasie, une meilleure prise en compte des handicapés, le renforcement du lien social, l’intégration des jeunes générations.
Et puis, des sujets peut-être moins souvent traités par l’Eglise catholique sont mis en avant. Les banlieues, pour lesquelles "une politique purement répressive ne saurait suffire ni résoudre les problèmes de fond" ; l’Europe, qui "agit trop souvent comme une instance administrative et même bureaucratique" et qui ne doit pas "réduire l’homme à n’être qu’un consommateur sans cesse insatisfait et soucieux de ses droits" ; enfin la justice sociale, "l’équilibre de la société exige la correction des écarts disproportionnés de richesse".
La laïcité, puisqu’au fond l’implication, même minime et distante, d’une instance religieuse dans la vie politique française peut être considérée comme inadéquate, est traitée par la conférence des évêques en dernier. "La laïcité est un principe constitutionnel de la République française et […] l’Eglise a affirmé accepter le cadre dans lequel nous nous situons". Toutefois, le document rappelle que laïcité ne signifie pas ignorance réciproque, et que l’Etat se doit de garantir le respect de la liberté de conscience. "Récemment, le débat sur la laïcité est revenu sur le devant de la scène […] ces débats ne doivent pas stigmatiser les religions dans notre pays au risque d’aboutir à la laïcité la plus fermée, c’est-à-dire celle du refus de toute expression religieuse publique. Certaines pratiques administratives ont montré que ce risque n’est pas illusoire". C’est dans ce contexte que la conférence des évêques de France considère comme justifiée son intervention à l’approche des prochaines élections présidentielles et législatives. "Notre devoir d’évêques est de rappeler la haute importance que l’Église, depuis ses origines, reconnaît à la fonction politique".
http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/les-eveques-et-la-campagne-presidentielle-francaise-04-10-2011-1902_118.php