[size=42]Des prêtres mobilisés pour « éduquer l’esprit patriotique » en Chine[/size]
1 octobre 2024 16 h 15 min
[size][size][url][/url]
[/size]
C’est sans doute l’un des effets indirects des accords entre la Chine et le Vatican : AsiaNews nous apprend que le Parti communiste chinois mobilise des prêtres catholiques dans sa campagne visant à contrer les allégations d’assimilation forcée des Ouïghours, la population musulmane locale, dans sa province occidentale du Xinjiang. Un voyage organisé de prêtres et de religieux catholiques de la province de Fujian, l’une des provinces où la présence catholique est historiquement la plus forte en Chine, s’y est ainsi déroulé fin août avec l’objectif déclaré d’« éduquer l’esprit patriotique » et de progresser « sur la voie de la sinisation des religions » tracée par Xi Jinping.
[/size]
C’est chinacatholic.cn, le site officiel de l’Association patriotique catholique chinoise « reconnue » de par les accords avec Rome, qui a publié cette information. La note – accompagnée de photos du voyage – rapporte que le groupe était conduit par Mgr Vincenzo Zhan Silu, évêque du diocèse que le Vatican appelle Funing et que le gouvernement de Pékin identifie sous la dénomination administrative de Mindong. Il est l’un des deux évêques que le pape François a nommés pour la deuxième session de l’assemblée ordinaire du synode qui s’ouvre demain, et il est donc attendu au Vatican dans quelques jours. Ordonné sans mandat pontifical sur intervention du gouvernement chinois le 6 janvier 2000, il est l’un des huit évêques qui sont revenus à la communion avec Rome en 2018 à l’occasion de la signature de l’accord intérimaire entre Pékin et le Saint-Siège sur la nomination des évêques, dont le renouvellement est attendu ces semaines-ci. Mgr Zhan Silu est également vice-président du Conseil des évêques catholiques chinois, un organe collégial que le Saint-Siège n’a pas reconnu officiellement.
« Grâce à ces activités pratiques d’éducation patriotique les participants ont reconnu que le Xinjiang est une partie inséparable du territoire chinois et que tous les groupes ethniques du Xinjiang sont étroitement liés à la nation chinoise » indique le communiqué publié par les organes ecclésiastiques du Fujian. Il rapporte également que Zhan Silu, commentant le voyage, a déclaré qu’il espérait que celui-ci servirait à la formation d’un clergé « politiquement fiable, religieusement solide, moralement convaincant et capable de faire son devoir dans les moments critiques ».
Depuis mai 2014, le gouvernement de la République populaire de Chine mène au Xinjiang une « campagne antiterroriste » qui cible les Ouïghours et d’autres musulmans turcs vivant dans cette province, à travers des détentions massives et arbitraires, du travail forcé, des séparations de familles et de la torture.
[/size]
Plusieurs associations internationales ont dénoncé ces pratiques, qui soulèvent également la question du recours au travail forcé des Ouïghours dans les chaînes d’approvisionnement des grands groupes multinationaux. Pékin a mis l’accent ces dernières années sur la promotion du Xinjiang en tant que destination touristique, en utilisant le folklore local pour diffuser l’image d’une coexistence pacifique dans un contexte pleinement intégré au reste de la Chine.
Le récent voyage organisé de prêtres et de religieux montre que cela passe aussi par l’endoctrinement et la rééducation auxquels le catholicisme contrôlé et géré par le Parti participe – ne jamais oublier que le « lavage de cerveau » est une expression née dans le sillage de l’arrivée au pouvoir du parti communiste en Chine en 1949. Il a de la suite dans les idées.
[/size]
1 octobre 2024 16 h 15 min
[size][size][url][/url]
[/size]
C’est sans doute l’un des effets indirects des accords entre la Chine et le Vatican : AsiaNews nous apprend que le Parti communiste chinois mobilise des prêtres catholiques dans sa campagne visant à contrer les allégations d’assimilation forcée des Ouïghours, la population musulmane locale, dans sa province occidentale du Xinjiang. Un voyage organisé de prêtres et de religieux catholiques de la province de Fujian, l’une des provinces où la présence catholique est historiquement la plus forte en Chine, s’y est ainsi déroulé fin août avec l’objectif déclaré d’« éduquer l’esprit patriotique » et de progresser « sur la voie de la sinisation des religions » tracée par Xi Jinping.
[/size]
Des prêtres catholiques au service de l’endoctrinement « patriotique »
[size]C’est chinacatholic.cn, le site officiel de l’Association patriotique catholique chinoise « reconnue » de par les accords avec Rome, qui a publié cette information. La note – accompagnée de photos du voyage – rapporte que le groupe était conduit par Mgr Vincenzo Zhan Silu, évêque du diocèse que le Vatican appelle Funing et que le gouvernement de Pékin identifie sous la dénomination administrative de Mindong. Il est l’un des deux évêques que le pape François a nommés pour la deuxième session de l’assemblée ordinaire du synode qui s’ouvre demain, et il est donc attendu au Vatican dans quelques jours. Ordonné sans mandat pontifical sur intervention du gouvernement chinois le 6 janvier 2000, il est l’un des huit évêques qui sont revenus à la communion avec Rome en 2018 à l’occasion de la signature de l’accord intérimaire entre Pékin et le Saint-Siège sur la nomination des évêques, dont le renouvellement est attendu ces semaines-ci. Mgr Zhan Silu est également vice-président du Conseil des évêques catholiques chinois, un organe collégial que le Saint-Siège n’a pas reconnu officiellement.
« Grâce à ces activités pratiques d’éducation patriotique les participants ont reconnu que le Xinjiang est une partie inséparable du territoire chinois et que tous les groupes ethniques du Xinjiang sont étroitement liés à la nation chinoise » indique le communiqué publié par les organes ecclésiastiques du Fujian. Il rapporte également que Zhan Silu, commentant le voyage, a déclaré qu’il espérait que celui-ci servirait à la formation d’un clergé « politiquement fiable, religieusement solide, moralement convaincant et capable de faire son devoir dans les moments critiques ».
Depuis mai 2014, le gouvernement de la République populaire de Chine mène au Xinjiang une « campagne antiterroriste » qui cible les Ouïghours et d’autres musulmans turcs vivant dans cette province, à travers des détentions massives et arbitraires, du travail forcé, des séparations de familles et de la torture.
[/size]
En Chine, « éduquer l’esprit patriotique » rappelle le lavage de cerveau
[size]Plusieurs associations internationales ont dénoncé ces pratiques, qui soulèvent également la question du recours au travail forcé des Ouïghours dans les chaînes d’approvisionnement des grands groupes multinationaux. Pékin a mis l’accent ces dernières années sur la promotion du Xinjiang en tant que destination touristique, en utilisant le folklore local pour diffuser l’image d’une coexistence pacifique dans un contexte pleinement intégré au reste de la Chine.
Le récent voyage organisé de prêtres et de religieux montre que cela passe aussi par l’endoctrinement et la rééducation auxquels le catholicisme contrôlé et géré par le Parti participe – ne jamais oublier que le « lavage de cerveau » est une expression née dans le sillage de l’arrivée au pouvoir du parti communiste en Chine en 1949. Il a de la suite dans les idées.
[/size]