[size=38]Les responsables religieux reçus à l’Élysée : une prudence décevante[/size]
editorial
Les principaux responsables religieux français ont été reçus à l’Élysée lundi 13 novembre.
Isabelle de Gaulmyn.MAXIME MATTHYS.
La manière dont le président de la République, quand il en a besoin, rappelle l’importance du rôle des religions pour le « vivre-ensemble » dans la société française ne manque pas de sel. Il suffit de se souvenir comment sont balayées les positions des religions sur d’autres sujets, sociétaux (euthanasie, PMA…) ou sociaux (migrants) par ce même président.
Quoi qu’il en soit, lundi 13 novembre, après la manifestation contre l’antisémitisme, Emmanuel Macron a réuni l’ensemble des responsables des grandes confessions en France. Il leur a demandé de « défendre l’universalisme et les valeurs républicaines » et de « multiplier les actions éducatives en ce sens ». Derrière cette injonction un peu solennelle, la crainte de voir le conflit au Proche-Orient être importé dans notre pays par des communautés religieuses qui répercutent ici les combats de là-bas. Ce risque d’instrumentalisation n’est pas à sous-estimer, sachant que notre pays abrite les deux plus grosses communautés respectivement musulmane et juive d’Europe. Même si, en régime de laïcité, on voit mal comment l’exécutif pourrait imposer aux religions des actions précises.
Une formule numérique complète : l’actu en illimité, le journal et L’Hebdo sur le site, les apps et les newsletters.
La Croix Numérique
De ce point de vue, l’absence des responsables musulmans à la manifestation de dimanche est regrettable. Pour expliquer leur non-participation, ils se sont retranchés derrière le mot d’ordre du rassemblement, selon eux insuffisamment explicite, ou encore la présence de l’extrême droite. La réalité est autre : ils redoutaient en fait la réaction de leurs coreligionnaires, déçus qu’on ne parle pas aussi d’islamophobie et confondant lutte contre l’antisémitisme et soutien à la politique de l’État d’Israël. Cette prudence est compréhensible, mais décevante. L’éducation à l’universalisme, demandée par le président de la République, commence sans aucun doute par le courage.
editorial
- Isabelle de GaulmynRédactrice en chef
Les principaux responsables religieux français ont été reçus à l’Élysée lundi 13 novembre.
- Isabelle de Gaulmyn,
- le 13/11/2023 à 17:21
- Modifié le 13/11/2023 à 17:21
Isabelle de Gaulmyn.MAXIME MATTHYS.
La manière dont le président de la République, quand il en a besoin, rappelle l’importance du rôle des religions pour le « vivre-ensemble » dans la société française ne manque pas de sel. Il suffit de se souvenir comment sont balayées les positions des religions sur d’autres sujets, sociétaux (euthanasie, PMA…) ou sociaux (migrants) par ce même président.
Quoi qu’il en soit, lundi 13 novembre, après la manifestation contre l’antisémitisme, Emmanuel Macron a réuni l’ensemble des responsables des grandes confessions en France. Il leur a demandé de « défendre l’universalisme et les valeurs républicaines » et de « multiplier les actions éducatives en ce sens ». Derrière cette injonction un peu solennelle, la crainte de voir le conflit au Proche-Orient être importé dans notre pays par des communautés religieuses qui répercutent ici les combats de là-bas. Ce risque d’instrumentalisation n’est pas à sous-estimer, sachant que notre pays abrite les deux plus grosses communautés respectivement musulmane et juive d’Europe. Même si, en régime de laïcité, on voit mal comment l’exécutif pourrait imposer aux religions des actions précises.
Une formule numérique complète : l’actu en illimité, le journal et L’Hebdo sur le site, les apps et les newsletters.
La Croix Numérique
De ce point de vue, l’absence des responsables musulmans à la manifestation de dimanche est regrettable. Pour expliquer leur non-participation, ils se sont retranchés derrière le mot d’ordre du rassemblement, selon eux insuffisamment explicite, ou encore la présence de l’extrême droite. La réalité est autre : ils redoutaient en fait la réaction de leurs coreligionnaires, déçus qu’on ne parle pas aussi d’islamophobie et confondant lutte contre l’antisémitisme et soutien à la politique de l’État d’Israël. Cette prudence est compréhensible, mais décevante. L’éducation à l’universalisme, demandée par le président de la République, commence sans aucun doute par le courage.