*** w73 15/8 p. 495 § 8-9 La vengeance du sang des innocents ***
En tuant un meurtrier, le vengeur du sang ne se chargeait pas d’une dette de sang, car il faisait la propitiation pour le sang innocent qui, autrement, aurait souillé le pays (Nomb. 35:33). Mais que se passait-il si la mort avait été donnée accidentellement, sans préméditation ni méchanceté ? Il s’agissait d’un meurtre involontaire, l’auteur de celui-ci n’ayant pas cherché à frapper la victime. Dans un tel cas, si le vengeur du sang se saisissait du meurtrier involontaire et le tuait dans sa colère, le plus proche parent de ce dernier, qui n’était pas coupable d’un meurtre prémédité, pouvait se lever à son tour avec indignation contre celui qui avait tué son parent, et une autre vie innocente risquait d’être prise, celle du premier vengeur du sang, qui avait légalement le droit de frapper le meurtrier involontaire. Cela pouvait facilement provoquer une véritable guerre sanglante et la mort de plusieurs innocents. En outre, le pays serait souillé par un bain de sang.
9 Pour empêcher cela, et dans un acte de miséricorde, Jéhovah ordonna que des villes d’Israël soient prévues pour servir de refuge au meurtrier involontaire pourchassé par le vengeur du sang. “Ces villes vous serviront de refuge contre le vengeur du sang, afin que le meurtrier ne soit point mis à mort avant d’avoir comparu devant l’assemblée pour être jugé. Des villes que vous donnerez, six seront pour vous des villes de refuge. Vous donnerez trois villes au delà du Jourdain, et vous donnerez trois villes dans le pays de Canaan : ce seront des villes de refuge. Ces six villes serviront de refuge aux enfants d’Israël, à l’étranger et à celui qui demeure au milieu de vous : là pourra s’enfuir tout homme qui aura tué quelqu’un involontairement.” (Nomb. 35:10-15 ; Deut. 19:1-3, 8-10). Dans Deutéronome 19:6, il est montré que ces villes devaient être peu éloignées et facilement accessibles, “de peur que le vengeur du sang, échauffé par la colère et poursuivant le meurtrier, ne finisse par l’atteindre s’il avait à faire beaucoup de chemin, et ne frappe mortellement celui qui ne mérite pas la mort, puisqu’il n’était point auparavant l’ennemi de son prochain”. Bien que cela ne soit pas dit expressément dans la Bible, la tradition juive nous apprend que les chemins conduisant aux villes de refuge devaient être larges et toujours bien entretenus, afin qu’il n’y ait aucun obstacle.