[size=33]Italie : la conversion à l'islam d'une ex-otage fait polémique[/size]
Modifié le 12/05/2020 à 13:25 - Publié le 12/05/2020 à 11:59 | Le Point.fr
La conversion à l'islam de l'ex-otage Silvia Romano suscite la polémique en Italie. FABIO FRUSTACI / ANSA / AFP
« Silvia, nous t'attendons en Italie ! » avait tweeté le Premier ministre transalpin Giuseppe Conte à l'annonce, samedi dernier, de la libération de Silvia Romano, enlevée fin 2018 au Kenya, où elle était bénévole dans un orphelinat. La fin du calvaire pour la jeune femme, qui a été détenue en Somalie par le groupe islamiste des shebabs, une réussite pour les services secrets italiens, dont le travail n'a pas manqué d'être salué par la presse nationale. Le lendemain, dimanche 10 mai, l'ex-otage revient enfin au pays mais, lors de sa descente de l'avion, un détail fait tiquer certains commentateurs : elle est vêtue d'un djilbab vert, un vêtement porté par les femmes musulmanes dans cette région d'Afrique.
Comme le rapporte Courrier international, Silvia Romano s'est par la suite confiée au site d'information Open, déclarant s'être « convertie à l'islam, mais sans conditionnement, de façon volontaire ». La bénévole dit s'être convertie après avoir lu le Coran pendant sa captivité. Elle aurait par ailleurs changé de nom, pour prendre celui d'Aïcha. Une décision spirituelle qui n'a pas manqué de faire réagir une partie de la presse italienne, y voyant une trahison. « Nous avons libéré une musulmane », écrit le quotidien conservateur Libero Quotidiano. Une prise de position partagée notamment par Il Giornale, titrant en une de ses éditions « Musulmane et heureuse, Silvia l'ingrate ». « C'était comme si on voyait un prisonnier d'un camp de concentration s'habiller fièrement en nazi », a tweeté le directeur du quotidien Alessandro Sallusti.
Courrier international rapporte également le point de vue du journal La Repubblica, pour qui la libération de Silvia Romano sonne comme « une double victoire pour les shebabs ». « La conversion de la jeune femme, qui ne s'est pas faite par la contrainte, comme elle l'a elle-même déclaré, donne à ce groupe pour la première fois une nouvelle image. D'ordinaire vus comme des assassins cruels, les shebabs peuvent désormais être considérés comme des geôliers pleins de compassion, puisqu'ils ont réussi à pousser leur otage à embrasser leur dieu », écrit le quotidien.
Alors âgée de 23 ans, Silvia Romano avait été enlevée le 20 novembre 2018 dans un village du sud-est du Kenya par ce groupe armé qui avait ouvert le feu sur les habitants et blessé cinq personnes. Selon plusieurs médias transalpins, cités par RFI, l'État italien aurait versé une rançon de deux à quatre millions d'euros pour sa libération.
[size=33]À son retour en Italie, Silvia Romano, détenue pendant 18 mois par un groupe islamiste en Somalie, portait un vêtement musulman. Une trahison pour certains.[/size]
Par Le Point.fr (avec AFP)Modifié le 12/05/2020 à 13:25 - Publié le 12/05/2020 à 11:59 | Le Point.fr
La conversion à l'islam de l'ex-otage Silvia Romano suscite la polémique en Italie. FABIO FRUSTACI / ANSA / AFP
« Silvia, nous t'attendons en Italie ! » avait tweeté le Premier ministre transalpin Giuseppe Conte à l'annonce, samedi dernier, de la libération de Silvia Romano, enlevée fin 2018 au Kenya, où elle était bénévole dans un orphelinat. La fin du calvaire pour la jeune femme, qui a été détenue en Somalie par le groupe islamiste des shebabs, une réussite pour les services secrets italiens, dont le travail n'a pas manqué d'être salué par la presse nationale. Le lendemain, dimanche 10 mai, l'ex-otage revient enfin au pays mais, lors de sa descente de l'avion, un détail fait tiquer certains commentateurs : elle est vêtue d'un djilbab vert, un vêtement porté par les femmes musulmanes dans cette région d'Afrique.
Comme le rapporte Courrier international, Silvia Romano s'est par la suite confiée au site d'information Open, déclarant s'être « convertie à l'islam, mais sans conditionnement, de façon volontaire ». La bénévole dit s'être convertie après avoir lu le Coran pendant sa captivité. Elle aurait par ailleurs changé de nom, pour prendre celui d'Aïcha. Une décision spirituelle qui n'a pas manqué de faire réagir une partie de la presse italienne, y voyant une trahison. « Nous avons libéré une musulmane », écrit le quotidien conservateur Libero Quotidiano. Une prise de position partagée notamment par Il Giornale, titrant en une de ses éditions « Musulmane et heureuse, Silvia l'ingrate ». « C'était comme si on voyait un prisonnier d'un camp de concentration s'habiller fièrement en nazi », a tweeté le directeur du quotidien Alessandro Sallusti.
« Ils ont réussi à pousser leur otage à embrasser leur dieu »
Courrier international rapporte également le point de vue du journal La Repubblica, pour qui la libération de Silvia Romano sonne comme « une double victoire pour les shebabs ». « La conversion de la jeune femme, qui ne s'est pas faite par la contrainte, comme elle l'a elle-même déclaré, donne à ce groupe pour la première fois une nouvelle image. D'ordinaire vus comme des assassins cruels, les shebabs peuvent désormais être considérés comme des geôliers pleins de compassion, puisqu'ils ont réussi à pousser leur otage à embrasser leur dieu », écrit le quotidien.
Alors âgée de 23 ans, Silvia Romano avait été enlevée le 20 novembre 2018 dans un village du sud-est du Kenya par ce groupe armé qui avait ouvert le feu sur les habitants et blessé cinq personnes. Selon plusieurs médias transalpins, cités par RFI, l'État italien aurait versé une rançon de deux à quatre millions d'euros pour sa libération.