[size=38]En Australie, une loi sur les discriminations religieuses fait polémique[/size]
Analyse
Jeudi 29 août, le procureur général de l’État australien de Tasmanie a présenté une loi visant à lutter contre les discriminations religieuses.
L’État australien de Tasmanie (île au sud du pays) souhaite bannir les discriminations religieuses. Le 29 août, le procureur général Christian Porter a, dans cet objectif, présenté un bouquet de trois lois. Salué par les responsables religieux, il est critiqué par les opposants politiques et défenseurs des droits.
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« L’Australie possède un solide cadre de lutte contre les discriminations, avec des protections spécifiques pour les personnes discriminées en raison de leur âge, de leur sexe, de leurs origines ou de leur handicap, a expliqué le procureur général, durant son discours de Sydney (Nouvelles-Galles du Sud). Le projet de loi présenté aujourd’hui va étendre ces protections aux personnes subissant des discriminations basées sur leur religion, leurs croyances religieuses ou leur absence de croyances. »
Il s’agit, pour Mgr Julian Porteous, d’« un pas en avant ». Grand défenseur de la liberté religieuse, l’archevêque de Hobart (ville la plus peuplée de Tasmanie) a déjà été convoqué par le tribunal anti-discriminations pour ses propos virulents contre le mariage entre personnes du même sexe.
Or, certains craignent précisément que la liberté des uns – en l’occurrence le renforcement de la lutte contre les discriminations religieuses –, empiète sur celle des autres et porte atteinte à certains citoyens. L’ancien commissaire à la lutte contre les discriminations de Tasmanie dénonce ainsi « une incursion extraordinaire dans les guerres culturelles » qui risque de nuire aux femmes, aux minorités raciales et aux personnes handicapées.
« Ce nouveau projet de loi pourrait normaliser des discours affirmant que les gays vont en enfer, que les personnes handicapées sont possédées, que les femmes enceintes non mariées vivent dans le péché », précise le Guardian.
Un point de vue partagé par les Verts, le parti travailliste et les défenseurs des personnes LGBT, comme l’avocate Anna Brown. « Ces nouvelles dispositions radicales vont trop loin et tendent un poignard aux croyants pour qu’ils utilisent leurs croyances religieuses pour attaquer d’autres membres de notre communauté », dénonce-t-elle.
Se voulant rassurant, le procureur général Christian Porter a d’ores et déjà prévenu que « ces lois protégeront les personnes victimes de discriminations, mais ne les autoriseront pas à discriminer d’autres personnes à leur tour ou à proférer des discours de harcèlement ou à caractère diffamatoire. » Ces textes doivent être présentés au Parlement fédéral en octobre.
Analyse
Jeudi 29 août, le procureur général de l’État australien de Tasmanie a présenté une loi visant à lutter contre les discriminations religieuses.
Opposants politiques et défenseurs des droits craignent des atteintes à la liberté des femmes, des minorités raciales, des personnes handicapées et de la communauté LGBT.
- Augustine Passilly,
- le 01/09/2019 à 11:30
L’État australien de Tasmanie (île au sud du pays) souhaite bannir les discriminations religieuses. Le 29 août, le procureur général Christian Porter a, dans cet objectif, présenté un bouquet de trois lois. Salué par les responsables religieux, il est critiqué par les opposants politiques et défenseurs des droits.
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Australie, report d’une loi pour décriminaliser l’avortement en Nouvelle-Galles du Sud
« L’Australie possède un solide cadre de lutte contre les discriminations, avec des protections spécifiques pour les personnes discriminées en raison de leur âge, de leur sexe, de leurs origines ou de leur handicap, a expliqué le procureur général, durant son discours de Sydney (Nouvelles-Galles du Sud). Le projet de loi présenté aujourd’hui va étendre ces protections aux personnes subissant des discriminations basées sur leur religion, leurs croyances religieuses ou leur absence de croyances. »
« Un pas en avant » pour les uns
Il s’agit, pour Mgr Julian Porteous, d’« un pas en avant ». Grand défenseur de la liberté religieuse, l’archevêque de Hobart (ville la plus peuplée de Tasmanie) a déjà été convoqué par le tribunal anti-discriminations pour ses propos virulents contre le mariage entre personnes du même sexe.
Or, certains craignent précisément que la liberté des uns – en l’occurrence le renforcement de la lutte contre les discriminations religieuses –, empiète sur celle des autres et porte atteinte à certains citoyens. L’ancien commissaire à la lutte contre les discriminations de Tasmanie dénonce ainsi « une incursion extraordinaire dans les guerres culturelles » qui risque de nuire aux femmes, aux minorités raciales et aux personnes handicapées.
La crainte d’une banalisation des discours haineux
« Ce nouveau projet de loi pourrait normaliser des discours affirmant que les gays vont en enfer, que les personnes handicapées sont possédées, que les femmes enceintes non mariées vivent dans le péché », précise le Guardian.
Un point de vue partagé par les Verts, le parti travailliste et les défenseurs des personnes LGBT, comme l’avocate Anna Brown. « Ces nouvelles dispositions radicales vont trop loin et tendent un poignard aux croyants pour qu’ils utilisent leurs croyances religieuses pour attaquer d’autres membres de notre communauté », dénonce-t-elle.
Se voulant rassurant, le procureur général Christian Porter a d’ores et déjà prévenu que « ces lois protégeront les personnes victimes de discriminations, mais ne les autoriseront pas à discriminer d’autres personnes à leur tour ou à proférer des discours de harcèlement ou à caractère diffamatoire. » Ces textes doivent être présentés au Parlement fédéral en octobre.