[size=38]Coronavirus : les bouddhistes aussi s’adaptent[/size]
Enquête
:copyright:PHOTOPQR/LE PARISIEN/Fred Dugit ; Patrimoine Evry (91), le 15 août 2019 Pagode Chùa Khánh Anh d'Evry. C'est le temple bouddhiste le plus fréquenté d'europe. Ici un bouddha en or qui symbolise le présent Photo LP / Fred Dugit (MaxPPP TagID: maxnewsspecial365743.jpg) [Photo via MaxPPP][size=12]FRED DUGIT/LE PARISIEN/MAXPPP[/size]
« Tout continue exactement comme avant, mais tout est adapté aux règles en vigueur », explique Olivier Wang-Genh, vice-président de l’Union bouddhiste de France (UBF), lorsqu’on l’interroge sur le confinement, en raison de l’épidémie de Covid-19, dans le temple zen Ryumon Ji qu’il a fondé en 1999 et qu’il anime à Weiterswiller, près de Saverne (Bas-Rhin).
→ EN DIRECT. Coronavirus : la France entre dans son 7e jour de confinement
Dans cette communauté où vivent vingt moines et moniales zen, un seul moine, Olivier Wang-Genh en l’occurrence, sort de l’enceinte tous les deux jours pour faire des courses, tandis que de nombreux produits continuent d’être livrés par les fournisseurs réguliers. « Nul ne rentre ni ne sort. »
Une situation que l’on retrouve depuis une semaine dans toutes les communautés bouddhistes en France, qu’il s’agisse de bouddhisme zen, de bouddhisme tibétain ou de bouddhisme theravâda (essentiellement pour les populations venant du Cambodge, de Thaïlande, du Laos et du Vietnam) : tous les lieux en ville ont été fermés, alors que les moines et moniales vivent confinés dans leurs communautés, comme c’est le cas au village des Pruniers (Lot-et-Garonne) et dans les monastères tibétains.
En Seine-et-Marne, le château transformé en temple bouddhiste « theravâda »
Depuis plusieurs années déjà, le temple de Ryumon Ji a mis en place un site Internet (1) permettant de suivre en direct depuis chez soi les séances de méditations, avec chants de sutra et offrandes, ainsi que les « kusen » (enseignement dans le zazen). « N’importe qui peut se connecter », assure le responsable alsacien qui précise que, depuis le début du confinement, il donne en plus, après la méditation de 6 h 30, un court enseignement « sur la respiration, la posture, l’état d’esprit, la méditation zen ».
Quelques centaines de personnes en profitent. « On reçoit quantité de messages de remerciements de gens heureux de pratiquer chez eux, poursuit Olivier Wang-Genh. Ils peuvent envoyer des questions précises et le soir, pendant la deuxième partie de la méditation, j’y réponds en direct. »
Selon le vice-président de l’UBF, beaucoup de centres bouddhistes auraient récemment mis en place des systèmes de retransmission via les réseaux sociaux, afin que les 700 00 bouddhistes en France, aux deux tiers d’origine asiatique, puissent continuer de pratiquer méditations et rituels. Car toutes les retraites ouvertes au public, ainsi que toutes les réunions (notamment l’assemblée générale de l’UBF qui devait se tenir fin mars) ont été déprogrammées.
Autre initiative de la communauté zen de Ryumon Ji en cette période de coronavirus : la mise en place de deux cérémonies quotidiennes d’accompagnement, à midi et à 21 heures, pour les personnes en difficultés spirituelle et psychologique. « Ces dix minutes sont dédiées aussi aux personnes malades, aux personnes décédées et à tout le personnel soignant », explique le responsable alsacien.
Il s’agit d’offrir des « mérites » à l’intention d’une personne ou d’une catégorie de personnes. « On essaye d’être actif et d’apporter tout le soutien possible aux personnes qui vivent mal cette situation de pandémie », souligne le président de l’UBF.
En Alsace, où toutes branches confondues, on compte plus 30 000 bouddhistes, avec deux importantes communautés laotienne et vietnamienne, il n’y a jusqu’à présent aucun bouddhiste atteint par la pandémie. Mais la communauté d’Olivier Wang-Genh a contacté tous ses membres « pour qu’ils nous envoient les noms des personnes de leur entourage qui sont contaminées ».
Et ce, en vue d’une soirée du « kito » (cérémonie de compassion dans le bouddhisme zen) prévue samedi 21 mars. Cette cérémonie consiste, explique le moine alsacien, à « transférer les mérites spirituels accumulés par les religieux et les nonnes pour les offrir, en toute humilité, afin d’apaiser les souffrances d’autres êtres humains
Enquête
Si tous les lieux bouddhistes en ville ont été fermés depuis le début du confinement, la plupart des monastères poursuivent leurs activités en respectant les consignes. Certaines communautés zen permettent de suivre en direct sur Internet leurs séances de méditation.
- Claire Lesegretain,
- le 21/03/2020 à 13:33
:copyright:PHOTOPQR/LE PARISIEN/Fred Dugit ; Patrimoine Evry (91), le 15 août 2019 Pagode Chùa Khánh Anh d'Evry. C'est le temple bouddhiste le plus fréquenté d'europe. Ici un bouddha en or qui symbolise le présent Photo LP / Fred Dugit (MaxPPP TagID: maxnewsspecial365743.jpg) [Photo via MaxPPP][size=12]FRED DUGIT/LE PARISIEN/MAXPPP[/size]
« Tout continue exactement comme avant, mais tout est adapté aux règles en vigueur », explique Olivier Wang-Genh, vice-président de l’Union bouddhiste de France (UBF), lorsqu’on l’interroge sur le confinement, en raison de l’épidémie de Covid-19, dans le temple zen Ryumon Ji qu’il a fondé en 1999 et qu’il anime à Weiterswiller, près de Saverne (Bas-Rhin).
→ EN DIRECT. Coronavirus : la France entre dans son 7e jour de confinement
Dans cette communauté où vivent vingt moines et moniales zen, un seul moine, Olivier Wang-Genh en l’occurrence, sort de l’enceinte tous les deux jours pour faire des courses, tandis que de nombreux produits continuent d’être livrés par les fournisseurs réguliers. « Nul ne rentre ni ne sort. »
Une situation que l’on retrouve depuis une semaine dans toutes les communautés bouddhistes en France, qu’il s’agisse de bouddhisme zen, de bouddhisme tibétain ou de bouddhisme theravâda (essentiellement pour les populations venant du Cambodge, de Thaïlande, du Laos et du Vietnam) : tous les lieux en ville ont été fermés, alors que les moines et moniales vivent confinés dans leurs communautés, comme c’est le cas au village des Pruniers (Lot-et-Garonne) et dans les monastères tibétains.
En Seine-et-Marne, le château transformé en temple bouddhiste « theravâda »
Depuis plusieurs années déjà, le temple de Ryumon Ji a mis en place un site Internet (1) permettant de suivre en direct depuis chez soi les séances de méditations, avec chants de sutra et offrandes, ainsi que les « kusen » (enseignement dans le zazen). « N’importe qui peut se connecter », assure le responsable alsacien qui précise que, depuis le début du confinement, il donne en plus, après la méditation de 6 h 30, un court enseignement « sur la respiration, la posture, l’état d’esprit, la méditation zen ».
Messages de remerciement
Quelques centaines de personnes en profitent. « On reçoit quantité de messages de remerciements de gens heureux de pratiquer chez eux, poursuit Olivier Wang-Genh. Ils peuvent envoyer des questions précises et le soir, pendant la deuxième partie de la méditation, j’y réponds en direct. »
Selon le vice-président de l’UBF, beaucoup de centres bouddhistes auraient récemment mis en place des systèmes de retransmission via les réseaux sociaux, afin que les 700 00 bouddhistes en France, aux deux tiers d’origine asiatique, puissent continuer de pratiquer méditations et rituels. Car toutes les retraites ouvertes au public, ainsi que toutes les réunions (notamment l’assemblée générale de l’UBF qui devait se tenir fin mars) ont été déprogrammées.
Transfert de mérites
Autre initiative de la communauté zen de Ryumon Ji en cette période de coronavirus : la mise en place de deux cérémonies quotidiennes d’accompagnement, à midi et à 21 heures, pour les personnes en difficultés spirituelle et psychologique. « Ces dix minutes sont dédiées aussi aux personnes malades, aux personnes décédées et à tout le personnel soignant », explique le responsable alsacien.
Il s’agit d’offrir des « mérites » à l’intention d’une personne ou d’une catégorie de personnes. « On essaye d’être actif et d’apporter tout le soutien possible aux personnes qui vivent mal cette situation de pandémie », souligne le président de l’UBF.
En Alsace, où toutes branches confondues, on compte plus 30 000 bouddhistes, avec deux importantes communautés laotienne et vietnamienne, il n’y a jusqu’à présent aucun bouddhiste atteint par la pandémie. Mais la communauté d’Olivier Wang-Genh a contacté tous ses membres « pour qu’ils nous envoient les noms des personnes de leur entourage qui sont contaminées ».
Et ce, en vue d’une soirée du « kito » (cérémonie de compassion dans le bouddhisme zen) prévue samedi 21 mars. Cette cérémonie consiste, explique le moine alsacien, à « transférer les mérites spirituels accumulés par les religieux et les nonnes pour les offrir, en toute humilité, afin d’apaiser les souffrances d’autres êtres humains