Sceau
L’usage des cachets marquant une empreinte dans l’argile, la cire, etc. remonte à une haute antiquité chez les peuples orientaux. On en a retrouvé des quantités dans les fouilles entreprises en Égypte, en Caldée, en Palestine. Il n’est donc pas étonnant que la Bible les mentionne comme un objet courant. Leur forme peut être cylindrique, ovale, ronde ou carrée. La matière dans laquelle ils sont taillés varie beaucoup : stéatite blanche, cornaline, cristal, émail jaune, améthyste bleue, porcelaine bleu clair, argile émaillée de vert, pierre à chaux, métal, etc. La gravure, faite quelquefois avec une pointe de diamant (Jérémie 17.1) par les soins d’un lapidaire (cf. Exode 28.11 ; Exode 28.36 ; Exode 39.14), peut aussi varier à l’infini ; (cf. Siracide 38.27) l’image représentée et même les caractères dénotent souvent une influence babylonienne ou égyptienne ; scarabée, oiseau, étoile, lune. Les sceaux des fidèles jéhovistes se distinguent par l’absence d’une représentation divine ou humaine, et par deux lignes parallèles rapprochées divisant en deux parties l’inscription ; celle-ci est le nom du propriétaire du sceau. À Méguiddo, on a trouvé un sceau représentant un âne piqué par un frelon ; un autre (figure 238), en jaspe, du même endroit, représentant un lion, la gueule béante, la queue dressée, avec cette inscription : « À Chema, serviteur de Jéroboam » (783-743 avant Jésus-Christ) ; voir aussi figure 239, 254.
Le sceau pouvait se porter de diverses manières :
- comme chaton de bague à un doigt de la main droite (Jérémie 22.24 ; Esther 3.12),
- sur un bracelet (Cantique 8.6),
- sur la poitrine, suspendu à un cordon (Genèse 38.18 ; Cantique 8.6).
C’était naturellement un objet très précieux (Genèse 38.17-26 ; Deutéronome 32.34; Aggée 2.23 ; Siracide 17.22 ; Siracide 49.11).
Quel est l’emploi du sceau ?
Il peut servir de gage, de signe de reconnaissance, de signalement ou de pièce d’identité (Genèse 38.17 ; Genèse 38.26). Le plus souvent il remplace la signature (Néhémie 10.1 ; 1 Rois 21.8), constitue un certificat d’authenticité comme aujourd’hui le papier timbré et la légalisation de l’autorité administrative (Esther 3.12 ; Esther 8.10).
L’acte qui porte le sceau devient exécutoire et irrévocable (Esther 8.8) ; pour des contrats entre particuliers il prend la valeur de ce que nous appelons un acte notarié : vente (Jérémie 32.10 ; Jérémie 32.11 ; Jérémie 32.14 ; Jérémie 32.44), contrat de mariage (Tobit 7.13).
On appose aussi des scellés pour rendre inviolable une ouverture :
- celle de la fosse aux lions (Daniel 6.17),
- celle d’un tombeau (Matthieu 27.60),
- celle d’un écrit secret (Ésaïe 29.11 ; Apocalypse 5.1 ; Apocalypse 22.10 ; Daniel 12.4-9).
Le sceau marquait encore un droit de propriété sur des objets ; on en trouve par exemple sur les bouchons d’argile qui fermaient les jarres de vin (Job 38.14). En Palestine, pays riche en miel, l’utilisation de la cire dut être très courante, celle de l’argile étant plus ancienne. Tous ces usages, et d’autres encore, sont amplement confirmés par les papyrus grecs du temps, où les termes sphragis, sphragizeïn, très communs, apparaissent aussi à propos de paniers, de sacs, de testaments, etc.
Ce qui précède explique l’emploi de ces termes au sens figuré :
- pour marquer l’importance d’une prophétie ou d’un enseignement religieux (Ésaïe 8.16),
- le caractère définitif d’une destinée (Sagesse 2.5) ;
- surtout dans le Nouveau Testament : pour affirmer l’authenticité de la filialité et de la mission divines de Jésus-Christ (Jean 6.27 ; Hébreux 1.3)
- ou de la vocation de saint Paul (2 Corinthiens 1.22).
- Les convertis du grand missionnaire sont la confirmation vivante de son apostolat (1 Corinthiens 9.2).
Le sceau est comme une garantie, qui fournit une assurance absolue (Jean 3.33 2 Timothée 2.19). Il représente aussi l’état de justice légale que conférait au Juif la circoncision (Romains 4.11) et surtout, pour le chrétien, le baptême du Saint-Esprit (Éphésiens 1.13 ; Éphésiens 4.30). Au jour des rétributions les fidèles sont en effet marqués du sceau de Dieu (Apocalypse 7.2 ; Apocalypse 7.4). P. D.
Segond