[size=38]L’Église de France se penche sur le renouveau des sanctuaires et de la piété populaire[/size]
Les faits
Rino Fisichella président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation livre un plaidoyer pour la religiosité populaire.[size=12]GABRIEL BOUYS/AFP[/size]
« Pendant longtemps, durant ces dernières décennies, la vision prédominante a consisté à assimiler ces manifestations de foi à un amas de superstitions et d’ignorance religieuse. » Dans un texte engagé, Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, dont dépendent les sanctuaires depuis 2017, livre un plaidoyer pour la religiosité populaire.
L’archevêque italien, qui se situe parfaitement dans la lignée du pape François sur un sujet qui lui tient particulièrement à cœur, donne le ton du quatrième rapport réalisé dans le cadre de la démarche « Église en périphérie » lancée par les évêques de France en novembre 2014 sous la responsabilité de Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis. Le document est justement consacré aux sanctuaires et à la piété populaire dont il cherche à comprendre le mystère.
Le renouveau de la piété populaire
Ces expressions de foi qui se traduisent sous des formes aussi variées que les pèlerinages, la récitation du chapelet ou la participation à des processions, parfois déconsidérées voire regardées avec suspicion, connaissent un nouveau souffle, notamment en France. Alors que la fréquentation de la messe dominicale enregistre une baisse continue, les sanctuaires, eux, attirent toujours, bien au-delà des cercles des paroisses.
« La spiritualité populaire s’impose à nous comme exprimant l’enracinement dans l’humilité de la foi des gens simples qui éprouvent le besoin de dépasser les formes classiques de la liturgie officielle et des médiations cléricales, pour privilégier un sentiment ancré dans l’intimité de la relation personnelle avec Dieu », analyse Mgr Rino Fisichella.
« Le multiculturalisme des paroisses a fait évoluer le regard de l’Église »
Dans son éditorial, Mgr Pascal Delannoy insiste sur le réconfort et le soutien que trouvent ceux qui se rendent dans les sanctuaires, où des gens « viennent pour prier, pour y déposer un fardeau trop lourd à porter, pour y toucher une relique, pour y trouver une réponse à leur quête de sens… »
Le rapport fait également part des résultats d’une enquête réalisée auprès des adhérents de l’Association des recteurs de sanctuaires (ARS). Prêtres, religieux et religieuses ou laïcs, ont répondu à un questionnaire dont les réponses permettent de dessiner « la figure d’un sanctuaire au XXIe siècle ». Cette enquête montre par exemple qu’une large majorité (60 %) des sanctuaires est dédiée à la Vierge Marie, 29 % à un saint et 7 % à la figure de Jésus.
François, pape de la dévotion populaire
Parmi les sanctuaires interrogés, dont un peu plus de la moitié (53 %) sont animés par une congrégation religieuse, ils sont 45 % à connaître une hausse de leur fréquentation ces dernières années – en baisse pour seulement 8 %. Une majorité de visiteurs vient plutôt de manière individuelle (57 %) contre 19 % en groupe. De même, sans surprise, « les sanctuaires se distinguent réellement par l’importance des pratiques de piété populaire comme le chapelet (68 % le proposent), les processions (53 %), les chemins de croix (49 %) ou les bénédictions (23 %). »
Pour illustrer le dynamisme de ces sanctuaires et cette piété populaire qui demeure bel et bien vivace, le rapport se penche sur plusieurs exemples comme la dévotion à la Sainte Face à Tours ou les sanctuaires de Notre-Dame de Montligeon (Orne) et de Cotignac (Var) consacré à la Sainte Famille, plutôt que d’évoquer des sanctuaires connus de tous comme Lourdes ou Lisieux.
Il interroge également des lieux ou des dévotions « moins connus ou méconnus » à l’instar du succès inattendu de l’ostension exceptionnelle de la sainte tunique du Christ à Argenteuil, du centre marial auprès d’une réplique de la grotte de Lourdes dans un quartier populaire du Havre ou les fameuses Ostensions limousines.
Les faits
Le quatrième rapport, issu de la démarche « Église en périphérie » lancée par la Conférence des évêques de France, est consacré aux sanctuaires et à la piété populaire, qui connaissent un certain renouveau.
- Arnaud Bevilacqua,
- le 09/10/2019 à 06:20
Rino Fisichella président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation livre un plaidoyer pour la religiosité populaire.[size=12]GABRIEL BOUYS/AFP[/size]
« Pendant longtemps, durant ces dernières décennies, la vision prédominante a consisté à assimiler ces manifestations de foi à un amas de superstitions et d’ignorance religieuse. » Dans un texte engagé, Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, dont dépendent les sanctuaires depuis 2017, livre un plaidoyer pour la religiosité populaire.
Plaidoyer pour la piété populaire
L’archevêque italien, qui se situe parfaitement dans la lignée du pape François sur un sujet qui lui tient particulièrement à cœur, donne le ton du quatrième rapport réalisé dans le cadre de la démarche « Église en périphérie » lancée par les évêques de France en novembre 2014 sous la responsabilité de Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis. Le document est justement consacré aux sanctuaires et à la piété populaire dont il cherche à comprendre le mystère.
Le renouveau de la piété populaire
Ces expressions de foi qui se traduisent sous des formes aussi variées que les pèlerinages, la récitation du chapelet ou la participation à des processions, parfois déconsidérées voire regardées avec suspicion, connaissent un nouveau souffle, notamment en France. Alors que la fréquentation de la messe dominicale enregistre une baisse continue, les sanctuaires, eux, attirent toujours, bien au-delà des cercles des paroisses.
« Relation personnelle avec Dieu »
« La spiritualité populaire s’impose à nous comme exprimant l’enracinement dans l’humilité de la foi des gens simples qui éprouvent le besoin de dépasser les formes classiques de la liturgie officielle et des médiations cléricales, pour privilégier un sentiment ancré dans l’intimité de la relation personnelle avec Dieu », analyse Mgr Rino Fisichella.
« Le multiculturalisme des paroisses a fait évoluer le regard de l’Église »
Dans son éditorial, Mgr Pascal Delannoy insiste sur le réconfort et le soutien que trouvent ceux qui se rendent dans les sanctuaires, où des gens « viennent pour prier, pour y déposer un fardeau trop lourd à porter, pour y toucher une relique, pour y trouver une réponse à leur quête de sens… »
Enquête auprès des recteurs de sanctuaires
Le rapport fait également part des résultats d’une enquête réalisée auprès des adhérents de l’Association des recteurs de sanctuaires (ARS). Prêtres, religieux et religieuses ou laïcs, ont répondu à un questionnaire dont les réponses permettent de dessiner « la figure d’un sanctuaire au XXIe siècle ». Cette enquête montre par exemple qu’une large majorité (60 %) des sanctuaires est dédiée à la Vierge Marie, 29 % à un saint et 7 % à la figure de Jésus.
François, pape de la dévotion populaire
Parmi les sanctuaires interrogés, dont un peu plus de la moitié (53 %) sont animés par une congrégation religieuse, ils sont 45 % à connaître une hausse de leur fréquentation ces dernières années – en baisse pour seulement 8 %. Une majorité de visiteurs vient plutôt de manière individuelle (57 %) contre 19 % en groupe. De même, sans surprise, « les sanctuaires se distinguent réellement par l’importance des pratiques de piété populaire comme le chapelet (68 % le proposent), les processions (53 %), les chemins de croix (49 %) ou les bénédictions (23 %). »
Lourdes et Lisieux, mais pas seulement
Pour illustrer le dynamisme de ces sanctuaires et cette piété populaire qui demeure bel et bien vivace, le rapport se penche sur plusieurs exemples comme la dévotion à la Sainte Face à Tours ou les sanctuaires de Notre-Dame de Montligeon (Orne) et de Cotignac (Var) consacré à la Sainte Famille, plutôt que d’évoquer des sanctuaires connus de tous comme Lourdes ou Lisieux.
Il interroge également des lieux ou des dévotions « moins connus ou méconnus » à l’instar du succès inattendu de l’ostension exceptionnelle de la sainte tunique du Christ à Argenteuil, du centre marial auprès d’une réplique de la grotte de Lourdes dans un quartier populaire du Havre ou les fameuses Ostensions limousines.