[size=39]Déclin des vers de terre : quelles conséquences pour la planète ?[/size]
Par Marie Privé - Publié le 21/05/2019 à 17h52 - Mis à jour le 21/05/2019
[size=12]Déclin des vers de terre : quelles conséquences pour la planète ?[/size]
La disparition des vers de terre aurait des conséquences désastreuses pour la planète (et donc pour l'homme).:copyright: Pixabay
À l’image du million d’espèces menacées par l’activité humaine, comme nous le révélait récemment le rapport de l’IPBES sur la biodiversité, les vers de terre se font de plus en plus rares. La faute, en grande partie, aux pratiques de l’agriculture intensive.
Plusieurs études récentes abondent dans ce sens : en France, une équipe de microbiologistes a constaté que les sols cultivés avec des engrais chimiques et des pesticides abritaient en moyenne deux fois moins d’espèces de vers de terre, dont la plus connue est le lombric, que les prairies. Au Royaume-Uni, une étude publiée en début d’année révélait que 42 % des champs examinés étaient gravement déficients en vers de terre. Dans certaines parcelles, ils avaient même totalement disparus.
Oui mais voilà, l’éradication en cours des vers de terre n’émeut pas grand monde. Contrairement à d’autres petits animaux tout aussi indispensables au bon fonctionnement des écosystèmes, comme les abeilles – qui ont droit à une journée mondiale le 20 mai –, les verres de terre n’attirent que très peu de sympathie. En avril dernier, une étude affirmait d’ailleurs que certains animaux étaient victimes de discrimination : ceux que l’on trouve « trop mignons » bénéficieraient d’un niveau de protection supérieur à ceux que l’on juge « dégueus ».
Une tendance délétère si l’on en croit Bruno David, président du Muséum national d’histoire naturelle de Paris, interrogé en 2018 par l’Opinion au sujet du déclin de la biodiversité : « La baisse du nombre de vers de terre est bien plus préoccupante que la disparition du rhinocéros blanc ou du tigre de Sumatra, qui n’ont jamais été des espèces très abondantes. La diminution rapide des espèces les plus communes, en revanche, prépare le lit à de futures extinctions de masse. De ce point de vue, il s’agit bien d’un anéantissement biologique. »
Car les vers de terre ont un pouvoir magique : ils fertilisent, rajeunissent et oxygènent les sols. Oxygène dont les plantes et les autres animaux ont besoin pour se développer. « En labourant les sols, parfois jusqu'à deux mètres de profondeur, les lombrics permettent aussi aux végétaux d'avoir un meilleur accès à l'eau, explique le cultivateur et agronome Christophe Gatineau dans une lettre adressée début 2019 à Emmanuel Macron, intitulée « Le ver de terre est en urgence absolue ». Les sols où il n'y a plus de vers de terre deviennent stériles », prévient-il. Sans sols fertiles, pas de quoi se nourrir. Le ver de terre est donc, dans une certaine mesure, garant de notre survie.
Loin d’être reconnaissants, nous le snobons : il n’est même pas reconnu comme un animal dans la loi française. C’est assez paradoxal lorsqu’on sait que les vers de terre représentent la première biomasse animale terrestre.
Par Marie Privé - Publié le 21/05/2019 à 17h52 - Mis à jour le 21/05/2019
[size=12]Déclin des vers de terre : quelles conséquences pour la planète ?[/size]
La disparition des vers de terre aurait des conséquences désastreuses pour la planète (et donc pour l'homme).:copyright: Pixabay
Gravement menacés par l’épandage de pesticides et l’agriculture intensive, les vers de terre subissent un fort déclin. Pourtant, ces drôles de bestioles jouent un rôle absolument essentiel : sans eux, nos sols meurent. Et notre nourriture avec.
À l’image du million d’espèces menacées par l’activité humaine, comme nous le révélait récemment le rapport de l’IPBES sur la biodiversité, les vers de terre se font de plus en plus rares. La faute, en grande partie, aux pratiques de l’agriculture intensive.
Plusieurs études récentes abondent dans ce sens : en France, une équipe de microbiologistes a constaté que les sols cultivés avec des engrais chimiques et des pesticides abritaient en moyenne deux fois moins d’espèces de vers de terre, dont la plus connue est le lombric, que les prairies. Au Royaume-Uni, une étude publiée en début d’année révélait que 42 % des champs examinés étaient gravement déficients en vers de terre. Dans certaines parcelles, ils avaient même totalement disparus.
Un anéantissement biologique
Oui mais voilà, l’éradication en cours des vers de terre n’émeut pas grand monde. Contrairement à d’autres petits animaux tout aussi indispensables au bon fonctionnement des écosystèmes, comme les abeilles – qui ont droit à une journée mondiale le 20 mai –, les verres de terre n’attirent que très peu de sympathie. En avril dernier, une étude affirmait d’ailleurs que certains animaux étaient victimes de discrimination : ceux que l’on trouve « trop mignons » bénéficieraient d’un niveau de protection supérieur à ceux que l’on juge « dégueus ».
Une tendance délétère si l’on en croit Bruno David, président du Muséum national d’histoire naturelle de Paris, interrogé en 2018 par l’Opinion au sujet du déclin de la biodiversité : « La baisse du nombre de vers de terre est bien plus préoccupante que la disparition du rhinocéros blanc ou du tigre de Sumatra, qui n’ont jamais été des espèces très abondantes. La diminution rapide des espèces les plus communes, en revanche, prépare le lit à de futures extinctions de masse. De ce point de vue, il s’agit bien d’un anéantissement biologique. »
Première biomasse animale terrestre
Car les vers de terre ont un pouvoir magique : ils fertilisent, rajeunissent et oxygènent les sols. Oxygène dont les plantes et les autres animaux ont besoin pour se développer. « En labourant les sols, parfois jusqu'à deux mètres de profondeur, les lombrics permettent aussi aux végétaux d'avoir un meilleur accès à l'eau, explique le cultivateur et agronome Christophe Gatineau dans une lettre adressée début 2019 à Emmanuel Macron, intitulée « Le ver de terre est en urgence absolue ». Les sols où il n'y a plus de vers de terre deviennent stériles », prévient-il. Sans sols fertiles, pas de quoi se nourrir. Le ver de terre est donc, dans une certaine mesure, garant de notre survie.
Loin d’être reconnaissants, nous le snobons : il n’est même pas reconnu comme un animal dans la loi française. C’est assez paradoxal lorsqu’on sait que les vers de terre représentent la première biomasse animale terrestre.