Gnosis a écrit:Quel est la publication qui décourage de dénoncer ? Pour faire une tel affirmation tu dois avoir des documents, non?!! ça n'existe pas olivier.
Si vous étiez mieux informés, vous auriez vous-même cité l’une des dernières lettres parvenues aux anciens concernant la gestion des affaires de pédophilie. Elle est datée du 1er septembre 2017.
Dans cette lettre de 7 pages, nous pouvons lire :
«
Les Témoins de Jéhovah éprouvent de l’aversion pour les abus sexuels sur enfant » – ça je ne l’ai jamais mis en doute, c’est pourquoi je me demande encore pourquoi la plupart d’entre vous semblent s’opposer à ma défense des victimes…
.
Cette lettre montre une progression vers le mieux, peut-être que la pression des affaires portées devant la justice a ouvert les yeux et les consciences… ?
En tout cas, nous pouvons lire, au paragraphe 3 :
«
Par conséquent, la congrégation ne protégera pas les auteurs d’actes si répugnants des conséquences de leur péché. Le traitement par la congrégation d’une accusation d’abus sexuel sur enfant n’a pas vocation à remplacer la gestion de l’affaire par les autorités publiques (Rom. 13:1-4). On informera donc clairement la victime, ses parents ou toute autre personne portant à la connaissance des anciens une allégation de cette nature qu’ils ont le droit et le devoir de signaler les faits aux autorités publiques. Les anciens n’adressent aucun reproche à celui qui décide de faire un tel signalement (Gal. 6:5). »
(Des progrès : aucun reproche ne leur sera fait).
Cependant, l'un des reproches les plus courants encore faits aux Témoins de Jéhovah devant les tribunaux dans les affaires de pédophilie est que
les anciens n'ont pas pour instruction de dénoncer systématiquement les faits aux autorités compétentes lorsqu'ils en sont informés. Alors que la plupart des institutions gérant des enfants en leur sein le font systématiquement (les écoles, collèges, lycées par exemple), les Témoins de Jéhovah ont toujours refusé de mettre en place cette mesure qui paraît pourtant tellement évidente.
Toujours dans la lettre du 1er septembre 2017, nous pouvons lire : "
Aspects juridiques et signalement aux autorités : Tout abus sur enfant est une infraction pénale. Dans certaines législations, comme en France, une personne qui a connaissance d’une accusation d’abus sur mineur est légalement tenue de la signaler aux autorités administratives ou judiciaires"Que doivent faire les anciens (de France) selon la lettre ?
«
Pour être certains de se conformer à l’obligation légale de signalement d’abus sur mineur, quand les anciens ont connaissance d’une accusation d’abus sur enfant, deux d’entre eux doivent immédiatement appeler le service juridique de la filiale pour avis. »
La France impose légalement l’obligation de dénoncer tout acte de pédophilie.
La lettre ne précise toujours pas que
les anciens ont le devoir de le faire.
Mais, plus grave, que se passe-t-il dans les endroits où la législation n’impose pas ce devoir de dénonciation ? C’est une bonne question à se poser…
Va-t-on éviter de faire intervenir la justice et régler l’affaire en interne ? Au risque de laisser un criminel en liberté ?
C’est bien là la cause de nombreux procès qui ont encore lieu dans le monde :
En voici un exemple :
https://nypost.com/2018/09/29/jehovahs-witnesses-must-pay-35m-to-sex-abuse-survivor/
Comme il est en anglais, voici en résumé son contenu :
Montana - USA. La société Watchtower a été déclarée coupable et condamnée à payer 35 millions de dollars. Une jeune femme de 21 ans a reproché à l'organisation wt d'avoir demandé aux anciens de sa congrégation de ne pas reporter aux autorités les abus sexuels dont elle était victime étant enfant.
► Un second point concernant la lettre du 1er septembre 2017 :
"
Aspects relatifs à la congrégation : Du point de vue de la congrégation, n’est pas considérée comme un abus sexuel sur enfant la situation où un mineur consentant et proche de l’âge adulte a des contacts sexuels avec un adulte âgé de quelques années de plus ».
« (…) dans le cas où un mineur mûr a participé de son plein gré à une action répréhensible, le collège des anciens jugera peut-être qu’une action de la congrégation se justifie. Avant d’engager quoi que ce soit, deux anciens devront appeler le département pour le service." – Si à l’âge de 15 ans un mineur est considéré en France comme majeur sexuellement, un adulte pourra quand même être poursuivi pour détournement de mineur s’il entretient une relation sans l’accord des parents avec un enfant âgé entre 15 et 18 ans. Le détournement de mineur défini par le Code pénal s’applique lorsqu’un adulte soustrait à l’autorité des parents un mineur de moins de 18 ans.
Si le mineur a moins de 15 ans, l’adulte sera poursuivi pour atteinte sexuelle. Toute relation sexuelle commise entre un mineur de moins de 15 ans et un adulte est définie par le Code pénal comme une atteinte sexuelle, quelles que soient les circonstances. Un acte puni de 5 ans de prison et 75 000,00 € d’amende. En cas de non-consentement, l’acte peut-être requalifié en agression sexuelle ou viol.
Alors, sur quels critères les anciens vont-ils se baser pour déterminer qu'un mineur est mature ou non ? Que fait-il de la loi concernant le détournement de mineurs et de l’atteinte sexuelle ? Comment le "département pour le service", bien loin de la réalité de la présence des personnes concernées, peut-il juger à distance de ces affaires ?
► Enfin un troisième point, qui me semble très lourd de conséquences :
«
En règle générale, ne sont pas non plus concernées les situations où seuls des mineurs sont impliqués ».
Voici ce qu’on peut lire dans une enquête réalisée sur « LES MINEURS DÉLINQUANTS SEXUELS »: Concernant les adolescents et les enfants, les faits de criminalité sexuelle enregistrés se sont multipliés par 2 environ, entre 1995 et 2001, avec une croissance accélérée entre 1995 et 1998. Par ailleurs, les condamnations de mineurs pour crimes et délits de nature sexuelle se multiplient par 4 environ, entre 1984 et 2001. file:///C:/Users/Strix/Documents/T%C3%A9l%C3%A9chargements/JDJ_265_0015.pdf
On parle ici de
crime sexuel commis par des mineurs.
Les conséquences psychologiques sur un enfant violé (ou sali par des contacts pervers) peuvent être aussi désastreuses que s’il s’agissait d’un adulte.
Les témoignages des petites victimes (ou moins petites si le traumatisme ne remonte à la surface que quelques années plus tard) est pris très au sérieux par les autorités.
Dans le cas d'enfant de 5 ans par exemple qui a été violé par un autre enfant de 13 ans, on parle bien de crime, de viol, d’atteinte à l’intégrité de l’enfant. Cela peut détruire sa vie.
Pour se reconstruire, l’enfant a besoin qu’on reconnaissance son état de victime. Il a besoin de savoir que ce qu’il a vécu n’était pas de sa faute, qu’on lui a fait du mal et que nous en sommes bien conscients. Le fait de porter plainte à la justice démontre que nous allons jusqu’au bout de notre démarche.
En portant plainte, le mineur violeur sera aussi pris en charge par des soins adaptés et cela évitera qu'il ne recommence!
De quel droit, la société wt décide-t-elle que les situations où seuls les mineurs sont impliqués ne méritent pas qu’on les traite comme de vrais viols ? Alors que la justice, elle, le fait ?
En conclusion :
- Du progrès, en France en tout cas, dans la dénonciation des pédophiles aux autorités (mais pas directement par les anciens).
- Une absence totale de justice pour les mineurs victimes d’autres mineurs.
- Un parti pris pour des jeunes qualifiés de « mûrs », seules les autorités compétentes peuvent décider de cela car il s’agit d’une atteinte sexuelle et d'un détournement de mineurs.
- Enfin, dans le cas où le pédophile nie toute accusation, nous ne sommes pas plus avancés car la loi des 2 témoins n’est en rien remise en cause.
Que se passe-t-il quand la victime n’est pas écoutée car il y a absence de témoins et le violeur nie toute accusation ?
Soit elle se tait et finira par s’autodétruire un jour ou l’autre…
Soir elle parle et sera accusée de calomnie et donc finira par être exclue/excommuniée c’est-à-dire, en plus du traumatisme qu’elle aura vécu, elle sera rejetée par tous.
Soit elle sera tellement déçue et dégouttée qu’elle quittera d’elle-même le mouvement TJ, et le résultat sera le même qu’une exclusion/excommunication.
(C’est ce qu’ont vécu plusieurs personnes que bien sûr vous ne pouvez entendre puisque elles sont devenues des parias).
Olivier