[size=33]Que font les 1,7 million de Français équipés avec leur enceinte connectée ?[/size]
- Par Harold Grand
Une étude de Médiamétrie dresse le profil type des utilisateurs et des usages de ces nouveaux appareils qui se font petit à petit une place dans les foyers français.
HomePod, Amazon Echo, Google Home sont des noms qui deviennent de plus en plus familiers chez les Français. Selon le cabinet Médiametrie, ils sont 1,7 million à utiliser au quotidien au moins une de ces enceintes connectées. La dernière étude du cabinet s'est aussi intéressée au profil type des acheteurs de ces objets permettant d'écouter de la musique mais aussi de s'informer ou de demander des infos pratiques seulement grâce à la voix. Âgé de 39 ans en moyenne, l'utilisateur d'enceintes connectées a aussi en majorité (53%) un profil de catégories socioprofessionnelles supérieures et vit dans un foyer d'au moins 3 personnes (55%).
Les contenus audio sont au cœur de ces nouveaux usages. Les Français utilisent principalement leurs enceintes connectées pour écouter de la musique, de la radio ou encore des podcasts. Ils s'en servent également pour se tenir au courant de la météo et pour s'informer. La radio en direct est ainsi la troisième requête la plus utilisée sur ces appareils. Médiametrie souligne par ailleurs qu'encore peu de Français se servent de leurs enceintes pour faire du shopping ou encore pour commander un taxi ou une pizza par exemple.
La marque reste primordiale
Au fil des mois, le développement du marché des enceintes connectées est devenu un enjeu majeur pour les marques. Monoprix avait par exemple annoncé un partenariat en mars dernier avec Amazon pour se développer sur son enceinte Echo et ouvrir un «supermarché virtuel». Carrefour lui avait emboîté le pas en se rapprochant de Google pour lui proposer des services spécifiques sur son enceinte Home. Orange, de son côté, a décidé de lancer sa propre enceinte connectée, Djingo, qui fonctionnera avec Alexa, l'assistant personnel intelligent d'Amazon. Même constat du côté des médias qui développent de leur côté toujours plus de contenus spécifiques aux enceintes connectées, notamment sous le format podcasts. Contrairement à ce qui avait pu être craint un temps, la marque reste primordiale. Selon l'institut, la moitié des utilisateurs d'enceinte à commande vocale précisent systématiquement la marque associée à leur recherche. S'ils veulent écouter la radio par exemple, plus de 50% d'entre eux vont préciser quelle radio ils souhaitent écouter.
Données personnelles
Malgré les nombreux scandales liés à l'exploitation des données personnelles qui ont dominé l'actualité ces derniers mois et la mise en place en mai du RGPD, les Français interrogés par Médiamétrie se disent prêts à partager des informations intimes avec leurs enceintes connectées comme leurs goûts, leur géolocalisation ou encore leurs coordonnées bancaires. L'année dernière, la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) avait pourtant alerté sur la sécurité de ces objets parlant même de «monétisation de l'intime». «Chaque utilisateur doit ainsi intégrer que même si “la parole s'envole”, ses requêtes vocales sont enregistrées dans le cloud, de la même manière qu'elles le seraient s'il les tapait au clavier dans certains moteurs de recherche» avait ajouté le régulateur en conseillant les utilisateurs de vider leur historique de leur appareil.
Les enceintes connectées représentent aussi une proie pour les hackeurs. La société britannique MWR a par exemple prouvé qu'elle avait pu installer un malware (logiciel malveillant) au cœur du système d'une Amazon Echo pour en récupérer les flux audio et donc les conversations entre les utilisateurs et leurs objets connectés. Autant de problématiques à surveiller de près au moment où ce type de terminaux est en pleine démocratisation. Selon le cabinet américain Gartner, 75% des foyers américains posséderont une enceinte intelligente en 2020.