Un chrétien qui ne suit pas vraiment ce que dit la bible.
En quel sens Dieu, qui est parfait, peut-il ‘ regretter ’ ?
Lorsque l’hébreu naḥam est utilisé dans le sens de ‘ regretter ’, il a le plus souvent pour sujet Jéhovah Dieu. Genèse 6:6, 7 déclare que “ Jéhovah regretta d’avoir fait les hommes sur la terre, et il fut peiné dans son cœur ”, car leur méchanceté était telle qu’il décida de les effacer de dessus la surface du sol par un déluge universel. Il est impossible que Dieu ait regretté au sens de s’être trompé dans son œuvre de création, puisque “ parfaite est son action ”. (Dt 32:4, 5.) Le regret est le contraire de la satisfaction agréable et de la joie. Il faut donc entendre que Dieu, après avoir créé les humains, regrettait de se voir dans l’obligation (justifiée) de les détruire tous, sauf Noé et sa famille, tant leur conduite était devenue méchante. En effet, ‘ Dieu ne prend pas plaisir à la mort du méchant ’. — Éz 33:11.
La Bible annotée fait ce commentaire : “ Se repentit [naḥam, regretter]. [...] Ce mot signifie seulement que l’homme ayant changé et ne répondant plus à sa destination assignée de Dieu, Dieu change aussi à son égard. ” Les principes justes de Dieu sont permanents, stables, immuables, exempts de toute variation (Ml 3:6 ; Jc 1:17). Aucune situation ne peut l’amener à changer d’avis sur ses principes, à s’en détourner ou à y renoncer. Toutefois, face à ces principes parfaits et à la façon dont Dieu les applique, l’attitude et les réactions de ses créatures intelligentes peuvent être bonnes ou mauvaises. Si elles sont bonnes, cela est agréable à Dieu ; si elles sont mauvaises, cela lui donne du regret. Qui plus est, l’attitude de l’individu peut changer, de bonne devenir mauvaise ou inversement, et puisque Dieu ne change pas ses principes au gré de ses créatures, son plaisir (et les bénédictions qui en découlent) peut en conséquence se muer en regret (et s’accompagner d’une discipline ou d’une punition), ou vice versa. Ses jugements et ses décisions sont donc dénués de tout caprice, de toute inconstance, légèreté et faute ; sa conduite n’est dès lors jamais inconséquente ou fantasque. — Éz 18:21-30 ; 33:7-20.
Un potier peut commencer à fabriquer un certain modèle de récipient, puis changer de style si le récipient est “ abîmé sous la main du potier ”. (Jr 18:3, 4.) Par cet exemple, Jéhovah illustre, non pas qu’il est comme un potier humain qui ‘ abîme sous sa main ’, mais plutôt qu’il a pouvoir sur les humains, pouvoir de modifier ses manières d’agir avec eux selon qu’ils réagissent favorablement ou non à sa justice et à sa miséricorde (voir Is 45:9 ; Rm 9:19-21). Il peut ainsi ‘ regretter le malheur qu’il avait pensé exécuter ’ sur une nation ou ‘ regretter le bien qu’il s’était dit qu’il ferait pour son bien à elle ’. (Jr 18:5-10.) Par conséquent, le fait est, non pas que Jéhovah, le Grand Potier, commette des erreurs, mais plutôt que l’“ argile ” humaine subit une “ métamorphose ” (changement de forme ou de composition) de sa condition de cœur, ce qui entraîne le regret, c’est-à-dire un changement de sentiment, de la part de Jéhovah.
Cela est vrai aussi bien de personnes que de nations, et le fait même que Jéhovah Dieu dise qu’il ‘ a du regret ’ à propos de certains de ses serviteurs, par exemple le roi Saül qui se détourna de la justice, montre que Dieu ne détermine pas d’avance l’avenir de ces individus (voir PRESCIENCE, PRÉDÉTERMINATION, PRÉDESTINATION). Si Dieu regretta que Saül ait dévié, cela ne signifie pas pour autant qu’en l’ayant choisi il avait fait erreur et devait regretter ce choix pour ce motif. Bien plutôt, Dieu éprouva du regret certainement parce que Saül, qui disposait du libre arbitre, n’avait pas fait bon usage de l’extraordinaire privilège ou chance que Dieu lui offrait, et parce que le changement de Saül obligeait Dieu à changer d’attitude envers lui. — 1S 15:10, 11, 26.
Prononçant la décision défavorable de Dieu à l’encontre de Saül, le prophète Samuel déclara : “ La Supériorité d’Israël ne trahira pas, et Il n’aura pas de regret, car Il n’est pas un homme tiré du sol pour éprouver du regret. ” (1S 15:28, 29). Souvent, les hommes tirés du sol manquent à leur parole, trahissent leurs promesses ou ne respectent pas les clauses des accords conclus ; étant imparfaits, ils commettent des erreurs de jugement, ce qui les amène à avoir quelque chose à regretter. Cela n’est jamais le cas de Dieu. — Ps 132:11 ; Is 45:23, 24 ; 55:10, 11.
Par exemple, l’alliance que Dieu conclut avec “ toute chair ” après le déluge garantissait sans condition que Dieu ne ferait plus jamais venir un déluge d’eaux sur toute la terre (Gn 9:8-17). Il n’est donc pas possible qu’il change par rapport à cette alliance ou qu’il ‘ la regrette ’. De même, dans son alliance avec Abraham, Dieu “ est intervenu par un serment ”, qui constituait “ une garantie légale ” afin de “ montrer plus abondamment aux héritiers de la promesse le caractère immuable de son conseil ”, sa promesse et son serment étant “ deux choses immuables dans lesquelles il est impossible que Dieu mente ”. (Hé 6:13-18.) De même, Dieu “ n’aura pas de regret ” au sujet de l’alliance solennelle conclue avec son Fils pour une prêtrise pareille à celle de Melkisédec. — Hé 7:20, 21 ; Ps 110:4 ; voir aussi Rm 11:29.
Toutefois, lorsqu’il fait une promesse ou conclut une alliance, Dieu peut fixer des exigences, des conditions auxquelles doivent satisfaire ceux que concerne la promesse ou l’alliance. Ainsi, il promit aux Israélites qu’ils deviendraient son “ bien particulier ” et “ un royaume de prêtres et une nation sainte ” à condition qu’ils obéissent strictement à sa voix et à condition qu’ils gardent vraiment son alliance (Ex 19:5, 6). Dieu respecta ses engagements dans cette alliance, mais pas les Israélites ; ils violèrent cette alliance à de nombreuses reprises (Ml 3:6, 7 ; voir aussi Ne 9:16-19, 26-31). C’est donc en toute justice que Dieu annula finalement cette alliance, et la responsabilité de la non-réalisation de la promesse en revenait totalement aux Israélites infidèles. — Mt 21:43 ; Hé 8:7-9.
De la même façon, Dieu peut ‘ avoir du regret ’ et ‘ revenir ’ de son intention d’infliger une punition si son avertissement provoque de la part des coupables un changement d’état d’esprit et de conduite (Dt 13:17 ; Ps 90:13). Ils reviennent à lui, et lui il ‘ revient ’ à eux (Ze 8:3 ; Ml 3:7). Au lieu d’être ‘ attristé ’, il se réjouit à présent, car il ne prend pas plaisir à faire venir la mort sur les pécheurs (Lc 15:10 ; Éz 18:32).