[size=32]Une pioche en main, une Bible dans l'autre
Wilson Fache - publié le 30/10/2018Des archéologues évangéliques ont fait du Territoire palestinien leur terrain de jeux pour retrouver les traces de prétendus sites bibliques, pour certains liés à Jésus. Le but : démontrer l'authenticité de leur vision messianique du christianisme, avec pour conséquence de légitimer l'occupation militaire israélienne.
[/size]
Le bassin de Siloé, où Jésus aurait rendu la vue à un homme aveugle, n'est plus qu'une petite mare vaseuse. Peu importe, pour le groupe de pèlerins évangéliques venus spécialement à Jérusalem depuis la Côte d'Ivoire, le lieu n'en est pas moins sacré. « Ces sites archéologiques sont des preuves historiques qui nous permettent de fortifier notre foi. Le fait de venir sur les traces du Seigneur Jésus-Christ est pour nous l'occasion de prouver que ce que l'on nous enseigne n'est pas un mythe », raconte Yao N'Guessan, enseignant et chercheur dans une université d'Abidjan. «Notre histoire est liée à celle d'Israël», insiste ce pèlerin évangélique. Autour de lui, des chants commencent à émaner du groupe, bientôt suivis de quelques pas de danse. « Au nom de Jésus notre sauveur ! », s'écrie l'un des pèlerins, les pieds plongés dans l'eau. « Hallelujah ! », répond un deuxième, les yeux révulsés et le corps pris de soubresauts. Sous le soleil mordant, une partie des pèlerins est entrée en transe.
À la fin du mois de septembre, pendant une semaine, les juifs pratiquants ont fêté Souccot, également appelé « Fête des Cabanes », « des Tentes » ou « des Tabernacles », l'une des trois fêtes de pèlerinage prescrites par la Torah et qui commémore la traversée du désert après la sortie d'Égypte. Historiquement de peu d'importance pour la communauté chrétienne, cette fête religieuse a trouvé ces dernières décennies un écho particulier dans les milieux évangéliques, qui croient...