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un médecin objecteur de conscience pratique sa première euthanasie

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Josué

Josué
Administrateur

Aux Pays-Bas, un médecin objecteur de conscience pratique sa première euthanasie
25 juillet 2017 16 h 30 min·
Pays Bas médecin objecteur conscience première euthanasie

Comme une sorte de victoire sur soi et pour le bien… La presse néerlandaise évoque avec admiration un médecin objecteur de conscience qui a enfin consenti à pratiquer une euthanasie. Aux Pays-Bas, l’objection de conscience reste à l’ordre du jour – pour l’instant – mais les refuzniks sont tout de même obligés de coopérer au mal en renvoyant leurs patients vers un autre médecin ou vers la « clinique de la fin de vie » spécialisée dans les euthanasies de « cas limites » ou refusées par le médecin traitant. En l’occurrence, Bram Tjaden, 64 ans, s’est senti moralement obligé de passer lui-même à l’acte au lieu de se décharger sur un confrère, explique-t-il. Et tout le monde applaudit.

Le récit de cette mise à mort est décidément éclairant. Et comme il arrive souvent pour les récits d’euthanasie dans la presse des Pays-Bas, l’événement est décrit comme beau et apaisant. C’est de cette manière que l’euthanasie est rendue « désirable » aux yeux du grand public.


Un médecin objecteur de conscience raconte sa première euthanasie aux Pays-Bas


Bram Tjaden est médecin généraliste à Zeist depuis 1981. Depuis cette date, il a toujours privilégié les soins palliatifs, proposant notamment des procédures de sédation palliative qui témoignent déjà d’un certain mépris de la vie. Elles constituent la zone grise entre la piqûre létale et le soulagement, parfois extrême, de la douleur. Cette sédation extrême consiste à « endormir » le patient dont la médecine estime qu’il n’a pas plus de 15 jours à vivre, et à cesser dès lors de l’alimenter et de l’hydrater. S’il peut alors mourir de sa maladie, comme le soutiennent les partisans de cette sédation sans issue, ce n’est pas toujours le cas ni l’intention : l’arrêt des soins ordinaires joue aussi un rôle et peut être à l’origine directe de la mort. Dans tous les cas, le patient est privé d’une mort consciente. Ethique ou non ? Cela ne peut se juger qu’au cas par cas.

Confronté à un patient de 82 ans affecté d’une maladie mortelle du cœur et de problèmes pulmonaires qui l’obligeaient à être relié à une bonbonne d’oxygène, Tjaden a constaté son évident désir de mort et s’est interrogé sur ce qu’il pouvait faire. Pour finir, il a décidé, assisté d’un collègue, de fournir lui-même à « Monsieur A » une potion létale comme celui-ci le demandait, dans le cadre de la législation sur le suicide assisté et l’euthanasie. Et ce malgré sa répugnance antérieure par rapport à la mort programmée. Cela dérangeait le Dr Tjaden de penser que l’on puisse prévoir sa mort sur son agenda – « Que des gens puissent dire : “Jeudi je ne peux pas, on peut faire ça vendredi ?” »…


Bram Tjaden, médecin tueur


Tjaden a donc décidé de passer à l’acte, et raconte dans le détail comment son patient a bu en trois gorgées, « avec une énorme force de volonté », le poison que le médecin lui avait préparé, avant de fermer les yeux quelques minutes plus tard et de passer de vie à trépas dans les 10 minutes. Tjaden lui avait installé par précaution un cathéter de manière à pouvoir faire une piqûre euthanasique au cas où la potion aurait été vomie ou si elle n’avait pas produit son effet.

Le médecin raconte comment il a rejoint son patient à velo, au jour fatidique – « une très belle journée ». Il dit son sentiment de donner la mort au milieu de la vie. Au moment de présenter le poison mortel, Tjaden a été « incroyablement impressionné » par la détermination du malade. « J’ai vraiment trouvé extraordinaire la conviction avec laquelle il a vidé le verre », explique le médecin, qui a vu l’homme mourir en quelques minutes.

Faute de suivi psychologique pour les médecins tueurs, Tjaden a un peu parlé de cette expérience avec ses confrères sur Internet et dans la vraie vie, il a mis son expérience par écrit pour « prendre du recul ». Recommencer ? Pas la semaine prochaine, avoue le médecin qui a été ébranlé par cet acte. « Mais ce n’est pas que je ne recommencerai jamais » : ça y est, le pli est pris. Il n’y a que le premier pas qui coûte.


Poussé à l’acte par la « méditation pleine conscience »


Le processus mental qui a précédé ce passage à l’acte est particulièrement intéressant dans le contexte actuel. Le changement d’attitude de Tjaden, jadis objecteur de conscience, a été notamment facilité – il le raconte lui-même – par la pratique de la « méditation de pleine conscience », tellement à la mode qu’on vous propose même des séances de pratique de mindfulness parmi les divertissements individuels sur les vols long-courrier.

A propos de cette méditation dont les origines puisent ouvertement dans les philosophies orientales, le médecin explique : « Elle m’aide à maintenir dans la vie de manière équilibrée. Elle m’a permis de devenir plus tranquille et plus calme et je suis aujourd’hui moins enclin à juger autrui. Cela m’a également aidé à mieux écouter les gens et à comprendre ce qu’ils veulent. Cela aura été pour une sorte de développement. »

C’est tout le principe de la méditation de pleine conscience. Elle encourage à tout accepter, ne rien critiquer, ne pas juger les actes, ni même ses propres actes. Avec une telle philosophie, tout est possible. Même la pire des barbaries déguisée sous un soi-disant humanisme.


Jeanne Smits
http://reinformation.tv/pays-bas-medecin-objecteur-conscience-premiere-euthanasie-smits-72956-2/

Josué

Josué
Administrateur

Un médecin a une conscience et peut refuser l'euthanasie.

Josué

Josué
Administrateur

Vive la liberté (de conscience) !
Publié le 18/09/2018 à 17h26 - Modifié le 20/09/2018 à 11h29Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction
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©️ Nicolas TAVERNIER/REA


Répondant à une journaliste, le président d’un syndicat de gynécologues a provoqué un scandale en affirmant que sa conscience lui interdisait d’interrompre la vie, et donc de pratiquer des avortements. La virulence des réactions a quelque chose d’étonnant. Car, sur le fond, sans même remonter jusqu’au serment -d’Hippocrate, que l’on pourrait relire avec profit, ce médecin s’est tout simplement inscrit dans le cadre de la loi Veil. Je la reprends ici dans le texte même du Journal officiel du 18 janvier 1975. D’abord, la première phrase : « La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. » C’est donc qu’il y a être humain. « Un médecin n’est jamais tenu de donner suite à une demande d’interruption de grossesse ni de pratiquer celle-ci mais il doit informer, dès la première visite, l’intéressée de son refus. » C’est donc qu’il y a liberté de conscience. Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, est bien obligée de constater que ce droit « existe pour l’instant dans la loi ». Comment ça, pour l’instant ?
La clause de conscience des médecins est-elle menacée ?
Soyons lucides. En matière d’avortement, comme sur beaucoup d’autres sujets, tel naguère le service militaire, la liberté de conscience n’a jamais fait l’unanimité. Beaucoup ont plus ou moins en tête la glaçante phrase de Saint-Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. » Si elle est à l’origine de la grande loi progressiste sur les associations, celle de 1901, l’anticléricale IIIe République en a pourtant exclu les congrégations religieuses, les forçant à l’exil… Les catholiques eux-mêmes n’ont pas toujours été du bon côté de la barricade. Il n’y a pas si longtemps, après tout, le pape dénonçait « cette maxime fausse et absurde ou plutôt ce délire : qu’on doit procurer et garantir à chacun la liberté de conscience ; erreur des plus contagieuses, à laquelle aplanit la voie cette liberté absolue et sans frein des opinions qui, pour la ruine de l’Église et de l’État, va se répandant de toutes parts, et que certains hommes, par un excès d’impudence, ne craignent pas de représenter comme avantageuse à la religion ». Ces lignes ne sont pas du pape François, évidemment, mais de Grégoire XVI dans Mirari vos, l’encyclique de 1832. N’empêche. Cela fut la doctrine de l’Église catholique, peu ou prou, jusqu’au retournement de Vatican II. Personne donc ne peut vraiment faire la leçon.
La tentation de l’intolérance n’étant ni de gauche ni de droite, ni chrétienne ni athée. 
Alors, pourquoi donc défendre ici, une fois encore, la liberté de conscience, et pourquoi la défendre vigoureusement ? Parce que, justement, elle ne va jamais de soi. Et parce que, sans elle, il n’y a plus de démocratie. Que le régime politique soit une théocratie, comme en rêvait Grégoire XVI, une « médiacratie », comme certains adeptes des réseaux sociaux le voudraient, ou une tyrannie sociétale douce ou encore une « démocratie illibérale »… cela ne change rien au fond de l’affaire. Le fait est que, longtemps élevés au rang de religion civile – l’historienne Valentine Zuber parle de « culte des droits de l’homme » –, les principes fondamentaux du libéralisme politique sont aujourd’hui fréquemment assaillis. Au nom du peuple, au nom des femmes, au nom de Dieu… qu’importe, la tentation de l’intolérance n’étant ni de gauche ni de droite, ni chrétienne ni athée. Partout, il faut refuser de céder à cette insidieuse passion. Plus nos sociétés auront du mal à se trouver un socle commun de valeurs et de vérité, plus il deviendra difficile de vivre ensemble et plus il sera vital de défendre la liberté de penser et d’agir selon sa conscience. Faudra-t-il pour cela du courage ? C’est hélas ! bien possible.

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