L’Assemblée générale de la Communion mondiale d’Églises réformées (CMER) a adopté, lundi 3 juillet à Leipzig, une déclaration de foi sur l’ordination des femmes. Car une quarantaine d’Églises de la Communion, sur 233, ne l’autorisent pas encore. Vendredi 7 juillet, l’Assemblée générale s’est achevée par l’installation d’un nouveau comité exécutif composé de plus de 50 % de femmes.
« Dieu, par l’Esprit Saint, appelle femmes et hommes à pleinement participer à tous les ministères de l’Église. » Ce sont les mots de la « déclaration de foi à propos de l’ordination des femmes » que l’Assemblée générale de la CMER a adoptée lundi 3 juillet 2017. Le texte de la déclaration engageant la Communion mondiale d’Églises réformées précise ensuite : « Les Églises de la CMER s’engagent maintenant sur le fait que notre pratique commune consistera à recevoir au ministère ordonné des femmes ayant reçu cet appel et ayant démontré qu’elles disposaient des dons nécessaires à la direction et au service dans les ministères de l’Église. Leur emploi et les indemnisations afférentes seront déterminés sur les mêmes bases que ceux des hommes. »
« Un certain consensus »
L’ancien président de la CMER, Jerry Pillay, s’est réjoui que les protestants réformés soient arrivés à « un certain consensus ». L’expression fait écho aux réticences manifestées par certains membres de l’assistance en levant leur carton de couleur bleue. La raison en est moins théologique que culturelle, comme le précise le texte de la déclaration : « Certaines [Églises] vivent dans des milieux où la société n’admet pas le leadership féminin. D’autres sont en situation minoritaire dans des pays en majorité catholiques romains ou orthodoxes, elles ressentent une pression œcuménique qui les empêche de faire des choses que leurs voisins pourraient considérer comme choquantes. »
L’adoption de cette déclaration de foi fait suite à une décision de la précédente Assemblée, il y a sept ans, comme le précise Stephen Kendall, délégué de l’Église presbytérienne du Canada : « J’étais déjà présent lors de l’assemblée de l’unité à Grands Rapids en 2010 et c’est à cette occasion que nous avons décidé de réellement promouvoir l’ordination des femmes ». L’assemblée s’était alors appuyée sur les résultats d’une enquête réalisée en 2009. Celle-ci montrait que, parmi les Églises membres de la CMER (actuellement 233 dans 100 pays), une majorité approuvait l’ordination des femmes et une quarantaine ne l’autorisait pas, selon la répartition géographique suivante : Europe (7), Afrique (18), Moyen-Orient (3), Amérique latine (5) et Asie (9).
Pour fonder leur position en faveur de l’ordination des femmes, les réformés s’appuient en particulier sur deux passages bibliques cités dans la déclaration. Ils mentionnent Genèse 1,27-28, un passage interprété comme une « déclaration d’égalité et de solidarité » : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa. Dieu les bénit et Dieu leur dit : Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre. ». Sur la nouvelle création, c’est Paul qui est cité (Galates 3, 27-28) : « Oui, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif, ni Grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus-Christ. »
Parité plus que respectée
À Leipzig, la volonté de la Communion mondiale d’Églises réformées de favoriser l’égalité hommes-femmes s’est aussi traduite dans la parité du comité exécutif élu. Vendredi 7 juillet, son Assemblée générale a installé à la tête de la CMER 10 hommes et 12 femmes. Et c’est parmi elles qu’a été choisie la nouvelle présidente, la pasteure libanaise Najla Kassab. L’Assemblée générale a donc respecté sa décision de la veille qui demandait « que le comité exécutif de la CMER soit composé d’au moins 50 % de femmes ».
Lors de l’Assemblée générale, les délégués ont également donné leur accord pour « que le conseil exécutif de la CMER et son secrétaire général établissent une politique de justice de genre qui définisse les questions de violence basée sur le genre dans l’Église et la société d’ici à 2019 ». Une façon pour les réformés de concrétiser l’égalité hommes femmes.
http://www.la-croix.com/Religion/Protestantisme/Ordination-femmes-parite-protestants-reformes-sengagent-2017-07-09-1200861601
« Dieu, par l’Esprit Saint, appelle femmes et hommes à pleinement participer à tous les ministères de l’Église. » Ce sont les mots de la « déclaration de foi à propos de l’ordination des femmes » que l’Assemblée générale de la CMER a adoptée lundi 3 juillet 2017. Le texte de la déclaration engageant la Communion mondiale d’Églises réformées précise ensuite : « Les Églises de la CMER s’engagent maintenant sur le fait que notre pratique commune consistera à recevoir au ministère ordonné des femmes ayant reçu cet appel et ayant démontré qu’elles disposaient des dons nécessaires à la direction et au service dans les ministères de l’Église. Leur emploi et les indemnisations afférentes seront déterminés sur les mêmes bases que ceux des hommes. »
« Un certain consensus »
L’ancien président de la CMER, Jerry Pillay, s’est réjoui que les protestants réformés soient arrivés à « un certain consensus ». L’expression fait écho aux réticences manifestées par certains membres de l’assistance en levant leur carton de couleur bleue. La raison en est moins théologique que culturelle, comme le précise le texte de la déclaration : « Certaines [Églises] vivent dans des milieux où la société n’admet pas le leadership féminin. D’autres sont en situation minoritaire dans des pays en majorité catholiques romains ou orthodoxes, elles ressentent une pression œcuménique qui les empêche de faire des choses que leurs voisins pourraient considérer comme choquantes. »
L’adoption de cette déclaration de foi fait suite à une décision de la précédente Assemblée, il y a sept ans, comme le précise Stephen Kendall, délégué de l’Église presbytérienne du Canada : « J’étais déjà présent lors de l’assemblée de l’unité à Grands Rapids en 2010 et c’est à cette occasion que nous avons décidé de réellement promouvoir l’ordination des femmes ». L’assemblée s’était alors appuyée sur les résultats d’une enquête réalisée en 2009. Celle-ci montrait que, parmi les Églises membres de la CMER (actuellement 233 dans 100 pays), une majorité approuvait l’ordination des femmes et une quarantaine ne l’autorisait pas, selon la répartition géographique suivante : Europe (7), Afrique (18), Moyen-Orient (3), Amérique latine (5) et Asie (9).
Pour fonder leur position en faveur de l’ordination des femmes, les réformés s’appuient en particulier sur deux passages bibliques cités dans la déclaration. Ils mentionnent Genèse 1,27-28, un passage interprété comme une « déclaration d’égalité et de solidarité » : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa. Dieu les bénit et Dieu leur dit : Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre. ». Sur la nouvelle création, c’est Paul qui est cité (Galates 3, 27-28) : « Oui, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif, ni Grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus-Christ. »
Parité plus que respectée
À Leipzig, la volonté de la Communion mondiale d’Églises réformées de favoriser l’égalité hommes-femmes s’est aussi traduite dans la parité du comité exécutif élu. Vendredi 7 juillet, son Assemblée générale a installé à la tête de la CMER 10 hommes et 12 femmes. Et c’est parmi elles qu’a été choisie la nouvelle présidente, la pasteure libanaise Najla Kassab. L’Assemblée générale a donc respecté sa décision de la veille qui demandait « que le comité exécutif de la CMER soit composé d’au moins 50 % de femmes ».
Lors de l’Assemblée générale, les délégués ont également donné leur accord pour « que le conseil exécutif de la CMER et son secrétaire général établissent une politique de justice de genre qui définisse les questions de violence basée sur le genre dans l’Église et la société d’ici à 2019 ». Une façon pour les réformés de concrétiser l’égalité hommes femmes.
http://www.la-croix.com/Religion/Protestantisme/Ordination-femmes-parite-protestants-reformes-sengagent-2017-07-09-1200861601