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Quand le cinéma parle de religion..

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Josué

Josué
Administrateur

Quand le cinéma parle de religion...
Publication: 05/04/2017 15h24 CEST Mis à jour: 05/04/2017 15h24 CEST
Visiblement, le début du 21éme siècle est celui de la religion. Le fait religieux, longtemps cantonné dans la sphère privé, est entrain de retrouver, au fil des jours, une place de plus en plus importante dans le débat public aidé en cela par une actualité géopolitique très intense.

Dans ce cadre et le hasard aidant, j'ai eu la chance, récemment, de regarder deux chefs d'œuvres cinématographique où la religion et la foi en sont les principales thématiques et que je me propose de vous faire découvrir.

1. Silence de Martin Scorsese (2016)

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Au milieu du 17éme siècle, deux pères Jésuites, Rodrigue joué par un excellent Andrew Garfield, qu'on a surtout connu dans Spiderman, et Garupe interprété par Adam Driver (Alias Kylo Ren pour les fans de la Saga Start Wars) partent au Japon à la recherche du père Ferreira (Liam Nesson) après que des informations leurs ont été parvenus sur l'apostasie de ce dernier.

Son goût pour l'histoire et son intérêt pour le christianisme, étant donné le milieu dans lequel il a grandi, ne sont pas étranges, à mon humble avis, au fait que le réalisateur du « The Last Temptation of Christ» et du « Kundun » a cherché, à travers cette œuvre, de rendre hommage au martyr des chrétiens japonais et des pères portugais qu'ils les ont converti au monothéisme et ce en mettant la lumière sur leurs souffrances et les exactions qu'ils ont subies dans un empire qui ne reconnaissait que le bouddhisme comme unique religion.

Mis à part l'aspect historique, puisque le scénario se base sur des faits réels tels que relatés par le roman de Shusaku Endo, Silence soulève avec franchise et clarté la question épineuse de la foi. Le film est émaillé d'interrogations cruciales, à savoir : Est-ce que la vérité existe ? Est-elle-absolue ? Est-ce que la religion peut prospérer en tout lieu, même si la culture dominante (au sens anthropologique du terme) empêche de telles croyances de trouver racine ? Et surtout (d'où le nom du film), pourquoi dieu reste silencieux face aux tortures et aux peines subies par ses fidèles dans leur culte et leur dévotion?

Silence est un chef d'œuvre. Non seulement parce qu'il est magnifiquement réalisé et interprété, mais surtout car tout au long des deux heures quarante minutes qu'il dure, il ne cesse de nous interpeller sur les questions de notre rapport avec la foi et Dieu. Un exercice intéressant et à titre personnel, cela a été d'autant plus stimulant que je le faisais avec mon regard de monothéiste, certes, mais musulman surtout (ni chrétien ni bouddhiste).

Silence n'est pas un film historique. Bien au contraire, il est frappant par son « actualisme » au moment où la foi et la religion déchainent les passions. Matin Scorsese est considéré, comme certains aiment le quqlifier, comme un "croyant pratiquant" et c'est pour cela que je salue son courage et sa liberté d'esprit de poser ces questions, car je mesure la difficulté de l'exercice pour un homme de foi. Des questions que le père Rodrigue a aussi posé dans des moments de doute (c'est dur pour un homme de foi). En tout cas et contrairement à des idées préconçues, je suis de ceux qui sont convaincus que les croyants doivent se poser, sans peur, toutes les questions sur dieu, leur foi, et leur religion. Ce n'est pas évident et pour cause, la vérité n'est jamais donnée, mais la peur ne devra jamais freiner notre quête vers la vérité, même si on est croyants, car point de foi dans la lâcheté.

La réussite de Martin Scorsese ne réside pas uniquement dans le sujet du film, mais aussi dans le fait qu'il est resté fidèle à sa démarche de privilégier une approche émotionnelle de l'histoire. Il ne cherche pas uniquement à narrer des faits, il essaye surtout de mettre la lumière sur les sentiments des protagonistes. Ils sont héros, méchants, courageux, lâches, « you name it », mais ils sont des êtres humains avant tout. C'est cette dimension psychologique qui reste une marque de fabrique du réalisateur de Taxi Driver et qui fait de lui un des maitres du cinéma et fait du septième art un lieu où l'émotion nait, s'exprime et grandit librement.

Un film à voir et surtout à méditer...

Brimstone de Martin Koolhoven (2016)

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Dans le langage biblique, Brimstone est une forme de prêche qui se base sur la description du châtiment pour appeler à la repentance. C'est dans cette perspective que le réalisateur Hollandais Martin Koolhoven a écrit et réalisé ce chef d'oeuvre.

En prenant les livres de l'ancien testament comme axe de temps et le far-ouest comme cadre, le film retrace le calvaire de Joanna (Alias Liz) fuyant les persécutions d'un homme de dieu jusqu'à se jeter aux abimes de l'"inferno"...

Un thriller haletant où le suspense est continu. Superbement réalisé, il foisonne de références religieuses. C'est un western sur la religion et ses hommes (du moins certains d'entre eux, des loups dans des habits de prophètes) dans une Amérique naissante et qui se veut puritaine.

Un film qui montre avec beaucoup de lucidité qu'en fait l'idée principale derrière toute religion est la rétribution. Le châtiment comment essense de la religion et celui-ci finit toujours par arriver. Et ce qui rend ce châtiment insupportable est l'absence de l'amour, c'est à dire l'absence de dieu, car dieu est amour (Jean 4:Cool.

Je retiens cette phrase "People think that it's the flame that make the hell unberable. It is not. It is the absence of love".

Je ne dirai pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui vont le regarder, mais je termine par paraphraser le commentaire d'un de ceux qui l'ont vu en disant: Brimstone est la raison pour laquelle j'adore le cinéma.

Il est un des meilleurs films que j'ai jamais vu...

Je vous souhaite une excellente projection...
http://www.huffpostmaghreb.com/mohamed-faycal-charfeddine/quand-le-cinema-parle-de-_b_15812234.html?utm_hp_ref=maghreb

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