Officiellement il s'agit de "remettre de l'ordre". Dans les faits, depuis ce lundi les logiciels VPN qui permettent de contourner la censure sont devenus illégaux, sauf à avoir reçu l'aval des autorités.
Voilà qui tranche avec les propos d'ouverture qu'a tenus la semaine dernière à Davos, le numéro un chinois Xi Jinping . Alors que Pékin a annoncé ce lundi avec une certaine fierté totaliser 731 millions d'internautes, soit "autant que la population européenne", l'exécutif chinois a aussi décidé de leur serrer la vis.
Pour cela est lancée, avec effet immédiat et pour les 14 mois qui viennent, une campagne destinée à "mettre de l'ordre". "Le marché de l'Internet donne des signes de développement désordonné qui demande une gouvernance et une régulation urgente", explique de fait le ministère de l'Industrie et des Technologies de l'information dans une note publiée dimanche soir.
"Renforcer la gestion et la sécurité des informations"
Cette note, révélée dans un premier temps par le South China Morning Post , indique notamment que désormais, les fournisseurs d'accès à internet (FAI), les centres de données (IDC) et les réseaux de diffusion de contenu (CDN) de Chine continentale, devront avoir une autorisation officielle pour "créer ou louer des lignes de communication spéciales dont les VPN" (Virtual private network"), ces logiciels qui permettent de contourner la censure et d'accéder aux sites dont l'accès est bloqué par les autorités.
Pour le ministère, il s'agit officiellement de "renforcer la gestion de la sécurité des informations dans le cyber-espace". Mais dans les faits, cette annonce qui a pris effet immédiatement se traduit par le fait que depuis ce lundi, tous les VPN utilisés en Chine sont illégaux s'ils n'ont pas été autorisés officiellement.
Une mesure qui vient s'ajouter à toutes celles prises ces derniers mois par Pékin pour renforcer son contrôle d'Internet. En décembre, l'Administration du cyber-espace de Chine, le plus haut régulateur d'Internet et de fait l'organisme chargé de la censure, avait ainsi publié un plan stratégique dans lequel elle réaffirmait l'objectif de "sauvegarder fermement la souveraineté du cyber-espace et la sécurité nationale" . Et en novembre dernier, une loi relative à la cybersécurité avait été adoptée, interdisant l'anonymat des internautes et contraignant les entreprises étrangères à collaborer.
Une décision qui pénalise aussi les entreprises implantées en Chine
Car si la mise en ordre décidée dimanche risque de pénaliser et de mettre en danger nombre d'intellectuels et de dissidents chinois qui utilisent régulièrement un VPN pour publier sur des sites occidentaux interdits tels que Twitter, Facebook ou bien Youtube, elle va également compliquer la tache de nombreuses sociétés occidentales installées en Chine.
En mars 2016, durant le Congrès du Parti à Pékin, plusieurs entreprises occidentales s'étaient ainsi plaint que leur VPN n'avait pas fonctionné pendant une semaine.
L'ÉTAT DES LIEUX DE LA CENSURE EN CHINE
Si l'on en croit le site "Greatfire.org", qui analyse la censure en Chine et propose des logiciels destinés à la contourner, 172 des 1.000 premiers noms de domaines mondiaux, dont Google, Facebook, Twitter et Youtube, sont bloqués en Chine.
Par ailleurs, quelque 22.000 requêtes de recherche sur Google sont bloquées, de même que 6053 adresses IP.
Et sur 1229 pages Wikipedia qui ont été testées, 876 sont inaccessibles.
@ClaudeFP
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0211720148669-pekin-durcit-un-peu-plus-la-censure-sur-internet-2059349.php#YtoXUBmWxkmwZcii.99
Voilà qui tranche avec les propos d'ouverture qu'a tenus la semaine dernière à Davos, le numéro un chinois Xi Jinping . Alors que Pékin a annoncé ce lundi avec une certaine fierté totaliser 731 millions d'internautes, soit "autant que la population européenne", l'exécutif chinois a aussi décidé de leur serrer la vis.
Pour cela est lancée, avec effet immédiat et pour les 14 mois qui viennent, une campagne destinée à "mettre de l'ordre". "Le marché de l'Internet donne des signes de développement désordonné qui demande une gouvernance et une régulation urgente", explique de fait le ministère de l'Industrie et des Technologies de l'information dans une note publiée dimanche soir.
"Renforcer la gestion et la sécurité des informations"
Cette note, révélée dans un premier temps par le South China Morning Post , indique notamment que désormais, les fournisseurs d'accès à internet (FAI), les centres de données (IDC) et les réseaux de diffusion de contenu (CDN) de Chine continentale, devront avoir une autorisation officielle pour "créer ou louer des lignes de communication spéciales dont les VPN" (Virtual private network"), ces logiciels qui permettent de contourner la censure et d'accéder aux sites dont l'accès est bloqué par les autorités.
Pour le ministère, il s'agit officiellement de "renforcer la gestion de la sécurité des informations dans le cyber-espace". Mais dans les faits, cette annonce qui a pris effet immédiatement se traduit par le fait que depuis ce lundi, tous les VPN utilisés en Chine sont illégaux s'ils n'ont pas été autorisés officiellement.
Une mesure qui vient s'ajouter à toutes celles prises ces derniers mois par Pékin pour renforcer son contrôle d'Internet. En décembre, l'Administration du cyber-espace de Chine, le plus haut régulateur d'Internet et de fait l'organisme chargé de la censure, avait ainsi publié un plan stratégique dans lequel elle réaffirmait l'objectif de "sauvegarder fermement la souveraineté du cyber-espace et la sécurité nationale" . Et en novembre dernier, une loi relative à la cybersécurité avait été adoptée, interdisant l'anonymat des internautes et contraignant les entreprises étrangères à collaborer.
Une décision qui pénalise aussi les entreprises implantées en Chine
Car si la mise en ordre décidée dimanche risque de pénaliser et de mettre en danger nombre d'intellectuels et de dissidents chinois qui utilisent régulièrement un VPN pour publier sur des sites occidentaux interdits tels que Twitter, Facebook ou bien Youtube, elle va également compliquer la tache de nombreuses sociétés occidentales installées en Chine.
En mars 2016, durant le Congrès du Parti à Pékin, plusieurs entreprises occidentales s'étaient ainsi plaint que leur VPN n'avait pas fonctionné pendant une semaine.
L'ÉTAT DES LIEUX DE LA CENSURE EN CHINE
Si l'on en croit le site "Greatfire.org", qui analyse la censure en Chine et propose des logiciels destinés à la contourner, 172 des 1.000 premiers noms de domaines mondiaux, dont Google, Facebook, Twitter et Youtube, sont bloqués en Chine.
Par ailleurs, quelque 22.000 requêtes de recherche sur Google sont bloquées, de même que 6053 adresses IP.
Et sur 1229 pages Wikipedia qui ont été testées, 876 sont inaccessibles.
@ClaudeFP
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0211720148669-pekin-durcit-un-peu-plus-la-censure-sur-internet-2059349.php#YtoXUBmWxkmwZcii.99