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Ces manuscrits bibliques qu'on retrouve à travers l’Europe

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Josué

Josué
Administrateur

Ces manuscrits bibliques qu'on retrouve à travers l’Europe
MAHAUT HERRMANN publié le 26/12
The Museum of Jewish Art and History in Paris Torah XVIth century, Paris, France. © Fred de Noyelle/Godong/Leemage
Un fragment de la Genèse trouvé par hasard dans des archives paroissiales suisses : la découverte a de quoi surprendre. Il ne s'agit pourtant pas d'une première. Explications.
En ce début octobre, l’équipe de Florian Defferard est en train d’archiver les comptes du clergé de Romont (canton de Fribourg, Suisse) quand la reliure du registre de 1533 attire son attention. Manuscrite, elle n’a rien à voir avec les documents paroissiaux sur lesquels l’historien travaille. Florian Defferard contacte aussitôt Mary-Gabrielle Roth-Mouthon, assistante à l’université de Fribourg, qui confirme l’identification d’un fragment biblique. Avec l’appui de deux théologiens autrichiens, le texte du fragment est identifié : il s’agit des chapitres 17 et 18 de la Genèse. Le manuscrit est un parchemin d’époque médiévale et a été daté des environs de 1300. Il est issu d’un rouleau de Sefer Torah, un rouleau en parchemin à usage synagogal contentant les cinq livres du Pentateuque.
Est-ce une découverte unique ?

« Le fait qu'un fragment de manuscrit hébreu médiéval de type biblique apparaisse dans une reliure de livre imprimé, incunable, manuscrit ou registre, n'a rien d'isolé », explique Justine Isserles, chercheuse associée à l’École pratique des hautes études, spécialisée dans l'étude des manuscrits hébreux médiévaux. Ces fragments peuvent être bibliques, liturgiques, mais aussi théologiques, juridiques et astrologiques.
« Dans les pays accueillants des communautés ashkénazes, tels que la France, de nombreux fragments de manuscrits ont été retrouvés, mais peu de fragments de rouleaux de Torah », précise Justine Isserles. La chercheuse participe à un projet européen, « Books within Books : Hebrew Manuscript Fragments in European Libraries » (Livres dans les livres : fragments de manuscrits hébreux dans les bibliothèques européennes), qui répertorie les fragments de manuscrits hébreux en Europe. Le site contient aujourd’hui plus de 4500 fragments.
D’où viennent les fragments ainsi retrouvés ?

La plupart des fragments répertoriés par « Books within Books » datent d’entre le XIIe et le XVe siècle. En effet, « ces manuscrits ont été confisqués, mutilés et démembrés pour être vendus par des marchands de parchemin à partir de la fin du XVe et du XVIe siècle, au moment de la naissance de l'imprimerie ». Justine Isserles ajoute que « les relieurs employaient également des fragments de manuscrits latins et vernaculaires, et n'étaient intéressés que par la robustesse du parchemin ». L’origine du fragment de Romont est pour l’heure inconnue.
Une Torah du XIIe siècle avait ainsi été retrouvée dans les archives de l’université de Bologne en 2013.

Un manuscrit plus complet avait déjà fait parler de lui en 2013. Une Torah du XIIe siècle avait ainsi été retrouvée dans les archives de l’université de Bologne. Identifié de manière erronée comme un document du XVIIe siècle en 1889, il a pu être daté par Mauro Perani, professeur de judaïsme, grâce à des lettres et des signes interdits au XIIe siècle par le philosophe juif Moïse Maimonide. Selon lui, le manuscrit serait arrivé à l’université de Bologne par l’intermédiaire d’un monastère dominicain. La possession d’une vieille Torah par des religieux dominicains s’explique par la collaboration étroite des érudits chrétiens et juifs au Moyen-Âge.
Pourquoi n’a-t-on longtemps connu aucun manuscrit hébreu ancien de l’Ancien Testament ?

Entre le VIIe et le Xe siècle, les transmetteurs de la Massorah, tradition de transmission fidèle du texte de la Bible hébraïque, ont entrepris de vocaliser le texte hébreu du Nouveau Testament. Pour mieux imposer leur œuvre, ils ont dans le même temps éliminé presque tous les manuscrits anciens non vocalisés. Jusqu’à la découverte des manuscrits de la mer Morte, en 1947, on ne possédait quasiment aucun manuscrit hébreu ancien de l’Ancien Testament. Il y a donc un trou dans la transmission du texte hébraïque entre 135 ap. JC et le Xe siècle de notre ère.
Peut-on comparer les découvertes de manuscrits hébraïques aux découvertes de manuscrits grecs prétendument sensationnels ?

Selon Mary-Gabrielle Roth-Mouthon, assistante diplômée au département d’études bibliques de l’université de théologie de Fribourg (Suisse), cela n’est pas « judicieux » de comparer les manuscrits hébreux découverts fortuitement et les manuscrits grecs, authentiques ou non, d’évangiles apocryphes et gnostiques. « Le fragment de rouleau de Torah » découvert à Romont est « issu de la tradition juive – et est donc un témoin de son histoire, et non de la tradition chrétienne ». Aucune révélation « grand public » à attendre d’une telle découverte. Mais pour les passionnés du texte biblique, les manuscrits hébreux sont des sources précieuses de connaissance de l’Ancien Testament.
http://www.lavie.fr/debats/histoire/ces-manuscrits-bibliques-qu-on-retrouve-a-travers-l-europe-26-12-2016-78870_685.php

samuel

samuel
Administrateur

Alors attendons la suite concernant ce manuscrit.

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