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"Les dominicains doivent ouvrir le débat de la sexualité"

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Josué

Josué
Administrateur

"Les dominicains doivent ouvrir le débat de la sexualité"
INTERVIEW. Pour l'ancien frère François Boespflug, les dominicains sont devenus trop timorés et fermés au débat, d'où la crise latente de l'ordre.
CATHERINE GOLLIAU
Publié lOn le connaissait comme historien d'art, spécialiste de l'iconographie religieuse, auteur du remarquable et remarqué Dieu et ses images (Bayard, 2011). On le connaissait comme prêtre dominicain. C'était hier. Aujourd'hui, François Boespflug, 71 ans, annonce publiquement son départ de l'ordre des frères prêcheurs avec un petit livre qui va faire jaser dans les sacristies : Pourquoi j'ai quitté l'ordre… et comment il m'a quitté (éditions Jean-Claude Béhar).
Le Point: Pourquoi ce départ de l'ordre au bout de près de cinquante ans ?
François Boespflug: J'ai eu brutalement le sentiment, lors de ma mise à la retraite de l'université, que plus rien ni personne ne me retenaient dans l'ordre. J'ai donc demandé la relève de mes vœux en 2014. Puis j'ai fait une rencontre imprévue et je me suis marié, en 2015. Mais, si j'ai écrit ce livre, ce n'est pas pour raconter mes émois amoureux. C'est pour expliquer les raisons profondes qui m'ont fait quitter un ordre que j'ai aimé passionnément. J'essaie aussi de comprendre ce qui a amené ses dirigeants à me laisser partir sans lever le petit doigt.
Il semble que, dès le départ, vous étiez en porte-à-faux avec le fonctionnement de l'ordre, vos aspirations intellectuelles et votre sexualité. Vous écrivez : « J'ai déchanté, et cela a commencé très tôt. »
J'ai abandonné mes études d'ingénieur pour entrer chez les dominicains par passion de l'annonce de l'Évangile et du débat intellectuel. La réflexion et la confrontation intellectuelles sont dans les gènes de cet ordre, fondé au XIIIe siècle. Et c'était l'époque où les grands penseurs de l'Église s'appelaient notamment Yves Congar ou Marie-Dominique Chenu, deux dominicains. J'ai pris l'habit dans l'enthousiasme. Et c'est vrai aussi que j'ai bénéficié là d'une formation solide : trois ans d'études philosophiques, quatre ans de théologie, sans compter les années de spécialisation. D'ailleurs, c'est un ordre qui attire les pointures, des docteurs en droit, des ingénieurs de polytechnique ou des mines, etc. Mais, dès le noviciat, j'ai eu des doutes. Deux ans plus tard, nous étions en 68, certains dominicains alors en vue rêvaient de rejoindre les étudiants dans les manifs. Cela m'a déçu. Je n'étais pas venu pour cela.
Vous dites que l'on vous a vite fait comprendre qu'il ne fallait pas poser trop de questions…
Les miennes, en tout cas, n'ont pas trouvé d'écho. Je pensais naïvement que je pouvais parler ouvertement des questions qui me taraudaient. Que penser du mal, de l'athéisme, du sexe ? Que faire de son désir sexuel ? J'ai tenté de lancer le débat, mais c'est tombé complètement à plat. Peut-être n'ai-je pas eu de chance ou n'ai-je pas su m'y prendre ? Dans ma jeunesse dominicaine, j'ai connu de fortes personnalités, comme Chenu. Dans les chapitres, il ne se gênait pas pour dire ce qu'il pensait. Et le prieur ne s'en offusquait pas, il n'avait pas peur. Aujourd'hui, les communautés semblent commandées par un self-control abusif, la peur de faire du bruit, d'être mal considéré. On passe vite pour un fou ou un caractériel. On ne s'est d'ailleurs pas gêné pour me coller cette étiquette…
Vous êtes très virulent sur le tabou de la sexualité…
Il est colossal. Certes, le problème de la sexualité se pose dans toutes les institutions religieuses où le célibat et la chasteté sont obligatoires et non choisis ; il est aggravé dans les ordres religieux masculins par la vie commune, et chez les dominicains par l'excitation de la vie intellectuelle. D'où mon incompréhension : le problème est là, bien réel. Et on refuse d'en parler – en tout cas, là où j'ai vécu. Pour un ordre qui prétend être ouvert au débat, et qui est équipé pour le vivre sans le fuir, c'est une vraie défaite, je trouve.
Vous avez eu à connaître des situations scabreuses avec des frères homosexuels…
Pour un homosexuel qui est franchement d'active, la vie dans un couvent offre une carrière formidable. Les homos ont tôt fait de se repérer mutuellement et de constituer des réseaux invisibles et influents qui perturbent la vie d'un couvent, d'un ordre religieux et même de l'Église jusqu'au sommet de la hiérarchie. Les hétéros, eux, ne sont pas « confort », c'est sûr.
En 2015, le livre Amours d'Adriano Oliva qui affirme que Thomas d'Aquin considère l'homosexualité comme licite a provoqué de vifs débats au sein de l'ordre…
Certes, et il faut s'en réjouir, mais je regrette qu'il n'y ait pas eu les mêmes discussions sur le célibat des prêtres ou sur l'amour hétérosexuel. Trouvez-vous normal qu'aucun théologien dominicain n'ait produit un livre intelligent, sincère et bien informé sur ces sujets, alors que tant de frères sont concernés ? La chasteté et l'amour sexuel provoquent de vraies déprimes sur la longue durée. Certains peuvent respecter leurs vœux sans trop de problèmes, d'autres vivent dans l'hypocrisie, d'autres encore sont divisés, voire craquent. Quelques-uns y arrivent, au prix d'un héroïsme formidable. Mais combien sont-ils ? Le célibat obligatoire ne profite, me semble-t-il, qu'à 10 % des gens qui sont censés le vivre. Or « c'est souvent par la femme que l'homme est civilisé », comme dit un proverbe arabe. Il faut que l'Église évolue, et les dominicains sont parmi les mieux placés pour engager une réflexion sur ce sujet.
Vous être très critique vis-à-vis de votre ordre. Mais il semble laisser pourtant une grande liberté à ses membres. Ainsi, quand, il y a une trentaine d'années, vous avez annoncé que vous étiez tombé amoureux, vos supérieurs se sont montrés très compréhensifs en vous octroyant six mois de probation… Pourquoi êtes-vous alors revenu au couvent ?
Parce que la femme que j'aimais, et à laquelle j'ai conservé une affection profonde jusqu'à son décès, a reconnu être inapte à une vie conjugale ; et moi, je voulais fonder une relation stable. L'ordre est alors revenu me solliciter pour que j'accepte d'occuper un poste vacant, et j'ai donc repris la vie conventuelle, sans regret. Je le répète, j'avais choisi d'être dominicain et j'aimais mon ordre. Si j'avais dit auparavant la vérité sur mes sentiments, c'est que l'on me demandait de prendre des responsabilités dans la formation des jeunes dominicains, que je ne voulais pas assumer en trichant.
La vie conventuelle ne semble pas très contraignante…
C'est vous qui le dites ! Les dominicains sont un ordre voué à la prédication sous toutes ses formes, et ses membres ne sont pas cloîtrés, certes, mais ils vivent dans des couvents. Ils ont l'obligation d'étudier à vie, d'être présents au chœur trois fois par jour ; ils doivent participer au chapitre, rendre régulièrement des comptes, et respecter les vœux d'obéissance, de pauvreté et de chasteté. Cela étant, le prieur, qui est élu pour trois ans, n'a pas fonction de police. Si un dominicain veut mettre de l'argent de côté pour aller déguster des bières, on ne lui dira pas grand-chose. Si un autre découche, le prieur ne va pas appeler la gendarmerie. Comme beaucoup remplissent des missions à l'extérieur de la maison conventuelle, il est toujours possible de trouver des excuses… Et, d'une manière générale, il est admis qu'une histoire spirituelle puisse avoir des phases. Moi, par exemple, j'ai rapidement renoncé à célébrer la messe tous les jours.
Avez-vous souffert d'acédie, la dépression des ecclésiastiques ?
Ah, l'acédie ! Que de volumes théologiques ont été écrits là-dessus ! Non, ce que j'ai connu, c'est parfois de la lassitude à répéter les mêmes gestes et les mêmes lectures, pas forcément toutes stimulantes, pendant des années… En ce qui concerne la messe, le droit canon, tout en recommandant aux prêtres de la célébrer régulièrement, ne l'impose qu'« une fois l'an ». Je n'ai pas célébré l'eucharistie tous les jours, mais, quand je l'ai fait, c'est toujours avec tout mon cœur et toute ma foi. Être un bon prêtre n'a rien à voir avec le stakhanovisme. Et je plains ceux de mes confrères prêtres qui sont obligés, du fait de leur charge paroissiale, de célébrer plusieurs messes, mariages ou baptêmes dans la même journée. Moi, j'ai célébré des mariages une ou deux fois par an en moyenne, et c'était formidable, car j'étais vraiment là, vivant le côté exceptionnel et réjouissant de la fête.
Êtes-vous marié à l'Église ?
Non, puisque je n'ai pas demandé ma réduction à l'état laïque. De même que l'on ne peut pas être débaptisé, on ne peut pas renoncer à son statut de prêtre, sauf exception. Or l'Église est très réticente à accepter ce que l'on appelle le « retour à la vie laïque ». Celui qui veut en passer par là est soumis à une très longue et humiliante procédure : il doit passer devant une commission composée d'un psychologue, d'un psychiatre et d'un docteur en droit canon dont la mission est de prouver que son ordination était invalide dès le départ car il était immature. Je trouve cela odieux. Quand j'ai choisi d'être prêtre, j'étais lucide et mûr. C'est donc une démarche que je n'ai pas l'intention de faire.
Donc vous êtes toujours prêtre ?
Oui, jusqu'à preuve du contraire. D'après le droit canon, je suis « suspens », c'est-à-dire interdit de célébrer des sacrements, mais toujours prêtre ; et si je célèbre la messe, c'est toujours « valide », même si ce n'est plus « licite ». Autrement dit, si je consacre du pain selon les formes et avec les mots qui conviennent, ce sera quand même le corps du Christ aux yeux des croyants. En revanche, je ne peux pas célébrer de mariage, car il devrait être enregistré officiellement, avec une délégation officielle du curé de la paroisse dont c'est le registre. Je ne suis évidemment pas le premier à vivre cette situation, et seule la discrétion me retient de vous signaler des noms de prêtres qui m'ont précédé.
Comment expliquer le silence de l'ordre à votre égard ?
Peut-être a-t-il jugé que j'étais incontrôlable, ou estimé que cela ne valait plus la peine de me retenir… Quand j'ai été mis à la retraite de mon poste de professeur à l'université de Strasbourg, en septembre 2013, j'ai espéré que l'ordre me ferait des propositions. Je n'ai rien reçu. Ensuite, cela a été le silence. C'est comme si j'avais été considéré comme partant ou déjà parti. D'où le sous-titre de mon livre…
Des regrets ?
Non. En ce qui concerne ma vie personnelle, aucun. Je suis très heureux. Je continue de m'occuper de Dieu toute la journée, si j'ose dire, et pour ce faire je n'ai pas besoin de rester dominicain. Mais ce livre a valeur de main tendue. L'avenir des dominicains me préoccupe. L'ordre doit changer. Nous étions 1 050 frères en France quand j'ai été ordonné, nous sommes 500 aujourd'hui. Il faut qu'il revienne à sa mission première, la recherche de vérité. Qu'il ose aborder les sujets qui fâchent, et la sexualité en est un. Qu'il retrouve le goût du débat, sur tous les sujets d'intérêt général.
François Boesflug

historien d'art, spécialiste de l'iconographie religieuse et de l'histoire comparée des religions, enseignant émérite de l'Université de Strasbourge 25/10/2016 à 06:42 | Le Point.fr

Josué

Josué
Administrateur

Le père James Martin, SJ, conseiller de la salle de presse du Vatican : « Il faut mettre à jour » le Catéchisme sur l’homosexualité
12 juin 2017 15 h 05 min·
Changer la formulation du Catéchisme de l’Eglise catholique sur la question de l’homosexualité : voilà ce que propose le père James Martin, récemment nommé conseiller officiel de la salle de presse du Vatican. Il souhaite voir mettre au goût du jour la présentation de la tendance homosexuelle comme « intrinsèquement désordonnée », des termes qu’il juge « inutilement blessants ». C’est un nouvel épisode du pseudo conflit entre la doctrine et la pastorale – puisque c’est évidemment au nom de cette dernière que le jésuite souhaite une édulcoration de la présentation de l’enseignement constant de l’Eglise.

Il faudrait remplacer les termes d’attirance « intrinsèquement désordonnée » à propos de l’homosexualité par ceux d’« ordonnée différemment », a suggéré le P. Martin dans un entretien récent à propos de « l’inclusion LGBT ».

Le religieux s’exprimait ainsi en réponse à une question sur les actes homosexuels. Réponse confuse puisqu’il a parlé plus explicitement d’homosexualité que d’actes homosexuels. Il a d’ailleurs justifié son point de vue en expliquant que le simple fait d’être « LGBT » (lesbienne, gay, bi, trans) n’est pas peccamineux, ajoutant que le catéchisme lui-même parle de l’accueil « respectueux, compatissant et sensible » qui doit être réservé à ces personnes qui font « autant partie de l’Eglise que le pape » lorsqu’elles ont été baptisées catholiques.

Mettre à jour l’enseignement du Catéchisme sur homosexualité : « différente » mais pas « désordonnée »


Et de proposer comment leur donner un sentiment d’appartenance : il a salué les paroisses qui font cela de manière très visible avec des groupes de soutien « à la pensée avancée ». Mais il ajoute : « Il y a des moyens plus discrets d’accueillir les personnes LGBT : les mentionner dans les homélies, les encourager à participer en tant que lecteurs, ministres de l’hospitalité ou à assurer d’autres ministères paroissiaux, il faut apprendre à les connaître personnellement. Et surtout les écouter. »

On constate ici la confusion entre l’accueil des pêcheurs qui est le propre de l’Eglise chargée de conduire chacun à Dieu, et la participation ou l’inclusion, sans restriction, qui relève de la même logique que celle de la non discrimination imposée en vue de gommer les différences.

Pour mieux comprendre le sens véritable du point de vue du P. James Martin, voici le texte complet de la question de Religion News, et sa réponse :

« — Le Catéchisme de l’Eglise catholique enseigne que “les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés”. Affirmez-vous et êtes en accord avec cet enseignement et cette formulation ?

« — Je ne suis pas théologien, mais je dirais qu’une partie du langage employé par le catéchisme à ce sujet a besoin d’être mise à jour, étant donné ce que nous savons aujourd’hui sur l’homosexualité. Un peu plus haut, par exemple, le Catéchisme dit que l’orientation homosexuelle elle-même est « objectivement désordonnée ». Mais comme je le dis dans mon livre, dire qu’une des parties les plus profondes de la personne – la partie qui donne et reçoit l’amour – est désordonnée est inutilement blessant. Il y a quelques semaines, j’ai rencontré un théologien italien qui a suggéré que la phrase “différemment ordonnée” pourrait exprimer cette idée de manière plus pastorale. »


Le père James Martin, conseiller presse du Vatican, a écrit un livre sur l’accueil des LGBT


En réalité, cela revient surtout à ne pas exprimer cette idée du tout : s’il n’y a pas de désordre dans l’attraction pourquoi il y en aurait-il un dans le passage à l’acte ? Et pourquoi « l’amour », la capacité la plus noble de l’homme, se confondrait-t-elle avec l’attraction sexuelle ou le passage à l’acte dans ce domaine ?

On retiendra en tout cas que le P. Martin, auteur d’un récent livre sur les nouvelles manières d’accueillir des LGBT, Building a Bridge (« Construire un pont », ce qui en langage argotique anglais désigne un acte sexuel à trois), laisse assez clairement entendre qu’il faut aussi changer la manière de présenter l’enseignement de l’Eglise sur les actes homosexuels.

Son livre a été salué par deux cardinaux – tous deux créés par le pape François en 2016 –, Joseph Tobin et Kevin Farrell. Ce dernier a été nommé par le pape préfet du nouveau dicastère pour les laïcs, la famille et la vie en août 2016.
http://reinformation.tv/mettre-jour-catechisme-homosexualite-pere-james-martin-conseiller-presse-vatican-smits-71232-2/

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