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La synagogue de Carpentras

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1La synagogue de Carpentras Empty La synagogue de Carpentras Dim 14 Aoû - 9:32

samuel

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Administrateur

La synagogue de Carpentras
Par Simon Poussin - publié le 12/08/2016

Cœur de l’antique communauté juive de Carpentras avant le rattachement du comtat venaissin à la France, cette synagogue est toujours en fonction.

La synagogue de Carpentras Synago10
© DR

La façade de la synagogue, place de la Mairie, est toute simple. L’absence de décoration et l’aspect austère étaient censés ne pas porter ombrage aux « zélés catholiques de la cité », comme l’affirmait à l’époque une supplique de la Congrégation du Saint-Office. L’évêque des lieux veillait à ce que l’édifice demeurât dans des dimensions raisonnables. À l’intérieur, on pouvait se rattraper en multipliant les dorures et les lambris, les lustres et les lampes en argent, en bronze, en cristal. Un escalier avec une rampe en fer forgé, une tribune baroque, de multiples chandeliers, des colonnes qui soutiennent un balcon orné d’une balustrade… C’est la synagogue de Carpentras, une des plus anciennes de France, édifiée par les Juifs comtadins en 1367, et reconstruite au XVIIIe siècle. Elle sera agrandie en deux étapes : une première menée par l’architecte Antoine d’Allemand entre 1741 et 1746, et une seconde un demi-siècle plus tard, donnant l’aspect actuel à la salle de prière, surmontée d’une azzara destinée aux femmes. Dans son livre Juifs du Languedoc, de la Provence et des états français du pape (Albin Michel, 1975), le philosophe Armand Lunel écrit à propos de cette synagogue : « Dans chaque carrière, la synagogue, nommée l’Escolo en provençal pour marquer, comme avec la Schule en Alsace, l’indispensable union entre l’enseignement de la Loi et le culte, était le cœur de la vie, non seulement religieuse mais civile ; maison de prière, elle rassemblait en elle et autour d’elle tous les organes de la communauté. »

Un festival de musique couru

Armand Lunel note que la synagogue de l’Isle-sur-la-Sorgue a été démolie sous la Révolution, celle d’Avignon a disparu à la suite d’un incendie en 1844. Ne subsistent donc plus que celles de Cavaillon et de Carpentras, classées toutes les deux monuments historiques. Contrairement à celle de Cavaillon, ouverte aux visiteurs mais qui n’est pas en usage (les fidèles qui voudraient d’aventure y faire l’office se heurteront à un « fermé le shabbat » qui ne manque pas de sel, la pancarte figure même une sorte de curiosité locale), la synagogue de Carpentras est en fonction. On y prie, on la visite et elle accueille même, tous les ans au début du mois d’août, un festival des musiques juives très couru. Au rez-de-chaussée et en sous-sol, le mikvé, bain d’eau rituel servant aux immersions (lors des conversions notamment, mais aussi pour les femmes avant le mariage), une boulangerie et des fours où, jusqu’au siècle dernier, on fabriquait la matza, le pain azyme pour la fête de Pessah.

Des citoyens français à part entière

La communauté juive comtadine remonte à loin, vraisemblablement à l’époque romaine. Elle s’est trouvée regroupée autour des quatre villes citées, Carpentras, Avignon, Cavaillon et l’Isle-sur-la-Sorgue, et vivait dans les fameuses « carrières » (du provençal carriero, qui signifie la rue) qui désignaient à l’époque les rues juives. On en trouve encore aujourd’hui, dans toutes ces villes, une trace à travers de nombreuses « rue des Juifs » ou « rue de la Vieille Juiverie ». Chassés au XIIIe siècle, les Juifs de France trouveront refuge en terre papale. Les communautés expulsées du Languedoc et de Provence par les rois de France rejoindront celles qui étaient installées là sans doute avant même l’ère chrétienne. La Révolution française, avec le rattachement d’Avignon et du comtat venaissin, donnera le signe de l’émancipation et les Juifs du pape deviendront citoyens français à part entière. Ils abandonneront les « carrières », prendront part au mouvement révolutionnaire et iront dans toutes les grandes villes du Midi et à Paris. Leurs descendants s’illustreront à travers de grands noms comme Adolphe Crémieux (auquel on doit le fameux décret qui octroya la citoyenneté française aux Juifs d’Algérie), l’écrivain Armand Lunel, l’historien Pierre Vidal-Naquet ou le compositeur Darius Milaud. Témoin de ce judaïsme dans l’ancien comtat venaissin, la synagogue de Carpentras constitue un des élements forts du patrimoine de la région.

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