*** it-1 p. 1226 Jacob ***
À partir de ce moment, Jacob ne s’occupa plus que des moutons de couleur normale et des chèvres à la robe unie. Mais il travailla dur et fit ce qui, à son sentiment, augmenterait le nombre des animaux de couleur inhabituelle. Il prit donc des bâtons verts, jeunes, de styrax, d’amandier et de platane, et en pela l’écorce de façon à leur donner un aspect rayé ou tacheté. Puis il disposa ces bâtons dans les rigoles des abreuvoirs où les bêtes venaient boire, sans doute en se disant que, si elles regardaient les rayures quand elles étaient en chaleur, cela exercerait sur elles une influence de sorte qu’à la naissance les petits seraient tachetés ou de couleur anormale. Jacob veilla aussi à ne placer les bâtons dans les abreuvoirs que lorsque les animaux les plus robustes étaient en chaleur. — Gn 30:37-42.
Quel en fut le résultat ? Les bêtes ayant une couleur ou un pelage anormaux et qui constituaient le salaire de Jacob devinrent plus nombreuses que celles de couleur normale, unie, et qui étaient la part de Labân. Ayant obtenu les résultats escomptés, Jacob pensa probablement qu’il le devait à son stratagème des bâtons rayés. En cela il partageait sans aucun doute la conception erronée, mais répandue, selon laquelle ce genre de procédé peut avoir une incidence sur la progéniture. Cependant, par un rêve, Dieu lui fit savoir qu’il en allait tout autrement.
Dans son rêve, Jacob apprit que sa réussite ne provenait pas des bâtons, mais de certains principes génétiques. En effet, alors que Jacob ne s’occupait que des animaux de couleur unie, la vision lui révéla que les boucs étaient en réalité rayés, mouchetés et tachetés. Comment était-ce possible ? Malgré leur couleur uniforme, ces boucs étaient apparemment des hybrides issus des croisements qui avaient eu lieu dans le troupeau de Labân avant que Jacob ne commence d’être payé. Ainsi, certaines de ces bêtes portaient dans leurs cellules reproductrices des facteurs héréditaires qui donneraient aux générations ultérieures une robe tachetée ou mouchetée, conformément aux lois de l’hérédité découvertes par Gregor Mendel au siècle dernier. — Gn 31:10-12.