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Quelle est la situation actuelle des déplacés au Kurdistan

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Josué

Josué
Administrateur

Alors que l’hiver approche dans le nord de l’Irak, le sort des dizaines de milliers d’habitants de la plaine de Ninive chassés de chez eux par l’organisation Etat islamique reste précaire. Comme environ 130 000 chrétiens, Mgr Petros Moshe, archevêque syriaque catholique de Mossoul et Qaraqosh, est actuellement exil à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien.

Quelle est la situation actuelle des déplacés au Kurdistan irakien ?

Tant que nous sommes loin de chez nous, notre situation n’est ni bonne ni stable. Concernant le logement, les choses se sont un peu améliorées. Presque tous ceux qui vivaient encore sous des tentes à Ankawa, le quartier chrétien d’Erbil, ont pu être déplacés dans des mobil homes ou des bâtiments désaffectés. Pour le reste, la situation n’a pas changé. L’hiver arrive et les températures vont bientôt tomber autour de zéro degré. Les gens n’ont pas de vêtements chauds, ils n’ont pas de travail, et souvent plus un sou en poche. La plupart sont partis de chez eux sans rien. Moi-même j’ai fui Qaraqosh dans la nuit du 6 août avec seulement les habits que j’avais sur le dos.

Quels sont les problèmes que vous allez affronter dans les semaines à venir ?

Je suis très inquiet pour les familles qui ont réussi à louer une chambre à Erbil les premiers mois d’exode. Comment vont-ils pouvoir continuer à le faire alors que le loyer est de plus de 1000 dollars par mois ? De même, se pose la question des écoles. Certaines à Erbil sont encore occupées par des déplacés et n’ont pas pu ouvrir. Les élèves qui y étaient scolarisés ont été transférés vers d’autres écoles. Mais pour les enfants déplacés, il n’y a pas encore de solutions. D’autant que la barrière de la langue est forte. Certains ne parlent que le soureth, un araméen vernaculaire utilisé par les chrétiens de la plaine de Ninive, alors que les cours à Erbil sont dispensés en kurde… Dans le domaine de la santé, les opérations coûtent très cher et les déplacés souffrent de nombreuses maladies. Je fais mon possible pour les aider. Nous avons monté un dispensaire et j’aimerais construire un village pour donner du travail à tous ces gens. Mais pour cela, il faut des fonds…

Comment vos fidèles vivent-ils cette situation ?

La vie continue malgré tout. Depuis notre exode nous avons célébré 150 mariages ! Des mariés ont même remonté l’allée avec leurs vêtements ordinaires. Un simple jean… Mais ça devient long. Plus la libération de nos villages est retardée, plus la vie devient dure et insupportable pour nos fidèles. C’est d’autant plus compliqué qu’ils sont dispersés un peu partout dans le Kurdistan. Beaucoup sont à Erbil, mais d’autres sont plus au Nord, dans des petits villages isolés. J’essaye de les rejoindre, petit à petit, d’aller les visiter. Psychologiquement, c’est éprouvant de ne pas savoir combien de temps ce calvaire va durer. Des habitants de Qaraqosh sont même allés se réfugier à Bagdad. Vous imaginez ! Ces gens-là dont certains avaient fui Bagdad pour Qaraqosh en 2010, après l’attentat à la cathédrale, sont aujourd’hui obligés d’y retourner… Beaucoup ont préféré quitter le pays.

Quel est l’ampleur de ces départs ?

Nous n’avons pas de statistiques précises mais nous estimons qu’environ dix familles quittent le pays chaque jour. On dit que 10 000 familles sont parties depuis le début de la crise. Les gens sont libres de partir, c’est leur responsabilité. Les plus chanceux sont arrivés jusqu’en France, les autres ont pris le chemin du Liban, de la Jordanie ou de la Turquie. Mais les plus pauvres ? Comment vont-ils faire eux ? Ils n’ont pas les moyens de partir ! Et puis l’émigration n’est pas un remède miracle à tous les maux. Certains ne l’ont pas supportée. Il y a même deux familles qui étaient parties en France qui sont rentrées en Irak.

Quelles sont les nouvelles de votre ville ?

Qaraqosh tel que nous l’avons connue, avec ses 50 000 chrétiens, n’existe plus. Nous n’avons pas de nouvelles de ce qui s’y passe. Certains disent que des frappes aériennes ont abimé une église mais nous n’en sommes pas sûrs. Ce qui nous inquiète beaucoup en revanche, c’est le sort d’une quarantaine de personne, dont des femmes, qui n’ont pas réussi à fuir Qaraqosh avant l’arrivée de l’Etat islamique. Où sont-elles ? Encore à Qaraqosh ou à Mossoul ? Et que devient cette petite fille de trois ans qui avait été arrachée à sa mère ? Nous n’en savons rien… Les djihadistes ou leurs alliés des tribus voisines de Qaraqosh continuent leur intimidation psychologique. Il y a quelques jours, ils ont appelé un habitant sur son téléphone portable en lui disant qu’ils étaient chez lui, et qu’ils s'apprêtaient à piller sa maison.

Pensez-vous que Qaraqosh et les villages alentours puissent être repris rapidement ?

Cela peut être dans trois jours, dans trois mois ou dans un an ! Le problème c’est que tout le monde, notamment les gouvernements étrangers, nous affirment qu’avant de chasser Daesh il faut construire un gouvernement irakien solide et stable. Mais c’est un rêve ! Si cela arrive, Gloire à Dieu ! Mais quand ? En attendant, nous avons besoin de rentrer chez nous. Nous demandons à tous ceux qui veulent nous aider de faire pression sur leur gouvernement pour que cela arrive vite.

Si c’est le cas, les gens accepteront-ils de rentrer ?

Je crois que oui. Seul le retour dans leur maison pourra leur donner la paix et le bonheur. Mais beaucoup de questions se posent. Si Mossoul n’est pas libéré, y aura-t-il une force d’interposition pour nous protéger d’un nouvel assaut et éviter que l’histoire se répète ? Dans quel état seront nos villages ? Aurons-nous l’audace et la confiance de recommencer à vivre à côté de nos voisins dont beaucoup ont rallié Daesh ? Nous aimons notre pays, nous ne voulons pas le quitter, mais il faut nous aider à y vivre dignement.

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