L’Eglise protestante n’arrive plus à entretenir ses temples
Par Aurélie Toninato | Mis à jour le 6.04.14
En déficit, l’EPG renonce à restaurer ses temples d’avant 1907. Elle va interpeller le Conseil d’Etat pour sauver ce patrimoine.
3 commentaires
Le temple des Pâquis a été construit avant 1907. Comme 33 autres lieux de culte répartis sur le canton, il risque de tomber en décrépitude. (Photo: Laurent Guiraud)
Sur le papier, c’est juste une petite ligne dans le budget de l’Eglise protestante de Genève (EPG), voté récemment: «Subvention pour la Fondation des temples d’avant 1907: 0 franc». Dans la réalité, ce zéro pointé prend une autre ampleur. C’est un appel de détresse mais aussi l’aveu d’une impuissance: l’EPG accuse un déficit de 1,3 million de fr. et ne parvient plus à assurer la rénovation de son parc immobilier antérieur à 1907, comme le rapportait le site protestinfo. 34 temples menacent de tomber en décrépitude.
Depuis 1907, date de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, les Eglises catholiques et protestantes sont chargées de la conservation de leurs lieux de culte. Les bâtiments construits avant cette date sont soumis à des règles drastiques: ils sont inaliénables, ne peuvent pas être mis à disposition à titre onéreux ni vendus ou donnés. Pendant un siècle, l’EPG a honoré sa responsabilité et a créé la Fondation des temples d’avant 1907 pour récolter des dons afin d’entretenir ce patrimoine. Mais aujourd’hui, elle ne peut plus soutenir la Fondation. «Nous sommes coincés dans un modèle qui n’est plus adapté à nos finances», ajoute Eric Vulliez, responsable des finances et de l’immobilier à l’EPG. Même si l’Eglise a mis sur pied un plan drastique pour parvenir à l’équilibre budgétaire, son déficit ordinaire oscille entre 1 et 3 millions de francs depuis des années.
Comment alors maintenir la préservation de ce patrimoine? L’EPG a lancé un inventaire de son parc immobilier et une évaluation de ses besoins. «Ce problème va au-delà du religieux, ces lieux de culte font partie du patrimoine cantonal», conclut Charlotte Kuffer. L’EPG compte interpeller le Conseil d’Etat pour tenter de trouver des solutions. Supprimer l’interdiction de location ou de vente par exemple.
Le sujet est développé dans nos éditions payantes de ce lundi
(Tribune de Genève)
Par Aurélie Toninato | Mis à jour le 6.04.14
En déficit, l’EPG renonce à restaurer ses temples d’avant 1907. Elle va interpeller le Conseil d’Etat pour sauver ce patrimoine.
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Le temple des Pâquis a été construit avant 1907. Comme 33 autres lieux de culte répartis sur le canton, il risque de tomber en décrépitude. (Photo: Laurent Guiraud)
Sur le papier, c’est juste une petite ligne dans le budget de l’Eglise protestante de Genève (EPG), voté récemment: «Subvention pour la Fondation des temples d’avant 1907: 0 franc». Dans la réalité, ce zéro pointé prend une autre ampleur. C’est un appel de détresse mais aussi l’aveu d’une impuissance: l’EPG accuse un déficit de 1,3 million de fr. et ne parvient plus à assurer la rénovation de son parc immobilier antérieur à 1907, comme le rapportait le site protestinfo. 34 temples menacent de tomber en décrépitude.
Depuis 1907, date de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, les Eglises catholiques et protestantes sont chargées de la conservation de leurs lieux de culte. Les bâtiments construits avant cette date sont soumis à des règles drastiques: ils sont inaliénables, ne peuvent pas être mis à disposition à titre onéreux ni vendus ou donnés. Pendant un siècle, l’EPG a honoré sa responsabilité et a créé la Fondation des temples d’avant 1907 pour récolter des dons afin d’entretenir ce patrimoine. Mais aujourd’hui, elle ne peut plus soutenir la Fondation. «Nous sommes coincés dans un modèle qui n’est plus adapté à nos finances», ajoute Eric Vulliez, responsable des finances et de l’immobilier à l’EPG. Même si l’Eglise a mis sur pied un plan drastique pour parvenir à l’équilibre budgétaire, son déficit ordinaire oscille entre 1 et 3 millions de francs depuis des années.
Comment alors maintenir la préservation de ce patrimoine? L’EPG a lancé un inventaire de son parc immobilier et une évaluation de ses besoins. «Ce problème va au-delà du religieux, ces lieux de culte font partie du patrimoine cantonal», conclut Charlotte Kuffer. L’EPG compte interpeller le Conseil d’Etat pour tenter de trouver des solutions. Supprimer l’interdiction de location ou de vente par exemple.
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(Tribune de Genève)