| Les écoles ou courants principaux du judaïsme au 1er siècle apr. J.-C.
NOM NOYAU ÉPOQUE D’ACTIVITÉ CARACTÉRISTIQUES RÉFÉRENCES
pharisiens*
scribes et spécialistes de la loi, principale-ment laïcs
du IIe s. av. J.-C. (hasidim opposés aux prêtres* de la dynastie hasmonéenne installés après la victoire des Maccabées*) jusqu’à l’époque rabbinique
– reconnaissent les Prophètes et les Ecrits, ainsi que leur propre tradition orale, en plus de la Torah
– croient à la fois à la souveraineté de Dieu et au libre arbitre de l’homme
– croient à une hiérarchie d’anges et de démons
– croient à la résurrection, à l’immortalité de l’âme et à un jugement dans le « monde à venir »
– prônent une pratique scrupuleuse, mais raisonnable de la loi dans la vie privée et publique de chacun
Mt 3.7 ; 5.20 ; 9.34 ; 12.24,38 ; 15.12 ; 16.11s ; 21.45 ; 22.34,41 ; 23 ; 27.62 ; Mc 2.16,18,24// ; 3.6// ; 7.1ss// ; 8.11,15// ; 10.2// ; 12.13// ; Lc 7.30,36ss ; 11.37ss ; 13.31 ; 14.1 ; 16.14 ; 18.9ss ; 19.39 ; Jn 1.24 ; 3.1 ; 4.1 ; 7.32,45ss ; 8.[3],13 ; 9.13ss ; 11.46s,57 ; 12.42 ; 18.3 ; Ac 5.34 ; 15.5 ; 23.6ss ; 26.5 ; Ph 3.5.
sadducéens*
prêtres de Jérusalem
depuis le IIe s. av. J.-C. (victoire des Maccabées), ou au moins depuis Hérode le Grand (37 av. J.-C.), jusqu’à la destruction du temple (70 apr. J.-C.)
– recourent seulement à la Torah comme autorité absolue
– croient au libre arbitre de l’homme
– accordent peu de poids à la providence divine dans la marche du monde et le sort de chacun
– sont sceptiques sur le rôle des anges et des démons
– ne croient pas à une récompense ou à un châtiment dans l’au-delà ou dans un « monde à venir »
– prônent avant tout l’application scrupuleuse de la loi rituelle dans le cadre du culte officiel
Mt 3.7 ; 16.1,6,11s ; 22.34 ; Mc 12.18// ; Ac 4.1; 5.17 ; 23.6ss
esséniens
(voir Qumrân*)
prêtres et laïcs en rupture avec le temple de Jérusalem
du IIe s. av. J.-C. à la fin de la guerre des Juifs contre les Romains (73 apr. J.-C.)
– reconnaissent la Torah, les Prophètes et les Ecrits, mais recourent aussi à de nombreux autres textes, notamment apocalyptiques et relatifs au calcul du temps ; ils produisent eux-mêmes de tels écrits
– croient essentiellement à la souveraineté de Dieu sur la destinée humaine
– croient aux anges et aux démons
– croient à un jugement dernier à la fin des temps
– prônent l’application stricte de la loi rituelle et morale, selon leur interprétation et leur calendrier particuliers, dans un cadre communautaire
zélotes
activistes politiques
surtout distincts pendant la guerre des Juifs contre les Romains (66-73 apr. J.-C.)
– prônent le respect intégral des traditions et du particularisme juifs
– refusent de payer l’impôt à Rome
– espèrent un salut concret, la victoire à l’issue de l’insurrection contre Rome.
cf. Mt 10.4n ; Lc 6.15 ; Ac 1.13 ; voir aussi 5.36-37n ; 21.38n.
Samaritains*
communauté distincte par sa tradition historique et religieuse
depuis le Ve ou le IVe s. av. J.-C. jusqu’à nos jours
– reconnaissent seulement la Torah, dans leur édition distincte de celle de Jérusalem (Smr*).
– pratiquent leur culte au mont Garizim, près de Sichem, et non à Jérusalem.
– croient à la venue d’un restaurateur ultime (ta‘eb) et au rétablissement de la demeure de Dieu (le « tabernacle » du désert) à la fin des temps.
Mt 10.5// ; Lc 10.33 ; 17.16 ; Jn 4.9,39s ; 8.48 ; Ac 8.25.
Sur les « hérodiens », voir Mc 3.6n ; 12.13// et Hérode*.
Quant aux premières communautés de chrétiens (Ac 11.26n), en Judée ou en Galilée comme dans le reste de l’Empire romain, nombre d’entre elles étaient sans doute exclusivement d’origine juive (ainsi, peut-être, les nazoréens évoqués en Ac 24.5 ; cf. Mt 2.23n). A ce titre, elles ont pu se considérer dans une certaine mesure comme un courant du judaïsme parmi les autres, même si pour elles la foi en Jésus-Christ était la Voie par excellence (cf. Ac 9.1). Néanmoins, le choix de la communion avec les communautés chrétiennes non juives ou mixtes (Ac 15 ; Ga 2) et, peut-être, le développement de la doctrine relative au Christ, devaient entraîner une rupture irrémédiable avec les synagogues (cf. Jn 9.22 ; 12.42 ; 16.2). Ce fut surtout le cas après 70, quand l’ensemble du judaïsme fut repris en main par le courant pharisien, seul véritable survivant de l’échec de la révolte contre Rome et de la destruction du temple (voir les introductions au Nouveau Testament, à l’Evangile selon Matthieu, et à l’Evangile selon Jean).
NOM NOYAU ÉPOQUE D’ACTIVITÉ CARACTÉRISTIQUES RÉFÉRENCES
pharisiens*
scribes et spécialistes de la loi, principale-ment laïcs
du IIe s. av. J.-C. (hasidim opposés aux prêtres* de la dynastie hasmonéenne installés après la victoire des Maccabées*) jusqu’à l’époque rabbinique
– reconnaissent les Prophètes et les Ecrits, ainsi que leur propre tradition orale, en plus de la Torah
– croient à la fois à la souveraineté de Dieu et au libre arbitre de l’homme
– croient à une hiérarchie d’anges et de démons
– croient à la résurrection, à l’immortalité de l’âme et à un jugement dans le « monde à venir »
– prônent une pratique scrupuleuse, mais raisonnable de la loi dans la vie privée et publique de chacun
Mt 3.7 ; 5.20 ; 9.34 ; 12.24,38 ; 15.12 ; 16.11s ; 21.45 ; 22.34,41 ; 23 ; 27.62 ; Mc 2.16,18,24// ; 3.6// ; 7.1ss// ; 8.11,15// ; 10.2// ; 12.13// ; Lc 7.30,36ss ; 11.37ss ; 13.31 ; 14.1 ; 16.14 ; 18.9ss ; 19.39 ; Jn 1.24 ; 3.1 ; 4.1 ; 7.32,45ss ; 8.[3],13 ; 9.13ss ; 11.46s,57 ; 12.42 ; 18.3 ; Ac 5.34 ; 15.5 ; 23.6ss ; 26.5 ; Ph 3.5.
sadducéens*
prêtres de Jérusalem
depuis le IIe s. av. J.-C. (victoire des Maccabées), ou au moins depuis Hérode le Grand (37 av. J.-C.), jusqu’à la destruction du temple (70 apr. J.-C.)
– recourent seulement à la Torah comme autorité absolue
– croient au libre arbitre de l’homme
– accordent peu de poids à la providence divine dans la marche du monde et le sort de chacun
– sont sceptiques sur le rôle des anges et des démons
– ne croient pas à une récompense ou à un châtiment dans l’au-delà ou dans un « monde à venir »
– prônent avant tout l’application scrupuleuse de la loi rituelle dans le cadre du culte officiel
Mt 3.7 ; 16.1,6,11s ; 22.34 ; Mc 12.18// ; Ac 4.1; 5.17 ; 23.6ss
esséniens
(voir Qumrân*)
prêtres et laïcs en rupture avec le temple de Jérusalem
du IIe s. av. J.-C. à la fin de la guerre des Juifs contre les Romains (73 apr. J.-C.)
– reconnaissent la Torah, les Prophètes et les Ecrits, mais recourent aussi à de nombreux autres textes, notamment apocalyptiques et relatifs au calcul du temps ; ils produisent eux-mêmes de tels écrits
– croient essentiellement à la souveraineté de Dieu sur la destinée humaine
– croient aux anges et aux démons
– croient à un jugement dernier à la fin des temps
– prônent l’application stricte de la loi rituelle et morale, selon leur interprétation et leur calendrier particuliers, dans un cadre communautaire
zélotes
activistes politiques
surtout distincts pendant la guerre des Juifs contre les Romains (66-73 apr. J.-C.)
– prônent le respect intégral des traditions et du particularisme juifs
– refusent de payer l’impôt à Rome
– espèrent un salut concret, la victoire à l’issue de l’insurrection contre Rome.
cf. Mt 10.4n ; Lc 6.15 ; Ac 1.13 ; voir aussi 5.36-37n ; 21.38n.
Samaritains*
communauté distincte par sa tradition historique et religieuse
depuis le Ve ou le IVe s. av. J.-C. jusqu’à nos jours
– reconnaissent seulement la Torah, dans leur édition distincte de celle de Jérusalem (Smr*).
– pratiquent leur culte au mont Garizim, près de Sichem, et non à Jérusalem.
– croient à la venue d’un restaurateur ultime (ta‘eb) et au rétablissement de la demeure de Dieu (le « tabernacle » du désert) à la fin des temps.
Mt 10.5// ; Lc 10.33 ; 17.16 ; Jn 4.9,39s ; 8.48 ; Ac 8.25.
Sur les « hérodiens », voir Mc 3.6n ; 12.13// et Hérode*.
Quant aux premières communautés de chrétiens (Ac 11.26n), en Judée ou en Galilée comme dans le reste de l’Empire romain, nombre d’entre elles étaient sans doute exclusivement d’origine juive (ainsi, peut-être, les nazoréens évoqués en Ac 24.5 ; cf. Mt 2.23n). A ce titre, elles ont pu se considérer dans une certaine mesure comme un courant du judaïsme parmi les autres, même si pour elles la foi en Jésus-Christ était la Voie par excellence (cf. Ac 9.1). Néanmoins, le choix de la communion avec les communautés chrétiennes non juives ou mixtes (Ac 15 ; Ga 2) et, peut-être, le développement de la doctrine relative au Christ, devaient entraîner une rupture irrémédiable avec les synagogues (cf. Jn 9.22 ; 12.42 ; 16.2). Ce fut surtout le cas après 70, quand l’ensemble du judaïsme fut repris en main par le courant pharisien, seul véritable survivant de l’échec de la révolte contre Rome et de la destruction du temple (voir les introductions au Nouveau Testament, à l’Evangile selon Matthieu, et à l’Evangile selon Jean).