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Composition et message de la péricope de la femme adultère

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Lechercheur
BenFis
Marmhonie
philippe83
chico.
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Josué
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Josué

Josué
Administrateur

[ltr]Composition et message de la péricope de la femme adultère (Jn 7,53–8,11)[/ltr]






Jacek Oniszczuk
Traduction de Roland Meynet
https://doi.org/10.4000/rhetorique.488







[ltr]Plan[/ltr]





Texte
Questions textuelles
Questions grammaticales et lexicographiques

  • 1 Voir B. M. Metzger, A Textual Commentary on the Greek New Testament, Stuttgart, United Bible Societ (...)
  • 2  Voir, par ex., J. Mateos – J. Barreto, El Evangelio de Juan. Análisis lingüístico y comentario exe (...)
  • 3 Voir K. Wengst, Il vangelo di Giovanni, Brescia, Queriniana, 2005, p. 331.
  • 4  Voir R. E. Brown, Giovanni. Commento al Vangelo spirituale, Assise, Cittadella, 1999, p. 435 ; voi (...)
  • 5 Cité par R. Schnackenburg, Il Vangelo di Giovanni, II, Brescia, Paideia, 1977, p. 302.




1
La péricope qui rapporte l’histoire de la femme adultère est bien connue, surtout à cause de son message qui met en évidence la grande miséricorde de Dieu, laquelle se manifeste dans la personne de Jésus. Pourtant, les exégètes modernes y ont consacré des fleuves d’encre surtout pour d’autres raisons : ce sont d’abord les problèmes historico-critiques de l’authenticité du texte de Jean et de sa place dans le canon, c’est aussi la signification du geste mystérieux de Jésus qui écrit avec son doigt sur le sol. Parmi les problèmes historico-critiques, le plus important est celui que soulève la critique textuelle qui, avec la majorité des chercheurs, affirme qu’à l’origine la péricope n’appartenait pas à l’évangile de Jean1. C’est pourquoi certains commentaires importants ne la considèrent même pas2, ou s’ils la considèrent, ils ne la font pas remonter à Jésus et jugent qu’elle ne peut être comptée parmi les textes d’« une tradition communautaire de style juif3 ». Toutefois, la majorité des exégètes fait valoir à juste titre que le récit a toutes les caractéristiques d’une ancienne tradition sur Jésus4, reprenant souvent les mots de Wilhelm Heitmüller, qui appelle la péricope une « perle égarée de la tradition antique5 ».
  • 6 Dans l’édition critique du texte grec de la 28e édition de Nestle–Aland la péricope est mise entre (...)
  • 7  Voir R. Meynet, Traité de rhétorique biblique, Pendé, Gabalda (Rhétorique sémitique 11), 2013. Les (...)




2
Le présent article se propose d’aborder le texte de Jn 7,53–8,11, en utilisant pour la première fois l’analyse rhétorique biblique et sémitique, non pas tant pour discuter les questions historico-critiques mais pour relever le défi d’interpréter le texte tel qu’il est maintenant dans le canon des Écritures, grâce à une analyse approfondie de sa composition. Le problème textuel dont il a été question aide, d’une manière très claire et objective, à délimiter le texte analysé6, et il sera repris brièvement dans la rubrique Texte, la première étape de la méthodologie utilisée ici. Une plus grande attention sera toutefois accordée à la composition de la péricope qui, avec les considérations sur son contexte biblique, permettront enfin d’aborder certaines questions d’interprétation, en particulier à propos du geste mystérieux de Jésus. Ainsi, le parcours exégétique suivi dans cette étude correspond aux principales étapes de l’analyse rhétorique biblique et sémitique (Texte, Contexte biblique et Interprétation), telle qu’elle est décrite dans le Traité de Roland Meynet7.
Texte
  • 8  Traduction de La Bible de Jérusalem, nouvelle édition revue et corrigée (Paris, éd. du Cerf, 1998) (...)




7,53 Et ils s’en allèrent chacun chez soi. 8,1 Quant à Jésus, il alla au mont des Oliviers. 2 Mais, dès l’aurore, de nouveau il fut là dans le Temple, et tout le peuple venait à lui, et s’étant assis il les enseignait. 3 Or les scribes et les Pharisiens amènent une femme sur­prise en adultère et, la plaçant au milieu, 4 ils disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. 5 Or, dans la Loi, Moïse nous a prescrit de lapider ces femmes-là. Toi donc, que dis-tu ? » 6 Ils disaient cela pour le mettre à l’épreuve, afin d’avoir matière à l’accuser. Mais Jésus, se baissant, se mit à écrire avec son doigt sur le sol. 7 Comme ils persistaient à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre ! » 8 Et se baissant de nouveau, il écrivait sur le sol. 9 Mais eux, entendant cela, s’en allèrent un à un, à commencer par les plus vieux ; et il fut laissé seul, avec la femme toujours là au milieu. 10 Alors, se redressant, Jésus lui dit : « Femme, où sont-ils ? Personne ne t’a condamnée ? » 11 Elle dit : « Personne, Seigneur. » Alors Jésus dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus. »8

Questions textuelles

  • 9  Voir W. Willker, A Textual Commentary on the Greek Gospels. Vol. 4b. The Pericope de Adultera : Jo (...)
  • 10  Voir par exemple à la fin de 8,8 l’insertion dans peu de manuscrits : henos hekastou autōn tas ham (...)
  • 11  Ce n’est pas non plus le but de cet article de traiter des questions (fort intéressantes mais auss (...)




3
Pour les 183 mots que compte la péricope le texte grec présente plus de 80 variantes différentes9. La plupart sont des gloses ou des additions qui cherchent à expliquer certaines rugosités du récit10, mais qui, du point de vue de la critique textuelle, ne représentent pas de réel problème, car elles se trouvent dans des manuscrits relativement peu nombreux ou de peu d’autorité. On peut donc raisonnablement omettre de les analyser ; en revanche, il est nécessaire de traiter, même brièvement, de la question de l’authenticité johannique de la péricope11.
  • 12  Il faut mentionner surtout les plus anciens papyrus (P66,75), les meilleurs codex (Vaticanus et Si (...)
  • 13  Les chercheurs notent que beaucoup de termes n’apparaissent pas dans Jn et sont plus caractéristiq (...)




4
La preuve textuelle contre l’appartenance de la péricope au texte original du quatrième Évangile est très claire. Pour ce qui est de la preuve externe la péricope est absente des manuscrits indépendants les plus anciens12 et chez les Pères de l’Église jusqu’au quatrième siècle. Le témoin le plus ancien qui relate la péricope est le codex de Bèze (Ve siècle) ; viennent ensuite de nombreux manuscrits grecs, la majorité de la tradition de la Vieille latine et de la Vulgate. Cependant, le récit est déjà mentionné dans la Didascalia apostolorum (un document de l’Église syrienne du IIIe siècle) et sa canonicité est assidûment défendue par les Pères latins (Ambroise, Augustin et Jérôme). L’examen de la preuve interne conduit à une conclusion similaire, soit à cause des caractéristiques du vocabulaire non johannique utilisé13, soit à cause d’une certaine interruption dans la continuité de la narration de 7,1 à 8,59. En outre, la position de la péricope dans les manuscrits n’est pas constante. Bien que la majorité la rapporte en Jn 7,53–8,11, certains la mettent après Jn 7,36 ou à la fin de Jean, après Luc 21,38 ou à la fin de Luc.
  • 14  F. Rousseau (« La femme adultère. Structure de Jn 7,53–8,11 », Biblica 59 [1978], p. 463-480) note (...)
  • 15  L’omission de la péricope dans les manuscrits les plus anciens peut s’expliquer par la discipline (...)




5
En conclusion, bien que l’authenticité johannique de la péricope soit probablement à exclure, toutefois, étant donné les anciens témoignages ecclésiastiques et les caractéristiques de son texte14, ainsi que son message décidément évangélique, il n’est guère possible de douter de sa valeur canonique : il s’agit bien d’un récit qui provient de l’ancienne tradition orale sur Jésus15.

Questions grammaticales et lexicographiques

  • 16  Voir G. Kittel – G. Bromiley, Theological Dictionary of the New Testament (Abridged), 129, dans Bi (...)
  • 17  Le sens du verbe est pertinent pour la discussion sur le fait que Jésus n’était pas analphabète ; (...)
  • 18  Noter qu’en Ex 30,18 (Dt 9,10 ajoute la préposition grecque en, « avec »), la formulation est au d (...)




6
En 8,6 le geste énigmatique de Jésus est exprimé par l’expression grecque i daktylōi kategraphen eis tēn gēn (« avec le doigt il écrivait sur la terre »). Le verbe katagraphō est un verbe composé (kata + graphō), dont la racine signifie à l’origine « graver » (1R 6,28 ; Is 22,16 ; Dt 27,3 ; dans la Septante [LXX]16) ou plus généralement « enregistrer » ou « dessiner », mais dans le Nouveau Testament (NT) il se réfère le plus souvent à l’« écriture17 ». L’acte d’« écrire avec le doigt » est très rare dans la Bible et se réduit pratiquement à trois événements : outre celui de Jn 8,6, il n’apparaît que dans le cas des tables de pierre, confiées à Moïse sur le mont Sinaï, « écrites par le doigt de Dieu » (gegrammenas i daktylōitou theou ; Ex 31,18 ; voir aussi Dt 9,10 dans la LXX18) et dans le récit de l’écriture sur le mur du palais du roi Balthazar, faite par « les doigts d’une main d’homme » (daktyloi cheiros anthrōpou, Dn 5,5). L’acte d’« écrire sur la terre » n’apparaît que dans un texte de Jérémie, où le prophète menace ceux qui se détournent du Seigneur d’« être écrits sur la terre » (epi tēs gēs graphētōsan ; Jr 17,3, LXX ; le texte hébreu dit : « seront écrits sur la terre »).
  • 19  Voir Kittel – Bromiley, Theological Dictionaryop. cit., p. 53.
  • 20  Voir A. Watson (« Jesus and the Adulteress », Biblica 80 [1999], p. 101-108), pour qui cet usage i (...)




7
Dans les mots qui suivent le geste « d’écrire sur la terre » Jésus utilise le substantif grec anamartētos, traduit ici par « sans péché » (8,7), un hapax dans le NT (dans la LXX il n’apparaît que trois fois : Dt 29,18 ; 2M 8,4 ; 12,42). Dans la littérature grecque le terme est assez fréquent et signifie généralement « sans défaut », pas nécessairement dans le sens moral ou religieux, mais le contexte de la scène johannique implique la non-culpabilité devant Dieu, mais sans référence spécifique à la sphère sexuelle19. L’utilisation du substantif au singulier et avec l’article défini ne semble pas du tout étrange, car il est impliqué par la construction grammaticale de la phrase ho anamartētos hymōn prōtos ep’autēn baletō lithon), où le « premier » qui jette la pierre ne peut être qu’un seul, mais il n’est pas davantage défini20.
  • 21  Voir Kittel – Bromiley, Theological Dictionaryop. cit., p. 932.
  • 22  Voir Schnackenburg, Il Vangelo di Giovanniop. cit., II, p. 311.




8
Au début ce sont « les scribes et les pharisiens » (8,3) qui conduisent la femme adultère à Jésus, mais à la fin ceux qui quittent la scène les premiers sont « les plus vieux » (8,9). L’adjectif comparatif pluriel presbyteroi, qui n’apparaît qu’ici dans Jean, prend souvent dans la tradition juive et chrétienne un sens technique, indiquant une mission (voir Mt 15,2) ou un titre désignant les membres d’un organisme officiel, en particulier le Sanhédrin (voir Lc 22,66 ; 1Tim 4,1421). Mais dans Jn 8,9 on doit plutôt exclure le sens technique, parce que le contexte suggère qu’il s’agit ici simplement de gens d’un âge avancé22.
Composition
  • 23  La traduction de la réécriture suit à la lettre le texte grec et ne peut donc pas respecter la gra (...)
  • 24  Pour une explication détaillée de la terminologie utilisée dans l’analyse rhétorique biblique, voi (...)




9
Le texte23 de la péricope, de la taille d’un passage24, est composé de trois parties disposées concentriquement précédées d’une introduction (7,53–8,2). Celle-ci fournit les circonstances de l’événement : le temps (« à l’aube »), le lieu (« le temple ») et l’activité de Jésus (« s’étant assis, il enseignait ») :
Composition et message de la péricope de la femme adultère Img-1-small480






[ltr]Agrandir Original (jpeg, 24k)[/ltr]






10
Le premier segment bimembre oppose l’« aller » (7,53) des protagonistes de la scène précédente (y compris les « pharisiens » ; voir 7,47) et l’« aller » de Jésus (8,1), préparant ainsi le conflit, développé plus tard, entre les protagonistes de cette scène et le Maître. Les circonstances de l’événement sont importantes, car dès le début elles montrent la grande autorité de Jésus (« s’étant assis il les enseignait » dans le « temple »), qui sera ensuite comparée à celle de « Moïse » et de la « Loi » (8,5).
11
La symétrie du corps du récit autour de la partie centrale (8,6c-Cool est facilement démontrable grâce à une série de parallélismes formels, mis en évidence dans la réécriture :
  • les termes initiaux pour les parties extrêmes : « conduisent » (3a) et « sortaient » (9a) qui indiquent deux mouvements opposés ;


  • le substantif « femme », deux fois dans chacune des parties extrêmes (3b.4b ; 9d.10b) et l’expression « au milieu » (3c.9d) ;


  • la présence des questions, limitée aux parties extrêmes (5b.10bc) ;


  • la régularité du verbe « dire », trois fois dans chacune des parties extrêmes (4a.5b.6a ; 10a.11a.11c) et une seule dans la partie centrale (7b) ;


  • les verbes appartenant au vocabulaire judiciaire « accuser » (6b) et « condamner » (10c.11d) ;


  • l’opposition sémantique entre « prendre » (3b.4b) et « laisser » (9c).




12
On notera que la composition des parties extrêmes est similaire : chacune est formée de trois morceaux, et en outre les morceaux centraux se correspondent, en s’opposant. En effet, alors que le premier contient le seul discours des accusateurs qui, se tournant vers Jésus avec le vocatif « Maitre », lui dénoncent le péché de la femme et qu’ils veulent la lapider (4b-5), l’autre rapporte le seul discours de l’« accusée » qui, se tournant vers Jésus avec le vocatif « Seigneur », confirme que personne ne veut plus la condamner (11).
  • 25  Entre les segments 6ab et 6cd il y a une nette séparation, ce qui justifie leur distribution en de (...)




13
La première partie se focalise sur la question posée à Jésus (5b) ; en effet, les morceaux extrêmes sont narratifs (3-4a ; 6ab), tandis que le morceau central, contenant la question, est discursif (4b-525). Dans les deux membres de 5 les accusateurs opposent ce que « Moïse avait ordonné » (5a) à ce que Jésus pourrait « dire » (5b).
la suite c'est ici.
https://journals.openedition.org/rhetorique/488

Josué

Josué
Administrateur

Études des différents Codex[modifier | modifier le code]

Composition et message de la péricope de la femme adultère 220px-Codex_Sangallensis_48_348

Codex Sangallensis 48 du ixe siècle, auquel il manque la péricope de la femme adultère évangile selon saint Jean 7, 53-8, 11

La péricope ne se trouve pas dans les manuscrits grecs de l'Évangile suivants : Papyrus 66, Papyrus 75, Codex Sinaiticus, {Codex Alexandrinus}, Codex Vaticanus, Codex Ephraemi Rescriptus, Regius, Petropolitanus Purpureus, Codex Borgianus, Codex Washingtonianus, Codex Monacensis, Codex Macedoniensis, Sangallensis, Codex Koridethi, Athous Lavrensis, Onciale 0141, 0211, 22, 33, 124, 157, 209, 565, 788, 828, 1230, 1241, 1242, 1253, 1333, 1424, 2193, 2768, et beaucoup d'autres manuscrits.
La péricope se trouve en revanche dans les manuscrits suivants : Codex Bezae, Codex Basilensis, {Codex Boreelianus}, Codex Seidelianus I, Codex Seidelianus II, Codex Cyprius, Codex Campianus, Codex Nanianus, Codex Tischendorfianus IV, Codex Petropolitanus, Codex Athos Dionysius, 28, 700, 892, 1009, 1010, 1071, 1079, 1195, 1216, 1344, 1365, 1546, 1646, 2148, 2174, et des manuscrits du texte byzantin.
La péricope a changé de référence : Familie 1, minuscules 20, 37, 135, 207, 301, 347 (après Jean 21,25); Famille 13 après Luc 24,53; 225 minuscule, qui inclut la péricope après Jean 7,36.

Josué

Josué
Administrateur

Composition et message de la péricope de la femme adultère Opera_70
Bible Calmet.

papy

papy

Bible Annotée :


On trouve une description semblable dans #Lu 21:37,38. -Le dernier verset de #Jn 7 et les deux premiers par lesquels s'ouvre notre #Jn 8 forment une sorte d'introduction à l'histoire de la femme adultère qui va suivre. Ils font partie du fragment dont l'authenticité est contestée. Voici d'abord, à cet égard, l'état des documents sur lesquels s'appuie la critique du texte.

1° Un grand nombre de manuscrits, Sin., B, A, C, etc., du quatrième au neuvième siècle, omettent entièrement ce récit, et plusieurs de ceux qui l'ont conservé le marquent de signes de doute.

2° Les versions anciennes, sauf quelques manuscrits de l'Itala ne le renferment pas davantage.

3° Les Pères de l'Eglise des trois premiers siècles, et même Chrysostome, ne le mentionnent pas comme renfermé dans notre évangile. Origène, qui s'est occupé spécialement de l'état du texte, n'en parle pas.  

4° Dans plusieurs documents, ce morceau se trouve placé à la fin de l'évangile de Jean; dans quelques autres à la suite de #Lu 21.

5° Ces versets abondent en variantes diverses, ce qui est toujours un signe peu favorable à l'authenticité.

6° Le style de ce récit n'est pas celui de Jean; il porte tous les caractères des narrations synoptiques. Aussi la plupart des critiques et des exégètes se refusent-ils à considérer ce récit comme faisant partie de l'évangile de Jean. Ainsi Erasme, Calvin, Bèze Lücke, Tholuck, Olshausen, de Wette Reuss, Hengstenberg, Meyer, MM. Weiss, Luthardt, Keil, Godet, et tous les modernes éditeurs du texte.

Rappelons, d'autre part, que sept majusc. (dont D), du sixième au neuvième siècle, et un très grand nombre de minusc., aussi bien que quelques exemplaires de l'Itala, la Vulgate, la version syr. de Jérusalem, contiennent ce récit sans le marquer d'aucun signe de doute. Jérôme, écrivant au quatrième siècle, témoigne (Adv. Pelag. 2, 17) que cette relation se trouvait "en plusieurs manuscrits, tant grecs que latins." Aussi plusieurs interprètes éminents, Augustin, Bengel, Hug, Ebrard, Stier, Lange, soutiennent-ils l'authenticité de ce fragment alléguant avec Augustin qu'il n'a été retranché, à l'origine, que par la crainte de l'influence morale qu'il pouvait exercer à une époque où, d'une part, un grand relâchement des moeurs et, d'autre part, un faux ascétisme s'étaient introduits dans l'Eglise. -Quant à la vérité historique du fait, on peut dire avec Meyer: "Cette histoire porte un tel cachet d'originalité, il est si évident qu'elle n'est imitée d'aucun autre récit de la tradition évangélique, qu'il est impossible d'y voir une légende d'un temps postérieur, sa vérité interne se justifie facilement par l'exégèse, malgré les doutes qu'on a soulevés." Le récit est en tous cas fort ancien, Eusèbe rapporte (Hist. eccl. 3: 39) que l'écrit de Papias sur les évangiles contenait l'histoire d'une femme qui, à cause de ses péchés, fut accusée devant le Seigneur. "Cette histoire, ajoutet-il, se trouve dans l'évangile des Hébreux." Cela prouverait que notre récit appartient à la tradition apostolique. Il a été inséré dans la suite à cette place, parce que le piège tendu à Jésus {#Jn 8:6} paraissait en harmonie avec les dispositions hostiles des autorités à son égard. {#Jn 7:32,45 et suiv.}.

chico.

chico.

Lisons ces propos du savant Frédéric Godet qui nous explique pourquoi cette histoire ne peut pas être authentique :

Trois questions s'élèvent au sujet de ce morceau : Appartient-il réellement au texte de notre évangile ? Sinon, comment y a-t-il été introduit ? Que penser de la vérité du fait lui-même? Le témoignage le plus ancien de la présence de ce passage dans le N. T. est l'usage qu'en font les Constitutions apostoliques (I, 2, 24), pour justifier l'emploi des moyens de douceur dans la discipline ecclésiastique envers les poenitentes. Cet écrit apocryphe paraît avoir reçu sa forme définitive vers la fin du IIIe siècle. Si donc ce passage est inauthentique chez Jean, son interpolation doit remonter jusqu'au IIIe ou IIe s.
Les pères du IVe siècle, Jérôme, Ambroise, Augustin, en admettent l'authenticité et pensent qu'il a été retranché dans une partie des documents par des hommes faibles dans la foi, qui auraient craint « que leurs femmes n'en tirassent des conséquences immorales » (Augustin). Certains Mss. de l'Itala (Veronensis, Colbertinus, etc.), du IVe au XIe s., la Vulgate, la traduction syriaque de Jérusalem, du Ve s., les Mss. D F G H K U G, du VIe au IXe s., et plus de 300 Mnn. (Tischendorf), lisent ce passage et ne le marquent d'aucun signe de doute.
En échange, il manque dans la Peschitto, la Syr. du Sinaï., celle de Cureton, la Philoxénienne (texte primitif) et Tatien, dans les Vss. sahidique, copte, goth., arménienne, et dans deux des meilleurs Mss. de l'Itala, le Vercellensis, du IVe, et le Brixianus, du VIe s. Tertullien, Cyprien, Origène, Chrysostome n'en parlent pas, A B C L N T X D du IVe au IXe s., et 70 Mnn., l'omettent complètement (L et D en laissant un espace vide) ; E M S L P et 45 Mnn. le marquent de signes de doute. Enfin, dans quelques documents, il se trouve transposé : un Mn. (225) le place après 7.36 ; dix autres, à la fin de l'évangile ; quatre enfin (13, 69, 124, 346)a, dans l'évangile de Luc, à la suite du ch. 21. Euthymius l'envisage comme une addition utile ; Théophylacte le retranche tout à fait.

Au point de vue de la critique externe, trois faits prouvent l'interpolation :

1. Il est impossible d'envisager l'omission de ce morceau, dans les nombreux documents que nous venons d'examiner, comme purement accidentelle. S'il était authentique, il faudrait nécessairement qu'il eût été retranché à dessein et par le motif que supposent quelques Pères. Mais, à compte-là combien d'autres retranchements n'eût-on pas dû faire dans le Nouveau Testament ? Et se serait-on permis une semblable liberté à l'égard d'un texte décidément connu comme apostolique?

2. De plus, le texte varie extraordinairement dans les documents qui présentent ce morceau ; on compte plus de quatre-vingts variantes dans ces douze versets. Griesbach a distingué trois textes tout différents : le texte ordinaire celui de D, et un troisième qui résulte d'un certain nombre de Mss. Un vrai texte apostolique n'a jamais subi de telles altérations.

3. Comment se fait-il que le morceau tout entier se trouve si diversement placé dans les documents : après 7.36, à la fin de notre évangile, à la fin de Luc ch. 21, enfin entre les chapitres 7 et 8 de notre évangile comme dans le T. R.? Une telle hésitation est également sans exemple à l'égard d'un vrai texte apostolique.

Au point de vue de la critique interne, trois raisons confirment ce résultat :

1. Le style n'a point le cachet johannique ; il a bien plutôt les caractères de la tradition synoptiqueLe oÞn, forme de transition la plus usitée chez Jean, manque complètement ; il est remplacé par dè (11 fois). Les expressions îrjrou (Jean dit prwò), pc å laìc, kajÐsac âdÐ-dasken, oÉ grammateØc kaÈ oÉ farisaØoi, sont sans analogie chez Jean et rappellent les formes synoptiques. D'où proviendrait cette
différence, si le morceau était authentique?

philippe83


MODERATEUR
MODERATEUR

Kdo

Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

Aucun intérêt de lire un texte si on en doute à priori. Certes, il est possible de découvrir qu'il est un des propos les plus anciens de Jésus, mais qu'importe. Il y a d'autres passages avec d'autres femmes de petite vie. Jean nous rappelle qu'aucun livre ne pourrait contenir tout ce que Jésus a fait
"25 Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ; si on les écrivait une à une, je ne pense pas que le monde entier pût contenir les livres que l’on devrait écrire." Jean XXI-25, Bible Fillion.

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

BenFis

BenFis

Il est possible que le récit de la femme adultère ait été écrit par un autre apôtre sans savoir de qui il s'agissait et que l'on n'ait pas su à quelle place l'insérer dans les Codex.
Cela ne veut pas nécessairement dire que son auteur n'était pas inspiré.

Josué

Josué
Administrateur

BenFis a écrit:Il est possible que le récit de la femme adultère ait été écrit par un autre apôtre sans savoir de qui il s'agissait et que l'on n'ait pas su à quelle place l'insérer dans les Codex.
Cela ne veut pas nécessairement dire que son auteur n'était pas inspiré.
C'est un rajout tardif qui n'est pas de la plume de Jean.

BenFis

BenFis

Josué a écrit:
BenFis a écrit:Il est possible que le récit de la femme adultère ait été écrit par un autre apôtre sans savoir de qui il s'agissait et que l'on n'ait pas su à quelle place l'insérer dans les Codex.
Cela ne veut pas nécessairement dire que son auteur n'était pas inspiré.
C'est un rajout tardif qui n'est pas de la plume de Jean.
C'est ce que je viens de dire, cette partie a pu être écrite par un autre que Jean.

Et donc, celle-ci a pu être rédigée au 1er s. par un disciple, voire un apôtre, et de ce fait serait probablement inspirée.

Lechercheur



La c'est de la simple spéculation car ce rajout n'est pas forcément de la plume d'un disciple de Jésus mais d'un scribe peut scrupuleux.

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

Et en prenant le temps de consulter d'autres traductions il écrit bien souvent cette remarque , ( ces versets ne se trouvent pas dans certains mss).

vulgate

vulgate

Mikael a écrit:Et en prenant le temps de consulter d'autres traductions il écrit bien souvent cette remarque , ( ces versets ne se trouvent pas dans certains mss).
Puis, dans un cas d'adultère, il y a plusieurs protagonistes à prendre en compte : la femme adultère, l'homme avec lequel elle a commis l'adultère, le mari de la femme adultère. Donc au minimum trois personnes. Alors pourquoi n'est-il question que de cette femme ? Cela ne suffit-il pas à démontrer qu'il ne s'agit que d'une histoire complètement inventée ?

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

Et la loi interdit de condamner une personne sans témoin.
Ou se trouve le maris pour dire que sa femme la trompée?

BenFis

BenFis

Mikael a écrit:Et en prenant le temps de consulter d'autres traductions il écrit bien souvent cette remarque , ( ces versets ne se trouvent pas dans certains mss).

D'accord et c'est tout le problème qui fait douter de l'authenticité du passage en question ; il est absent des mss les plus anciens.

Du reste, cela n'est pas une preuve de sa non canonicité.

Il me semble qu'à ce sujet, la logique TJ possède 2 poids et 2 mesures. D'un côté ce passage est rejeté parce que ne figurant pas dans les mss du NT les plus anciens, tandis que d'un autre côté, ce critère et jeté aux orties lorsqu'il s'agit du nom de Dieu qui n'y figure pas non plus.

vulgate

vulgate

BenFis a écrit:
Mikael a écrit:Et en prenant le temps de consulter d'autres traductions il écrit bien souvent cette remarque , ( ces versets ne se trouvent pas dans certains mss).

D'accord et c'est tout le problème qui fait douter de l'authenticité du passage en question ; il est absent des mss les plus anciens.

Du reste, cela n'est pas une preuve de sa non canonicité.

Il me semble qu'à ce sujet, la logique TJ possède 2 poids et 2 mesures. D'un côté ce passage est rejeté parce que ne figurant pas dans les mss du NT les plus anciens, tandis que d'un autre côté, ce critère et jeté aux orties lorsqu'il s'agit du nom de Dieu qui n'y figure pas non plus.
Ce que tu fais là, ça s'appelle un amalgame incongru. Il y a une grande différence entre savoir si le nom divin devrait se trouver dans le NT (au moins dans les versets comme Matthieu 22:44, où il a manifestement été remplacé de façon arbitraire par kurios [seigneur]), et un texte complet (Jean 7: 53 à 8:1-11) qui ne se trouve dans aucun des plus anciens manuscrits.

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

Restons sur le sujet et évitons les dérives.
Il suffit de consulter d'autres traductions qui ont des doutes sur ces versets.
Et ce n'es pas le cas uniquement des Témoins de Jéhovah.
 Ont parlent beaucoup de la Tob ses jours pourquoi ne pas lire les notes concernant  Jean 8!!!

papy

papy

Voici un exemple selon la bible des Peuples.
Les plus anciens manuscrits de l’évangile de Jean ne contiennent pas le passage 8.1-11. Certains pensent que ce passage vient d’autres sources. Peut-être ce passage provient-il de l’évangile de Luc et a-t-il été inséré plus tardivement dans le texte de Jean.

Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

Josué a écrit:C'est un rajout tardif qui n'est pas de la plume de Jean.
Tu te trompes gravement. Les plus anciens documents et témoignages attestent de cet épisode des plus anciens. Tu le sais et ne l'acceptes pas. Pourquoi pas ? La différence est que tu parles selon ta foi, alors que nous sommes sur l'Histoire, aucun rapport.
La terre est presque ronde. La foi de certaines religions à attester qu'elle est un tapis de prière pas, ou qu'elle est porté sur le dos d'une tortue, et que sais-je encore ! Les dogmes de croyances sont des obligations. Chacun fait la part des choses. Il n'y a pas de tribunal de l'Histoire.

Pour les Bibles, les plus anciens documents archivés, l'archéologie, l'évolution technologique impressionnante qui permet de dater sans adn par exemple des poteries ou des stalagmites. Là d'accord. Le reste est subjectif.

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

Josué

Josué
Administrateur

Ce n'est pas ce que disent certains traducteurs .
Prend le temps de bien vérifié.

chico.

chico.

vulgate a écrit:
Mikael a écrit:Et en prenant le temps de consulter d'autres traductions il écrit bien souvent cette remarque , ( ces versets ne se trouvent pas dans certains mss).
Puis, dans un cas d'adultère, il y a plusieurs protagonistes à prendre en compte : la femme adultère, l'homme avec lequel elle a commis l'adultère, le mari de la femme adultère. Donc au minimum trois personnes. Alors pourquoi n'est-il question que de cette femme ? Cela ne suffit-il pas à démontrer qu'il ne s'agit que d'une histoire complètement inventée ?
Sous la Loi de Moïse, l’adultère entraînait un châtiment très sévère : la mort pour les deux coupables. 
Pourquoi l'homme et absent et de ce fait ne sera pas condamné?

papy

papy

Et si c'était une histoire vrais pourquoi cette femme n'a pas été lapidée selon la loi de Moïse ?

papy

papy

Voici la marche qu'aurait du suivre ceux qui condamnaient cette femme.
(Nombres 5:11-28) 11 Jéhovah dit encore à Moïse : 12 « Dis aux Israélites : “Voici ce qu’on fera si la femme d’un homme s’écarte du bien en ce qu’elle lui est infidèle 13 et qu’un autre homme a des relations sexuelles avec elle, mais que son mari ne le sache pas et que cela reste caché, si bien qu’elle s’est souillée sans que personne puisse témoigner contre elle et sans qu’elle ait été prise sur le fait : 14 Si le mari devient jaloux et a des soupçons sur la fidélité de sa femme, qu’elle se soit souillée ou non, 15 il faudra que l’homme amène sa femme au prêtre avec une offrande pour elle : un dixième d’épha de farine d’orge. Il ne devra pas verser d’huile dessus ni mettre d’oliban dessus, car c’est une offrande de céréales de jalousie, une offrande de céréales qui rappelle une faute. 16 « “Le prêtre la fera avancer et se tenir devant Jéhovah. 17 Le prêtre prendra de l’eau sainte dans un récipient en terre et prendra un peu de la poussière du sol du tabernacle, qu’il mettra dans l’eau. 18 Le prêtre fera tenir la femme debout devant Jéhovah, dénouera sa chevelure et mettra dans ses paumes l’offrande de céréales servant de rappel, c’est-à-dire l’offrande de céréales de jalousie, et le prêtre aura dans sa main l’eau amère qui apporte la malédiction. 19 « “Puis le prêtre fera jurer la femme, en lui disant : ‘Si aucun autre homme n’a eu de relations sexuelles avec toi alors que tu étais sous l’autorité de ton mari et si tu ne t’es pas écartée du bien ni souillée, que cette eau amère qui apporte la malédiction n’ait aucun effet sur toi. 20 Mais si tu t’es écartée du bien en te souillant alors que tu étais sous l’autorité de ton mari, et que tu aies eu des relations sexuelles avec un autre homme que ton mari...’ 21 Alors le prêtre fera prononcer à la femme un serment contenant une malédiction ; il lui dira : ‘Que Jéhovah fasse dépérir ta cuisse et gonfler ton ventre, et qu’ainsi Jéhovah fasse en sorte que ton peuple cite ton nom dans les malédictions et les serments. 22 Cette eau qui apporte la malédiction entrera dans tes intestins pour faire gonfler ton ventre et dépérir ta cuisse.’ Et la femme dira : ‘Amen ! Amen !’ 23 « “Puis le prêtre écrira ces malédictions dans le livre et les effacera dans l’eau amère. 24 Ensuite, il fera boire à la femme l’eau amère qui apporte la malédiction, et l’eau qui apporte la malédiction entrera en elle et produira de l’amertume. 25 Le prêtre prendra l’offrande de céréales de jalousie de la main de la femme, balancera l’offrande de céréales devant Jéhovah et l’approchera de l’autel. 26 Le prêtre prendra alors une pleine poignée de l’offrande de céréales comme symbole de l’offrande et la fera fumer sur l’autel ; après quoi il fera boire l’eau à la femme. 27 Quand il lui fera boire l’eau, si elle s’est souillée et qu’elle ait été infidèle à son mari, l’eau qui apporte la malédiction entrera en elle et deviendra une chose amère, son ventre gonflera et sa cuisse dépérira, et son peuple citera le nom de la femme dans les malédictions. 28 Mais si la femme ne s’est pas souillée et qu’elle soit pure, elle sera exempte de cette punition ; elle pourra concevoir et avoir des enfants.

BenFis

BenFis

papy a écrit:Et si c'était une histoire vrais pourquoi cette femme n'a pas été lapidée selon la loi de Moïse ?

Parce qu'il fallait que cette femme passe d'abord devant un juge afin d'être entendue.

Et c'est justement lorsque les accusateurs de cette femme allaient la présenter en jugement qu'ils ont pensé mettre Jésus dans l'embarras en lui demandant quelle serait éventuellement son verdict.

Lechercheur



Et pour quoi l'affaire s,,'arrête là?

BenFis

BenFis

Lechercheur a écrit:Et pour quoi l'affaire s,,'arrête là?
Toutes les affaires requérant selon la Loi l'exécution du coupable finissent-elles toute par une mise à mort ?

papy

papy

Selon la version Scofield fait cette remarque: certain mss omettent les versets de Jean 7:53 à 8:1.

papy

papy

Claude Tresmontant :



A partir de ce verset, nombres de manuscrits anciens—le plus grand nombre—ne comportent pas la page qui suit: l'histoire de la femme qui a été surprise avec un homme qui n'était pas son mari. Deux hypothèses se partagent les critiques.



1. Cette histoire a été ajoutée tardivement.

2. Ce passage a été retranché très anciennement.



Augustin, dans un ouvrage précisément consacré au mariage et à l'adultère, De conjugiis adulterinis, II, 6, VII, écrit que certains, dont la foi était faible, ou plus exactement ennemis de la foi véritable, ayant peur que l'on ne tire de cette page une raison d'excuser leurs femmes infidèles, l'ont retirée de leurs manuscrits. Le fait est que l'on ne trouve pas cette page citée par les Pères de langue grecque, Origène, saint Jean Chry-sostome, Théodore de Mopsueste, Cyrille d'Alexandrie, etc.

BenFis

BenFis

papy a écrit:Claude Tresmontant :



A partir de ce verset, nombres de manuscrits anciens—le plus grand nombre—ne comportent pas la page qui suit: l'histoire de la femme qui a été surprise avec un homme qui n'était pas son mari. Deux hypothèses se partagent les critiques.



1. Cette histoire a été ajoutée tardivement.

2. Ce passage a été retranché très anciennement.



Augustin, dans un ouvrage précisément consacré au mariage et à l'adultère, De conjugiis adulterinis, II, 6, VII, écrit que certains, dont la foi était faible, ou plus exactement ennemis de la foi véritable, ayant peur que l'on ne tire de cette page une raison d'excuser leurs femmes infidèles, l'ont retirée de leurs manuscrits. Le fait est que l'on ne trouve pas cette page citée par les Pères de langue grecque, Origène, saint Jean Chry-sostome, Théodore de Mopsueste, Cyrille d'Alexandrie, etc.

Et donc, il existe une certaine probabilité que ce passage ait figuré quelque part dans les écrits originaux, puis retiré très précocement.
C'est la même problématique que l'on rencontre avec le nom divin.

Lechercheur



La bible ne joue pas aux dés
Il faut  te faire  une raison  c'est un rajout tardif qui n'est pas de la plume  de Jean.

BenFis

BenFis

Lechercheur a écrit:La bible ne joue pas aux dés
Il faut  te faire  une raison  c'est un rajout tardif qui n'est pas de la plume  de Jean.
Que ce passage ne soit pas de la plume de Jean n'est contesté ni par moi, ni par personne. Il n'y a donc pas de raison qu'il faille mettre au point.

Par contre, qu'il ait pu figurer quelque part dans les originaux est toujours possible selon Tresmontant.

Josué

Josué
Administrateur

Lisons ces propos du savant Frédéric Godet qui nous explique pourquoi cette histoire ne peut pas être authentique :

Trois questions s'élèvent au sujet de ce morceau : Appartient-il réellement au texte de notre évangile ? Sinon, comment y a-t-il été introduit ? Que penser de la vérité du fait lui-même? Le témoignage le plus ancien de la présence de ce passage dans le N. T. est l'usage qu'en font les Constitutions apostoliques (I, 2, 24), pour justifier l'emploi des moyens de douceur dans la discipline ecclésiastique envers les poenitentes. Cet écrit apocryphe paraît avoir reçu sa forme définitive vers la fin du IIIe siècle. Si donc ce passage est inauthentique chez Jean, son interpolation doit remonter jusqu'au IIIe ou IIe s.

Les pères du IVe siècle, Jérôme, Ambroise, Augustin, en admettent l'authenticité et pensent qu'il a été retranché dans une partie des documents par des hommes faibles dans la foi, qui auraient craint « que leurs femmes n'en tirassent des conséquences immorales » (Augustin). Certains Mss. de l'Itala (Veronensis, Colbertinus, etc.), du IVe au XIe s., la Vulgate, la traduction syriaque de Jérusalem, du Ve s., les Mss. D F G H K U G, du VIe au IXe s., et plus de 300 Mnn. (Tischendorf), lisent ce passage et ne le marquent d'aucun signe de doute.

En échange, il manque dans la Peschitto, la Syr. du Sinaï., celle de Cureton, la Philoxénienne (texte primitif) et Tatien, dans les Vss. sahidique, copte, goth., arménienne, et dans deux des meilleurs Mss. de l'Itala, le Vercellensis, du IVe, et le Brixianus, du VIe s. Tertullien, Cyprien, Origène, Chrysostome n'en parlent pas, A B C L N T X D du IVe au IXe s., et 70 Mnn., l'omettent complètement (L et D en laissant un espace vide) ; E M S L P et 45 Mnn. le marquent de signes de doute. Enfin, dans quelques documents, il se trouve transposé : un Mn. (225) le place après 7.36 ; dix autres, à la fin de l'évangile ; quatre enfin (13, 69, 124, 346)a, dans l'évangile de Luc, à la suite du ch. 21. Euthymius l'envisage comme une addition utile ; Théophylacte le retranche tout à fait.


Au point de vue de la critique externe, trois faits prouvent l'interpolation :


1. Il est impossible d'envisager l'omission de ce morceau, dans les nombreux documents que nous venons d'examiner, comme purement accidentelle. S'il était authentique, il faudrait nécessairement qu'il eût été retranché à dessein et par le motif que supposent quelques Pères. Mais, à compte-là combien d'autres retranchements n'eût-on pas dû faire dans le Nouveau Testament ? Et se serait-on permis une semblable liberté à l'égard d'un texte décidément connu comme apostolique?


2. De plus, le texte varie extraordinairement dans les documents qui présentent ce morceau ; on compte plus de quatre-vingts variantes dans ces douze versets. Griesbach a distingué trois textes tout différents : le texte ordinaire celui de D, et un troisième qui résulte d'un certain nombre de Mss. Un vrai texte apostolique n'a jamais subi de telles altérations.


3. Comment se fait-il que le morceau tout entier se trouve si diversement placé dans les documents : après 7.36, à la fin de notre évangile, à la fin de Luc ch. 21, enfin entre les chapitres 7 et 8 de notre évangile comme dans le T. R.? Une telle hésitation est également sans exemple à l'égard d'un vrai texte apostolique.


Au point de vue de la critique interne, trois raisons confirment ce résultat :


1. Le style n'a point le cachet johannique ; il a bien plutôt les caractères de la tradition synoptique. Le oÞn, forme de transition la plus usitée chez Jean, manque complètement ; il est remplacé par dè (11 fois). Les expressions îrjrou (Jean dit prwò), pc å laìc, kajÐsac âdÐ-dasken, oÉ grammateØc kaÈ oÉ farisaØoi, sont sans analogie chez Jean et rappellent les formes synoptiques. D'où proviendrait cette

différence, si le morceau était authentique?


2. Le préambule 7.53 ne présente, comme nous le verrons, aucun sens précis. Il est d'une amphibologie suspecte.


3. Enfin il y a disharmonie complète entre l'esprit de ce récit et celui de toute la narration johannique. Celle-ci nous présente dans cette partie le témoignage que Jésus se rend à lui-même et la position de foi ou d'incrédulité que prennent à cette occasion ses auditeurs.


A ce point de vue, le récit de la femme adultère ne peut être envisagé dans notre évangile que comme un hors-d'oeuvre. Comme le dit très bien Reuss : « Des anecdotes de ce genre, aboutissant à un enseignement essentiellement moral, sont étrangères au IVe évangile. » Aussitôt qu'on retranche ce passage, la liaison entre le témoignage qui précède et celui qui suit, saute aux yeux. Elle est expressément marquée par le p?lin, de nouveau, 8.12, qui rattache la nouvelle déclaration, 8.12-20, à celle du grand jour de la fête, 7.37 et suiv. Aussi l'authenticité de ce morceau n'est-elle plus admise que par un petit nombre d'exégètes protestants (Lange, Ebrard, Wieseler), par les interprètes catholiques (Hug, Scholz, Maier) et par quelques adversaires de l'authenticité de l'évangile qui se font une arme des invraisemblances internes du récit (Bretschneider, Strauss, B. Bauer, Hilgenfeld). Dès le temps de la Réformation, il a été jugé inauthentique par Erasme, Calvin, Bèze ; plus tard, il a été également éliminé par Grotius, Wetstein, Semler Lücke, Tholuck, Olshausen, de Wette, Baur, Reuss, Luthardt, Ewald, Hengstenberg, Lachmann, Tischendorf, Westcott et Hort, Meyer, Weiss, Keil, Jülicher, Zahn, etc. Selon Hilgenfeld, ce morceau aurait en sa faveur des témoignages prépondérants ; il nous placerait dans le vrai milieu des jours qui suivaient le grand jour de fête ; enfin il serait exigé par la parole 8.15 a. Ces raisons n'ont pas besoin d'être réfutées.

Frédéric GODET, docteur en théologie, professeur à la faculté de l'Église indépendante de Neuchâte, Commentaire sur l'Évangile de Saint Jean, Deuxième partie : le développement de l'incrédulité en Israël. Premier cycle, troisième section : la lutte à son plus haut degré d'intensité à Jérusalem. III : Dans et après le grand jour de la fête, Le récit de la femme adultère, 1902, pages 921-923.

chico.

chico.

. 3 Or les scribes et les Pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère, et, après l’avoir placée au milieu d’eux, 4 ils lui dirent : “ Enseignant, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère.
Petite question pourquoi les pharisiens n'ont pas aussi amené aussi l'homme surpris en adultère?

Josué

Josué
Administrateur

Et oui vice de forme dans la procédure.
Ce qui tant a démontrer que c'est bel et bien un rajout.

papy

papy

La péricope qui rapporte l’histoire de la femme adultère est bien connue, surtout à cause de son message qui met en évidence la grande miséricorde de Dieu, laquelle se manifeste dans la personne de Jésus. Pourtant, les exégètes modernes y ont consacré des fleuves d’encre surtout pour d’autres raisons : ce sont d’abord les problèmes historico-critiques de l’authenticité du texte de Jean et de sa place dans le canon, c’est aussi la signification du geste mystérieux de Jésus qui écrit avec son doigt sur le sol. Parmi les problèmes historico-critiques, le plus important est celui que soulève la critique textuelle qui, avec la majorité des chercheurs,
 affirme qu’à l’origine la péricope n’appartenait pas à l’évangile de Jean1. C’est pourquoi certains commentaires importants ne la considèrent même pas2, ou s’ils la considèrent, ils ne la font pas remonter à Jésus et jugent qu’elle ne peut être comptée parmi les textes d’« une tradition communautaire de style juif3 ». Toutefois, la majorité des exégètes fait valoir à juste titre que le récit a toutes les caractéristiques d’une ancienne tradition sur Jésus4, reprenant souvent les mots de Wilhelm Heitmüller, qui appelle la péricope une « perle égarée de la tradition antique5 ».
1 Voir B. M. Metzger, A Textual Commentary on the Greek New Testament, Stuttgart, United Bible Societ (...)
2  Voir, par ex., J. Mateos – J. Barreto, El Evangelio de Juan. Análisis lingüístico y comentario exe (...)
3 Voir K. Wengst, Il vangelo di Giovanni, Brescia, Queriniana, 2005, p. 331.
4  Voir R. E. Brown, Giovanni. Commento al Vangelo spirituale, Assise, Cittadella, 1999, p. 435 ; voi (...)
5 Cité par R. Schnackenburg, Il Vangelo di Giovanni, II, Brescia, Paideia, 1977, p. 302.

BenFis

BenFis

Disons que la péricope a surtout l'air de déranger les puritains qui prônent une application pharisaïque de la Loi.

philippe83


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MODERATEUR

Je ne pense pas BenFis que cela soit la raison d'autant plus que Jésus à dit à la femme de vie d'aller ET DE NE PLUS PECHER. Et pourquoi de nombreux mss les plus anciens ne contiennent pas cette partie et d'autres moins tardifs oui? La réponse est plutôt un choix tardifs de certains copistes. En tous cas les plus proches de Jésus semblent ne pas l'avoir garder à l'époque.

BenFis

BenFis

philippe83 a écrit:Je ne pense pas BenFis que cela soit la raison d'autant plus que Jésus à dit à la femme de vie d'aller ET DE NE PLUS PECHER. Et pourquoi de nombreux mss les plus anciens ne contiennent pas cette partie et d'autres moins tardifs oui? La réponse est plutôt un choix tardifs de certains copistes. En tous cas les plus proches de Jésus semblent ne pas l'avoir garder à l'époque.
Les puritains aimeraient voir la femme adultère lapidée conformément à la Loi.

Tous les textes n'ont pas suivi le même cheminement. Il n'est pas possible d'affirmer avec certitude que des textes plus anciens ne contenaient pas ce passage.

philippe83


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MODERATEUR

Donc ce serait des copistes attirer par la Loi de Moise qui aurait traduit ainsi bien après Jésus? Serait-ce des copistes juifs?

Josué

Josué
Administrateur

20.01.2023

Composition et message de la péricope de la femme adultère Jean_814
Bible de Jérusalem.
En fait ses versets sont des voyageurs ils passent de Luc à Jean, c'est pas très sérieux tout ça!

BenFis

BenFis

philippe83 a écrit:Donc ce serait des copistes attirer par la Loi de Moise qui aurait traduit ainsi bien après Jésus? Serait-ce des copistes juifs?
Les copistes ont produit de nombreuses variantes des évangiles, et les raisons sont diverses et souvent inexpliquées.

Le constat est qu'il n'est pas possible d'affirmer avec certitude que des textes plus anciens ne contenaient pas ce passage. C'est ce que Tresmontant laisse entendre.
C'est la même problématique que l'on rencontre avec le nom divin ; celui-ci a pu se trouver dans les originaux.
On reste dans la supposition et non la certitude.

papy

papy

En fait ces versets  se ballade  chez Luc et Jean au court du temps.
Pas très sérieux tout ça. Surtout que Dieu et un Dieu d'ordre.

Josué

Josué
Administrateur

01.02.2023

Composition et message de la péricope de la femme adultère Jean_815
La Sainte Bible.

Josué

Josué
Administrateur

Scofield :


(Joh_7:53-Cool; (Joh_7:11); is not found in some of the most ancient manuscripts. Augustine declares that it was stricken from many copies of the sacred story because of a prudish fear that it might teach immorality!
(Joh_7:53-Cool; (Joh_7:11); ne se trouve pas dans certains des manuscrits les plus anciens. Augustin déclare qu'il a été rayé de nombreux exemplaires de l'histoire sacrée à cause d'une crainte pudique qu'il pourrait enseigner l'immoralité !

samuel

samuel
Administrateur

La bible d'étude du Semeur dit ceci: les versets 7:53 à 8:11 sont absents des manuscrits les plus anciens.
Quelques manuscrits les situent ailleurs, à la fin de l'évangile ou après Luc21:38.
De plus, les premiers Pérez de l'Eglise n'en font aucune mention.

philippe83


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Augustin avait tort de répandre une fausse idée sur cette partie de la Bible( dont on ne sait pas si elle fait partie du canon officielle puisque très tardive ) en prétendant qu'elle pourrait enseigner l'immoralité car Jésus loin d'encourager la prostituée à continuer de la sorte lui dit : va ET NE PÊCHE PLUS (verset 11) Encore une fois certains vont au delà de ce qui est écrit et deviennent alors juges et parti. Jésus ne condamne pas cette femme mais il lui dit simplement de ne plus vivre ainsi de ne plus pécher. Jésus n'encourage pas l'immoralité.

Caramel57 aime ce message

Josué

Josué
Administrateur

 F. Rousseau (« La femme adultère. Structure de Jn 7,53–8,11 », Biblica 59 [1978], p. 463-480) note que la péricope trahit le style typique de la transmission orale. Metzger aussi (A Textual Commentaryop. cit., p. 188), soutient que le récit possède tous les signes d’une histoire vraie, transmise par la tradition orale de l’Église occidentale et rapportée dans quelques manuscrits.

Josué

Josué
Administrateur

L’Alexandrinus (V e siècle) et le Codex Ephrem (V e siècle), vides en cet endroit (manquent Jn 6,50 --- 8,52 dans l’Alexandrinus, et Jn 7,3 --- 8,34 dans le Codex Ephrem), ne pouvaient dirimer le débat.

BenFis

BenFis

On peut remarquer que Jésus n'a pas exclu la femme adultère de la communauté.

philippe83


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Mais il lui dit"va et ne pèche plus"...

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