Chapitre 1 : Tableau de l’état du peuple à la suite de la première prise de possession
1.1 à 3.6
Cette introduction comprend trois morceaux :
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[*]un coup d’œil rétrospectif sur l’état des choses immédiatement après la mort de Josué et le premier établissement du peuple en Canaan ; tableau faisant pressentir les dangers que préparait cette demi-conquête : chapitre 1
[*]le récit d’une apparition extraordinaire de l’ange de l’Éternel qui reproche au peuple cette situation défectueuse et lui dénonce le châtiment qu’elle attirera sur lui :
Juges 2.1-5[*]un coup d’œil anticipé sur toute l’histoire du temps qui va suivre, renfermant la justification des menaces de l’ange :
Juges 2.6 ; Juges 3.6.
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La critique moderne a vu dans ce chapitre un second récit de la conquête elle-même ; ce récit serait parallèle à celui du livre de Josué, mais fort abrégé. Elle appuie cette explication sur la répétition de certains faits déjà mentionnés dans le livre de Josué. Mais ce sont ou des traits anecdotiques qui ont été racontés occasionnellement (Caleb) ou des faits réellement nouveaux, quoique analogues à ceux qui avaient déjà eu lieu comme la prise des villes de la Philistie. Cette explication de plusieurs modernes est contraire avant tout aux premiers mots du chapitre : Après la mort de Josué… ; puis à l’union étroite de Juda et de Siméon, union qui ne peut dater de l’ordre du campement (Nombres, chapitre 2, note) où ces deux tribus n’étaient point voisines et qui provient de ce qu’elles ont déjà reçu une demeure commune dans leur nouvelle patrie ; en troisième lieu à l’expression du verset 3 : le pays qui m’est échu ; et enfin à la manière dont, dans tout ce chapitre, les tribus sont présentées comme déjà établies chacune chez elle et acceptant de faire vie commune avec les restes des anciens habitants cananéens. À la guerre de conquête a succédé un temps d’armistice entre les vainqueurs qui ne demandent qu’à jouir de leurs nouvelles propriétés et les vaincus, qui ne réclament que la tolérance et le droit de vivre. Mais cet état ne peut être que provisoire, car Dieu, dans sa sagesse, a ordonné l’extermination totale des vaincus. La guerre doit donc tôt ou tard recommencer, non pour le peuple dans son ensemble, mais pour chaque tribu dans son propre domaine. C’est à ce moment que nous place le commencement du chapitre 1.